• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Atos, la sécurité et le maillon faible

Atos, la sécurité et le maillon faible

La saga d’Atos n’en finit pas, et je vous offre ici un scoop parce que l’information n’a pas été encore révélée en Grande-Bretagne. Il n’est pas forcément inutile de rappeler qu’Atos a passé dernièrement deux contrats juteux de 400 millions de livres sterling avec le gouvernement britannique pour mener la chasse aux handicapés et aux personnes en incapacité de travail qui reçoivent des allocations. http://www.guardian.co.uk/society/2012/aug/02/atos-disability-benefit-tests et cela bien que la Cour des comptes anglaise ait jugé qu’Atos n’offrait pas un bon rapport qualité/prix. http://www.independent.co.uk/news/uk/politics/atos-contract-does-not-offer-value-for-money-says-national-audit-office-8056412.html

Il y a eu dernièrement sur la BBC et Channel 4 deux documentaires qui démontraient, s’il était encore besoin de le faire qu’il est clairement demandé aux évaluateurs de ne pas dépasser un quota de 12 à 13% de personnes profondément handicapées après qu’un médecin se soit fait embauché par Atos et ait filmé sa « formation ». http://www.rescare.org.uk/atos-subject-of-two-investigative-tv-documentaries-on-the-same-evening/

Mais ici il s’agit d’autre chose. Il existe une loi au Royaume-Uni, un héritage du gouvernement Blair, qui permet à de simples citoyens d’obtenir des informations sur notamment les contrats passés par le gouvernement. Jusqu’ici de nombreuses informations relatives aux contrats passés par le gouvernement britannique avec Atos étaient restées secrètes et les demandes d’informations se heurtaient à un refus du Ministère du travail et des retraites en vertu de la loi sur la confidentialité des informations commerciales.

Seulement voilà, le gouvernement britannique a publié sur le site du parlement les offres d’appel du dernier contrat juteux passé avec Atos, ce qu’il n’était pas obligé de faire puisqu’il existe un site officiel du gouvernement publiant tous les appels d’offre et les contrats, mais comble de l’ironie pour une société qui se targue d’être un leader dans le domaine de la sécurité, les documents qui comportent des sections noircies pour prévenir la divulgation d’informations sensibles peuvent être facilement copiés dans Notepad. La méthode diffère selon le logiciel qu’on utilise, mais c’est très facile à faire. Certains documents ont été bien censurés, notamment ceux contenant des informations financières, mais les informations révélées sur les systèmes de sécurité, et les logiciels employés doivent ravir les concurrents d’Atos.http://www.parliament.uk/business/publications/business-papers/commons/deposited-papers/?page=4#toggle-1399

Il suffit sur ce site de rechercher les documents publiés sous le numéro 1399.

Je joins un des documents et vous pouvez vous amuser à révéler les informations cachées. http://data.parliament.uk/DepositedPapers/Files/DEP2012-1399/Atos_ITT_Doc4Part5_TenderForm_Lot1.pdf

Dans tous les cas, même les documents publiés n’auraient jamais dû l’être si le gouvernement britannique avait respecté les souhaits d’Atos dans ce domaine. Une des informations révélées par cette publication est la chaîne d’approvisionnement d’Atos. Et que nous disent-elles, ces informations ? Qu’Atos a sous-traité des services du service de santé nationale pour effectuer ces évaluations, c'est-à-dire, qu’il a sous-traité le service public. Essayons de mettre de l’ordre dans nos idées. Le gouvernement qui par définition représente le service public passe un contrat de 400 millions de livres sterling avec un prestataire privé qui sous-traite ensuite le service public, et utilise ses locaux, son personnel, sa structure.

Je terminerai par quelques chiffres. Ce que nous apprend aussi l’offre d’Atos qui a été acceptée par le gouvernement, et que vous pouvez lire dans le document ci-joint, est que les personnes handicapées et en incapacité de travail seront évalués par 500 kinés, 200 infirmières, 40 physiothérapeutes et 10 médecins. Si vous aviez le malheur d’avoir un cancer, une grave infirmité, une dépression sévère, ou une maladie complexe, aimeriez-vous être « évalué » par un kiné qui a suivi 7.5 jours de formation et une formation professionnelle continue de 5 jours par an et que vos allocations dépendent de son évaluation ?

Si vous deviez subir un examen médical, souhaiteriez-vous que vos informations restent confidentielles ? Il y a toujours un maillon faible, dans le cas présent, c’est le gouvernement britannique. 


Moyenne des avis sur cet article :  4.5/5   (16 votes)




Réagissez à l'article

24 réactions à cet article    


  • jako jako 18 octobre 2012 10:01

    Incroyable, j’ai vérifié c’est exact, on peut lire facilement les parties noircies.

    Merci Annie, j’ai sauvé le document au cas ou il deviendrait subitement 404...


    • Annie 19 octobre 2012 08:35

      Merci Jako, 

      Depuis que l’information est sortie en GB, les documents ont été aussi sauvegardés par des milliers de personnes. Le gouvernement a retiré les documents et les a remis après les avoir scannés. 

    • Leo Le Sage 18 octobre 2012 10:51

      Salut Annie,

      Vous sous entendez qu’Atos n’a pas le droit de sous traiter.
      Vous vous trompez :
      Le but de l’Appel d’offre est justement de faire appel à de la sous traitance....
      Le sous traitant est Atos qui lui peut ou pas sous traiter à sa convenance.
      Rien d’anormal làdedans...
      Beaucoup d’entreprises sous traitent, et beaucoup d’Etats sous traitent parce que faisant souvent appel à des compétences qu’ils ne possèdent tout simplement pas.
      N’oubliez pas que l’on parle du pays de la Dame de Fer là...

      Je soupçonne que le secret est surtout sortie parce qu’Atos ne doit pas plaire...
      Normalement de tels secrets ne circulent pas.
      Curieusement, vous le dites vous même, les informations financières ne sont pas sorties...
      Cela aurait dû vous mettre la puce à l’oreille n’est-ce pas ?

      Attaquer Atos, aucun soucis pour moi, ce qui me dérange plus c’est qu’à mon avis vous ne savez pas quelle est la teneur de leur contrat passé avec le gouvernement britanique.
      Il y a toujours quelque chose de secret, loi ou pas, car souvent pour contourner une loi, il suffit de peu de choses.

      Qui vous dit par exemple que le gouvernement britanique, qui ne m’inspire aucunement confiance, ne se permet justement de déplacer le problème du côté d’Atos pour pouvoir cacher les vraies enjeux :
      réduire les bénéficiaires quitte à tricher et qu’Atos en bon exécutant ne fait qu’appliquer ?
      Je parie que c’est çà la réalité...

      2/ Les médecins et kiné :
      Une formation de 7 jours ? Ben s’il est déjà un praticien, je ne vois pas le soucis.
      maintenant si vous me dites qu’il suffit que Gertrude se présente sans qualification pour suivre une formation de quelques heures, là oui c’est grave.
      Est-ce le cas ?

      3/ Les britaniques ont déjà eu des problèmes avec la sécurité informatique...
      Ils ne sont plus à une bétise près...
      Je vous disais que je n’ai absolument pas confiance en ce gouvernement...

      NB : noircir un document ne pose aucunement le moindre soucis...
      C’est même à la portée de n’importe qui... DONC...

       
      Cordialement

      Leo Le Sage
      (Personne respectueuse de la différence et de la pluralité des idées)


      • Annie 18 octobre 2012 11:15

        Bonjour, 

        Non je ne sous-entends pas qu’Atos n’a pas le droit de sous-traiter. Il en a parfaitement le droit. Le problème est qu’il sous-traite le service public. Si vous lisez le document, vous verrez qu’Atos déplace les risques vers ses sous-traitants, donc nous, les contribuables, puisque c’est au bout du compte le ministère de la santé qui payera la note, en cas de pépins. 

        Je soupçonne également qu’il s’agit d’une fuite. Il s’agit de la seule appel d’offres à avoir été publiée, avec les offres sur le site du Parlement britannique. 

        Il est aussi tout à fait vrai qu’Athos ne fait qu’appliquer la politique du gouvernement, dont l’objectif avoué est de réinsérer professionnellement les personnes handicapées, alors qu’il ne fait que comptabiliser le nombre de personnes handicapées qui ne reçoivent plus d’allocations, la véritable raison d’être de cet exercice. 50% des personnes jugées aptes au travail et qui ont perdu leurs allocations, n’ont pas trouvé de travail et ne reçoivent aucune aide de l’état. De quoi vivent-elles ? Personne ne le sait. Toujours est-il qu’Atos n’était pas obligé de faire le sale boulot du gouvernement. 

        Enfin, même les médecins ont dénoncé le manque de formation des évaluateurs, y compris des médecins qui sont soit des généralistes ou bien des spécialistes qui n’examinent pas des patients relevant de leur spécialisation. 

      • Leo Le Sage 19 octobre 2012 00:01

        @AUTEUR/Par Annie (xxx.xxx.xxx.228) 18 octobre 11:15
        Vous dites : "Le problème est qu’il sous-traite le service public. Si vous lisez le document, vous verrez qu’Atos déplace les risques vers ses sous-traitants, donc nous, les contribuables, puisque c’est au bout du compte le ministère de la santé qui payera la note, en cas de pépins"
        1/ je confirme ce que j’ai écrit plus haut.
        a) Ce n’est pas pour rien que j’ai parlé de Thatcher.
        Sous traiter le public dans le monde anglosaxon c’est quelque chose de non seulement normal mais dans l’ordre des choses.
        Donc ce n’est pas la peine d’aborder ce sujet car nous perdrons notre temps.
        Mais pour vous comme pour moi, c’est une hérésie, bien sûr.
        b) Déplacer les risques c’est ce que toute entreprise fait, ce n’est pas pour rien qu’on embauche des juristes et des financiers !
        2/ Ce n’est pas le déplacement du risque en lui même qui pose problème.
        Si le risque est déplacé vers de vrais spécialistes compétents pourquoi pas ?

        Vous dites : "Je soupçonne également qu’il s’agit d’une fuite. Il s’agit de la seule appel d’offres à avoir été publiée, avec les offres sur le site du Parlement britannique." [...]
        La plupart des appels d’offres par définition sont publics. Mais le résultat normalement ne l’est pas.

        Vous dites : « Toujours est-il qu’Atos n’était pas obligé de faire le sale boulot du gouvernement. » [...]
        Nous ne connaissons pas le contrat final donc nous ne pouvons pas être tout aussi catégorique.
        Perso, je soutiens que le sale boulot fait partie du contrat, car c’est généralement comme cela.
        [Ce ne sont pas généralement des accords écrits lorsqu’il s’agit de sale boulot]

        Je précise ma pensée :
        Personnellement, je ne crois pas que ce soit aussi simple que ce que nous avons lu.
        Mais je vais faire simple.
        Je soupçonne que le scénario est le suivant :
        On veut trouver un pigeon qui va accepter de construire le logiciel qui va permettre de débarasser la NHS (sécu anglaise) d’un maximum d’allocataires.
        Idéalement ce doit être des étrangers. Il suffit donc d’étudier le marché en question et constater les compétences de tout un chacun.
        On crée le dossier d’appel d’offres de manière à ce qu’il colle avec la firme cible.
        La firme arrive, et comme le budget est conséquent, elle met les moyens.
        Une fois le résultat publié, les tractations terminées, les négociations sur le plan pratique ont lieu.
        C’est à ce moment qu’on parle des conditions pratiques.
        « On ne veut pas que tel taux soit dépassé »
        C’est officieux mais pas officiel évidemment.

        L’entreprise s’exécute.

        Mais comme dans le monde de l’entreprise et particulièrement de l’informatique tout ne fonctionne pas forcément comme il le faudrait, des problèmes pourraient apparaître...
        Reculer la date butoir devient petit à petit inéluctable...

        Deux cas possibles :
        1/ C’est le gouvernement britanique qui a peur :
        Il s’arrange pour montrer au vu et au su de tous le problème Atos.
        Donc il font croire qu’ils ont un problème de sécurité, etc.
        Puis après réduisent les accès.
        En gros : gouvernement = gentil, Atos = méchant.

