• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > 11 contre onze millions

11 contre onze millions

Onze contre onze millions

9 millions de personnes officiellement « sous le seuil de pauvreté » dans notre pays. On parle ici du seuil officiel : avoir moins de 846 euros de revenus par mois. Mais même cette définition ne met pas tout le monde d’accord en France, un autre seuil à 1015 euros existe…

Rajoutez à ce chiffre quelques millions de gueux supplémentaires, qui bien que n’atteignant pas ce graal du seuil de pauvreté, rament quand même pas mal à la traîne des premiers de cordée (chômeurs, familles monoparentales, temps partiels imposés, etc.) et vous dépassez sans effort le chiffre de 11 millions. Tout ce calcul donc, juste pour pouvoir faire un bon jeu de mots, et un bon titre, me direz-vous ?

 

Ben pas forcément. Car il y a aussi ces millions de personnes qui vivotent juste au-dessus du fameux seuil, ou même encore mieux, en sont exclues : bénéficiaires du minimum vieillesse, étudiants , chômeurs, RSA, invalides du travail, accidentés de la vie comme l’état le dit si pudiquement… Avec tout ça, toutes ces cohortes, vous atteignez sans aucun doute un chiffre beaucoup, beaucoup plus important.

Tellement important qu’il devient impossible à cacher, à truquer, à manipuler. Oh, avec un peu de malice, on peut faire dire beaucoup de choses aux chiffres : mais même comme ça, au bout d’un moment, ça finit par se voir.

Selon le Monde Diplomatique, treize années, c’est ce qui sépare l’espérance de vie d’un français riche de celle d’un français pauvre.

 

Not’bon président demande des efforts à tout le monde : pour le plan pauvreté, censé donner un petit ballon d’oxygène aux illettrés, aux fainéants, aux cyniques que notre pays compte donc par dizaines de millions, il faudra attendre encore un peu. Peut-être pas treize ans (ça porterait forcément malheur, et puis il n’a pas le temps, il est tellement jeune, et pressé, regardez l’ISF, ça n’a pas traîné), mais quelques mois, d’ici la rentrée au mieux. « Des arbitrages sont en cours ». Comprenez : on regarde où est-ce qu’on peut encore gratter un peu.

Il y a d’autres priorités, bien plus fondamentales : aller féliciter 11 gamins surpayés pour taper dans une baballe, et surtout les remercier dans le vestiaire, car sans eux, « la France n’aurait pas pu rêver ».

 

Effectivement, ça n’est pas vous, môssieur le président, qui nous faites rêver, ah, ça non.

 

Ça n’est pourtant pas peu dire que ce plan était attendu par les associations spécialisées : notamment le paiement des jours de cantine pour les enfants des familles les plus défavorisées, ou la fameuse « Garantie Jeunes », qui concernerait au bas mot 200 000 fainéants entre 16 et 25 ans, incapables de trouver par eux-mêmes un bon job chez Rothschild, ou d’intégrer –c’est comme ça qu’on dit, les sans-dents rentrent, les premiers de cordée intègrent- une école de commerce suffisamment cotée, et qui préfèrent vivre aux crochets de leurs parents.

 

N’est pas président qui veut.

 

Il faut dire aussi que la folie collective qui s’est emparée de notre pays fait un peu bizarre quand même : moi qui croyait que c’était la sinistrose, depuis quelques jours, je constate que j’ai dû me tromper.C’est ça l’effet coupe du monde : aller jusqu’à se tuer pour plonger dans une flaque d’eau en l’honneur des « bleus », c’est quand même une preuve que ça ne va pas si mal que ça, non ?

Accessoirement, ça démontre aussi que les français ont un besoin quasi inconscient de se mobiliser, de se lâcher, de tout déballer. Et quoi de mieux qu’un bon défoulement collectif, une grande catharsis, avant de retourner au boulot bien sagement –pour ceux qui ont la chance d’en avoir un- dès lundi ?

