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Accueil du site > Culture & Loisirs > People > Les dîners de con(vive)s - 2

Les dîners de con(vive)s - 2

Vous en avez reconnu déjà certains. Lisez la suite, il y en a encore beaucoup d’autres qui sont capables de gâcher vos soirées !

9. Les professionnels

Qu’ils soient médecins, avocats, architectes, mais aussi de condition plus modeste, quand ils se rencontrent, c’est pour parler boulot. Non tant par amour du métier, mais pour se faire mousser, pour montrer aux collègues qu’ils sont meilleurs, qu’ils gagnent plus ou qu’ils comptent dans la profession. Les histoires de chasse des médecins, sur des cas de leucémie myéloïde envisagée à l’instinct avant les hémogrammes, sur ce musulman pratiquant qui présentait les signes caractéristiques de la maladie du rouget du porc (une histoire invraisemblable de contamination croisée par le biais du véhicule d’un ami vétérinaire qui soigne des cochons) ce sont eux qui les ont diagnostiqués. C’est dire s’ils sont bons !
Et le client de l’avocat, défendant pour discrimination un transsexuel, évincé d’un club de sport car il voulait pratiquer l’haltérophile en body et bas résille, eh bien c’est lui, le jeune loup du barreau qui l’a réintégré dans le club, sous peine d’indemnités sonnantes. Parler d’autre chose en leur présence est impie. Au plus obtiendrez-vous une oreille distraite pour quelques secondes si vous ne faites pas partie du sérail, ou si vous n’êtes bouche bée devant la narration de leurs exploits.

10. Les désorganisés bordéliques

Ce sont les plus sympa, mais, avec eux, il faut s’attendre au pire. Rien n’est prêt quand vous arrivez, ou bien quelque chose a brûlé. Ils sont souvent très gentils, alors vous n’osez rien dire. Et puis, il manque le vin. Le maître de maison (que le terme est inapproprié en ce cas) dit je vais aller en chercher à Sainte-Geneviève-des-Bois, mais il est tard et tout est fermé. Vous attendez une heure dix avec la compagne (ces gens bien sûr ne sont pas mariés) qu’il revienne de Massy et comme il y a des travaux routiers de nuit, il a dû contourner le parc de Sceaux pour revenir.
Il se fait tard, généreusement on vous propose de vous raccompagner en voiture. Hélas, en allant chercher le vin, dans la précipitation on a oublié d’éteindre les phares et la batterie est à plat. Il vous reste deux options, le taxi à 80 euros ou passer la nuit sur leur sofa dont les ressorts ou les lames de bois ont sauté. Soyez heureux s’ils n’ont pas un petit chien, un cochon d’appartement ou une mangouste qui va vous déranger toute la nuit. Et de toute façon, il faut faire sécher votre chemise que vous avez tachée bêtement avec le vin en essayant de sortir le bouchon avec un couteau pointu, car on ne sait plus où est le tire-bouchon.

11. Les croyants

Assez rares en France, mais très nombreux parmi les Américains, ces gens prient à table et vous disent "Dieu vous aime" avant même le dessert. Il est difficile de ne pas pouffer quand on les voit tête baissée et rictus de constipé qui pousse, un compas dans le cul, quand ils évoquent le Seigneur. Ils peuvent aussi être juifs orthodoxes avec une armada d’interdits alimentaires, de rituels et des réfrigérateurs séparés pour les viandes et les laitages. Tu ne mangeras pas la chair de l’agneau avec le lait de sa mère. Chez les musulmans, on sait d’emblée qu’il n’y aura pas de boudin ni de charcuterie, on peut s’en passer une fois dans sa vie. Et puis, à part dire bismallah à la première date, ils ne sont pas trop exigeants avec les infidèles, surtout ceux qui vous invitent. Les pires sont les chrétiens charismatiques ou les membres des Eglises évangélistes, eux, ils vont essayer de vous convertir pendant tout le repas, de quoi vous couper l’appétit.