        2/ C’est Atos qui a peur.
        Ils s’arrangent pour faire divulguer le contrat, ce qui ne pose pas de problème pour une société bien implantée comme Atos.
        Puis le Gouvernement réagit en fermant partiellement l’accès.
        Une renégociation sera indispensable [avenant pour préjudice subit et hausse de coûts induits].
        En gros : Atos = gentil, gouvernement = méchant.

        Vous, Annie, comme diverses personnes sont justes là pour faire ce qui est prévu : montrer le dossier.
        Je ne vous blâme pas au contraire je vous félicite mais le scénar ce doit être çà.
        Vous êtes plus convaincu par la faute d’Atos, alors que moi au contraire j’ai un gros doute sur les motivations du gouvernement.
        En effet, un gouvernement qui dit que les français qui veulent fuir leur fisc sont les bienvenus en GB me paraît n’avoir aucune éthique.

        Bref, vous venez de présenter les dérives du Thatchérisme en action : exploiter les autres à fond et les accuser de tous les mots en cas de pépin.
        Les incompétences des médecins et autres acteurs de l’appel d’offres ne fera qua masquer le problème au plus grand nombre.
        Et comme vous le dites, nous allons payer...

        conclusion
        Comme vous je m’interroge sur l’opportunité de créer une entité privée pour gérer des informations sensibles qui devraient être du ressort d’une entité publique.
        Je sais que l’on veut faire la même chose en France. Il faut absolument être contre !

         

        Cordialement

        Leo Le Sage

        (Personne respectueuse de la différence et de la pluralité des idées)


      • Annie 19 octobre 2012 08:39

        Leo, je vous reprendrai juste sur un point pour vous montrer l’absurdité de la situation. Vous dites « si le risque est déplacé vers de vrais spécialistes compétents ». Dans le cas présent, le risque inhérent au Ministère du travail et des retraites est déplacé vers le Ministère de la santé, un peu comme si la concurrence s’exerçait au sein d’un même gouvernement, ce qui est vrai pour les ressources, mais pas pour les risques, normalement. 


      • Surya Surya 18 octobre 2012 12:52

        Bonjour Annie,

        La majorité des évaluateurs sont des kinés, ce n’est pas l’idéal pour juger de la capacité de travail d’une personne atteinte d’un cancer ! Cela dit, je vis peut être au pays des Bisounous, mais j’ai du mal à croire qu’on va demander à une personne atteinte d’un cancer (la plus grave de toutes les maladies !) de passer par tous ces stades d’évaluation, et qu’on va finalement lui annoncer, très courtoisement : « Madame, Monsieur, vous être atteint(e) d’un cancer, ce n’est pas suffisamment grave pour que vous ne puissiez travailler, retournez au boulot car on vous coupe les allocs ». Si vraiment ils veulent tester les gens atteints d’un cancer, ce qui n’est pas normal du tout, (la maladie parle pour eux, tout de même !) je suis persuadée, et j’espère que j’ai raison d’y croire car je veux être optimiste, qu’aucun ne se verra retirer ses allocations, s’il en touche.


        • Surya Surya 18 octobre 2012 12:57

          eh bien si !! je viens de relire le début de votre article sur Karen contre Atos : "Atos qui avec son questionnaire informatisé qui lui sert à évaluer les aptitudes des personnes malades et handicapées à se réinsérer professionnellement, et son personnel médical, composé de médecins souvent étrangers maitrisant mal l’anglais, d’infirmières et de kinésithérapeutes suivant en moyenne 17 à 21 jours de formation est parvenu à trouver que des cancéreux en phase terminale, un homme qui avait subi 14 crises cardiaques et 4 greffes avec rejet http://www.heraldscotland.com/news/health/father-who-suffered-14-heart-attacks-fit-for-work.17741760 et aussi Karen parmi elles n’étaient pas suffisamment malades pour être exemptées de suivre une réinsertion professionnelle, et donc de se présenter à des entretiens d’embauch"

          eh bien si, ils l’ont fait ! Bigre, on est mal barrés !


        • arnulf arnulf 18 octobre 2012 18:40

          Si très chère vous vous croyez au pays des bisousnours ! Regardez autour de vous sans lunettes roses et verrez que le burn out vient de la gestion du personnel par les DRH (véritables SS d’aujourd’hui), que les SDF sont de plus en plus nombreux et qu’on les jettent à la rue dans la nuit et le froid pour faire peur aux travailleurs qui seraient tentés par une grève (moi au moins je travaille et j’ai un toit..) , que les plans sociaux avec leurs conséquences sont longuement prémédités etc.. Vous rêvez . Mais bientôt la réalité va vous rejoindre !!


        • Surya Surya 18 octobre 2012 19:40

          « Mais bientôt la réalité va vous rejoindre !! » cette phrase me rappelle la réaction d’une femme croisée un jour dans la rue. Je devais avoir 13 ans, 14 ans peut être. Elle me demande où se trouve l’agence pour l’emploi, et je lui dis que je ne sais pas. Elle me lance alors un regard chargé de haine, et répond sur un ton très agressif : « Peut être que maintenant vous ne savez pas, mais vous verrez, ma petite, bientôt ce sera votre tour ! » Je ne suis pas sûre que sa haine et son agressivité à mon égard l’auront aidée à retrouver du travail.
           


        • Annie 18 octobre 2012 20:16

          C’est une expérience que j’ai vécue, une femme âgée qui m’a dit alors qu’elle se regardait dans la glace : quand je pense qu’un jour vous serez comme moi. Cela m’avait choqué à l’époque, depuis j’ai moins de mal à comprendre à quel point le malheur peut rendre méchant, pas parce que les gens sont intrinséquement méchants, mais parce le malheur est toujours une expérience unique et inpartageable et que la méchanceté n’est parfois qu’un moyen de choquer, ou de rappeler à l’ordre ceux qui pensent qu’il est possible pendant une seconde de se mettre à la place des autres. 


        • Annie 19 octobre 2012 22:55

          Merci Sabine. Je viens moins souvent sur AV parce que j’ai l’impression d’être plus utile en faisant ce que je fais à présent, mais je sais ce qui se passe, et je suis vos commentaires. Vous me donnez toujours l’impression d’être ancrée dans la réalité alors qu’il est si facile de rationnaliser les choses et d’accepter l’inacceptable. 


        • foufouille foufouille 18 octobre 2012 12:54

          pour la formation medicale, c’est un peu pareil en france avec certaines MDPH
          on sait pas trop ou le medecin qui nous examine a eut son diplome
          certains vont jusqu’a refuser certains documents ou faire semblant de les photocopier


          • Annie 18 octobre 2012 13:35

            @Surya, 

            Il y a tous les jours des personnes qui décèdent de cancers ou autres maladies après avoir été jugées aptes au travail sur les recommandations d’Atos, qui les privent de leurs allocations. http://www.bbc.co.uk/news/uk-northern-ireland-19433535
            Jusqu’à présent, ces personnes pouvaient faire appel grâce à l’aide juridique gratuite, et 40% des appels aboutissent à l’annulation de la décision. Mais maintenant le gouvernment a supprimé l’aide juridique gratuite pour ce type d’appels et il n’y aura plus beaucoup de recours à leur disposition. 

            @Foufouille, 
            Tu as raison sur les deux comptes. Bien que ces professionnels de la santé doivent être agréés et avoir travaillé au moins 3 ans, à cause de problèmes de recrutement, certains viennent de l’étranger et ne parlent pas toujours bien l’anglais.
            Le refus des documents est un problème fréquemment évoqué. En fait c’est pour cela que les personnes handicapées obtiennent souvent gain de cause quand elles font appel, parce que les juges tiennent compte de tous les documents. 
            Parfois, les personnes handicapées sont obligées de redemander un rapport à leur médecin traitant. Les prix varient entre 50 et 200 livres sterling pour ce type de rapport. Quant tu touches maximum 90 livres d’allocations handicapées, ce n’est pas toujours possible. 


            • Surya Surya 18 octobre 2012 14:14

              Annie, le problème avec des articles comme le vôtre, c’est qu’on est quasi obligé d’être en accord total avec absolument tout ce que vous dîtes sous peine de se voir soupçonnés de défendre ce que vous attaquez très justement, de défendre le gouvernement britannique, les conservateurs etc etc etc. J’ai pourtant une critique (et pas des moindres, désolée !) à vous soumettre, on pensera de moi ce qu’on voudra, tant pis.
              Ainsi, lorsque vous dîtes : « Il y a tous les jours des personnes qui décèdent de cancers... » à cause d’Atos. Tous les jours, je veux bien vous croire, bien que j’espère que vous vous trompez, mais en tout cas il faut que vous vous appuyez sur des données précises pour déclarer ainsi, tout de go, qu’il y a « tous les jours », car j’ai eu un choc en vous lisant, et en lisant l’article que vous avez mis en lien, je pensais trouver une explication à cette déclaration, des chiffres, des statistiques. L’article relate le cas tragique d’une personne, je sais bien qu’elle est loin d’être la seule dans son cas, mais ne mentionne nullement le fait que tous les jours, des cancéreux décèdent à cause d’Atos. Ce n’est pas parce que le sujet est grave que nous pouvons nous permettre de lancer des affirmations non vérifiées. Je précise (si besoin est...) que je ne dis pas tout cela pour défendre Atos, mais pour défendre vos articles qui sont excellents.
              Vous faites un travail remarquable de documentation, de journalisme même, d’écriture, vos articles sont justes et utiles et font honneur au « journalisme citoyen », et puis tout à coup vous lancez une affirmation dont on ne sait où vous l’avez trouvée, quelle est votre source. Cela sent trop l’émotionnel. Ca se comprend, évidemment, vu le thème traité ! mais il faut éviter je pense.



            • Surya Surya 18 octobre 2012 14:48

              Je sais, Foufouille, c’est parfois l’horreur la façon dont les personnes âgées peuvent être traitées dans les hôpitaux. Je ne vais pas raconter le cas personnel de mauvais traitements dans un hôpital que j’ai vécu avec un membre de ma famille (en France, si, si) mais donner l’exemple d’un autre cas que je connais d’une famille qui a de sérieux doutes sur la façon dont on a laissé la vieille grand mère « s’éteindre paisiblement ». En France, là aussi.
              A l’inverse, je peux témoigner de cas personnels où j’ai vu des personnes âgées extrêmement bien traitées dans des hôpitaux anglais du NHS.
              Il faut dénoncer les abus, mais les dénoncer partout où ils ont lieu. Ne pas toujours mettre en lien des articles en anglais sur des cas qui se passent au Royaume Uni, et taire ceux qui surviennent en France. Où alors je vais finir par croire qu’au moins, au Royaume Uni, on en parle, alors qu’en France on étouffe soigneusement les affaires gênantes ? C’est partout pareil, il y a du bon et du mauvais partout, des scandales partout, et il faut les dénoncer pour ne pas qu’ils se reproduisent.


            • Annie 18 octobre 2012 14:54

              @Surya, 

              J’ai choisi un article de la BBC (qui a noué un partenariat commercial avec Atos, et que l’on ne peut donc pas accuser d’être trop émotionnelle) avec un exemple précis, plutôt que de citer un article d’un journal de gauche, ce que l’on aurait pu me reprocher, mais qui lui cite des statistiques tirées de plusieurs demandes d’information au gouvernement, et qui conclut que 32 personnes meurent par semaine après avoir été trouvées aptes au travail. http://blogs.mirror.co.uk/investigations/2012/04/32-die-a-week-after-failing-in.html ou bien ce site dédié au service public : http://www.publicservice.co.uk/feature_story.asp?id=20622

              Je crois aussi qu’il n’est pas inutile de retracer le parcours du combattant des personnes handicapées. Il y a une recrudescence des agressions à leur encontre à cause des campagnes menées par certains médias, qui ne traitent du problème du handicap que sous l’angle de la fraude, qui représente 0.5% pour les allocations handicapées, mais des sondages ont montré que les personnes interrogées estimaient à 70% le nombre de fraudeurs. 
              Il y a des lignes téléphoniques qui ont été spécialement mis en service pour dénoncer les fraudeurs. Malheureusement, un handicap n’est pas toujours visible, et des personnes gravement dépressives par exemple sont dénoncées parce qu’elles tondent leur jardin, ou utilisent leurs vélos, et elles n’osent plus sortir. 
              Une dernière chose. Vous demandez des statistiques, et c’est très justifié. Malheureusement le gouvernement ne tient pas ce type de statistiques. Tous ces chiffres ont été recoupés à partir de différents rapports. Le gouvernement ne tient pas de statistiques sur le nombre de personnes qui décèdent après avoir été jugées aptes au travail. Ces chiffres ont été extraits des demandes d’informations, qui sont très difficiles à obtenir. Le gouvernement n’a pas intérêt à collecter ces chiffres. Ce sont les associations, les handicapés eux-mêmes qui le font. 
              Alors émotionnelle, pas vraiment, surtout en colère. 

            • foufouille foufouille 18 octobre 2012 15:02

              @surya
              je connais aussi des cas en france dans les hopitaux
              certains faut mieux rester chez soi
              il y a peu, un ami est sorti sous perfusion en bien plus mauvais etat qu’avant
              mort en 2 jours

              et non, en france, on en parles pas ou tres peu
              il y en a un qui en a achever 4, il s’est rien passe


            • Surya Surya 18 octobre 2012 15:43

              Annie, peu importe que le journal soit de gauche ou de droite, du moment qu’il publie des données exactes, vérifiables, et non des estimations, du moment qu’il énonce des faits et ne donne pas seulement son opinion, et puis de toute façon il faut lire et connaître tous les points de vue, et je ne pense pas qu’on vous reprocherait ici sur Agoravox de citer un type de source plutôt qu’un autre, si cette source vient à l’appui de quelque chose dont vous parlez dans votre article.

              Je connais l’existence de ce numéro de téléphone gouvernemental où vous appelez anonymement pour dénoncer toutes sortes de crimes et fraudes. Je suis contre ce genre de façon de faire, car on met tous les cas dans le même panier. S’il s’agit de donner des infos sur quelqu’un qu’on a vu attaquer une vieille dame, parce qu’on a reconnu l’agresseur par exemple, je me dis qu’après tout on ne fait qu’aider une victime, mais c’est clair que lorsque ça devient nauséeux comme dénoncer son voisin parce qu’il tond sa pelouse, ce n’est plus seulement l’attitude du gouvernement qui est à revoir, parce qu’il encourage cela et c’est nul, mais également, au delà du système mis en place, le voisin en question, qui a un comportement vraiment honteux, et là c’est purement un problème humain. Car le problème, c’est aussi que si vous mettez en place un tel numéro n’importe où dans le monde, vous aurez partout des gens pour en abuser et aller dénoncer sous couvert d’anonymat leur voisin qui a eu le culot de tondre sa pelouse. Je crois de plus en plus que les êtres humains sont les mêmes partout, nous avons tous les mêmes qualités et les mêmes défauts, il y a des différences culturelles qui font qu’on ne réagit pas forcément toujours de la même façon, bien sûr, mais au delà de ça, on est tous pareils.


            • Surya Surya 18 octobre 2012 15:44

              Foufouille, j’espère que la famille de votre ami, s’il en a une, a des recours juridiques contre ce qui s’est passé !!


            • foufouille foufouille 18 octobre 2012 16:18

              @surya
              bien sur que non
              c’etait un vieux pequenot
              les momes picolent
              un medecin est un notable

              tu as des hopitaux ou on ouvres la fenetre a 6h pour aerer, meme par -10
              bien sur, on ferme la porte de la chambre
              d’autre ou le mode d’emploi est sur un stickers colle sur la machine d’electrostimulation



              • Annie 18 octobre 2012 22:03

                Le gouvernement britannique vient de limiter sur son site l’accessibilité à ces documents. Il est seulement possible à partir de maintenant de demander des copies dures. Le seul problème est que cela fait 3 ou 4 heures que ces documents sont téléchargés. Trop tard. 

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON

Auteur de l'article

Annie


Voir ses articles






Les thématiques de l'article


Palmarès