En fait oui, c’est ça : ces scènes de liesse quasi surréalistes, où on a vu un type se mettre à poil dans une fontaine, et un autre grimper sur une statue à plus de dix mètres de hauteur, pendant qu’un groupe d’une centaine d’autres chargeaient les CRS avec fougue, tout ceci, n’est rien d’autre qu’un gigantesque exercice psychiatrique.

Chorégraphié, mis en œuvre, et joué à la perfection : tu m’étonnes, qu’il y avait du monde dans la file d’attente, pour la gagner et la ramener à la maison, cette coouupe du moooonde ! Quel chef d’état ne rêverait pas de ça ? Au moins six mois de gagnés avant que les gens ne sortent de leur hébétude post ballon rond !

 

Non mais vous imaginez quand même : pendant au moins quinze jours (en étant large, très large je l’avoue), les français vont enfin se sentir solidaires, ils vont porter le drapeau partout, ils vont faire la fête et plus (trop) la gueule à leurs voisins, ils vont être heureux (heu-REUX ! on vous dit), par opposition aux grincheux que nous sommes, nous qui non seulement n’aimons pas le foute, ce qui après tout est notre droit le plus strict (du moins pour encore quelques temps, un peu comme avec Charlie en fait) mais le voyons pour ce qu’il est réellement.

 

Une arnaque, une gigantesque arnaque. En fait, -et surtout pour me prémunir des attaques imminentes de tout ce que le pays compte de passionnés du ballon rond- , le foot est devenu un business comme un autre, repris, amplifié, surinvesti par le capitalisme le plus débridé qui soit.

Ça n’a sans pas toujours été le cas –lire l’excellent essai de François Ruffin « Ils nous ont volé le foot » pour s’en convaincre. Le foot a été réellement quelque chose de populaire, un peu comme la démocratie : par le peuple et pour le peuple. Mais ça, c’était, bien sûr, avant.

On y met désormais en avant des soi-disant « valeurs » qui sont complètement enterrées sous des tombereaux de mensonges, et que les faits viennent systématiquement contredire : dépassement de soi, résistance, compétition… cherchez l’intrus, car oui, il y en a un.

 

La compétition : oui, voilà le cœur du réacteur dans ce sport, comme dans d’autres. Et ce réacteur est aujourd’hui complètement en surchauffe, alimenté par un carburant lourd qui se nomme pognon.

 

Ce sport est devenu complètement hors-sol, pourri par tout ce que la planète compte de corruption et de faux-semblants, mais ça, chuut, faut pas le dire. Ne restent que le bonheur des jeunes et des moins jeunes. C’est tout ce qui importe. Vraiment ?

C’est vrai que quand on me dit foot, comme des millions de mes compatriotes, la première image qui me vient à l’esprit c’est celle de ce gamin, seul dans la cour de sa favela, qui tape dans un ballon, et qui rêve, car il sait qu'un il jour deviendra un grand... comme Ronaldo, Zidane ou un autre chanceux du genre. Chanceux parmi des millions qui crèveront sur le bas-côté.

 

Alors, cette compétition : en quoi est-ce si bien ?

 

Ce pays, comme pratiquement tout l’occident, est bouffé par la compétition.

Ce concept érigé en dogme par macron et son monde, détruit l’individu et les écosystèmes. Génère des montagnes d’inégalités, d’injustices, de frustrations et de souffrances inutiles. Inutiles, peut-être, mais pas forcément pour tout le monde : je parie que les oligarques qui nous regardent sont eux aussi HEU-REUX, mais pas pour les mêmes raisons. Il y a forcément quelqu’un à qui tout ce cirque profite, j’entends profite pour de bon.

Car au fond, quelles sont ces valeurs soi-disant portées par la compétition ? Et a-t-on jamais vu qui que ce soit, ou quoi que ce soit vraiment rendu meilleur par la compétition ?

Certains argueront, un brin sur la défensive, que c’est le rêêêve qui importe, que la compétition fait rêver, et que ça c’est bien. Et, devant ma rétivité à l’admettre, ils me sortiront l’argument massue : « ces étoiles dans les yeux de mes gamins », et patati et patata.

Allez dire ça aux gamins qui cousent vos ballons de foutebol estampillés « FIFA 2018 », payés à coups de crottes de nez pour des cadences infernales, sans garantie de quoi que ce soit, même pas de bouffer à la fin de la journée, alors rêver…

Et puis, vos gamins, si vous vouliez vraiment les faire rêver, vous iriez déjà leur inculquer ces fameuses valeurs qui feraient d’eux des Etres Humains, et pas des robots-consommateurs, une fois passés leurs dix ans. Ces valeurs dont vous vous targuez mais dont vous n’avez même pas l’once du début du commencement d’un iota d’idée, car vous-mêmes vous êtes perdus. Perdus dans ce grand jeu de la compétition, du narcissisme, du dépassement de soi qui consiste surtout à essayer d’enterrer l’autre.

 

En fait, votre compétition, c’est du darwinisme social : mort aux vaincus et aux faibles, gloire aux vainqueurs qui ont su s’imposer. C’est une valeur promue, mise en avant, portée, et entretenue par ceux qui tiennent vos chaînes d’une main, et vous lancent parfois une baballe de l’autre, quand ils constatent que vous remuez trop.

 

C’est justement parce que nous sommes des êtres Humains que nous devrions nous affranchir de ce que même les bêtes, comme nous les appelons si présomptueusement (et qui sont paradoxalement cent fois moins connes que nous), ont compris : on se bat pour la survie, mais on coopère quand les conditions sont favorables.

Nous en sommes là : nous nous battons alors que la bouffe abonde, que les prédateurs n’existent plus, et que les conditions sont favorables pour nous épanouir. Nous préférons nous grimper dessus, littéralement, plutôt que de tendre la main à nos voisins.

Alors… si seulement on pouvait l’interdire, cette compétition ! rassurez-vous, je ne parlais pas de la coupe du mooonde en tant que telle (on n’est pas des staliniens quand même !), mais juste cette notion même de compétition.

 

La remplacer par celles de coopération, d’entraide, de Solidarité, de partage.

 

« Mais l’un n’interdit pas l’autre, non ? » C’est vrai cher contradicteur imaginaire, tu as une fois de plus raison : mais quand tu vois que pour les retraites, les Services Publics, l’Education, le Code du Travail, en gros tout ce qui permettra à ton gamin, un jour, de se permettre le luxe de rêver sans finir affamé à la rue avec sa famille, pour cause de maladie, d’endettement, d’invalidité ou pire…quand tu vois donc, que pour tout ça, pour la mère des batailles, celle de la Dignité, il y a juste cent fois, mille fois moins de monde dans la rue par endroits…

 

Tu te dis que c’est vrai : on est vraiment les Champions du Monde.

 


Moyenne des avis sur cet article :  5/5   (19 votes)




Réagissez à l'article

22 réactions à cet article    


  • CHALOT CHALOT 19 juillet 2018 13:12

    ARTICLE SUPER


    Puis-je le mettre avec votre nom sur le blog de familles laïques de Melun ?

    • Elric Menescire Elric Menescire 19 juillet 2018 23:09

      @CHALOT

      Bonjour, excusez moi pour la r ?ponse tardive (u’e panne de r ?seau par chez moi depuis hier !)

      Oui, volontiers, si vous citez la source pas de probl ?me. Bon courage et bonne continuation dans votre combat ;)


    • zygzornifle zygzornifle 19 juillet 2018 14:43

      Ouais et en 2022 n’oubliez pas votre sursaut « raie pus blicain » pour que cela continue encore pendant 5 ans les mougeons .....


      • Nicolas_M bibou1324 19 juillet 2018 15:05

        Mon beau frère, éleveur de vaches, est largement en dessous du seuil de pauvreté, avec ses 600 euros par mois environ. Il élève aussi des poules, des lapins, a un large jardin potager et a hérité d’une maison de 200m2 et d’environ 120 hectares de prairies plus 80 hectares de bois.

        L’eau est captée à la source au dessus et il ne la paye donc pas, l’électricité de sa maison est tirée sur le réseau du GAEC donc il ne la paye pas, idem pour son Audi qui est considérée comme voiture de fonction. Il ne paye pas un euro de nourriture par an vu qu’en échangeant les surplus de son potager avec les voisins, il a bien assez. Sans compter les petits services qu’il rend à droite à gauche, au black bien entendu.

        Bref, sur ses 600€, il met facilement 500€ de côté chaque mois, ce qui lui permet avec le service de remplacement gratuit fourni par l’état, de partir 3-4 semaines faire le tour du monde chaque année.

        Maintenant prenons un parisien largement au dessus du seuil de pauvreté, mettons au SMIC, à Paris avec un loyer de 1000€ à payer chaque mois ...

        Il ne faut pas luter contre la pauvreté. Mais contre la misère. Pour la dignité. C’est pas une question d’argent, même au contraire. C’est d’ailleurs pour cela que les revenus universel et autres allocations sont juste complètement à côté de la plaque. Ce qu’il faut, c’est proposer un logement, de la nourriture de base, de l’eau, gratuits pour tous sans condition. Et non parler d’argent.

        • zygzornifle zygzornifle 19 juillet 2018 16:31

          @bibou1324

          il est courageux car il ne compte certainement pas les heures ....

          quand on voit en immeuble hélas on est coincé entre ses voisins et ses factures .....

        • Drugar Drugar 19 juillet 2018 16:36

          @bibou1324
          « Il ne faut pas luter contre la pauvreté. Mais contre la misère. Pour la dignité. C’est pas une question d’argent, même au contraire. C’est d’ailleurs pour cela que les revenus universel et autres allocations sont juste complètement à côté de la plaque. Ce qu’il faut, c’est proposer un logement, de la nourriture de base, de l’eau, gratuits pour tous sans condition. Et non parler d’argent. »


          Votre remarque a du sens. Mais concrètement, comment fait-on pour arriver à cette distribution de logements, nourriture et eau (et vétements aussi, non ?) tout en restant égalitaire. En effet pourquoi une personne recevrait-elle plus ou mieux qu’une autre ? C’est particulièrement flagrant pour le logement car les disparités sont énormes en fonction du lieu ou se trouve le logement pour des logements strictement identique.
          Au final, donner un revenu en terme d’argent est plus juste et plus simple, malgrès les inconvénients que cela comporte. 

          Ce qui n’enlève rien à votre analyse, avec le cas de votre beau-frère, sur la manière de mesurer la pauvreté ou la misère : on voit ici que se cantonner au revenu en terme d’argent offre une vision faussé de la réalité.

          La lutte contre la pauvreté et la misère est loin d’être une tâche aisée en restant égalitaire, sans pour autant gommer les spécifiées de chacun à grand coup d’uniformisation. Il y a un juste équilibre à trouvé, mais une chose est sur c’est que ce ne sont pas nos sociétés occidentales actuelles qui ont la réponse à cette question.

        • gardiole 19 juillet 2018 17:02

          @bibou1324
          Si le fisc s’intéressait à lui, votre beau-frère aurait peut-être du souci à se faire. Ce n’est pas parce que les gains sont réalisés en nature qu’il ne faut pas les déclarer. Mais les agriculteurs sont parmi les catégories sociales les moins contrôlées (1 fois tous les 50 ans).


        • Elric Menescire Elric Menescire 19 juillet 2018 23:13

          @bibou1324

          Bonjour, effectivement, vous faites bien de le souligner, je l’ai occulté dans mon propos mais la misère c’est bien ce dont je voulais parler. Et les idées ne manquent pas pour la faire disparaître, ainsi que les moyens dans nos pays soi disant riches... Manque juste la volonté. Ceci dit j’ai l’impression que de plus en plus de monde sort du système, ou s’en éloigne toujours plus sensiblement à la manière de votre beau frère et de l’exemple que vous citez.


        • Drugar Drugar 19 juillet 2018 16:20

          Je suis d’accord sur interrogation portée par l’article sur la compétition à tout va et l’idéologie qui va avec.

          Cette idéologie met en avant que la compétition obligerait chacun « a donner le meilleur de sois-même », ce qui, in fine, profiterai à tous. Cette vision des choses occulte complètement les ravages que cela provoque. Car rappelons-nous que dans toute compéttion, il n’y a qu’un seul gagnant, au final. 
          Que deviennent donc tous les autres compétiteurs ? Dans une compétition sportive, cela provoque des larmes , un peu de rancoeur, de la remise en question parfois, mais le plus souvent, les problématiques ne sont pas vitales.
          quand il s’agit de compétition pour avoir un revenu et vivre, la problématique est beaucoup plus grave. Car alors, les perdants n’ont plus qu’a crever c’est cela ? 

          Pour moi la coopération et l’entraide sont infiniment plus productive et juste que la compétition érigée en valeur. Nos société occidentales marchent vraiment sur la tête.

          • Arthaud Arthaud 19 juillet 2018 16:32

            Bonjour l’auteur


            Excellent article, mais qui ne voit qu’un aspect de la situation .. vous le savez bien n’est-ce-pas ? 

            .. pour l’ensemble : game over .. je ne vous apprend rien (et les arcanes de votre pseudo ne cache en rien le personnage quasi publique que vous êtes ..) Momentum, Greenloop, révolution lente

            Game over donc

            Ce qu’il faut dire à nos contemporains bipèdes c’est « Embarquez sur l’Arche avant qu’il ne soit trop tard »

            Go offgrid

            Bien cordialement

            • Elric Menescire Elric Menescire 19 juillet 2018 23:17

              @Arthaud

              Nous sommes d’accord sur le constat... Mais écrire et dénoncer fait partie, pour moi du moins, de la construction de cet « après » que vous évoquez... Pour le reste, je pense qu’il n’y en a plus que pour quelques années, grand maximum oui. Parler de coopération face aux nuages qui s’amoncellent me paraît donc tout indiqué...


            • Le421... Refuznik !! Le421 19 juillet 2018 19:01
              11 millions de pauvres qui ont du mal à vivre correctement en France ?
              Correctement ?
              Je dirais plus de 40 millions.
              Les 11 millions, c’est la galère de chez galère.
              Mais bon.
              Ils ne votent pas, ou mal.
              Alors...

              • foufouille foufouille 19 juillet 2018 19:06

                @Le421

                si tu veux ruquier comme ministre, c’est ton droit de veauter FI.


              • Jean-Paul Foscarvel Jean-Paul Foscarvel 19 juillet 2018 19:40
                Très bon article.

                C’est la compétition qui est en train de nous détruire.
                Bien sûr au niveau social et sociétal, où la somme des gens obnubilés par le fric et leur petite domination égotiste finit par casser tous liens, le gens ne se parlant plus dans l’idée de l’échange réciproque. Comme si leurs langues avaient disparu.
                Mais aussi au niveau économique, ce qui devrait être l’apothéose de cette société en est en fait l’aune de son extinction. Car si chacun, chaque entreprise, ne pense qu’à son profit, et donc brider au maximum les salaires et les emplois, c’est toute la société qui vit la crise que nous traversons. C’est un peu court, mais c’est exactement cela.
                Dans la nature, tout n’est pas que compétition, et la coopération, ou la coexistence existent entre espèces et au sein d’une même espèce existent.
                Non seulement nous courrons à la compétition entre nous, mais cette compétition a pour résultat l’épuisement de la planète, sauf que rien ne dit qu’elle se laissera faire.
                Si nous ne changeons de cap, sous ressemblons de plus en plus aux dinosaures avant leur extinction, puis nous nous éteindrons.
                En raisonnant plus loin, le seul intérêt pour la planète à notre existence est notre capacité à dévier des astéroïdes. Pour cela, il nous a fallu maîtriser des énergies qu’aucun autre animal, végétal, ou minéral (car sans volonté de l’utiliser), n’a pu le faire. Mais cette maîtrise des énergies nous permet aussi, dans notre hybris, de détruire l’environnement, la planète et nous même.
                Nous devons donc retrouver la sagesse, pour donner à la terre cette capacité sans la détruire.

                Pour l’instant, avec les dirigeants que nous nous sommes choisis, nous sommes mal barrés.
                Mais parfois, il suffit d’un déclic, d’une prise de conscience collective, pour que le pire soit évité, ou au moins dépassé (en général, on fonce vers le pire, et avant l’effondrement, on prend in extremis le bon tournant, jusqu’au prochain précipice vers lequel nous sommes attirés).

                En tout cas, merci.

                • Jean-Paul Foscarvel Jean-Paul Foscarvel 19 juillet 2018 19:46
                  @Jean-Paul Foscarvel
                  Deux petites coquilles :
                  "Dans la nature, tout n’est pas que compétition, et la coopération, ou la coexistence existent entre espèces et au sein d’une même espèce.

                  .../...

                  Si nous ne changeons de cap, nous ressemblerons de plus en plus aux dinosaures avant leur extinction, puis nous nous éteindrons."

                • Elric Menescire Elric Menescire 19 juillet 2018 23:23

                  @Jean-Paul Foscarvel

                  Merci à vous, à 100% d’accord avec vous également.

                  J’espère juste qu’il n’est pas trop tard... Pas pour notre terre (qui s’en remettra nécessairement, même si cela peut prendre des millénaires) mais plutôt pour notre espèce, qui se détruit et détruit consciencieusement son habitat. Elle risque juste de ne pas survivre à son manque de sagesse et de discernement. Et puis comme vous le suggérez, un basculement est encore possible, ça ne serait pas la première fois...

                  Dans cette nécessaire prise de conscience collective, les minorités agissantes ont aussi un grand rôle à jouer.

                  Il reste donc encore un peu d’espoir pour ce qui adviendra après la chute de ce système,pour une éventuelle reconstruction...


                • Jean Keim Jean Keim 19 juillet 2018 22:23

                  Le problème de la pauvreté est le fric si nous nous focalisons sur lui, mais on doit pouvoir aborder le problème autrement n’est-ce pas ! 


                  • Elric Menescire Elric Menescire 19 juillet 2018 23:42

                    @Jean Keim

                    Bonjour, je pense que c’est un probleme d’echelle : d’autres systemes existent, au niveau local ou regional, qui ont su s’affranchir de l’argent en tant que tel (le SELL par exemple, assez present dans le sud ouest sur des petites communes). Sans parler du troc entre particuliers, dans certains villages ou hameaux de la Dr ?me par exemple je connais quelques personnes qui ne vivent pratiquement que de ca, en cultivant un jardin ou une petite parcelle... Mais pour quelque chose comme un pays, et l’echelle necessaire pour un divertissement de masse comme le foot, il y a, a un moment, obligatoirement corruption par l’argent et les masses financieres. C’est pour ca que le systeme n’est pas viable a long terme...


                  • Ecométa Ecométa 20 juillet 2018 10:33

                    En nombre d’habitants comparables, en terme de seuil de pauvreté, L’Allemagne est bien plus forte que nous ; entendez qu’elle a un nombre de personnes vivant sous les différents seuils de pauvreté bien plus élevé que le notre avec pourtant un taux de chômage bien moins élevé : cherchez l’erreur !

                    Macron voulant faire de la France une Allemagne bis, donc avec moins de chômeurs mais plus de pauvres... capitalisme financier oblige ; les choses ne vont pas s’arranger en matière de seuil de pauvreté. bien sûr le chômage baissera, artificiellement, avec des « contrat de travail » de plus en plus précaire« , plus précisément des »jobs« extrêmement précaires.

                    Pour ce qui est de la compétition ! Il y a la »compétition sportive« et la »compétition économique« , celle de culture anglo-saxonne, et ce n’est pas tout à fait la même chose.