12. Les raseurs

Les collectionneurs et les supporters, quand ils ont l’éloquence terne peuvent très bien figurer dans cette catégorie. Mais le vrai raseur n’a que des banalités à dire et en premier thème, il y a l’automobile. Sinon ils parlent anecdotes au boulot, chef de service, chef de demi-rang, encore pire que les chefs de rang. Le plus atroce, c’est d’écouter poliment des histoires de sens interdit au centre de Paimpol, de les entendre s’insurger contre ces chauffards qui font des dépassements en côte en téléphonant au volant, ou encore plus inadmissible, des queues de poisson. Et puis, tous ces panneaux de limitation de vitesse aberrants à la sortie de Digne, on n’y comprend rien. Autre thème automobile, le côté sous-vireuse de certaines japonaises et la boîte de vitesses de la Logan qui mériteraient d’être revus. Vous aurez votre quart d’heure de sérénité si vous abordez les outrances des deux ayatollahs de la sécurité routière, Sarre et Robien, mais, ensuite, il faudra assumer et boire les poncifs.
Le raseur est fier de lui, il est suffisant, il n’est pas né de la dernière pluie, il peut même vous conseiller judicieusement en placement boursier, car bien sûr, lui il sait, on ne la lui fait pas. Le fin du fin, c’est la projection de photos de vacances, avec des gros plans de la famille devant des monuments non identifiables. On les voit jouer aux boules, lancer un bâton au chien et si l’on affaire à des spécialistes, on a droit à une série de 120 clichés de poteries mérovingiennes, souvent des fragments ou de variétés d’orchidées naines. Tout un spectacle, car il faut réagir de temps en temps, faire un commentaire élogieux.
Ultime groupe de raseurs, les pleurnichards, qui narrent leur divorce dans le détail ou leur mère décédée, jusqu’à plus soif en vidant des litrons. Mais le sommet réside dans les procéduriers qui parlent d’avocat, de notaire ou de prud’hommes. Ils expliquent de long et en large le procès qui les oppose à l’entrepreneur de leur pavillon. Preuve à l’appui, ils vous étalent les devis sur la table et vous traînent à la cave constater de visu l’état de la chaudière et les infiltrations.
Je ne m’étendrais pas sur le cas gênant du collègue insipide et insignifiant qui vous a déjà invité trois fois, vous avez toujours décliné, mais cette fois vous y allez à reculons. D’emblée vous tombez sur une épouse à vous faire bondir au mur et grimper aux rideaux. Si vous n’envisagez pas l’adultère, éviter de revenir !

13. Ceux qui ont recours au traiteur ou au livreur de pizza

Barquettes avec emballages initiaux ou remise en assiette de porcelaine avec une note personnelle, la tranche de kiwi ajoutée au dernier moment ! C’est ce qui vous attend, mais, hélas, ce que vous allez manger ne vient ni de chez Hédiard ni de chez Lenôtre… Quand on aime les darnes de saumon, les œufs en aspic et les amuse-gueules salés, on ne souffre pas trop et puis c’est tout de même meilleur qu’une conserve Cassegrain ou Barbier Dauphin.
Mais il y a pire, être invité chez quelqu’un qui a commandé des pizzas. Les plus fauchés ou paresseux ont systématiquement recours au livreur à mobylette. Les boîtes en carton servent d’assiettes, solution idéale pour les bordéliques, inconcevable pour les bio. Seul intérêt chez ces sectaires, eux ils n’osent pas ce sacrilège ! C’est d’ailleurs probablement leur seul point positif.

14. Les partouzeurs

La situation est rare pour ne pas dire exceptionnelle, la surprise est grande si l’on n’a pas été prévenu à l’avance. Le maître des lieux qui peut être un soumis et non un dominateur vous accueille à poil, mirliton dans le cul, préservatifs à l’apéro, ça pourra servir. Si cela a lieu à Limoges ou à Montauban, on vous aura prévenu : ceux qui m’aiment prendront l’arrière-train. Banalité dans le fantasme, style SAS champagne dans un escarpin, caviar dans l’ombilic, jamais vin rouge dans une santiag ou petit salé aux lentilles à lécher sur la vulve non rasée. Ils réagissent souvent à coup de stéréotypes vus dans des films. Il faut aimer, certains apprécient. Il faut surtout connaître ce genre d’amateur, car ils ne courent pas les rues. Le plus souvent, du point de vue culinaire, on retombe dans le traiteur, à moins qu’il n’y ait en prime une préparation aphrodisiaque ou supposée telle venue des Antilles ou d’Afrique subtropicale. Envisager dans ce cas plutôt l’intoxication alimentaire que l’érection fulgurante. Mais quand ça marche, vous risquez le priapisme.

