Le retour de la pompe
Sur un grand pied…
Faire le pied de grue, battre la semelle devant une pompe à essence semble assez paradoxal quand on se soucie de linguistique. L'essence même de la pompe est d'aller grand train, de ne pas se moucher du pied pour avancer sur une voie royale. Point de nids de poules sur le parcours de celui qui n'entend nullement marcher sur des œufs d'autant plus quand il fait son marché du côté du Qatar, tel un Ponce Pilate suivit par des godillots.
Je vous embrouille à plaisir dans ce galimatias langagier qui fait couler beaucoup moins de pétrole que de salive. Les robinets sont coupés tandis que la France se retrouve à l'arrêt à l'exception des voitures électriques qui célèbrent le triomphe du courant qui passe. N'y aurait-il pas là un joli coup monté, une propagande qui cache son nom pour que l'automobiliste à l'arrêt se mette au diapason de la nouvelle religion électrique.
Quand les prix flambent, les accrocs du réservoir bougonnent, geignent, râlent et finissent par débourser, bon gré ou mal gré, ne pouvant se priver de leur chère, très chère automobile. Une bonne grève, bien orchestrée fera bien plus d'effet pour favoriser les desseins de celui qui tire les ficelles avant d’en venir, la mort dans l'âme, à la dissolution en passant pour la seule victime de tous les méchants qui veulent prendre sa place.
C'est du grand art pour un résultat qui fera d'autant plus son effet que seront nombreux ceux qui, immobilisés faute de carburant, n'auront plus d'autres choix que de tuer le temps en écoutant les actualités sur leur autoradio ou à la maison. Qu'importe la station, pourvu que celle-ci, rende compte du désordre, du capharnaüm dans lequel les plongent ceux qui prennent des vessies pour des citernes.
Les oppositions vont se retrouver avec le pistolet de la pompe à essence sur la tempe, cherchant alors des réserves de voix pour bouter une majorité relative qui tente de la jouer plus malin en faisant sombrer le pays dans la panne sèche. L'essentiel n'est pas d'avancer mais de rouler le peuple par des combinaisons dignes de la Comedia del Arte.
Les effets de manche vont se succéder tandis que les chefs des oppositions espéreront vainement mettre à pied le Monarque. Lui seul, la couronne sur la tête, tire les ficelles de cette farce qui nous laisse tous sur le cul. Le gaz d'abord, l'essence ensuite et bientôt l'électricité vont nous jouer de vilains tours pour pousser à bout un peuple qui se tournera par défaut vers son unique recours.
Au Total, le coup est bien monté, les discours pompeux arriveront le moment venu pour que la faute en incombe à tous les autres tandis que la majorité et son chef seront présentés comme les uniques victimes de ce complot des extrêmes. On peut s'indigner mais le plus raisonnable est d'applaudir à ce plan machiavélique d'un pouvoir plus soucieux de garder la place que d’améliorer les conditions de vie des gens.
Nous rouler est à l'ordre du jour. Avec un col autour du cou, avec une pompe à sec pour nous étrangler, avec une crise énergétique pour nous chauffer les oreilles, avec un pouvoir d'achat en berne pour n'avoir plus rien d'autre à penser qu'à notre subsistance. Tout ceci n'est nullement nouveau, n'attendez pas d'un Monarque qu'il se prive des bonnes vieilles recettes qui ont permis à l'ancien régime de tenir si longtemps, accroché à ses privilèges et ses injustices.
La pompe de l'État ou notre train de vie. L'alternative ne semble pas effleurer un peuple pas encore disposé à essayer enfin une démocratie véritable. Tant qu'il se laisse mener par le bout du nez, l'avenir est radieux pour tous ceux qui de leurs jets privés, survolent une France à l'arrêt.
À contre-pompe.
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