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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Un conte social

Un conte social

 Fermeture éclair »

roman de Carl Aderhold

éditions JC Lattès

331 pages-août 2012

18,50 €

9782709636261

Conte social humaniste

Tous les jours des entreprises ferment...Très rarement parce que le patron connaît des difficultés insurmontables. Il s'agit là souvent du choix de la direction, voire des actionnaires qui savent faire connaître leurs choix : il faut dégager encore plus de bénéfices et la délocalisation est la pierre angulaire des gains pour ceux qui détiennent les leviers.

Ce roman raconte l'histoire malheureusement »banale » d'une fermeture d'usine près d'Alençon...Personne n'est au courant ou presque jusqu'à cette réunion provoquée par le directeur qui annonce un plan de licenciement...Ils seront tous jetés....

Laurent est un ouvrier ordinaire, pas meneur du tout, plutôt effacé qui va subitement se retrouver propulsé à la tête de la révolte....Des conflits révèlent parfois des cadres naturels du mouvement qui avant le déclenchement d'un conflit sont ordinaires voire même au second plan.

Laurent se révolte et prend la tête de la contre attaque des salariés qui séquestrent le directeur et exigent que la boîte verse à chaque ouvrier licencié une somme de 50 000 € …

Rien n'est simple...Des promesses de patron pris à la gorge n'engagent que ceux à qui ont les fait !

Le départ du domicile conjugal de sa femme et l'éloignement de son fils ne ralentissent pas les envies de Laurent d'en découdre et d'obtenir une réparation collective.

L'histoire quelque peu classique prend une tournure extraordinaire puisque l'équipe des ouvriers révoltés décide de disputer la coupe du monde de football des sans-emploi...

Un nouvel acteur surgit, c'est le Conseil Général qui est de fait à l'initiative de cette coupe, ce qui lui permet de faire dorer son blason et de satisfaire ses amis politiques, voire économiques...Pendant que les foules se précipitent pour communier avec une équipe, elles oublient leur quotidien !

C'est un roman fort sympathique, qui se lit très facilement....

Ne cherchez pas ! Ce n'est pas le livre du siècle mais un livre bien écrit, un conte social humaniste qui fait sourire...Quant au dénouement il faut attendre le dernier chapitre.....

Que demander d'autre en ces temps difficiles : de la fantaisie et un peu de rêve dans un ciel peu serein !
 

Jean-François Chalot


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2 réactions à cet article    


  • La mouche du coche La mouche du coche 4 janvier 2013 20:25

    « Ce n’est pas le livre du siècle » ça c’est sûr. C’est celui du siècle dernier. Taper sur les petits patrons pour ne pas qu’on s’occupe les vrais coupables, est d’une médiocrité et d’une méchanceté incroyables. smiley


    • louphi 6 janvier 2013 15:48

      La mouche du coche

      Dans cet article, il ne s’agit visiblement pas d’un petit patron. On parle d’une usine avec Directeur tenant réunion avec des salariés en révolte suite à l’annonce d’un plan de licenciement. Ce n’est manifestement pas le décor de l’atelier artisanal d’un petit patron exploitant un ou deux salariés. Vous êtes donc à côté du sujet.

      Puisque vous vous présentez comme agent syndical des petits patrons, vous n’êtes pas sans ignorer que le petit patron d’aujourd’hui, c’est le grand patron de demain. Cette propagande-là est à la base de la culture du système capitaliste. En effet, c’est sur le terrain du petit capitalisme (petits patrons, petits commerçants, petits propriétaires privés) que le capitalisme germe, grandit, se réconforte et conforte sa popularité. Sans le petit capitalisme, il n’y a pas de grand capitalisme. De ce fait, la destruction du capitalisme, système de prédation de l’homme et de la nature, suppose en dernier ressort, la suppression du petit capitalisme. Il faut donc taper, non seulement sur le grand capitalisme, mais aussi sur le petit capitalisme. Il faut donc taper, non seulement sur le grand patron, mais aussi sur le petit patron, en sachant bien évidemment doser les coups par rapport à la résistance de chacun.

      Toutefois, il est à regretter que le roman saisissant décrit par Chalot, roman seulement « humaniste », ne soit pas aussi en même temps un roman « révolutionnaire » comme si l’humanisme conservateur romancier était la seule perspective pour la révolte ouvrière.

      Cependant, cet humanisme romancier aurait dû au moins vous flatter, vous, dont le nom est calqué sur le titre d’un roman du célèbre romancier Jean de La Fontaine. Lequel roman s’appelle précisément « Le Coche et la Mouche ».

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