15 Les innovateurs

Ce sont les pires ! Le gratin de coquillettes au brie et à la mangue, ce n’est que le plus digeste et le moins surprenant parmi leurs inventions gastronomiques. Les aiguillettes de canard servies avec de navets confits dans du poiré seraient parfaites si malheureusement elles n’étaient servies avec une émulsion de Coca-Cola rehaussée à la vanille pour renouveler Bulli en Catalogne !
Ils se prennent pour Bocuse et considèrent Taillevant comme un apprenti à la limite du gâte-sauce. Exceptionnellement, vous avez quelque chose de remarquable dans l’assiette, le plus souvent, ça détonne et vous vulnère les papilles. Seule consolation, ces “gastronomes” savent choisir les vins.
A l’inverse des innovateurs, il y a ceux qui vous servent systématiquement la sempiternelle quiche au poireau, le cassoulet obligatoire ou le gigot haricots verts. Si c’est bien fait, c’est supportable deux fois par an. Et évidemment il faudra dire, « un cassoulet, quelle surprise ! »(c’est votre quatrième d’affilée chez eux) !

16. Les couples qui s’engueulent

Ce sont les plus nombreux et aussi les plus pénibles. Dès le palier, vous les entendez se chamailler. A l’intérieur, c’est pire. Tout est prétexte, les devoirs des gosses (voir le paragraphe 4 pour les nuisances annexes), le service des plats, les souvenirs de vacances. Qu’allez-vous dire sans une certaine gêne après des phrases perfidement lancées : “j’ai bien vu ton manège avec la Suédoise à Ibiza” suivi d’un “ton collègue Bain de siège, il commence à me gaver, s’il est si bien que ça, tu n’as qu’à l’épouser” avant même d’avoir le temps de s’esquiver vous aurez eu droit à “D’abord, ce n’est pas Bain de siège, mais Balsiej son nom ! Et puis, tu me fais chier, point barre !” La vie en couple est magnifique, avec les gosses qui glapissent de façon itérative et tonitruante c’est encore mieux. Le final, vous l’aurez au café, si vous êtes encore célibataire. “Tu ne te sens pas trop seul ? Tu devrais te marier, on pourrait te présenter une amie !”
Non merci, rien qu’à les voir, on a envie d’entrer au Carme, ou courir au bordel le plus proche, mais surtout pas convoler.
Et puis, au moment de partir, vous aurez la flèche du Parthe : “Je t’aurais bien raccompagné, mais Madame vient d’emboutir la Renault !”
 
Donc, après cette énumération, a-t-on encore envie de répondre à une invitation ? Fera-t-on, comme le minable personnage de Bénabar ? Rester sous les draps et commander des pizzas ! Mais, en fin de compte, nous faisons tous plus ou moins partie d’une ou plusieurs de ces catégories. A petite dose, cela a un certain charme, à saturation on en arrive à décliner tous les dîners chez ceux dont on n’est pas sûr. Quand on a subi un couple de radins qui s’engueulent, ont un chien qui bave et qui de surcroît habitent à des lieux du premier endroit civilisé, on a envie de rester chez soi.
Et puis on peut toujours se venger en invitant soi-même, avec un orchestre de gong en arrière-fond sonore, en servant une tête de veau au chocolat avec sa garniture de topinambours. On insistera pendant tout le repas de l’importance de l’œuvre de Brecht dans la pensée de Lacan surtout au niveau de la symbolique ! C’est peut-être la seule façon de se débarrasser de certaines personnes sans être blessant, cassant et grossier.
Et maintenant, bon appétit, avec vos vrais amis ! Il vous en reste bien quelques-uns de normaux. Et si jamais vous n’entrez dans aucune catégorie, invitez-moi !
 

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18 réactions à cet article    


  • Sandro Ferretti SANDRO 28 août 2008 11:46

    Oui, Doc, tout cela donne envie de partir à Nairobi.
    Ou sur Agoravox, faire un peu de cuisine citoyenne... ( cf. http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=39865 )


    • Georges Yang 28 août 2008 13:40

      @Sandro
      Je vous trouve une petite verve , serait ce la fatigue !
      Remarquez, j’ai ecrit verve avec deux v, je ne permettrais pas, sinon


    • Sandro Ferretti SANDRO 28 août 2008 14:25

      Si vous avez un petit remontant sans effet secondaire, je suis preneur...

      Pour le reste, j’ai promis de ne plus écrire que des nécros sur Avox, c’est pour cela.....

      PS : je persiste à dire que les diners les plus redoutables sont ceux où la maitresse de maison, (lassée d’entendre son fat de mari raconter CAC 40 et stock options sont sur un bateau.. etc), vous attire dans un coin sombre et veut vous faire visiter la (sa ) cave.
      J’ai donné. Je n’en suis pas fier.
      Depuis, je fais pénitence, ou peni-tance, puisque vous semblez aimer les contrepétries.
      Vous avez aussi omis de citer les diners africains. Ils sont souvent sympas, car l’Afrique est bonne hotesse....


    • LE CHAT LE CHAT 28 août 2008 12:41

      deuxième partie aussi palpitante que la première ; c’est vrai qu’on y reconnait quelques proches dans toutes ces descriptions ....  smiley


      • GreenGarden GreenGarden 28 août 2008 13:41

        Un joli billet bien troussé et merci pour cette pause !


        • rach4 28 août 2008 14:17

          L’enfer c’est les autres !  smiley


          • Halman Halman 28 août 2008 15:10

            Excellent.

            Et il y a aussi les soirées qui dérivent inévitablement en discussions confidences, problèmes relationnels avec untel, où l’on ne peut pas aller dans la salle de bain où à la cuisine sans tomber sur deux personnes concentrées dans une conversation gravissime, le visage catastrophé, pompant nerveusement sur une cigarette de circonstance, du genre "mais tu sais bien comment il est Jean ¨Pierre", ou bien "et mon beau frère comment je dois lui annoncer ça", "et pourquoi l’autre là lui a dit ça, et je passe pour quoi", "et il me fait la tronche depuis que je gagne plus que lui", "et il sait bien que sa mère ceci cela", et "il passe son temps avec sa collègue et moi je sens que je vais craquer pour le gars de l’informatique mais je sais pas si je l’aime ou si c’est de la tromperie de vengeance ou si je suis comme ci ou comme ça et je le savais pas mais il est quand mon rdv avec mon psy", etc

            Ces soirées démarrées sympas entre bande de copains, mais qui tournent au déballage de problèmes relationnels insurmontables, d’échanges de vannes qui deviennent rapidement des torpilles biens saignantes et blessantes, le pavillon ou l’appartement qui se transforment en tas de pièces confessionnelles de problèmes relationnels déprimants à mort à la Meny Gregoire.

            Chacun y va de ses problèmes de couple, de divorce, de mon mec il est génial pour ça pour pour ci je ne sais pas comment m’y prendre, et ma belle mère ceci, et mon frère cela, et ma copine oui mais ceci ou cela, et ma demi soeur ceci, et ma cousine machin, et le chef de rayon qui me drague, et la fiancée du neveu qui drague ma mère....

            Plombant lourd déprimant comme des contrepoids d’ascenseur une ambiance qui était pourtant démarrée cool.

            Et c’est celle ci qui craque et qu’on retrouve en larmes dans un escalier, et l’autre qui pête un plomb pour une reflexion qui semblait pourtant bien innocente et qui part en claquant la porte, emmenant son jules qui n’a pas compris ce qu’il s’est passé.

            Et on démarre une soirée à 15 et on se retrouve à 5, les autress s’étant fachés pour des raisons que eux seuls comprennent.

            Et c’est l’ancien petit ami d’une copine invité par erreur. Ambiance de réglèment de compte à OK Ex.

            Et c’est les ragots et les gaffes lachées devant les mauvaises personnes qui tournent plombage d’ambiance top niveau.

            Et c’est le couple d’artistes, lui peintre, elle sculptrice qui s’installent en bout de table et qui se marrent bêtement en se payant la tête des convives.

            Et c’est les explications entre 4 z’ yeux dans une salle de bain, une chambre, la cuisine, et ça rale parce que celle ci à été invitée par erreur alors que personne ne peut la supporter, et ça s’envoie des séries de reflexions cuisantes à propos d’un lointain passé qui ne nous regarde pas.

            Et c’est le lourdingue qui compte les points entre l’ex qui retrouve son ancienne fiancée et qui s’envoient des torpilles bien saignantes d’un bout à l’autre de la table.

            Et c’est celle ci qui disparait dans un coin en se gavant d’anxiolitiques ou d’antalgiques parce qu’elle s’en est prise plein la tête.

            Et c’est la fiancée du "maître des lieux" qui vient vous rejoindre parce que bien sur le gars "qui s’y connait en informatique" on le colle devant le pc pour virer tous les virus chopés sur des sites pornos, et c’est des "oh là là mais comment vous faites pour rester aussi zen devant une telle machine si compliquée", en ayant pris bien soin auparavant d’aller troquer le tailleur classique de bureau pour une tenue cuir moulante et peu couvrante, puis de s’assoir collé à vous en sirotant une chose genre Whisky tout en se donnant un genre avec une cigarette.

            Et c’et le gars qui nous fait visiter fièrement sa pièce perso avec son super ordi pour les jeux, sa vidéo dernier modele et sa chaine hi fi top niveau. Qui nous saoule pendent une heure sur la manière géniale dont il s’est pris pour installer son alarme sur la voiture et la télécommande du portail automatique.

            Et c’est celui là qui raconte sa guerre de bureau, comment il s’y est pris pour gagner son diplome, ses galons dans l’entreprise, comment il s’y est pris avec ce patron là, comme une victoire de guerre, comme un ancien combatant.

            Et c’est un groupe qui propose de regarder Les Visiteurs en dvd pour la millième fois, et ceux qui en ont marre et qui préfèrent sortir prendre l’air parce que "passer une soirée à regarder ce genre de films on est pas venus pour ça".

            Et c’est celui qui sait tout sur tous les sujets, expliquant à un informaticien le binaire ou Turing, divaguant à mort sur l’Intelligence Artificielle et le cerveau humain ou sur les logiciels libres alors qu’il n’est pas capable lui même d’écrire une seule ligne de programme en quelque langage que ce soit, ne faisant que répéter les anneries pour bobos lues sur Internet, expliquant Newton ou l’optique et la photographie ccd à un astronome professionnel, expliquant la Russie à un prof d’histoire, expliquant la politique étrangère à tout le monde. Politique étrangère qu’il ne connait que par le net, lui même n’étant jamais sorti de sa banlieue.

            Et c’est le futur directeur d’un service quelconque qui raconte pour la deux cent millème fois comment il s’est retrouvé en panne d’essence en pleine nuit en forêt de Fontainebleau. Mais quelle aventure !

            Bref, on ressort de ces soirées avec l’impression d’avoir passé 5 heures dans la 4ème dimension, traumatisé à vie fuyant en supersonnique pour le moindre gars qui veux vous la faire discussion entre 4 z’yeux.

            Venu pour passer moment sympa pour se changer l’esprit, reparti avec un besoin urgent d’antidépresseurs et de visite chez un psy, mais d’abord besoin irrépréssible d’un bon bol d’air dans la nuit calme et silencieuse...

            Et je ne vous raconte pas quand en plus des problèmes familiaux viennent tout compliquer....

            Parce que c’est une constante, un besoin irréprésible apparemment chez l’être humain, de se compliquer les problèmes relationnels à un point que même Freud y perdrait son latin.

            Il y a ceux pour qui les problèmes relationnels sont la seule manière de fonctionner, leur seul contact social avec les autres.

            Ceux pour qui c’est une mode, un passage obligé, une période fondamentale et necessaire dans un moment de sa vie, comme le pucelage ou la crise d’ado, comme le service militaire ou la crise des 40 ans, comme les éternels problèmes de couple entendus partout un millions de fois et qu’il faut bien sur raconter à tout le monde en prenant des airs de grands dépressifs.

            "Comment, mais tu ne vas pas voir de psy ? Mais tu es sûr que ça va bien ?"


            • Yifu66 28 août 2008 15:40

              ...Et ceux qui vous invitent avec la télé "grand-écran-dolby-stéréo-home-center" allumée devant un match de foot et qui n’écoutent pas un mot de ce qui se dit dans la pièce jusqu’à la fin des commentaires d’après les prolongations...


            • Georges Yang 28 août 2008 16:37

              Arriver a diner avec des gens sympa et normaux est plus difficile qu’il n’y parait ! Ceux que vous citez, j’en ai eu moi aussi ma dose. Mais le plus dur, c’est quand quelqu’un ou plusieus s’epanchent et que les autres n’ecoutent pas preoccupes par la cuisson du gigot, les enfants , le chien etc... Chacun solliloque et ca devient surrealiste


            • Gül 28 août 2008 20:57

              Halman,

              On sent le vécu....

              Ca me rappelle "Cuisine et Dépendances" des excellentissimes Bacri et Jaoui !

              Georges, je n’ajouterai rien de plus qu’hier, la suite est tout aussi délicieuse.... smiley


            • Yohan Yohan 28 août 2008 17:10

              Les plus à craindre et à fuir sont ceux qui vous invitent pour vous en mettre plein la vue avec leur appart designé par un sbire maniéré dont vous n’avez jamais entendu parler, qui n’ont que des enfants qui excellent en tout et qui vous obligent à vous farcir leurs photos de vacances dans les iles vierges + celles des années précédentes et qui ne parlent strictement que d’eux mêmes
              .
              De toute façon, je n’aime rien tant que les bonnes bouffes sans chi chi entre copains sachant cuisiner la matelotte d’anguille et qui ont cave ouverte aux potes. Les autres je les fuie comme la peste


              • Yohan Yohan 28 août 2008 17:18

                @ Sandro

                J’ai connu le pied balladeur sous la table qui remonte dans le pantalon. Sale moment à passer pour le self contrôle. La cave, c’est plus sûr à condition de ne pas s’éterniser car il y a toujours une convive zélée pour dire "dites, votre femme est bien longue à remonter le Chablis" 


                • Georges Yang 28 août 2008 18:06

                  Sandro,
                  A moins de vouloir prendre son pied, il faut savoir passer la main !


                • Sandro Ferretti SANDRO 29 août 2008 09:31

                  @ Yohan,
                  Comme tu le sais, le Chablis se sert frais, ce qui implique un passage par la cave, avec toutes les dérives possibles.
                  Pour les maris en perte de vitesse, voire en fin de règne, je préconise donc un vin qui se sert chambré. Mais est-il raisonable de stocker sous la couette matrimoniale un Gevrey-Chambertin ou un Vosnes Romanée, je vous le demande ?. Les mémes travers sont à craindre.
                  On ne peut pas non plus les stocker dans l’armoire de la chambre, cet emplacement devant rester libre pour les amants de passage surpris par un retour inopiné du mari.

                  Alors, quoi faire ? Boire de l’eau ?
                  Jamais. Plutot se passer de diner...


                • Georges Yang 28 août 2008 18:26

                  Le 21 aout, il y a eu sur Agoravox un excellent article de raseur sur les limitations de vitesse en Savoie


                  • eugène wermelinger eugène wermelinger 28 août 2008 21:28

                    J’ai déjà dis hier que je vous invitais, alors je persiste et signe, foi d’Eugène (du Morvan). 

                    Suis déjà passé à Nairobi un hotel du sigle 6 - 20 ou le contraire. 

                    L’eau y coulait couleur rouille. 

                    Ici on est encore en Bourgogne, si cela peut vous attirer. 


                    • Georges Yang 29 août 2008 11:17

                      Meci, j’y penserai !
                      L’hotel s’appelle 6 80 six-eighty. C’est le repaire des somalis, assez folklo, en bas dans la rue il y a le Simmers, le seul bar en plein air de Nairobi -ville. Cuisine moyenne aux deux endroits, filles superbes, endroit bruyant, bel endroit cependant. Helas les non fumeurs sevissent de plus en plus !


                    • Georges Yang 29 août 2008 11:28

                      Bel endroit la Bourgogne ! Et puis je prefere le bourgogne au bordeaux
                      Se faire des taches de coq au vin sur une chemise de soie, quel delice. J’ai evoque Remsamen, mais il y avait Kir, le chanoine qui enervait de Gaulle et se remplissait le verre de L’Heritier-Guyot

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