• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Amérique latine vs USA : tout ne fait que commencer

Amérique latine vs USA : tout ne fait que commencer

Les Etats-Unis d’Amérique n’ont jamais abandonné l’idée d’un maintien de l’Amérique latine en tant que leur arrière-cour. Cela est connu des experts, et reconnu au plus haut de l’Etat étasunien. Il n’empêche que les événements en cours dans cette partie du monde confirment que l’affrontement entre la principale puissance néocoloniale et les forces progressistes est à peine à son début.

Si pour certains spécialistes de la question depuis les événements assez récents au Venezuela, le changement de politique du leadership post-Correa en Equateur, sans oublier le départ forcé de Dilma Rousseff du pouvoir au Brésil (avec l’emprisonnement de son allié l’ex-président Lula), le temps de l’axe latino-américain anti-US serait prétendument révolu, il se trouve que lesdits experts se trompent car le véritable combat ne fait réellement que commencer.

Certes, les agents US utilisent aujourd’hui de grands moyens pour atteindre leurs objectifs vis-à-vis des Etats latino-américains hostiles à la politique de Washington. Généreux financement de l’opposition pro-US, infiltration dans les services de défense et de sécurité des pays concernés, larges sanctions économiques et autres embargos, menaces d’une intervention armée…. Les moyens ne manquent effectivement pas chez le régime US.

Et désormais avec le départ forcé d’un autre leader progressiste, en l’occurrence le Bolivien Evo Morales, parti en exil au Mexique, certains sont en train d’applaudir les événements en cours. Mais pas si vite. La réalité est tout de même beaucoup plus têtue que cela. Faisons à cet effet un tour d’horizon de la situation actuelle en Amérique latine.

Si dans le cas de la Bolivie, l’heure est effectivement à l’incertitude, qu’en Equateur le successeur de Correa en la personne de Lenin Moreno semble clairement chavirer dans l’autre camp, et un Brésil ayant à sa tête un président idéologiquement proche du leadership étasunien, il n’empêche que l’axe progressiste ne compte pas reculer davantage. Cuba tient bon, le Nicaragua sandiniste de Daniel Ortega aussi. Le Venezuela, malgré les innombrables pressions de l’extérieur comme de l’intérieur (ce dernier collaborant activement avec le premier), tient lui aussi. D’une part grâce aux partisans chavistes qui restent encore très nombreux dans le pays, mais également à ses forces armées – refusant dans leur grande majorité de céder aux menaces et intimidations washingtoniennes. Sans oublier l’assistance de ses principaux alliés : Cuba, Chine, Russie, Iran – aussi bien sur le plan diplomatique, qu’économique et sécuritaire.

Un autre événement est passé presque inaperçu dans les médias occidentaux : c’est le retour au pouvoir, suite aux toutes récentes élections présidentielles, des partisans assumés du péronisme en Argentine. En l’occurrence il s’agit de l’élection d’Alberto Fernandez qui sera investi le 10 décembre prochain en qualité de président du pays, et de Cristina Fernandez de Kirchner (ayant été présidente du pays de 2007 à 2015) en qualité de Vice-présidente. Cette dernière on s’en souvient bien était une alliée assumée de l’axe progressiste latino-américain et ferme opposante à la politique étasunienne.

Autre événement important : c’est la sortie de prison justement de l’ex-président brésilien Lula, à la grande joie de ses partisans brésiliens et de ses alliés régionaux. Dans le cas de la Bolivie, rien n’est encore perdu aussi. Evo Morales, bien qu’ayant pris la direction d’un exil temporaire au Mexique, ne s’avoue pas vaincu et promet de revenir « avec plus de force et d’énergie ».

En passant, les positions du gouvernement mexicain sont également à saluer. Cette importante puissance émergente latino-américaine, se joint de plus en plus à l’alliance progressiste et souverainiste. En effet, le Mexique – à l’instar de plusieurs Etats latino-américains, ainsi que de la Chine, de la Russie, de l’Iran, de la Turquie, de la Syrie ou encore de l’Afrique du Sud – a apporté son soutien au gouvernement légitime vénézuélien en la personne du président Nicolas Maduro. Désormais, Mexico, après avoir proposé, accorde l’exil au leader bolivien Morales.

Et au-delà d’être une puissance montante, ce pays partage une large frontière commune avec son voisin étasunien, sans compter même la très importante diaspora d’origine mexicaine en « terre » anglo-saxonne. Les choses sérieuses ne font que commencer.

Mikhail Gamandiy-Egorov

 

Source : http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=1223


Moyenne des avis sur cet article :  2.36/5   (22 votes)




Réagissez à l'article

14 réactions à cet article    


  • Clark Kent Séraphin Lampion 14 novembre 2019 11:04

    On a simplement voulu oublier la doctrine de Monroe qui a caractérise la politique étrangère des États-Unis depuis le dix-neuvième siècle en condamnant toute intervention européenne dans les affaires « des Amériques » (tout le continent).

    Les Américains eux-mêmes n’y ont plus tellement fait référence dpuis leur entrée en guerre en 1917, puisque le corollaire de cette doctrine est la non-intervention des États-Unis dans les affaires européennes. Cela ne les a pas empêché de considérer pendant tout ce temps que l’Amérique du Sud était leur « Commonwealth ». Le retour à une certaine forme d’isolationnisme renforce ce réviviscence d’un dogme jamais aboli par eux.

    Les Européens ont la mémoire courte quand ça les arrange.


    • Francis, agnotologue JL 14 novembre 2019 11:32

      @Séraphin Lampion
       
       Cela ne les a pas empêché de considérer pendant tout ce temps que l’Amérique du Sud était leur « Commonwealth ».

       
       C’était implicite sinon explicite, dans la doctrine Monroe, non ?



    • leypanou 14 novembre 2019 11:54

      qu’en Equateur le successeur de Correa en la personne de Lenin Moreno semble clairement chavirer dans l’autre camp 

       : le « semble » me parait mal approprié.

      Lenin Moreno a su bien préparer son coup sous R Correa, et maintenant qu’il est aux manettes, il y a un revirement à 180° de la politique de l’Équateur surtout en affaire étrangère, dont la livraison de J Assange. J’ai lu que le déblocage d’un fonds du FMI était conditionné par ce lâchage d’Assange.

      En ce moment, il est difficulté : on verra bien ce que çà va donner.


      • Sparker Sparker 14 novembre 2019 14:43

        Visiblement ces états progressistes ont été destitués avec beaucoup de manigances, de rouerie et bien peu de convictions.

        Bien mal acquis....


        • izarn izarn 14 novembre 2019 15:07

          Bonne analyse. Le plan de reprise en main de l’Amérique du Sud date de Barak Obama....

          C’était presque la victoire, sauf que le Venezuela a bloqué...Gaido le Ridicule en direction des poubelles de l’Histoire.

          Les péronistes en Argentine sont revenus au pouvoir, manifs monstres au Chili contre un pouvoir néolibéral, style économie Friedman/Pinochet...Libération de Lula au Brésil et Bolsonaro en direction de l’enfer politique.

          Ils ont réussi à virer Morales en Bolivie :

          La cerise sur le gateau risque de devenir la quenelle dans le fion...


          • Pere Plexe Pere Plexe 14 novembre 2019 20:06

            @izarn
            Le processus de contrôle US à du plomb dans l’aile.
            Ses succès deviennent de plus en plus compliqués et fragiles, ses échecs de plus en plus cuisants.
            Surtout ses manœuvre sont de plus en plus visibles connus et insupportable.
            Dire que ses comiques font leurs vierges effarouchées devant les « ingérences russes »


          • jmdest62 jmdest62 15 novembre 2019 08:34

            @Pere Plexe
            Surtout ses manœuvre sont de plus en plus visibles connus et insupportable.

            °
            Et la chronologie de ces différents évènements est tout sauf une coincidence....
            Comme on dit dans le « business » , Les Zuniens , après des tentatives de diversification désastreuses , sont en train d’essayer de se recentrer sur leur « coeur de métier » historique : l’exploitation de l’Amérique du Sud.
            @+


          • Spartacus Lequidam Spartacus 14 novembre 2019 16:42

            Tous les jours le copié collé issus de la propagande Russe...

            Les idiots utiles incapables d’écrire leur propre articles et « limités » à militer dans la niaiserie sont ils au moins payés par le KGB ?

            Tristesse pitoyable.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON

Auteur de l'article

Patrice Bravo

Patrice Bravo
Voir ses articles



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité