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Autres dimensions des tensions au Moyen-Orient

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L’escalade des tensions au Moyen-Orient ne se limite pas à la guerre en cours à Gaza entre Israël et les factions palestiniennes. Elles comprennent également l’intervention de mandataires soutenus par l’Iran dans le conflit, sous prétexte de défendre le peuple palestinien. Ces interventions constituent l’aspect le plus dangereux, car elles menacent d’étendre le conflit à d’autres parties régionales et internationales. Certains observateurs considèrent même que ce qui se passe est le prélude à une troisième guerre mondiale.

A mon avis, le plus important dans les conflits du Moyen-Orient est qu’ils sont loin d’être terminés et qu’une solution politique au conflit sous-jacent sur la question palestinienne - qui est devenue un pion politique - n’est pas en vue.

Malgré les discussions sur un nouvel accord pour mettre fin à la guerre à Gaza, il est certain que tout plan, quelles que soient ses modalités, ne mettra pas fin à la guerre tant qu’Israël n’aura pas atteint ses principaux objectifs. Ce qui se passe dans le cadre de l’accord n’est que l’expression du désir de certains membres du gouvernement Netanyahou d’opérer un changement tactique en donnant la priorité à la libération des otages israéliens détenus par le mouvement terroriste Hamas, à n’importe quel prix, afin d’alléger la pression constante exercée par les familles des otages, puis de reprendre la guerre ou d’atteindre ses objectifs par d’autres moyens.

Il y a également des indications de l’intention du gouvernement Netanyahou de faire face à la menace posée par le Hezbollah libanais. Un indicateur clé du danger au Moyen-Orient réside dans ce que les Etats-Unis vivent dans la région. Les milices terroristes soutenues par l’Iran au Yémen, en Syrie et en Irak représentent un défi sans précédent pour l’influence américaine.

Ce défi concerne non seulement leur impact stratégique direct et indirect, mais aussi le rôle des États-Unis dans le système mondial. Les tensions au Moyen-Orient ont attiré l’attention de Washington et l’ont détourné de la guerre en Ukraine.

La concurrence stratégique avec la Chine et la Russie n’est plus une priorité absolue de l’intérêt américain, du moins pour l’instant

Les efforts diplomatiques américains se concentrent plutôt sur la gestion de la crise à Gaza et la menace que les mandataires régionaux de l’Iran font peser sur l’allié israélien. L’attentat de la Tour 22 en territoire jordanien, qui a tué trois militaires américains et en a blessé plus de 30 autres, place les Etats-Unis devant une tâche difficile et complexe. Le problème réside dans la nature de la partie adverse, à savoir les milices terroristes fidèles à l’Iran. Il est difficile pour une force militaire régulière de remporter une victoire décisive sur l’ennemi dans le cadre d’un conflit non conventionnel.

C’est peut-être la raison pour laquelle les Américains ont lancé de nombreux appels à la Maison Blanche pour qu’elle envoie un message clair et tangible de dissuasion au maître des marionnettes de ces milices terroristes, l’Iran, car combattre ces milices s’est avéré futile dans ce conflit et dans les conflits précédents, quelle que soit l’efficacité de ce combat.

Cela est dû à l’idéologie de ces organisations terroristes, à leur flexibilité et à leurs priorités changeantes, dans lesquelles les pertes humaines et matérielles ne sont pas prises en compte tant que les dirigeants restent en vie. Tout indique que l’Iran est devenu un acteur clé dans les calculs stratégiques des Américains.

Si le président Biden craint pour ses chances de second mandat, rappelons que l’ancien président Donald Trump a été confronté à une situation similaire lorsque l’Iran a abattu un drone américain de dernière génération en 2019. Lui aussi s’est abstenu d’ordonner une frappe militaire directe contre l’Iran.

Cela signifie que les administrations américaines successives continuent de considérer l’Iran à travers un prisme très éloigné des intérêts des partenaires et des alliés au Moyen-Orient. Au contraire, elles considèrent l’Iran d’un point de vue qui donne la priorité aux intérêts stratégiques des Etats-Unis, ce qui est naturel, mais souvent en contradiction avec les intérêts des partenaires régionaux.

Cela a été évident pendant le mandat de l’ancien président Barack Obama, qui a signé le Plan d’action global conjoint (JCPOA) avec l’Iran en 2015 sans tenir compte de ses implications pour les pays de la région.

Obama a ignoré les opinions de ces partenaires, n’a pas écouté leurs points de vue et ne les a pas inclus dans les négociations, alors qu’ils sont cruciaux pour la sécurité et la stabilité régionales et internationales. Cela a également été le cas, par exemple, lors des négociations sur la Corée du Nord.

Plus dangereux encore, l’administration Obama a ignoré les conséquences d’un déchaînement de l’Iran au Moyen-Orient. On peut dire que toutes les souffrances de cette milice terroriste se sont aggravées depuis la signature de cet accord, qui est considéré comme un feu vert pour l’expansion de l’influence iranienne dans la région.

Le danger de l’Iran réside aussi dans sa capacité à mobiliser un réseau régional influent d’agents et de mercenaires. Il suffit de mentionner les pratiques du groupe Houthi, qui entravent le trafic maritime dans le détroit de Bab el Mandeb et la mer Rouge, par où transite un tiers des porte-conteneurs du monde.

Le problème est que, comme nous l’avons déjà mentionné, ces milices terroristes ne sont pas affectées de manière significative par les attaques ciblées dont elles font l’objet. Il est également difficile d’identifier des cibles valables qui obligeraient les chefs des milices à modifier leur comportement.

La capacité des Etats-Unis à dissuader l’Iran reste tributaire de leur succès dans la conclusion d’un nouvel accord avec l’Iran, notamment en ce qui concerne l’influence iranienne, qui est la question la plus vitale pour Téhéran. L’Iran s’inquiète de la possibilité d’être exclu de la résolution du conflit à Gaza et de l’extension possible des Accords d’Abraham à d’autres parties, notamment l’Arabie Saoudite.

La question palestinienne est considérée comme un pilier du rôle régional de l’Iran, non pas pour des raisons idéologiques, comme le prétendent les Iraniens, mais en raison des intérêts stratégiques du régime, en particulier l’influence de l’Iran dans les mondes arabe et islamique.


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4 réactions à cet article    


  • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 15 février 12:01

    Le danger de l’Iran réside aussi dans sa capacité à mobiliser un réseau régional influent d’agents et de mercenaires. 

    Traduction en français : une grosse partie des populations de la région sont des alliés de l’Iran.


    • Berthe 15 février 15:19

      @Opposition contrôlée
      pourquoi les tensions ne viendraient elles pas d’Arabie. Emirats Qatar ceux là mêmes qui ont opté pour la destrcution de l’Irak la Sryie et le Yémen... ils n’ont pas dde mercenaires eux !!! De mémoire, l’Iran n’a jamais attaqué ses correlégionnaires contrairement à ceux cités supra. ..Par ailleurs on dit « qu’on lève une armée et on la paie », comme les mercenaires !! Napoléon a levé son armée dans la paysannerie pour ceux qui ne savent pas !! Donc c’est n’importe qu’oi ce qu’il raconte d’’autatn qu’il ne tient même pas compte du rabibochage Arabie/Iran par la Chine, c’est dire s’il en veut à l’Iran . Il devrait s’appeler idéfixe !! mdrrr


    • xana 16 février 16:48

      @Berthe
      L’idée fixe de Alketbi est seulement l’anti-iranisme. Il ne parle jamais de rien d’autre que sa détestation de l’Iran.

      On peut même se demander s’il existe réellement en-dehors de cette haine.

      Par exemple on peut se poser la question de savoir si Alketbi serait simplement le pseudo d’un quelconque agent du Mossad, employé à faire passer sur un site francophone la propagande de guerre israélienne.


    • Sylfaën.H. Sylfaën.H. 15 février 13:44

      USA->ISR->IRN idem que USA->OTAN->UKR : des « lignes rouges » à franchir ont été posées par militarisation chronique de toute la zone, pour nourrir conflits.

      Des lignes rouges se franchissent ci et là, jusque bÎgbÔÛM

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