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Accueil du site > Culture & Loisirs > Extraits d’ouvrages > EAF 2022 : Explication d’un texte de Sylvie Germain

EAF 2022 : Explication d’un texte de Sylvie Germain

Epreuve anticipée de français : explication d'un texte de Sylvie Germain (travail préparatoire) Epreuve anticipée de français : explication d'un texte de Sylvie Germain (travail préparatoire)

Epreuve anticipée de français : commentaire d'un texte de Sylvie Germain (travail préparatoire) - Le blog de Robin Guilloux

Vous traiterez, au choix, l'un des deux sujets suivants : 1- Commentaire (20 points) Objet d'étude : Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle Vous commenterez le texte suivant : Sylvie ...

http://lechatsurmonepaule.over-blog.fr/preview/59ddffedcca57de822a07d800698bea73af02fc7

Le texte : 

Dans les forêts du Morvan, loin du monde, vivent bûcherons, flotteurs de bois, bouviers, des hommes que les forêts ont faits à leur image, à leur puissance, à leur solitude, à leur dureté. Même l'amour, en eux, prend des accents de colère.

"Ils étaient hommes des forêts. Et les forêts les avaient faits à leur image. À leur puissance, leur solitude, leur dureté. Dureté puisée dans celle de leur sol commun, ce socle de granit d’un rose tendre vieux de millions de siècles, bruissant de sources, troué d’étangs, partout saillant d’entre les herbes, les fougères et les ronces. Un même chant les habitait, hommes et arbres. Un chant depuis toujours confronté au silence, à la roche. Un chant sans mélodie. Un chant brutal, heurté comme les saisons, - des étés écrasants de chaleur, de longs hivers pétrifiés sous la neige. Un chant fait de cris, de clameurs, de résonances et de stridences. Un chant qui scandait autant leurs joies que leurs colères. Car tout en eux prenait des accents de colère, même l’amour. Ils avaient été élevés davantage parmi les arbres que parmi les hommes, ils s’étaient nourris depuis l’enfance des fruits, des végétaux et des baies sauvages qui poussent dans les sous-bois et de la chair des bêtes qui gîtent dans les forêts ; ils connaissaient tous les chemins que dessinent au ciel les étoiles et tous les sentiers qui sinuent entre les arbres, les ronciers et les taillis et dans l’ombre desquels se glissent les renards, les chats sauvages et les chevreuils, et les venelles (1) que frayent les sangliers. Des venelles tracées à ras de terre entre les herbes et les épines en parallèle à la Voie lactée, comme en miroir. Comme en écho aussi à la route qui conduisait les pèlerins de Vézelay vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Ils connaissaient tous les passages séculaires (2) creusés par les bêtes, les hommes et les étoiles. La maison où ils étaient nés s’était montrée très vite bien trop étroite pour pouvoir les abriter tous, et trop pauvre surtout pour pouvoir les nourrir. Ils étaient les fils d’Ephraïm Mauperthuis et de Reinette-la-Grasse."

1. Venelles : petits sentiers

2. Séculaires : qui existent depuis cent ans ou davantage

Introduction :

Ce texte est extrait des premières pages de Jours de colère de Sylvie Germainpublié en 1989.

Le passage présente les fils d'Ephraïm Maupertuis et de Reinette-la-Grasse, façonnés par la nature, marqués par la dureté et la colère. 

L'intrigue se situe "dans un passé indéterminé".

En quoi les personnages sont-ils présentés moins comme des êtres humains que comme des forces élémentaires, façonnées par la nature ?

Nous étudieront la manière dont l'auteur assimile les personnages à des éléments de la nature, puis la mise en valeur de leur habilité pratique et enfin ce qui en fait à la fois des personnages de conte de fées et des personnes réelles. 

I. Des forces élémentaires, façonnées par la nature, plutôt que par la culture.

a) Dureté de la nature, dureté des personnages :

Les neuf frères, les fils d'Ephraïm Mauperthuis et de Reinette-la-Grasse sont présentés pas la narratrice comme des êtres frustes, telluriques, façonnés par la nature plutôt que par la culture.

