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Les 3 défis de l’Afrique du Sud

A 164 jours de la cérémonie d’ouverture du mondial de football, qui se tiendra le 11 juin 2010 à Johannesburg, dans l’enceinte de Soccer City (voir photo ci-contre), l’Afrique du Sud, achève la préparation de l’évènement le plus télévisé du monde dans l’espoir de relever le défi du mondial. Car au-delà de l’apparente sérénité des autorités qui disent ne fournir aucune inquiétude, l’Afrique du Sud n’a pas réglé les problématiques qui pourraient entacher le bilan du mondial : le premier à se disputer sur le continent africain.

La question de l’insécurité est primordiale dans un pays qui enregistre annuellement 219 000 attaques, 200 000 cambriolages à main armée, 19 000 meurtres et 52 000 viols (chiffres : 2006). Un véritable fléau pour l’Afrique du Sud d’autant plus qu’une étude menée par le ministère du tourisme local en 2007 à l’échelle internationale indiquait que plus du tiers des sondés étaient dissuadés de se rendre en Afrique du Sud pour le tourisme du fait de la criminalité élevée. Nous avons organisé 146 événements internationaux depuis la fin de l’apartheid, y compris les Coupes du monde de rugby et de cricket, sans incident majeur. Je n’ai aucun doute concernant la sécurité pendant ce Mondial rétorque le président du comité d’organisation de la Coupe du Monde 2010 Danny Jordaan à ceux qui doutent de la capacité des autorités sud-africaines à assurer la sécurité des touristes. Reste que la dimension médiatique et économique du mondial de cricket 2003 n’est pas comparable à celle du mondial de football 2010 et les 500 000 touristes qu’elle va attirer. Afin d’assurer la bonne tenue du mondial, le gouvernement a prévu d’augmenter les effectifs de police dans les neuf villes hôtes de plus de 40% pour la durée du mondial.

La rénovation et la construction des stades restent également des questions en suspens. Le Soccer City et ses 94 700 places devrait être inauguré en février. Situé à Johannesburg, il a été agrandi de 14 000 places, a habillé la forme d’une calebasse pour l’occasion et a troqué son appellation de FNB Stadium pour celui de Soccer City, devenant la treizième enceinte sportive la plus grande du monde, derrière le Maracana (Rio de Janeiro) et le Camp Nou (Barcelone) mais devant Wembley (Londres). Il accueillera la finale du mondial, le 11 juillet, le match d’ouverture AFS - Mexique le 11 juin, Argentine-Corée du Sud le 17 juin, Hollande-Danemark le 14, Brésil-Côte d’Ivoire le 20, Ghana - Allemagne le 23 ainsi qu’un quart de finale et un huitième de finale (la France y disputera un huitième de finale si elle se qualifie en finissant deuxième de son groupe).

MONDIAL2010_041209.jpgLe stade "Tournesol" à Port Elizabeth a lui déjà été inauguré et fait figure de bon élève à l’inverse du stade Mbombela où les délais risquent d’être tout juste respectés. La grève des ouvriers à l’été a contribué à ralentir la construction des enceintes et à ce que le budget alloué à la construction et la rénovation des stades soit largement dépassé. Mais ce qui inquiète avant tout, c’est le risque de voir certaines des enceintes jamais rentabilisées, voire, laissées à l’abandon après le mondial. C’est le cas du stade Mbombela à Nelspruit et du stade Peter Mokaba à Polokwane, qui accueilleront seulement sept rencontres. Soccer City verra également son utilité décroître : une vingtaine d’évènements annuels seulement seront prévus mais dont l’affluence ne permettra pas de combler les 94 000 places que peut accueillir le stade.

Enfin, le troisième défi que devra relever l’Afrique du Sud réside en la capacité des autorités à permettre à la population locale de tirer profit au maximum de l’opportunité économique que constitue ce mondial. Les prévisions tablent sur la création de 129 000 emplois et une contribution à hauteur de 0,93% du PIB due directement à la compétition. Mais la consommation énergétique nécessaire à la construction du stade Mbombela a perturbé l’accès à l’électricité et à l’eau potable dans les bidonvilles de la banlieue de Nelspruit. Et les infrastructures construites à l’occasion du mondial et dont la population pourra bénéficier après-coup, outre les stades, se limitent à un réseau de transports que les organisateurs avaient promis d’améliorer...sans succès. Le train à grande vitesse qui permettra de relier Johannesburg à Pretoria ne sera finalement mis en fonction qu’à l’automne prochain ! Trop tard pour le mondial. Le réseau de bus mis en place pour le mondial, comblant ainsi l’absence de transports en commun à Johannesburg, n’a pu être testé à l’occasion de la coupe des confédérations l’an dernier et sa capacité à assurer le transport de l’ensemble des 500 000 touristes est mise en doute.

 
Retrouvez cet article dans son contexte original sur http://lenouvelhebdo.com 
 
 

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Auteur de l'article

AJ


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