Bonsoir à vous,
Je reprends la fin de votre propos :
« N’est-ce pas par la spoliation que le clergé a constitué son patrimoine ? L’Etat, en tant que représentant du peuple n’a fait que reprendre ce qui avait été payé majoritairement par le peuple. Et comme la grande majorité des églises a été construite avant 1905, cela avantage de fait l’Eglise catholique. »
Il faut tout de même prendre en compte le fait que l’Eglise occupait jusqu’en 1789 une fonction de service public au sein de ce qui était alors le Royaume, ne serait-ce que par la tenue des registres d’ « état civil ». Que cette fonction ait été transférée à l’Etat ne justifiait pas une nationalisation intégrale des biens du clergé, du moins pas sans contrepartie. Toute nationalisation - ce que fut in fine la loi de 1905 vis-à-vis du patrimoine ecclésiastique - appelle compensation, aussi l’octroi d’un droit d’usage m’apparaît constitutif d’une contrepartie légitime, et non d’un authentique privilège.
En d’autres termes, les multiples projets de révision de la loi de 1905, dès lors qu’ils tentent de se justifier par ce supposé favoritisme à l’égard de l’Eglise catholique, me paraissent fort peu crédibles, en ce qu’il présente comme un privilège ce qui ne fut que compensation..., créant ainsi de toute pièces (- j’entends : en dehors de toute analyse historique, ou à tout le moins, à partir d’une version expurgée de celle-ci -) l’inégalité à laquelle ils se proposent de remédier.