La construction symétrique, "en miroir", des deux premières phrases souligne cette provenance : "Ils étaient les hommes des forêts. Et les forêts les avaient faits à leur image.

Les mots "forêts", "sol commun", "socle de granit rose", "source" "étangs", herbes", "fougères, ronces", "roche", "saisons", étés, "hivers" "neige" tissent une isotopie de la nature sauvage, un champ lexical s'étendant sur la totalité d'un ou de plusieurs paragraphes et formant rhizome.

La narratrice insiste sur la dureté des personnages : "A leur puissance, leur solitude, leur dureté. Dureté puisée dans celle de leur sol commun, ce socle de granit d'un rose tendre vieux de millions de siècles, bruissant de sources, troués d'étangs, partout saillant d'entre les herbes, les fougères et les ronces". 

La phrase nominale reprend le mot "dureté" en anaphore, reprise atténuée par l'antithèse dureté/socle de granit d'un rose tendre, comme si sous la dureté des personnages se cachait une tendresse ou une fêlure secrète. 

On ignore à quelle époque se déroule l'intrigue. On a le sentiment d'une dimension intemporelle, appartenant à une longue période géologique plutôt qu'à l'histoire humaine, ce que renforce l'expression hyperbolique : "vieux de millions de siècle".

b) Un chant sans mélodie :

La narratrice insiste sur les éléments clés qui déterminent l'identité des personnages : les forêts, la dureté, la puissance, la solitude, mais aussi le chant. "Un même chant les habitait, hommes et arbres".

Le mot "chant" revient six fois, comme un refrain, en anaphore : "un même chant les habitait, hommes et arbres", "un chant depuis toujours confronté au silence", "un chant sans mélodie", "Un chant brutal, heurté comme les saisons", "Un chant fait de cris, de clameurs, de résonances et de stridences", "Un chant qui scandait autant leurs joies que leurs colères".

Ce chant est paradoxal, comme le marque l'oxymore "un chant sans mélodie". En effet en musique, le chant implique le déploiement d'une mélodie, c'est-à-dire d'un ensemble de sons successifs de hauteur variable, ayant entre eux des rapports tels que leur perception globale soit capable de satisfaire à la fois l'intelligence et la sensibilité.

Le chant qui habite les hommes comme les arbres est sans mélodie. Il ne satisfait ni l'intelligence, ni la sensibilité. Il s'agit d'un chant "brutal", élémentaire, inhumain, la chant même de la nature "toujours confronté au silence, à la roche".

Ce chant est du bruit du vent et de la pluie dans les arbres et sur les roches. La narratrice compare la brutalité de ce chant à la succession brutale des saisons, très contrastées dans cette région du Morvan : "des étés écrasants de chaleur, de longs hivers pétrifiés sous la neige".

Ce chant sans mélodie exprime directement, de manière brutale et immédiate, les émotions et les passions des hommes, à l'instar de certaines compositions modernes, comme Carmina Burana de Carl Orff : "Un chant fait de cris, de clameurs, de résonances et de stridences. Un chant qui scandait autant leurs joies que leurs colères".

II. L'habileté pratique des neuf frères :

a) des chasseurs-cueilleurs

Les neuf enfants d'Ephraïm Mauperthuis et de Reinette-la-Grasse semblent étrangers au domaine du langage articulé et de l'éducation : "ils avaient été élevés davantage parmi les arbres que parmi les hommes", mais ne sont pas dépourvus pour autant d'un savoir pratique que les anciens grecs appelaient la "métis" : "Ils connaissaient tous les chemins que dessinent au ciel les étoiles et tous les sentiers qui sinuent entre les arbres", "Ils connaissaient tous les passages séculaires creusés par les bêtes, les hommes et les étoiles".

L'emploi du plus-que-parfait : "Ils avaient été élevés", "ils s'étaient nourris" donne une explication du caractère des neuf frères. Ce sont des "chasseurs cueilleurs" se nourrissant de viande d'animaux et de fruits sauvages plutôt que des agriculteurs sédentaires.

Ils appartiennent donc à un passé très ancien, archaïque. Ils ignorent tout de la civilisation, mais en savent beaucoup sur la nature, les sentiers, les animaux sauvages "renards, chats sauvages, chevreuils et sangliers".

b) La dimension mystique du texte :

Le texte présente une dimension mystique, religieuse inattendue. Les sept frères sont capables d'établir des correspondances "en miroir" entre les sentiers tracés à ras de terre et les étoiles de la Voie lactée. Deux expressions soulignent cette capacité à relier la terre et le ciel : "comme en miroir" et "comme en écho".

Le texte fait allusion au pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle qui veut dire littéralement "le champ des étoiles" (campus stellarum) dont l'un des chemins passe par la basilique de Vézelay au cœur du Morvan.

Note : D'après la tradition, la redécouverte miraculeuse du tombeau de saint Jacques le majeur, disciple du Christ en Galice est l'œuvre d'un ermite. Celui-ci aurait eu une révélation, durant son sommeil, de l'emplacement du tombeau. Il aurait été guidé par une « pluie d'étoiles » vers le lieu et y aurait découvert un tumulus, lieu nommé depuis campus stellarum (« champ des étoiles »), la légende voulant que ce soit l'origine du nom "Compostelle".

Les neuf frères ne sont pas étrangers au sacré, mais un sacré enraciné dans cette terre du Morvan dont ils savent déchiffrer instinctivement les correspondances - ce qui est bas est comme ce qui est en haut - entre les chemins terrestres de Saint-Jacques de Compostelle et la voie céleste des constellations et de la Voie lactée.

III. Le brouillage des registres.

a) Le registre merveilleux :

Le passage est marqué par le registre du merveilleux.

Les neuf frères sont des sylvains, ces créatures mythologiques qui vivaient dans les forêts. "Sylvain" vient du latin "selva" qui veut dire la forêt, plutôt que des êtres humains.

Ils font penser aux "Néphilim" dans la Bible, ces géants mythiques redoutables issus de l'union des anges et des mortelles et donc pas tout à fait humains et dotés d'une force surnaturelle.

Les neuf frères font évoquent aussi le Petit Poucet et ses frères, abandonnés dans la forêt par leurs parents : "la maison où ils étaient nés s'était montrée très vite bien trop étroite pour pouvoir les abriter tous, et trop pauvre surtout pour pouvoir les nourrir."

Ils vivent en dehors du temps humain, dans l'univers intemporel des contes qui commencent sans indication de temps "Il était une fois".

b) Le registre réaliste :

La précision sur leurs origines humaines : "Ils étaient les fils d'Ephraïm Mauperthuis et de Reinette-la-Grasse" est séparée par deux paragraphes en hyperbate : "Ils étaient hommes des forêts. Et les forêts les avaient faits à leur image" et 20 lignes plus loin : "Ils étaient les fils d'Ephraïm Mauperthuis et de Reinette-la-Grasse". Les fils d'Ephraïm Mauperthuis et de Reinette-la-Grasse sont devenus hommes des forêts et ont presque tout oublié de leur nom et de leurs origines humaines.

Contrairement au Petit Poucet et à ses frères, ils ne retrouveront jamais le chemin de leur maison natale. Mais la narratrice tient tout de même à rappeler leurs origines, ce qui rattache in fine le texte au registre réaliste.

Conclusion :

Le passage présente les fils d'Ephraïm Mauperthuis et de Reinette-la-Grasse comme des êtres frustes, durs et colériques, façonnés par les forces de la nature plutôt que par l'éducation et la culture. L'intrigue se déroule dans un passé indéterminé, dans les forêts du Morvan. Les neuf frères sont présentés moins comme des êtres humains que comme des forces élémentaires, telluriques. La narratrice insiste sur ce qui détermine l'identité profonde des personnages : les forêts, la dureté, la solitude, mais aussi le chant dépourvu de mélodie qui exprime directement, de façon brutale, inarticulée et sauvage les émotions et les passions des hommes. Les neuf fils d'Ephraïm Mauperthuis et de Reinette-la-Grasse évoquent l'époque des "chasseurs-cueilleurs". S'ils n'ont reçu aucune éducation, ils ne sont pas dépourvus pour autant d'un savoir instinctif. Ils ont l'art de mettre en relation la terre et le ciel. Ils apparaissent tantôt comme des créatures mythologiques, tantôt comme des personnage de contes de fées, mais la narratrice rappelle, en brouillant les registres, que ce sont des êtres humains, qu'ils ont un nom et une famille, à l'instar des personnages de Germinal d'Emile Zola auxquels ils ressemblent.

 


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34 réactions à cet article    


  • PascalDemoriane 20 juin 2022 16:24

    Parait que cette épreuve aurait dérouté et rebuté des lycéens, je crois. Je me demande pourquoi, le thème est sympa, plutôt du niveau BEPC.


    • Robin Guilloux Robin Guilloux 20 juin 2022 17:22

      @PascalDemoriane

      D’autant plus qu’ils sont préparés toute l’année à l’épreuve, que face à un texte, même d’un auteur inconnu, on leur donne une méthode. 


    • Cyril22 22 juin 2022 17:26

      @PascalDemoriane
      De niveau BEPC ? Vous plaisantez, c’est certainement à mille pieds au dessus du niveau effectif des lycéens, je me demande quels ont été les barèmes de correction pour obtenir 80% de copies au dessus de la moyenne.


    • Mirlababo 24 juin 2022 17:29

      @Cyril22

      Encore de l’humour qui ne fait rire personne.


    • Mirlababo 24 juin 2022 17:32

      @Cyril22
      C cro cro conpliké de conpr3ndre un txt sans gougole pour méder et puis s’en zécritjure intoutive et co-recteur d’orthographe... c cho cho


    • mmbbb 26 juin 2022 11:25

      @Mirlababo votre commentaire est idiot et l auteur a pris soin d effacer le mien
      je retourne a mes jeux videos ou l on peut avoir aussi des histoires fantasmagoriques


    • Joséphine Joséphine 27 juin 2022 19:24

      @PascalDemoriane

      Heureusement que le mot « ludique » ne figurait pas dans le texte de Sylvie Germain. Les pauvres chéris auraient été encore plus perturbés. 


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 20 juin 2022 18:39

      Voir le Texte de Brighelli chez Causeur ...lol


      • velosolex velosolex 22 juin 2022 23:06

        Beau texte. Mais les bocages et les sources ont disparu, et les hommes qui allaient avec. Ainsi il y a encore une cousine de « Germain », pour écrire comme ces grands ainés, dont les textes donnaient prétextes à des dictées, où bien peu de mots difficiles étaient écrits au tableau, dans cette lointaine classe de CM2, où nous préparions l’entrée en sixième.

        C’était le silence. L’instituteur répétait deux fois les prases. Une mouche bourdonnait au plafon. Un avion passait dans le ciel, de l’autre coté de la fenêtre. Plus tard, j’ai retrouvé tous ces grands auteurs champètes, embelissant nos provinces de leurs longues phrases ondoyantes, dressant des mythologies ennivrantes.

        Genevoix, Giono bien sûr...Bosco, et son étrange « renard dans l’ïle », et ses gens de « Malicroix », si doux, en opposition à ceux des montagnes.. Les pays devenaient immenses, surtout s’ils étaient parcouru d’un fleuve, comme celui que Giono gonffla dans « le chant du monde », dans un vertige poétique. Comme ce « Pays où l’on n’arrive jamais », d’André D’Hôtel, que j’ai relu dernièrement, tentant de réveiller la ferveur de ce jeune garçon qui fugue, nostalgique d’une vision qui se dérobe devant lui. 


        • Robin Guilloux Robin Guilloux 23 juin 2022 12:50

          @velosolex

          Vous avez tout à fait raison. Les dictées « à l’ancienne » n’étaient pas seulement conçues pour nous apprendre ou vérifier l’orthographe, mais aussi et surtout pour nous imprégner de beaux textes.


