La farce du bouc
La Méta communication
Notre bon vieux bouc se frise la barbichette, son changement de nom a défrayé la chronique et agité le monde des fantasmes numériques. En se payant notre tête la plateforme s'autorise à se servir sur la bête alors que jusqu'à présent, il se contentait de nous tondre la laine sur le dos. L'éthique n'ayant jamais eu sa place dans ce pré salé, il n'est pas utile de prendre des gants pour ce géant de la toile.
Face à la promesse d'une grivèlerie institutionnalisée, la plateforme entendant user de tout ce qui peut servir ses intérêts pour peu que cela soit partagé chez elle à moins que vous ne crachiez au bassinet ; les utilisateurs désemparés s'accrochent à une bouée de secours illusoire. Un pauvre message qui tourne en bouche, comme une prière magique pour continuer comme avant :
Je n'autorise pas Facebook ni aucune entité associée à Facebook à utiliser mes photos, informations, messages ou publications, passés et futurs. Avec cette déclaration, j'avise Facebook qu'il est strictement interdit de divulguer, copier, distribuer ou prendre toute autre mesure contre moi sur la base de ce profil et/ou de son contenu. La violation de la vie privée peut être punie par la loi.
Le message prend alors des formes différentes, devient viral pour s'opposer à une entreprise vénale, analogie peu banale pour ce bouc qui se fait chacal... Le réseau social perd la raison, croyant au Père Noël comme les créateurs historiques du Web qui doivent se mordre les doigts d'avoir donné naissance à des monstres hideux et vénaux, sans scrupule ni moralité tout autant que d'avoir fait le lit à un public toujours plus décérébré, usant de la toile comme d'un tout à l'ego parfaitement infantile.
Que peut bien faire Méta des millions de photographies des animaux domestiques, des lieux de vacances et des événements qui eux-mêmes passent à la télévision. Le bouc est devenu la chambre d'écho des animations publiques tout autant que la porte ouverte sur l'intime. Voilà bien des « œuvres de l'absence d'esprit » qui ne seront jamais exploitées autrement que pour dresser un portrait « rabot » (toujours plus mince au niveau du cerveau) de ceux qui tombent dans ces travers débilitants.
Quant au véritable danger de ce média pourtant si utile aux associations et aux artistes pour suppléer une presse locale déficiente à informer des animations et des spectacles, il n'est certes pas dans l'exploitation éventuelle de toute cette vacuité mais bien plus précisément sur le stockage de ce vide qui prend tant de place dans les datas. Le mieux alors consiste à ne pas faire trace trop longtemps, à retirer ce qui n'a plus lieu d'être, à ne pas charger les serveurs de la futile évocation de notre existence.
Ceci est d'abord un acte pour la Planète, un geste simple de dépoussiérage. Le grand ménage de vos photos non pas pour éviter que Méta s'en serve mais plus utilement pour ne pas gaspiller une énergie qui serait plus utile pour un autre usage. J'ai fait le choix de tout vider de cet endroit diabolique n'en usant que pour transmettre l'espace de 24 heures seulement le lien avec mon texte du jour. Photographies et commentaires disparaissant eux aussi pour ne pas encombrer.
Une bonne cure d'amaigrissement numérique qui ne fait aucun mal et surtout n'ennuie personne. Qui se soucie de ce que vous aviez fait ou vu il y a deux ans ou bien trois jours de cela ? Personne si ce n'est vos véritables amis qui eux n'ont pas besoin de la face hideuse du bouc pour s'en souvenir.
Alors, cessez de publier ce message absurde et mettez-vous à supprimer ce qui est de la plus totale vacuité. Vous vous rendrez compte à quel point nous étions tous tombés dans le panneau. Ne collez ni ne partagez pas. Effacez après avoir lu sans vous encombrer de ces pouces et autres icônes absurdes… C'est bien là la seule attitude qui vaille.
À contre-emploi.
6 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON