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Accueil du site > Tribune Libre > Appel des 100 pour refuser la dictature du tout-anglais

Appel des 100 pour refuser la dictature du tout-anglais

 
Dans sa qualité, dans son usage même, la langue française sombre en déshérence. Comme tant d'autres langues, et avec trop d'autres cultures, elle se trouve de fait colonisée par l'hégémonie anglo-américaine.
À l'occasion du soixante-dix-neuvième anniversaire de l'appel à la résistance du Général de Gaulle, un collectif composé de représentants de vingt-cinq nations s'adresse au Président de la République française.
Au chef de l'État premier contributeur de la Francophonie, ce collectif demande de montrer l'exemple de la résistance, plutôt que de collaborer à la colonisation de notre pays.

MANIFESTE ADRESSÉ AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
 

Monsieur le Président de la République,

 

 La langue française va mal. Non plus étoffée mais étouffée par l'anglo-américain, elle voit désormais son usage même évincé par cette dernière langue devenue si peu étrangère. Confrontée à cette invasion, notre mémoire renvoie en écho un passé douloureux de soumission et d'oubli de soi. Une majorité capitulatrice plaidera le réalisme, hermétique aux cris sourds d'une identité enchaînée par une pseudo « langue universelle », en réalité servante d'un maître particulier.
 
 Le français outragé, le français brisé, le français martyrisé. Mais le français rendu à la dignité si, Monsieur le Président, vous choisissez de suivre enfin la trace laissée par l'esprit de résistance.
 
 – Il est demandé au chef de l'État premier contributeur à l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), de montrer l'exemple : en renonçant à l'emploi de l'anglo-américain à l'étranger, quand le français demeure l'une des deux premières langues d'usage d'une majorité d'organes internationaux ; en renonçant à l'utilisation peu digne de l'anglo-américain en France même, décourageant ainsi nos visiteurs de pratiquer une langue désertée par ses locuteurs naturels.
 
 - Il est demandé au chef de l'État : De faire étudier une loi renforçant le dispositif linguistique présent en en rendant notamment l'application contraignante. De rappeler aux autorités judiciaires leur pouvoir de poursuivre les contrevenants à une loi constamment bafouée. De rappeler, immédiatement, les préfets à leur obligation de contrôle de légalité pour les collectivités en infraction, par défaut, avec l'article 15 de la Loi du 4 août 1994.
 
 - Il est demandé au garant de la Constitution d'interrompre la marche suicidaire vers l'intronisation de la langue anglo-américaine comme seconde langue officielle de la nation ; ainsi devrez-vous mettre un terme au projet sacrilège prétendant dispenser dans les établissements scolaires des cours de matières générales en anglo-américain.

Ce manifeste reçoit des signatures venues de France, mais aussi des francophones du monde entier. Du pays source de la langue commune, la Francophonie attend légitimement le signal fort d'une résistance enfin consciente de l'enjeu.
 
- Il est donc attendu du chef de file de l'OIF qu'il mette la politique étrangère de la France en accord avec les revendications humanistes de l'organisation, fidèle à la langue des Lumières, celle de l'égalité et du partage. À cet égard, nous déplorons l'installation au poste de secrétaire générale de l'OIF d'une personnalité rouandaise membre actif d'un régime politique détestable.
 
- Il est attendu du chef de file de l'OIF qu'il défende l'usage de la langue française, non qu'il le rétrécisse. Les francophones se sont particulièrement émus de votre adoubement, lors du dernier Sommet de la Francophonie, de l'anglo-américain comme « langue d'usage » pour le monde. À en juger par le dynamisme économique d'une majeure partie de l'Afrique francophone, comme par la vitalité économique du Canada francophone, terre de créativité et de haute technologie, leur « langue d'usage » – le français – en vaudrait pourtant d'autres.
 
 Lors de ce Sommet, nous vous avons également entendu ceindre la langue française du titre de « langue de la création ». Conviendrait-il déjà que l'État encourageât les appellations françaises pour baptiser nouveaux produits et services créés par toute entreprise revendiquant son aide ; mieux, par toute entreprise où entrent des capitaux d'État. Or il se produit très exactement l'inverse.
 
Faute d'avoir su précéder le Québec comme référence mondiale pour la défense du français, du moins sachons nous inspirer de sa pugnacité et abandonner nos comportements serviles. Il y va de notre identité nationale et de l’avenir de la Francophonie.

 

 Nous vous remercions de l'attention que vous voudrez bien porter à notre requête.
 
Veuillez croire, Monsieur le Président de la République, à notre haute considération.
 
 

Signataires

 

Associations du collectif LANGUE FRANÇAISE

Louis Maisonneuve et Dr Pauline Belenotti, Président et secrétaire d'Observatoire des Libertés, France. Philippe Carron et Jacques Badoux, responsables de l'antenne Suisse romande pour le collectif, Suisse. Jean-Paul Perreault, Président du Mouvement Impératif français, Montréal, Canada.

Associations partenaires

Philippe Reynaud et Lucien Berthet, Président et secrétaire de Défense de la Langue Française-Savoie, France. Pierrette Vachon L'Heureux, Présidente de l'Association pour le soutien et l'usage de la langue française, Québec-ville, Canada. Albert Salon, docteur d’État, ancien ambassadeur, Président d’Avenir de la langue française (ALF), Paris, France. Régis Ravat Président de l'Association Francophonie Avenir (AFRAV), Nîmes, France. Edgar Fonck, directeur de l'Association pour la Promotion de la Francophonie en Flandre, De Haan, Belgique. Alain Ripaux, Président de Francophonie Force Oblige, Appilly, France. Catalina Hadra, secrétaire générale de Dicifran (Association pour la diffusion de la Civilisation Française en Argentine), Buenos Aires, Argentine.

Personnes privées

Ilyes Zouari Président du Centre d'étude et de réflexion sur le monde francophone, France. Jean-Pierre Luminet, astrophysicien, directeur de recherche au CNRS, Marseille, France. Tahar Ben Jelloun, écrivain, Prix Goncourt, France, Maroc. Michel Bühler, auteur-compositeur et chanteur. Sainte- Croix, Suisse. Vladimir Fédorovski, écrivain, Neuilly, France. Rémy Pagani, Maire honoraire de la ville de Genève, Suisse. Zachary Richard, auteur-compositeur et chanteur (« Travailler c'est trop dur »), Louisiane, États Unis d'Amérique. Jean-Marie Rouart, écrivain, membre de l'Académie française, Paris, France. Jean Ziegler, homme politique, écrivain, vice-président du comité consultatif du "conseil des droits de l'homme" de l'ONU, Suisse. Pierre Perret, chanteur, Seine-et-Marne, France. Jeannie Longo, cycliste, championne olympique et du monde, Savoie, France. Boris Cyrulnik, neuro-psychiatre, Toulon, France. Guimba Konate, ingénieur, ex-conseiller au Ministère des Télécommunications du Sénégal, Sénégal. Didier Van Cauwelaert, écrivain, Prix Goncourt, France. Jacques Drillon, journaliste-écrivain, Paris, France. Lakhdar Amrani, professeur de français, Algérie. Benoit Bergeron, enseignant en biologie, Montréal, Canada. Anna Maria Campogrande, fonctionnaire européenne, président d’Athena, Association pour la défense et la promotion des langues officielles de la Communauté européenne, résident à Bruxelles, Belgique. Huguette Lemieux, interprète, Ottawa, Canada. Michel Feltin-Palas, journaliste, Paris, France Marianne Périllard, traductrice, Lausanne, Suisse. Erasmia Boutsikari, avocate, Gytheion Grèce. Agnès Rosenstiehl, auteur, illustratrice ("Mimi Cracra"), Paris, France. Ingrid Stromman, professeur de français et d'anglais, Trondheim, Norvège. François Delarue, cardiologue, Paris, France. Jean-Pierre Siméon, poète et dramaturge, directeur de la collection poésie, éditions Gallimard, Clermont-Ferrand, France. Paul Miédan-Gros, pilote de ligne, ancien Président de la du Syndicat National des Pilotes de Ligne, Santeny, France. Rosana Pasquale, professeur de français, université nationale de Lujan-Buenos Aires, Argentine. Fernand Melgar, cinéaste, Lausanne, Suisse. Yvan Lepère, journaliste, Bruxelles, Belgique. Alexandre Riblet, professeur de français, Mexico, Mexique. Angel Viñas, enseignant, ancien directeur à la Commission européenne, Bruxelles, Belgique. Miltiades Vassilatos, ingénieur, Montréal, Canada. Renato Corsetti, enseignant, Londres. Royaume Uni. Thierry Saladin, médecin, secrétaire de l'AFRAV, Montpellier, France. Paolo Monaco, expert de l'organisation internationale pour la sécurité de la navigation aérienne, Bruxelles, Belgique. Jean-Louis Carpe, professeur de philosophie, Orléans, France. Pia Sylvie Marquart, enseignante, Hurghada Égypte. Monique Phuoeng, directrice de société, Phnom Penh, Cambodge. Rodolphe Clivaz, artiste, directeur de théâtre, Lausanne, Suisse. Alain Borer, écrivain, poète, Los-Angeles (E.U.A.) et Paris, France. Olivier Belle, auteur-compositeur et chanteur, Neuilly, France. Étienne Guilloud, pasteur, Bière, Suisse. Yves Montenay, Président de l'Institut culture, économie et géopolitique, vice-président de l'ALF, France Bérénice Franca Vilardo Irlando, ex fonctionnaire du Ministère des Affaires Étrangères d'Italie, Rome, Italie. Valeria Pancrazzi, professeur de français, Tigre-Buenos Aires, Argentine. Philippe Mougel, conseiller artistique, Clermont-Ferrand, France. René Fournier, maire honoraire de Carignan, Québec, Canada. Louise Chevrier, romancière, Chambly, Québec, Canada. Micheline Khemissa, enseignante, Écublens, Suisse. Daniel Perrenoud, médecin, Lausanne, Suisse. Gérard Laurin, professeur de français, Gatineau, Québec, Canada. Ralph Stehly, professeur émérite de l'Université de Strasbourg, France. Claude Filatrault, conseiller à Hydro-Québec, Québec-ville, Canada. Françoise Carré, enseignante, Landevieille, France. Philippe Prudhomme, professeur de français, Président de l'association "Les amis de Bougainville", Papeete. Tahiti, France. Benoît Cazabon, linguiste, enseignant en biologie, co-fondateur et ex-directeur de l'Institut franco-ontarien, Vernet, Ontario, Canada. Claude Sybers, auteur littéraire, dramaturge Saly, Sénégal. Jean-Louis Brion, ingénieur, Nouvain-la-Neuve, Belgique. Veronica Gebauer, professeur de français, Université nationale de Cordoba, Argentine. Luc Charrette, pédiatre, Gatineau, Québec, Canada. Cyril R. Vergnaud, professeur de langues, Pingtung, Taiwan. Nicolae Dragulanescu, professeur d'université, Président de la Ligue de coopération culturelle et scientifique Roumanie France, Bucarest, Roumanie. Bert Schumann, ingénieur, Rennes, France. Michel Donceel, violoneux, Bertirx, Belgique. Gérard Cartier, ingénieur et auteur, L'Étang-la-Ville, France. Laurent Martin, pianiste, Vollore, France. Madana Gobalane, Président de l'association indienne des professeurs de français, Chennai, Inde. Fara Nume, professeur de français, Temara, Maroc. Alicia Santana, professeur de français, Tigre-Buenos Aires, Argentine. Jean Maisonneuve, pilote de ligne, Billom, France. Évelyne Raimbault, secrétaire, Fontenay sous Bois, France. Daniela L. Martinez, professeur de français, Buenos-Aires, Argentine. Nicolas Bitterlin, ouvrier du livre, Québec-ville, Canada. Bernard Joss, dessinateur, Lausanne, Suisse. Geneviève Despinoy, professeur d'espagnol, Agen, France. Emilie Szczukiecka, enseignante, Wroclaw Pologne. Damien Feron, photographe. Madrid, Espagne. Ines Mensi, enseignante, Tunis, Tunisie. Dominique Lambilotte, fonctionnaire de police, Bertrix, Belgique. Kader Ali Lahmar, inspecteur d'enseignement du français, Oran, Algérie. Johan Nijp, professeur de français, Groningen, Pays-Bas. Mohamed Farhat, enseignant, Joub Jenin, Liban. Nathalie Pacico, technicienne, Courcelles, Belgique. Didier Catineau, journaliste, écrivain, Plassay, France. Jean-Pierre Roy, réalisateur, Montréal, Canada. Roger Rochat, ingénieur, Cottens, Suisse. André Creusot, administrateur, Ottawa, Canada.

__________________________________________

 

Avis au lecteur : il lui est proposé ici, donc sur Agora Vox, la version initiale de ce manifeste, accompagnée de l'ensemble des signataires. Ce manifeste est paru ce jour, le dimanche 16 juin 2019, dans Le Parisien / Aujourd'hui en France mais sous une version quelque peu raccourcie du seul fait de la rédaction du quotidien.

http://www.leparisien.fr/societe/defense-de-la-langue-francaise-100-signatures-pour-refuser-la-dictature-du-tout-anglais-16-06-2019-8094285.php

Pour tout contact : [email protected] 06 76 24 24 01


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34 réactions à cet article    


  • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 17 juin 2019 08:53

    Cette fameuse « francophonie » ne serait-elle pas, elle aussi, le résultat d’une colonisation par une puissance hégémonique dont il reste des lambeaux ?

    Les langues dominantes sont les outils vernaculaires des empires, l’empire colonial français a eu son heure de gloire, il est sur le déclin, non ? 

    Les langues d’origine latine ont survécu à l’empire romain, mais elles ont évolué vers des idiomes autonomes. Il en ira de même pour le Français. puis pour l’Anglais un jour, quand le Chinois sera nécessaire pour comprendre les infos à la télé.

    L’amour de la langue est une chose, militer pour la « francophonie », cette mosaïque de sabirs décolonisés, en est une autre.


    • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 17 juin 2019 09:00

      @Séraphin Lampion

      La colonisation linguistique de notre pays est la conséquence de ce qui s’est pass« en 1945, à savoir la mise sous dominion de l’Europe occidentale par les Etats-Unis, la création de l’OTAN et les »accords" de Bretton-Wood (qui n’étaient pas des accords, mais un pacte imposé). 
      Coire qu’un mal peut être éradiqué en supprimant les symptômes est une illusion. Couvrir les boutons de fond de teint ne soigne pas la maladie. Pour retrouver sa langue et sa culture, une nation doit d’abord retrouver son autonomie, son indépendance.


    • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 17 juin 2019 09:00

      @Julien S

      pète un coup, mon gars, t’es tout rouge !


    • révolté révolQé 17 juin 2019 11:36

      @Séraphin Lampion,
      ce qui implique de sortir de l’UE ainsi que de l’OTAN.


    • Aimable 17 juin 2019 09:14

      L’anglais est une langue simplette faite pour les fainéants car elle est beaucoup plus facile a apprendre que le Français qui plus complet et plus précis , ( même si nous devons faire des emprunts pour la compléter ) d’ ou son emploi de plus en plus fréquent .


      • mursili mursili 17 juin 2019 10:23

        @Aimable

        Si elle était si facile, comment expliquer que les Français aient autant de mal à la maîtriser ? Qui peut le plus peut le moins, n’est-ce pas ?


      • HELIOS HELIOS 17 juin 2019 10:43

        @Aimable
        ... parler anglais à partir d’une pensée ou d’un concept français, c’est comme essayer de faire entre 4 éléphants dans une smart : ce n’est pas possible ! Il faut « réduire » la taille, la complexité etc.

        Voila pourquoi ceux qui pensent en français doivent simplifier leur travail pour pouvoir le communiquer en anglais... et cela est beaucoup plus dur que pour un esprit simple ayant toujours echangé en anglais.

        Alors, vous me direz, pourquoi tant d’usage de l’anglais en science... tout betement parce que c’est une langue permissive, vicieuse dirons nous, car son imprécision permet toutes les interprétations et chacun y voit son propre reflet. elle est donc tres flatteuse, autorise toutes les flatulences de l’esprit qui peuvent etre prises comme des bouffées d’intelligence. Commercialement c’est « le pied » ; le vendeur ne precise rien et le client entend ce qu’il veut !

        Allez, zou, balayez moi tout cela, l’anglais est juste bon pour abréger les icônes.... c’est dire.


      • ppazer ppazer 17 juin 2019 11:21

        Les fondamentaux de la langue anglaise sont simples, mais pas la langue en elle-même qui est assez riche. Or, si la seule maitrise des fondamentaux est souvent insuffisante pour relater les subtilités et les nuances de l’art, de la littérature et de la culture, ils sont au contraire bien suffisants pour la technique, le commerce et la finance. C’est ce qui dirige le Monde, et donc qui rend cette langue performante.
        Le français, plus complexe, trouve plutôt un intérêt dans la subtilité et l’abstraction.
        D’ailleurs, le langage structurant les cadre et chemins de réflexion, on voit bien la différence de culture qui en résulte : les anglais et anglo-saxons sont plus pragmatiques que nous, tandis que nous sommes plus idéologues et dogmatiques.
        Il y a du bon et du moins bon de chaque côté.


      • Fergus Fergus 17 juin 2019 18:13

        Bonjour, cettegrenouilleci

        Je partage votre avis sur ce point. Il est inepte d’opposer une langue à l’autre !


      • nencini 18 juin 2019 00:24

        @mursili Votre croyance est le type même de l’idée reçue dépourvue de fondement. Les Français, hélas, parlent en moyenne largement mieux l’anglo-ricain que les Japonais, les Chinois et pas mal d’Africains. Mais non, il faut répéter que nous sommes nuls, c’est-à-dire insuffisamment domestiqués ! Par ailleurs, pour avoir par facilité fait une licence d’anglais (appellation officielle), je vous confirme qu’il s’agit d’une langue fruste et presque aussi aisée à maîtriser que l’italien (pour les Français). Enfin, comme tout le monde (instruit) le sait, le français est avec le russe une langue particulièrement difficile à bien parler.


      • nencini 18 juin 2019 00:27

        @cettegrenouilleci Non, votre affirmation est obsolète. L’anglo-américain usuel n’a plus grand chose à voir avec la langue de Dickens. Quant à Shakespeare, il est, dans le texte, largement inaccessible à l’américain moyen (notre maître). Désolé, mais c’est ainsi.


      • mursili mursili 18 juin 2019 13:29

        @nencini

        D’accord, je comprends mieux maintenant. Si les les Français sont si réticents à parler anglais c’est seulement parce qu’ils font de la résistance...À l’instar du parfait gentleman qui sait jouer de la cornemuse mais qui n’en joue jamais, les Français comprennent aisément l’anglais mais s’abstiennent de l’utiliser, noblesse oblige. Cette attitude est tout de même curieuse. Cicéron, César, Marc-Aurèle,etc. ne dédaignaient pas de s’exprimer en grec alors que Rome dominait la Grèce et le monde...


      • sweach 17 juin 2019 10:19

        Perso, je suis le résultat d’un acharnement sur l’exigence de la perfection qu’est l’orthographe et la langue Française, un échec total de la vieille école.

        La solution à la perte de terrain du Français face à l’anglais (peut être face au mandarin bientôt), ne réside donc pas dans l’acharnement à imposer la perfection d’une langue qui refuse toute évolution.

        Durant ma jeunesse et comme chaque génération, on peut voir qu’on avait inventé et utilisé de nouveau vocabulaire comme halluciner, se croûter, craignos, etc ...

        Le dictionnaire ne s’adaptant pas aux uses et coutume des jeunes celui-ci s’éloigne totalement de la réalité du fait qu’une langue est « vivante »

        Sur ce point l’anglais est bien plus évolutif et faute de mot en Français, les jeunes utilisent les mot anglais quitte à les Franciser totalement.

        L’académie Française appel cela : Extensions de sens abusives ou encore Anglicisme.

        Le problème est que le nombre de mot couramment utilisés et ceux officiellement reconnu commence sérieusement à faire le grand écart.

        Ceux que certain on due mal à comprendre c’est que ce n’est pas aux têtes blonde de s’adapter de force aux Français, mais aux Français de s’adapter aux têtes blonde car ils font ce qu’ils veulent de leur langue.


        • HELIOS HELIOS 17 juin 2019 10:52

          @sweach

          ... les uses et coutumes.... vous avez laissé trainer un « es » de trop (sourire).

          Sur le fond :

          L’usage de mot anglais se fait malgré l’existence de mots équivalents en français... 

          ... et vous demandez donc aux français d’utiliser la langue en la déformant selon leur bon vouloir au prétexte d’évolution, c’est bien cela ? appliquez donc votre raisonnement au code de la route, juste pour voir....


        • sweach 17 juin 2019 11:14

          @HELIOS
          Bien l’erreur que vous faites c’est justement qu’il n’y a pas de « code » en la matière.

          Vous aurez beau dire qu’il existe des équivalents Français, ce ne sont pas ces mots qui sont utilisés.

          Vous aurez beau dire qu’il y a des règles et que le Français est figé dans le marbre, la langue évoluera quand même mais sans vous.

          Un dictionnaire ne doit pas figer le sens des mots, car ils sont voués à évoluer.

          Le rôle d’un dictionnaire est de donner la bonne définition de l’usage du mot et non de la contraindre.

          *Vous demandez donc aux français d’utiliser la langue en la déformant selon leur bon vouloir*
          Je ne demande rien, c’est juste un fait. 
          Si demain je donne un sens à un mot ou que j’invente un mot et que tout le monde me comprend, c’est moi qui est raison.

          Le but d’une langue est de communiquer.


        • ppazer ppazer 17 juin 2019 11:42

          Notre quotidien est mondialisé, que ça vous plaise ou non, ce sont les faits.

          Et dans cette mondialisation dont le squelette s’architecture autour de la technique, du commerce, et de la finance (le tout porté par l’informatique), la langue française a perdu depuis bien longtemps face à la langue anglaise (du moins face à la simplicité d’usage de ses fondamentaux).

          Si vous voulez donc l’imperméabilité complète du français parlé face à la langue anglaise, il va falloir sérieusement lutter contre la mondialisation et les échanges internationaux. Ce qui n’est pas réaliste.

          Ce n’est bien entendu pas une raison pour laisser la langue française se faire massacrer. Celle-ci est porteuse de nuances, de subtilités, d’une Histoire : elle est porteuse d’une culture et d’idées qui ont leur rôle à jouer sur les scènes nationale et internationale.

          Le Monde n’a humainement d’intérêt que s’il est riche d’une forte multiculturalité, il est important de défendre et préserver les cultures locales.

          Mais vouloir tout cloisonner strictement pour protéger la langue, c’est un peu trop radical, et c’est jouer à Don Quichotte contre les moulins à vent.

          Au fait, qui parmi vous utilise « Mot-dièse » plutôt que « Hashtag » ? Moi non...


        • sweach 17 juin 2019 12:16

          @ppazer
          *du français parlé face à la langue anglaise, il va falloir sérieusement lutter contre la mondialisation et les échanges internationaux.*
          Vous faite erreur, car en terme de commerce, c’est toujours la langue de l’acheteur qui a priorité.
          C’est à celui qui convoite votre pouvoir d’achat de faire l’effort d’utiliser votre langue.

          Vue que notre balance commercial est négative, nous faisons une énorme erreur à chaque fois qu’on fait l’effort d’utiliser l’anglais quand on souhaite acheter des produits d’importation.

          En terme de commerce utiliser le Français nous serait bien plus profitable.


        • alinea alinea 17 juin 2019 16:42

          @sweach
          Eh bien moi j’ai « halluciner », « croûter » ( se croûter je ne connais pas) et « craignos » dans mon dictionnaire historique de la langue française chez Robert par Alain Rey, version poche année 2000. Avec les sens contemporains va sans dire.


        • L'Astronome L’Astronome 17 juin 2019 10:53

           

          Vous faites bien de faire référence à la Résistance. Grâce au général de Gaulle, qui fut l’âme de la Résistance et qui s’opposa à l’Amgot (gouvernement militaire allié [c-à-d anglo-américain] après la guerre), nous parlerions peut-être tous allemands aujourd’hui ou — pire — anglais.

           


          • L'Astronome L’Astronome 17 juin 2019 10:55

            erreur de construction

            Grâce au général de Gaulle = S’il n’y avait pas eu de Gaulle...
             


          • ppazer ppazer 17 juin 2019 11:56

            Je viens de parcourir la liste des associations partenaires indiquée dans l’article.

            "Catalina Hadra, secrétaire générale de Dicifran (Association pour la diffusion de la Civilisation Française en Argentine), Buenos Aires, Argentine.

            "

            Y’a que moi que ça interpelle, ou vous aussi ?


            • nencini 18 juin 2019 00:30
              • @ppazer C’est bien l’appellation donnée par cette association, en bonne partie composée d’universitaires argentines.

            • MagicBuster 17 juin 2019 15:16

              L’anglais c’est la langue officielle de l’Europe et aucun pays qui la pratique.

              Etonnant non ?

              https://www.lelanceur.fr/langlais-peut-il-rester-langue-officielle-de-lunion-europeenne/


              • baldis30 17 juin 2019 15:30

                @MagicBuster

                bonjour,
                 l’anglais langue officielle véhiculaire des hôtels Hilton ... et de la cuisine anglaise ... c’est le niveau ... difficile d’être plus bas !


              • Fergus Fergus 17 juin 2019 18:20

                Bonjour, MagicBuster

                « L’anglais c’est la langue officielle de l’Europe et aucun pays qui la pratique. »

                Irlande mise à part, bien sûr.

                Cela dit, cette domination en Europe se comprend car de très nombreuses racines des mots anglais se retrouvent dans l’allemand, les langues scandinaves et le néerlandais. D’où la facilité pour les jeunes de ces pays à apprendre cette langue, et leur enthousiasme pour elle, leur langue native n’ayant qu’un nombre limité de locuteurs sur la planète (cela vaut même pour l’allemand).


              • Fergus Fergus 17 juin 2019 21:54

                Bonsoir, Cyrus (TRoll de DRame)

                Vous avez raison sur la différence entre langue officielle et langue d’usage courant.

                « mettre tout le monde face au même difficulté »

                Quel intérêt puisqu’il existe déjà, de facto, une langue commune, en l’occurrence l’anglais ? Mais il est vrai que cette langue est plus facile à appréhender pour les pays du nord que pour les pays du sud, de culture latine.

                En fait, le problème n’est pas dans la généralisation de l’anglais sur le territoire européen, mais dans la sauvegarde des langues de l’UE.

                « l’esperanto gloubiboulga equitable »

                Une fausse bonne idée qui n’a jamais prospéré. Et pour cause : mieux vaut connaître une langue existante et chargée d’une culture propre qu’un langage artificiel !


              • izarn izarn 17 juin 2019 23:10

                @Fergus
                On dira plutot que de trés nombreuses racines de l’Allemand, du français se trouvent dans l’anglais...
                N’inversons pas l’Histoire !
                Et puis le français était la langue diplomatique de l’Europe, Russie comprise, depuis un demi millénaire...
                L’Anglais ? Heureusement qu’ils ont eu Willy Schakespeare...
                Sinon un affreux patois insupportable...
                Cette langue me hérisse le poil...


              • izarn izarn 17 juin 2019 23:18

                @Cyrus (TRoll de DRame)
                L’anglais est une langue poétique et approximative.
                Le Français est le plus proche du latin, au sens juridique.
                L’Allemand a suivi cette rigueur...A un degré insupportable dans l’abscon.
                D’ou que les philosophes anglais sont proches des illuminés...Et les allemands de l’hosto psychiatrique (Freud, Heidegger)
                Bref le français, c’est top !
                 smiley


              • mursili mursili 18 juin 2019 09:08

                @izarn

                « N’inversons pas l’Histoire ! »

                Êtes-vous sûr de bien connaître l’histoire de la langue anglaise ? Savez-vous que sa littérature a commencé avant celle de ce « patois » de langue d’oïl qui est devenu le français ? L’anglais ne doit rien à l’allemand, si ce n’est qu’il s’agit comme ce dernier d’une langue germanique. L’ancien français auquel il a beaucoup emprunté après la conquête normande est loin d’être la langue de Molière. Par ailleurs, il puise comme toutes les langues européennes  dont le français  dans un vocabulaire latin et grec issu du savoir médiéval, qui lui sert comme au français à fabriquer des néologismes savants.

                D’accord pour défendre la langue française, mais pas en dénigrant l’anglais et en faisant étalage d’une suffisance assez ridicule.


              • alinea alinea 17 juin 2019 16:44

                Et pis nous, on peut pas signer ? Il faut avoir publié pour se préoccuper de notre langue ?


                • nencini 18 juin 2019 00:32

                  @alinea
                  Vous serez bienvenu dans le collectif. Postez un message directement à [email protected].


                • izarn izarn 17 juin 2019 23:01

                  Heureusement qu’il y a Dieudonné qui continue à dire « Allez vous faire enculer » au lieu de « fuck you »...

                   smiley


                  • rogal 18 juin 2019 07:47

                    Cette démarche est une erreur stratégique de plus. Rien à attendre de gens comme ça.

                    Il revient au peuple français de savoir quel avenir il veut, pour sa langue comme pour le reste, et d’agir en conséquence. Qu’il ne compte pas sur ses élites.


                    • quid damned quid damned 18 juin 2019 12:13

                      @ l’auteur.

                      Bonjour,

                      Je reconnais n’avoir lu votre article qu’en diagonale, j’espère ne pas être redondant en écrivant que, l’ironie dans cette affaire est que nombre de mots anglais sont issus de patois français :

                      fleureter, conter fleurette > to flirt ;
                      carette, (charette) > a car ;
                      ...

                      Et certaines expressions latines sont plus utilisées par les anglophones que par les francophones, comme « versus »,« i.e. », « e.g. » (principalement à l’écrit) ce qui est d’un certain point de vue paradoxal.

                      J’ai entendu un jour à la radio un professionnel (grammairien, linguiste ?) qui pensait qu’à l’époque de Rabelais notre façon de parler était proche de l’accent québécois.
                      Ça ne m’étonnerait pas, j’ai le sentiment que nos cousins outre-atlantique sont plus dynamiques que nous dans la défense du français, même si parfois cela donne des résultats amusants comme pour la traduction des titres de certains films américains, mais aussi des résultats sympas (mâchouillon pour chewing-gum, divulgachâge ...)

                      Hélas,

                      essayer de convaincre Macron (« il n’y a pas de culture ... ») de défendre la langue de Molière est aussi ambitieux que d’essayer de convaincre une hyène de se nourrir de laitues (mes excuses aux hyènes pour la comparaison).

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