        • velosolex velosolex 24 juin 2022 00:55

          @Robin Guilloux
          La dictée a été jugée à tort science des imbéciles, et moi même, dans mon adolescence, j’étais comme tant d’autres assez bête et provocateur surtout pour faire semblant d’y croire. Mais c’est oublier que l’intelligence d’un texte, sa saveur, et même son odeur, vit et respire par la musique des phrases, et autant par l’orthographe, et les règles de grammaire qui les gouvernent.
          Même Rimbaud, le grand révolté, était très doué en rhétorique, et s’il prenait des libertés avec la prose officielle, respectaient les accords de la langue, et davantage les règles grammaticales que celles de la bonne société. 
          Voilà que la déconstruction s’est abattue sur le genre masculin et féminin, tenant d’imposer la presence assermentée du féminin à coté du masculin, oubliant que le neutre était prévu globalement à cet usage.
          La musique disparait alors devant le tambour major, dans cette catastrophe qu’on appelle « écriture inclusive ». On est sommé de marcher au pas, comme à l’époque maoiste devant les nouveaux commissaires du peuple, qui ont décidé de faire table rase du passé, passant les textes à la moulinette du genre, version législative aseptisée. J’ai bien peur que la fin du monde soit bien triste, disait Brassens. 
          Quand à ce monde panthéique, dépeint par toute cette vague d’écrivains du vingtiième siècle qui eurent peut être conscience de peindre un univers qui disparaissait, il est bien difficile de le retrouver aujourd’hui, en traversant le pays. Houellebecq nous en parle. C’est la nouvelle moulure de Céline, un monde désenchanté et froid, cynique et cruel, sans sens autre que celui donné par les algorythmes, et les biens de consommation. 
          Il y a sans doute encore des enfants pour admirer la prose de Sylvie Germain. Mais ils ont droits au respect, de trouver alors ce chemin perdu au milieu du bitume. Tant ce récit fait écho de façon anthropologique avec un monde disparu. 


        • mmbbb 26 juin 2022 11:26

          @velosolex Vous êtes dans le syndrome « c etait mieux avant »


        • GoldoBlack 26 juin 2022 11:46

          @Robin Guilloux
          « mais aussi et surtout pour nous imprégner de beaux textes. »
          Ah, c’était tellement mieux avant. Et ceux qui ne s’imprégnaient pas comme il fallait, on pouvait leur cogner dessus à coups de règle en bois sur les pinceaux ! Trop bien !


        • mmbbb 26 juin 2022 12:48

          @GoldoBlack c est vrai entre les excès en toute impunité d hier et les extravagances d aujourd hui , le mot pondération semble avoir ete oublié


        • Captain Marlo Captain Marlo 26 juin 2022 18:10

          @mmbbb
          Vous êtes dans le syndrome « c etait mieux avant »

          Oui, c’était mieux avant quand les enseignants étaient chargés d’enseigner la langue française littéraire, la même que celles des manuels scolaires et d’Internet.
          Mais nos élites politiques ont décidé que 500 mots du langage courants et 50 mots de franglais suffisaient pour livrer des pizzas.


        • CATAPULTE CATAPULTE 26 juin 2022 18:59

          @Captain Marlo
          .

          Oui, c’était mieux avant quand les enseignants...


          .
          C’est surtout là toute la philosophie de l’UPR... groupuscule de rétrogrades dont la pensée politique et le programme se résument à « tout faire comme avant »... Une idée du progrès toute particulière et qui se passerait de toute activité politique considérant que par conservatisme, tout serait figé... Plus besoin de parlement, d’élus, de lois, de rien... 
          On n’échappera pas à un de ces liens qui rabâchent l’histoire du CNR et de toutes les vieilleries nationales...

        • velosolex velosolex 26 juin 2022 21:55

          @mmbbb
          Je ne nierai de moins en moins.
          Le climat sera d’accord avec moi, et les Ukrainiens. Enfin pour eux, ce fut d’abord mieux après la chute de l’Urss, avant que ça soit moins bien qu’avant la folie de Poutine.
          Comme quoi tout dépend du point de vue de l’homme debout au coin de la rue !
          Ces quelques lignes ne sont pas propres à donner une idée exhaustive de soi. 
          Pour l’école, loin de faire dans l’apologie d’autrefois, je serais très nuancé, ayant eu à subir une cure de dégout d’un instituteur cogneur, suivi d’un vécu traumatique dans une institution catholique ( néanmois aucun rapport à la pédophilie, dieu merci....( le mot dieu est ici un lapsus)
          Pour finir j’ai quitté l’école à seize ans, avec pourtant l’impression d’avoir vécu une vie, étant passé par tant de déménagements et d’écoles. Mais les enfants sont résilients. Il suffit de les regarder encore dans cette guerre d’Ukraine, prenant parfois leurs parents par la main. 
          Pour l’école, j’ai le souvenir d’un prof de Français qui tenta de me retenir, et qui participa à mon amour des belles lettres, et de la culture, qui ne s’est jamais éteinte.
          Au fond l’école sert surtout à ça, à vous donner envie de continue à vous instruire, et à rester curieux. Un seul être vous sauve. 
          Me resta l’humour plus que l’amertume, une ambivalence et une certaine méfiance en à l’autorité, et aussi à l’esprit de corps, ayant poussé la caricature en étant « enfant de choeur ».....
          Je suis pas le premier à avoir été ébréché par l’école, à l’image de Truffaut et de ses 400 coups. Une époque où c’est vrai pas mal de gens n’avaient pas affaire au parcours sup pour s’étalonner, avant qu’un DRH formaté ne leur demande plus tard leur CV.
          Une époque où l’on pouvait encore prendre la route, le maquis, avant de se refaire. Voilà encore de la nostalgie, me direz vous. On n’en finit pas de pleurer sa jeunesse, comme disait Vialatte. « Cent fois j’ai cru qu’elle était partie. Cent fois elle est revenue »... extrait de « le train de la nuit »
          . Le vélo heureusement me renitiatlise. 
          Ironie de l’histoire, il semble que maintenant des bac + 5 laissent leurs recruteurs dans l’expectative, en semant plus de fautes d’orthographe et d’accord, que le petit poucet de cailloux sur la route. 


        • Robin Guilloux Robin Guilloux 27 juin 2022 08:24

          @GoldoBlack

          J’étais en CM2 qu’on appelait alors la classe de 7ème dans les années 60 (en 1961 plus exactement) et je ne me souviens pas que l’instituteur nous ait tapé sur les doigts. En échange, je me souviens très bien des dictées qu’il nous faisait faire, des cours de « morale » et de la bonne ambiance qui régnait dans la classe. Oui, je crois qu’à beaucoup d’égards, c’était mieux avant, en particulier avant. 


        • Joséphine Joséphine 27 juin 2022 19:19

          @Captain Marlo

          Bonjour Capitaine, je ne peux pas vous répondre chez Grua car j’y suis interdite mais merci pour le site « Merveilles de Russie ». On doit acheter sur ce site, c’est un acte responsable et politique. Perso je n’aurai pas besoin de chapka mais les châles sont merveilleux. 

          Et oui, vous avez raison, c’était mieux avant. Je me fie aux films et quand on regarde le cinéma des années 60, 70, on y voit des choses incroyables, des comportements, des expressions , des dialogues profonds, qui sont aujourd’hui inconnus de tous. 


        • Joséphine Joséphine 27 juin 2022 20:17

          @Nuke T. AMERS

          Celui qui n’a pas été viré de chez Grua à 50 ans a raté sa vie. 


        • Le bébé de Macon Le bébé de Macon 27 juin 2022 20:37

          @Joséphine

          Celui qui n’a pas été viré de chez Grua à 50 ans a raté sa vie. 

          Comment qu’il te démontait lui, C’est vrai. C’est bien d’y repenser, ça doit soigner.

        • Joséphine Joséphine 27 juin 2022 20:47

          @Le bébé de Macon

          En attendant c’est le désert chez Grua, même des caniches dans ton genre n’écrivent plus chez lui


        • Le bébé de Macon Le bébé de Macon 27 juin 2022 20:58

          #BB

          On va te laisser un peu plus dans ta tête, avec Cyrus pour dresser.


        • DLaF mieux que RN ou Z / Ukraine SAVING-Private-ASSANGE 26 juin 2022 11:43

          Excuse-moi mais je ne comprends pas cet article :

          la présentation est confuse.


          • mmbbb 26 juin 2022 12:45

            @SAVING-Private-ASSANGE « Ce sont des »chasseurs cueilleurs" se nourrissant de viande d’animaux et de fruits sauvages plutôt que des agriculteurs sédentaires.

            «  C est une explication de texte pour Yves Coppens qui vient de nous quitter .

            Je ne savais pas qu il y avait des chasseurs cueilleurs dans le Morvan !

            Quant à cette région le Morvan , il est vrai qu elle alimenta en bois notamment ’  » la capitale de PARIS .

            L auteur campe l action précisément dans le Morvan , de par leur activite « flotteurs de bois » ce ne sont pas des peuplades du néolithique .

            Ils n auraient eu aucune raison de devenir des « flotteurs de bois » C est une technique qui consiste a arrimer les unes aux autres les grumes et ainsi de pouvoir les faire avancer .

            L explication de ce prof est un peu tiree par les cheveux


          • DLaF mieux que RN ou Z / Ukraine SAVING-Private-ASSANGE 26 juin 2022 16:48

            @mmbbb
            Merci de ton effort.
            Pour être plus précis, je ne distingue pas le ou les textes proposés aux élèves et ce qui me semble être une ou (deux ?) explications de texte !
            J’ai réussi à passer quelques articles dans des revues de Rang A chez le Yankee, j’ai quelques notions de rédaction... sans compter les centaines de rapports de stage en usine de mes étudiants.


          • velosolex velosolex 26 juin 2022 22:19

            @mmbbb
            Maurice Genevoix qui a beaucoup évoqué cette région du Morvan parle dans « Marcheloux » si je me souviens bien des saisonniers de ce pays pauvre qui vont travailler en Beauce, qui emploie d’autres travailleurs agricoles habitués à ces transumances. 
            Dans les provinces d’autrefois, il est d’usage souvent d’avoir deux métiers, parfois très différents, afin de palier à l’infortune de la mauvaise saison.
            Des villageois partent pour les vendanges, ou pour ramasser les betteraves dans le nord. Dans les monts d’arrée, où je vis maintenant, les Pilhaouaerien (ou appelle pilou, le chiffon en breton) ramassent sur leur petite carriole trainée par un âne les chifons et vieilles frusques avant de les recycler, en échange de vaisselle. Un peu à la façon des trappeurs chez les indiens...Les pilhaoueriens d’ailleurs connaissent plusieurs langues bretonnes, le Français aussi, ce qui est rare, et réunit gens des villes et des campagnes en basse bretagne, et permettent d’apporter des nouvelles, et colportent aussi des histoires. Ce sont de véritalbes encyclopédies qu’on méprisera jusqu’à leur disparition. 
            Giono a évoqué aussi dans ces romans ces marchands ambulants, dans « Regain », particulièrement, et les travailleurs du bois flottant dans « le chant du monde »...
            Il y a bien sûr aussi l’histoire de ces "compagnons’ qui pendant deux siècles furent une véritable mythologie de l’apprentissage et de la belle oeuvre. 



          • Robin Guilloux Robin Guilloux 27 juin 2022 08:16

            « Ils avaient été élevés davantage parmi les arbres que parmi les hommes, ils s’étaient nourris depuis l’enfance des fruits, des végétaux et des baies sauvages qui poussent dans les sous-bois et de la chair des bêtes qui gîtent dans les forêts... »

            Il faut distinguer entre le réel et l’imaginaire. Sylvie Germain ne parle pas des morvandiaux « réels ». Ce texte, à l’aune de la réalité, est évidemment invraisemblable de bout en bout : neuf frères, pas d’éducation, pas de « profession » comme flotteur sur bois, bûcherons, etc.

            Il ne faut pas le lire comme un texte réaliste. C’est le privilège et le droit de la littérature de nous entraîner dans des mondes possibles mais irréels, complètement imaginaires où le bon sens ordinaire perd ses droits.


          • Robin Guilloux Robin Guilloux 27 juin 2022 08:29

            @mmbbb

            « Ils avaient été élevés davantage parmi les arbres que parmi les hommes, ils s’étaient nourris depuis l’enfance des fruits, des végétaux et des baies sauvages qui poussent dans les sous-bois et de la chair des bêtes qui gîtent dans les forêts... »

            Il faut distinguer entre le réel et l’imaginaire. Sylvie Germain ne parle pas des morvandiaux « réels ». Ce texte, à l’aune de la réalité, est évidemment invraisemblable de bout en bout : neuf frères, pas d’éducation, pas de « profession » comme flotteur sur bois, bûcherons, etc.

            Il ne faut pas le lire comme un texte réaliste. C’est le privilège et le droit de la littérature de nous entraîner dans des mondes possibles mais irréels, complètement imaginaires où le bon sens ordinaire perd ses droits.


          • S.B. S.B. 26 juin 2022 16:15

            Injuriée et menacée sur les réseaux sociaux par des « jeunes » après cette épreuve du bac, Sylvie Germain qui habite près d’un lycée a enlevé son nom de sa boîte aux lettres.

            Qu’est-ce qu’elle est chouette la vie en France maintenant.


            • Captain Marlo Captain Marlo 26 juin 2022 18:07

              Les enseignants utilisent la langue française littéraire. Or, depuis les années 70, on a demandé aux enseignants de ne plus l’enseigner. Les politiques ont décidé que 10% de cadres, c’était suffisant. Et que la masse était destinée aux emplois peu qualifiés, genre livreurs de pizzas.

              C’est « la Fabrique du Crétin » expliquée à travers les textes officiels par Jean Paul Brighelli.

              — « La fabrique du crétin » version courte

              « École : la fabrique des crétins » version longue


              • TSS (...tologue) 26 juin 2022 18:15

                Les eleves à l’heure actuelle sont beaucoup plus doués pour

                expliciter les onomatopées de« world war Z » que pour un texte

                de Balzac... !!


                • Seth 26 juin 2022 18:59

                  @TSS (...tologue)

                  Très juste. La Pension Vauquer n’est plus d’actualité.
                  Dommage, on peut très bien être bon en onomatopées et en Pension Vauquer même si ça peut sembler contradictoire.


                • velosolex velosolex 27 juin 2022 08:33

                  Je viens de lire un article sur le sujet sur France info, et j’en reste ébahi. 
                  https://bit.ly/3QJfG9z
                  « Sylvie, sache que des millions de personnes te détestent », « J’ai fait du hors sujet par ta faute, ton texte il tournait en rond »« J’espère que t’es en fin de vie parce que je vais pas avoir la moyenne »,

                  De nombreux internautes ont donc pris la défense de Sylvie Germain en dénonçant la violence gratuite et le faible niveau scolaire des candidats concernés.

                  Autre commentaire : « Je viens de voir que le commentaire de texte c’était Sylvie Germain au bac, j’aurai dead ça, je la lis depuis le bac de fr justement, elle est trop forte. Par contre c’est la honte de l’insulter sur les réseaux pcq vous avez pas compris son texte, y avait 2 autres options »

                  — RATsiatitude | Sophie de Woippy (@Asiatitude) June 18, 2022


                  Ce très beau texte, que j’ai pour mon compte rattaché à la littérature panthéique, qui exalte le pays, la nature et les hommes, parlant d’hommes des bois, vivant à une époque indéterminée, pourrait être très bien semblable à celle qui nous attend, au vu de la dégradation du monde, et la disparition du bien commun, sur fond d’acculturation et de violence, raisonnant avec l’esprit complotiste. 
                  Le texte invite les élèves à s’interroger sur l’évolution de l’homme en rapport à l’environnement...Nous avons dans cette hostilité envers l’écrivaine une réponse qui fait froid dans le dos. L’environnement n’étant plus là lié à la forêt, mais à la jungle, et à la baisse du niveau prodigieuse, débouchant sur les « incivilités ». 
                  Il se pourrait bien que Syllive Germain se fasse chaman, en dépit de son propre grés. Dans quelle époque évoluent les hommes dont elle parle ? Au pied de quelle tour démolie écoluent t’ils. Cela me rappelle le très beau livre de Jean England paru il y a quelques années, « Dans la forêt ». Les dystropies sont nombreuses, depuis la parution du très beau livre " le mur invisible de Marlen Haushofer. 

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