Alain Aspect lauréat de la médaille Albert-Einstein
Alain Aspect * vient de recevoir la médaille Albert-Einstein. Il est le deuxième Français à recevoir cette distinction après Thibaud Damour en 1976. Cette médaille récompense chaque année les scientifiques ayant contribué à l’œuvre d’Albert Einstein.
Alain Aspect, par ses travaux sur les états intriqués et le paradoxe EPR a contribué à faire avancer la physique quantique.

Le paradoxe EPR et l’expérience d’Aspect
Albert Einstein s'est opposé toute sa vie à cette idée, refusant de croire qu’une théorie fondamentale ait recours aux probabilités. Il a donc essayé de concevoir des expériences de pensée afin de montrer à Niels Bohr – l’un des premiers quanticiens - qu’il avait tort. Il a donc imaginé, avec deux autres physiciens, Podolsky et Rosen une expérience qui devait contredire les théories quantiques.
Ainsi, en 1935, Einstein, Podolsky et Rosen (EPR), émettent l’idée d’états quantiques dits « intriqués », dans lesquels on suppose que des particules sont corrélées indépendamment de la distance qui les sépare. L’exemple connu est celui des deux photons
qui sont émis ensemble puis séparés. En exerçant un champ magnétique sur l’un, cela entraîne la polarisation de l’autre. Ainsi, ce qui advient à l’un advient à l’autre avec une simultanéité parfaite. En d’autres termes, si je mesure les propriétés d'une des deux particules, je peux connaître automatiquement les propriétés de sa « jumelle éloignée », ce qui implique que « l’influence » constatée dans l’expérience EPR se propagerait plus vite que la lumière, ce qui est en contradiction avec la théorie de la relativité restreinte d’Einstein.
A l’époque, Einstein, Podolsky et Rosen concluent que la théorie quantique est incomplète et ne peut expliquer la « réalité ».
Au constat de ce paradoxe, une solution consisterait à émettre l'hypothèse que la description quantique de l'état des particules est incomplète. Selon « un raisonnement classique », la corrélation pourrait être expliquée par des variables cachées, établies au moment où les deux particules intriquées étaient réunies (état initial) et ensuite transportées par chacune d'entre-elles. Ainsi, en 1964, le physicien Bell démontre que si le phénomène d'intrication pouvait être expliqué par des « variables cachées », par exemple qui détermineraient la polarisation initiale de chacun des deux photons dès leur émission, alors les corrélations entre particules intriquées devraient respecter certaines inégalités.
L’expérience d’Aspect
Les travaux conduits par Alain Aspect depuis 1974 ont depuis démontré expérimentalement que les états intriqués sont une réalité et que les inégalités de Bell sont violées.
« De fait, l'expérience d'Aspect est, historiquement, la première expérience qui a réfuté de manière satisfaisante les inégalités de Bell dans le cadre de la physique quantique, validant ainsi le phénomène d'intrication quantique, et apportant une réponse expérimentale au paradoxe EPR ».
* Alain Aspect est un physicien français, né en 1947, connu notamment pour avoir conduit le premier test concluant portant sur un des paradoxes fondamentaux de la mécanique quantique, le paradoxe Einstein-Podolsky-Rosen. Alain Aspect est le lauréat de la médaille d'or du CNRS en 2005 et du Prix Wolf en 2010. (source wiki)
Il est actuellement directeur de recherches du CNRS et professeur à l'Institut d'Optique Graduate School et à l'École polytechnique.
« Alain Aspect. Un éclaireur dans la lumière » titre le journal du CNRS dans un article. Il est certainement l’un des plus grands physiciens de notre temps".
http://feynman.phy.ulaval.ca/marleau/pp/03epr/epr_2/epr_2.html
Autres sources : Pour la science, site du cnrs.
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