                    La compétition sportive est assez naturellement »humaine« , et, qui plus est, elle est réglementée au plan national comme international, avec un corps arbitral. Certes ce n’est pas »parfait« , mais, ceci, fonctionne tout de même de façon plutôt satisfaisante. Regardez les statistiques du mondial en ce qui concerne le »fairplay« , les cartons jaunes et rouges, et désormais il y a l’arbitrage vidéo.

                    Il ne fait aucun doute que que l’économie, totalement déréglementée, devrait (il y a là un devoir) prendre exemple sur l’organisation sportive nationale et internationale. Il n’y a pas une guerre mondiale sportive ; par contre il y a une véritable guerre économique mondiale entre les NATIONS.

                    L’ONU pourrait bien volée en éclat ; c’est la quatrième guerre mondiale et elle est économique !

                    Les mots ont un sens, et ce sens est totalement lié à l’étymologie. Ainsi le préfixe com- et ses variantes con- et co- viennent de la préposition latine »cum« , qui signifie « avec » et non »contre« . Évidemment quant la culture anglo-saxonne voire protestante vouée au libéralisme, au capitalisme, à l’affairisme, prend le pas sur la culture latine il ne faut pas s’étonner alors de certaines dérives. il nous faut défendre notre culture qui est une culture ouverte, ouverte mais non permissive, réellement démocratique, et républicaine, ceci, contre des cultures sophistes et cyniques qui ne conviennent pas pour une vie en société !
                     
                    Concourir c’est courir ensemble et non les uns contre les autres ! La compétition c’est chercher à obtenir quelque chose en même temps que d’autres et non contre les autres.

                    Quand ferons-nous réellement de l’économie, étymologiquement règle d’ensemble, et non la règle des uns contre les autres ? Nous ne faisons pas réellement de l’économie, du moins au sens complexe du terme mais de la »contre-économie" !



                    • Elric Menescire Elric Menescire 20 juillet 2018 19:38

                      @Ecométa

                      défendre notre culture certes, mais l’imposer aux autres comme nous l’avons fait depuis des siècles non merci.. ; Et qu’est ce qui nous permet d’affirmer que notre culture serait supérieure à une autre ? Si elle nous convient chez nous pas de problème, mais de grâce, arrêtons de nous ériger en sauveurs du monde et à vouloir imposer des valeurs qui ne sont au fond, que les nôtres parmi tant d’autres. Pareil pour la compétition : certaines sociétés tribales s’en sont sorti pendant des millénaires sans, et ne s’en sont pas porté plus mal...

                    • Ecométa Ecométa 21 juillet 2018 07:48
                      @Elric Menescire

                      Où ai-je dit le contraire ? Je parle simplement du fait que les mots ont un sens et qu’il conviendrait de ne pas le perdre !

                    • hervepasgrave hervepasgrave 23 juillet 2018 08:02

                      Bonjour, je n’avais pas lu ton article,mais malheureusement il sonne juste.plutôt que de se mobiliser pour de juste cause ,les gens le font pour des choses totalement inutiles et surtout qui va a l’encontre du bon sens.Mais pourquoi cela ? c’est peut-être une question a poser ? voir même plus honnêtement dire qu’il est plus facile de se retrouver ensemble sur ce genre de chose qui ne comporte aucun risque.Faire du bruit comme un petit roquet.Les Français devraient avoir honte de se laisser trimbaler sans rien dire.Nous devons avoir une réputation mondiale de faux jetons,de fourbes .Seul les nanties nous ferons de la pub en nous grandissant .Et pour cause quel
                      bonheur de voir cette nation de défroquer.Le pays des droits de l’homme ! non nous sommes devenu le pays de la honte.Voila mon sentiment sur mes congénères.Car comment être fier d’un pays qui se laisse dépouiller tous ces droits et qui ferme sa gueule devant le fait que nous allons porter la guerre un peu partout. Quel beau spectacle ! Et tout ce petit monde croit être brillant.Nous devrions baisser la tête et avoir honte en regardant nos petits enfants.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité