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Accueil du site > Tribune Libre > Baisser son salaire en temps de crise économique : et le vôtre Monsieur (...)

Baisser son salaire en temps de crise économique : et le vôtre Monsieur Hortefeux ?

Après le renflouement avec l’argent des contribuables des banques ayant joué et perdu, dans des opérations de titrisation de dettes de gens insolvables, le gouvernement vient d’avoir une nouvelle idée géniale pour surmonter la crise économique : Proposer aux salariés d’accepter une baisse de salaire pour aider leurs entreprises à surmonter les difficultés.

Vous sursautez ?

Et pourtant, voici le texte exact des déclarations du ministre trouvées dans le journal Le Parisien

Le ministre du Travail Brice Hortefeux a jugé dimanche qu’il n’était pas choquant qu’un employeur propose une baisse de salaire à un salarié pour surmonter des difficultés, à condition qu’il y ait des « contreparties » dans le cadre d’une « négociation interne à l’entreprise ». Interrogé sur France 5 sur les baisses de salaires proposées par le loueur de voitures Hertz à ses cadres, M. Hortefeux a estimé qu’« en période de crise, l’effort doit être partagé ». « Si un effort est demandé dans telle ou telle entreprise (...) cela doit être avec une explication et des contreparties », a-t-il ajouté.

« Si cela peut permettre de préserver l’avenir de l’entreprise, la diminution de salaire, ça ne me choque pas », a-t-il poursuivi, précisant que cela ne relevait pas du gouvernement mais d’« une négociation qui doit avoir lieu entre l’employeur et les salariés ». « C’est à eux de déterminer si les mesures proposées permettent ou non de préserver l’avenir de l’entreprise (...) dans le cadre d’une négociation interne à l’entreprise » a ajouté M. Hortefeux.

Sans indiquer bien entendu de quelles contreparties !!!

Très en verve, il a ajouté : " En période de crise, l’effort doit être partagé (...) On ne peut négliger aucune piste" et "certains estiment que cela peut créer ou préserver 5 à 10.000 emplois"

Certains, mais qui ? Désolé, on en saura pas plus sur ces "certains" qui estiment ...

Et bien voila qui enterre définitivement le slogan qui est en partie responsable de l’élection de Nicolas Sarkozy : "Travailler plus pour gagner plus" Car, en effet ces déclarations nous indiquent que ce slogan est remplacé par "travailler plus pour gagner moins"

Car, si cette "participation" à la crise économique se traduit par une baisse effective, elle ne n’indique en aucun cas une baisse des heures travaillées !!! Ce qui signifie que les salariés vont faire un cadeau bien supérieur aux entreprises qui seraient tentées de leur proposer ce "marché"

Le député Jean-Michel Fourgous que nous avons interpellé lors de l’émission sur L’Europe Sociale sur LCP le confirme et l’explique sans complexe : "le code du travail, les grèves, les 35H00 et l’ISF sont des obstacles à une France moderne" les salaires actuels en font certainement partie ...

Ne nous voilons pas la face : Depuis que le travail salarié existe, tout le monde sait qu’une baisse des salaires n’est jamais compensée par une hausse équivalente lorsque l’activité économique retrouve sa santé. Et même si la baisse était compensée par un retour au salaires antérieur, rien n’indique dans les déclarations du Ministre, la moindre notion de rattrapage en cas de redémarrage de l’activité de l’entreprise.

Ce qui équivaut compte tenu de la durée probable de la crise, à une BAISSE certaine du pouvoir d’achat, le deuxième thème (chéri) de campagne de notre président.

Comment Brice Hortefeux justifie-t-il cet "effort" demandé aux salariés ?

Cependant, a précisé le ministre du Travail, "s’il y a un effort qui est demandé dans telle ou telle entreprise, cela doit être naturellement avec une explication et des contreparties en termes de maintien d’embauches, en termes d’avenir".
 
En clair, ça signifie, comme d’habitude, que le gouvernement valide cette option sans imposer aucune contrainte aux employeurs et se fie à eux pour appliquer et gérer cette mesure. Si l’on en croit les propos du Ministre, il suffirait d’un engagement verbal (sans aucune base juridique) de l’employeur qui mettrait les salariés devant le fait accomplit : Seule, la "solidarité" salariale leur permettrait de "sauvegarder" leur emploi.

L’expérience Continental, notamment, montre que lorsque les salariés acceptent de diminuer une part de leurs salaires, aucune garantie de pérennité de l’emploi n’est accordée. Aucune garantie non plus que les employeurs ne trouveront pas une "astuce" pour maintenir le salaire revu à la baisse au nom de la compétitivité !

Alors, quant à parler d’avenir ... L’avenir, pour le Ministre, c’est semble-t-il, la "fumeuse" participation en trois tiers que revendique l’Elysée et pour laquelle le MEDEF accepte mollement le principe et que la CGPME rejette violemment. Que du bonheur à venir ...

La proposition de la société Hertz qui a donné lieu aux déclarations de Brice Hortefeux n’est toutefois pas une nouveauté puisqu’elle s’inspire de celle appliquée par Renault, d’ailleurs justifiée par Laurent Wauquiez : "Si c’est la même méthode que Renault qui a dit à ses cadres "faites un effort sur vos congés, les ouvriers font un effort sur les congés et on ne licencie personne", c’est positif" Source AFP/Google

Néanmoins, n’oublions pas que Renault, (dont l’Etat est toujours le premier actionnaire) a bénéficié de prêts en contrepartie de clauses de maintien de l’emploi et s’est engagé à ne pas mettre en place de plans sociaux. Ce qui n’est pas le cas des autres entreprises qui ne sont liées par aucun engagement.

Alors que se passera-t-il pour les salariés de ces entreprises qui auraient envie de "proposer" une baisse temporaire des salaires ?

Pour Brice Hortefeux "c’est une négociation qui doit avoir lieu entre l’employeur et le salarié", "cela doit être dans le cadre d’une négociation interne à l’entreprise", "sur la base du dialogue, de la concertation, du partenariat". "Il n’y a pas d’autre méthode".

En voila une bonne solution pour éviter tout débat national. La négociation de "gré à gré" permet de mettre hors jeu les syndicats de salariés et impose un dialogue déséquilibré entre salariés et employeurs.

De quelle négociation parle-t-on alors qu’on sait que 97% des entreprises ont moins de 20 salariés et qu’aucune obligation syndicale ne s’impose à elles. Dans tous les cas de figure si cette idée faisait son chemin, les employeurs annonceraient à leurs employés une baisse unilatérale de leurs salaires. Ce qui, comme le dit Laurent Wauquiez, ressemblerait fort à "du chantage dans cette période"

Ne nous y trompons pas, l’employeur et le salarié ne sont pas sur un plan d’égalité. Il n’existe qu’un lien de subordination entre le salarié et son employeur.

La loi est précise dans le domaine : Définition juridique (Cass. soc., 13 novembre 1996, Bull. civ., V, n° 386) : « … le lien de subordination est caractérisé par l’exécution d’un travail sous l’autorité de l’employeur qui a le pouvoir de donner des ordres et des directives, d’en contrôler l’exécution et de sanctionner les manquements de son subordonné ... / ...  » Ce qui signifie que l’employé n’est pas un "partenaire" de l’entreprise qui peut négocier facilement, sur un pied d’égalité avec son employeur comme Brice Hortefeux voudrait le faire croire.

L’acceptation d’une baisse de salaire qui repose sur le "volontariat" comme l’expliquent les dirigeants de Hertz se transformera sans nul doute dans le temps en ultimatum dans une grande majorité d’entreprises. En effet, dans une période de fort chômage, refuser ce "volontariat" équivaudra pour les salariés à hypothéquer leur avenir dans l’entreprise.

"Je suis sûr qu’il n’y pas un salarié, qu’il soit cadre ou pas cadre, qui considère que l’on doit conduire l’entreprise à la faillite sans rien faire", a lancé M. Hortefeux.

C’est clair. Néanmoins, combien d’actionnaires accepteraient de ne pas toucher une partie de leurs dividendes pendant une durée indéterminée pour permettre aux entreprises de trouver les moyens de continuer à fonctionner ? Or, les salariés ne sont dans la quasi totalité des cas ni actionnaires, ni associés dans les entreprises où ils travaillent. Ils ne touchent d’ailleurs jamais quoi que ce soit, lors de la revente ou cession de leur entreprise, mais découvrent beaucoup plus souvent la notion de ... réduction d’effectifs.

Bien entendu, Messieurs Hortefeux et Wauquiez oublient d’indiquer que "l’entreprise Etat" ne fait elle aucun effort pour contribuer à cette solidarité comme l’indique le dernier rapport Dosière :

Pour l’ensemble des ministères, les frais de communication (sondages, campagnes publicitaires, etc.) atteignent 50 millions d’euros. Sur ce point, c’est le ministère de l’Economie qui dépense le plus (12 milions d’euros), la Défense tourne aussi autour de 8 millions. La Justice et la Culture dépensent respectivement 3,2 et 3,4 millions d’euros.

Les sommes dépensées pour les déplacements aériens peuvent aussi surprendre car les ministres ont la mauvaise habitude de voyager avec de nombreux membres de leur cabinet. Que les Affaires étrangères ou le Commerce extérieur dépensent beaucoup pour leurs déplacements est naturel compte tenu de leurs fonctions. Mais on peut se demander pourquoi les frais de Rachida Dati et de son cabinet atteignent 416 000 euros alors que l’ancien secrétaire d’Etat aux Affaires européennes [Jean-Pierre Jouyet, ndlr] a dépensé 341 000 euros.

Enfin, pour les frais de représentation, la moyenne se situe entre 15 000 et 20 000 euros mensuels par ministre. De grosses sommes alors que les salaires des ministres ont été très sérieusement revalorisés en 2002. - Source Libération

Quelques détails publiés par notre ami Cpolitic

- 17 : Nombre de chauffeurs au ministère de la Justice, le tout pour… 18 voitures
- 60 : surface en mètre carré de l’appartement de fonction occupé par Mme Boutin alors que ces collègues peuvent bénéficier d’un logement de 250m² comme Michel Barnier, Ministre de l’Agriculture.
- 500 : Montant en euros de frais journalier pour l’achat de journaux au bénéfice de Madame Rachida Dati. Sûrement pour apprendre à lire à sa petite Zohra…ou pour occuper ses interminables séances au Conseil de Paris. Soit en 2008 sur la base de 262 jours ouvrés, 131 000 euros de lecture. Madame Figaro, Voici, Gala doivent être ravis.
- 14 000 : C’est le revenu officiel en euro d’un ministre type (mais jusqu’à 20 000 € pour André Santini au nom du cumul des mandats)
- 21 000 : Montant en euros des frais professionnels que peut demander un ministre, bien supérieur à son traitement donc.
- 3 000 000 : frais de représentation annuels du ministère des affaires étrangères du temps de Messieurs Douste-Blazy et de Bernard Kouchner

Sans oublier le train de vie de L’Elysée et de Matignon qui doublonnent entre eux et avec les ministères !

Devant tant d’empressement à faire baisser les seuls salaires nous suggérons à Messieurs Hortefeux et Wauquiez quelques mesures pratiques qui pourraient être prises dans cette période de crise économique :


- Supprimer le volet de la loi TEPA sur les heures supplémentaires qui devient caduc dans la mesure où les carnets de commandes des entreprises sont au plus bas. Cette suppression permettrait de réaffecter ces montants dans les finances de l’Etat pour des opérations de relance de la consommation.

- Exiger vraiment que les banques apportent leur soutien à TOUTES les entreprises en difficultés financières (ce qui n’est toujours pas le cas)

- Evaluer le nombre réel de hauts fonctionnaires et conseillers en tous genres qui font le bonheur de nos gouvernants et le réduire au nom de l’efficacité.

Et pourquoi pas,


- Considérer qu’étant responsables de la gestion de la crise, ils pourraient, comme les salariés, réduire leurs salaires et leurs frais jusqu’à la fin de la crise, afin de donner l’exemple !!!

A ce moment là, il sera temps d’en reparler ....

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24 réactions à cet article    


  • Trashon Trashon 18 mai 2009 17:58

    La c’est très fort on nous raconte que ça commence à aller mais qu’il faut quand même baisser les salaires pour préserver l’emploie.`

    Si certains acceptent, contraints et forcés,il ne faut pas se faire d’illusion dès que ça ira un peu plus mal ça licenciera à tour de bras !


    • plancherDesVaches 18 mai 2009 22:25

      Les baisés, comptez-vous....

      Travailler plus pour....

      Le pire, dans l’histoire, est que la concentration de richesse a atteint un niveau supérieur à celui de 1929....
      Même cause, même effet.

      On s’est bien fait avoir, sur ce coup-là. Et on est heureux malgré tout d’avoir un dicta... un joyeux Grand Monseigneur Président.


    • appoline appoline 19 mai 2009 13:34

      @ Trashon,

      Les donneurs de leçons ont quand même belle gueule. Baisser les salaires en cas de difficultés de l’entreprise ? Vu que les politiques ont ruiné le pays, il serait judicieux qu’ils commencent à revoir ce que l’état leur verse tous les mois ; à commencer par notre nain, qui lui, a fait un grand coup en arrivant en rallongeant son salaire de façon très significative, comme si il bossait mieux que les autres. Tout pour moi, rien pour les autres, il ne fréquente pas le crif pour rien.


    • plancherDesVaches 19 mai 2009 22:03

      Les salariés ont trop de pouvoir, je l’ai toujours dit.

      Notre Grandissime et Excellent Dirigeur du peuple Président qui va bientôt diriger le monde et qui a loupé la direction de l’Europe (mauvaise Europe qui l’a refusé...) va sauver le salarié en le faisant travailler le dimanche et lui faire comprendre qu’il doit donner de l’argent pour bosser.
      Répétons bien fort :
      « Donner plus pour travailler plus. »

      Ces travailleurs sont une honte dans notre société de rentiers. Ils n’ont rien compris au sens de notre dieu argent. Mais on les mettra au chômage pour obtenir leur complête servilité et leur interdire de faire grêve jusqu’en 2025, comme les salariés de GM....

      Merci patron, merci patron, qu’est-ce qu’on est heureux de travailler pour vous.. On est heureux, comme des fous....


    • Serge Serge 18 mai 2009 18:24

      Il faut que la « France d’en bas » comprenne que la voracité des prédateurs bénéficiaires du système économique libéral n’a aucune limite...peu importe « chez ces gens là » ( J.Brel ) que l’humanité et la planète subissent des dégâts qui pour certains sont irréversibles...je pense en particulier au fait que toutes les 5 secondes un enfant meurt de faim !!! ( source : Banque Mondiale )

      Quand au slogan cher au calife...« Travailler plus pour gagner plus. »

      Eté 2007...vote de la loi TEPA...C.Lagarde,toujours à la pointe pour les déclarations fracassantes,annonce à l’Assemblée Nationale...

      « C’est au moins 2500 euros de plus sur l’année pour ceux qui accepteront de faire des heures supplémentaires. »

      30 janvier 2009...dans un rapport de Bercy...« on évoque que dans le meilleur des cas cela pourrait aller jusqu’à...1800 euros. » 

      Mai 2009...comme dans beaucoup de domaine l’INSEE annonce ses « stats »...et là !!!
      En moyenne les heures supplémentaires ont « rapporté aux salariés...360 euros annuels de plus. »
      Sans commentaire !!!


      • patroc 18 mai 2009 18:33

         Très bon article !.. Et les neuneus d’employés d’hertz qui ont voter pour !.. Dans 6 mois, on va leur refaire le coup, puis dans un an pareil, et dans deux, on les mettra au chômage.. 7% en moins sur le salaire, c’est pas grand chose, ils ont dit, même que le patron s’est baissé de 15% sur son salaire 10 fois supérieur à ses employés (sans parler des primes !).. Mais y’en a qui aiment bien les quenelles, comme dit Dieudonné, bien longues et bien grosses !.. Honte à eux aussi, comme à cette politique d’exploitation de l’homme par l’homme pour du papier (l’argent) qui a bien plus d’utilité dans sa forme originelle, l’arbre qui nous permet de vivre.. 


        • herbe herbe 18 mai 2009 20:45

          La Kleptocratie ! ça ressemblerait à ça :

          http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2731


          • aetius320 18 mai 2009 21:08

            Très bonne idée. C’est exactement le genre de mesure qui, appliquée à grande échelle, est de nature à aggraver la récession.

            Ca confirme ce que je pense depuis quelques années déjà : le neo-libéralisme est le type même de systême économique dépressif ajustant décennies après décennies l’appareil productif à la baisse en volant l’argent des salariés. Ironie de l’histoire, argent volé qui sera détruit à terme par la déflation/inflation conséquence de cette spoliation première.

            Je me trompe peut-être. Peut-être devrais-je avoir confiance aux omnispécialistes du gouvernement. On en vient parfois à regretter l’Ancine régime, époque bénie où les élites aristocratiques étaient réellement plus lettrées que le bon peuple.


            • Yohan Yohan 18 mai 2009 22:17

              Franchement, les français ont les ministres qu’ils méritent


              • Jérôme M. 18 mai 2009 22:31

                Eh oui « en période de crise l’effort doit être partagé » mais en période de vaches grasses « alors vous faire brosser ».


                N’ACCEPTER JAMAIS UN TEL CHANTAGE

                REVEILLEZ-VOUS

                • momo 19 mai 2009 01:04

                  moi je dirai qu’a défaut de baisser son salaire on peut toujours baisser son pantalon, cela n’aura peut-être pas le même effet mais ça fera aussi mal !


                  • Neozenith 19 mai 2009 09:22

                    Avant de proposer des baisses de salaires à leurs employés, que les gros patrons (je ne parle pas des PME-PMI, mais ce n’est pas le sujet ici avec des Hertz ou Continental) commencent d’abord par refuser les aparts de fonction, voitures de fonction (4X4 porsche, Coupés Audi), cartes essence, augmentations de salaire de 15%/an, primes en tout genre auxquelles leurs salariés n’ont pas droit, stockprimes, séminaires d’une semaine à l’autre bout du monde... J’en passe et des pires !

                    En comptant tout ça, je crois que ça compenserait les baisses de salaire de 10% des employés pendant au bas mot 5 ans !


                    • bloodyhell bloodyhell 19 mai 2009 10:58

                      la France à la démocratie qu’elle mérite, à son image :
                      menteuse, roublarde, molle, et peureuse, avec un slogan :
                      « chacun pour soi ! »

                      bien fait !


                      • xa 19 mai 2009 11:00

                        Je voudrais juste corriger deux petites choses ...

                        « - 14 000 : C’est le revenu officiel en euro d’un ministre type (mais jusqu’à 20 000 € pour André Santini au nom du cumul des mandats) »

                        Erroné. Les autres postes d’André Santini impliquent une limite de cumul d’indemnités (inférieure à 8000 euros). Le cumul est réel pour les fonctions, pas pour les revenus. En tant que député, par contre, il pouvait cumuler les revenus à concurrence de cette limite de cumul d’indemnités (donc gagner 2000 euros de plus qu’un député non cumulard).

                        « - 21 000 : Montant en euros des frais professionnels que peut demander un ministre, bien supérieur à son traitement donc. »

                        Autre anomalie, ou alors il va falloir donner une source.Depuis la loi de 2002, qui a supprimé les fonds secrets, les ministres et secrétaires d’Etat n’ont plus d’enveloppe de frais professionnels.

                        Avant 2002, les ministres touchaient une indemnité de frais de 8000 euros environ, pour leur frais de représentation (tenue vestimentaire donc), les déplacements et les réceptions étant pris en charge par le ministère.

                        Depuis 2002, tous les frais sont pris en charge directement par le ministère, via ses moyens de paiement. Pour ête plus clair, depuis 2002, au lieu d’avoir une enveloppe d’argent pour effectuer ses dépenses de représentation, il paye directement avec la carte du ministère. René Dosière évalue ces frais entre 15 et 20k par ministre, sans préciser les ministres les plus ni les moins dépensiers.

                        Il y a deux corollaires à cette modification :
                        1) le ministre ne touche plus l’argent correspondant, qu’il ne peut donc garder sur son compte. Par contre rien n’impose la restitution des biens ainsi acquis (il y a donc un avantage en nature certain).
                        2) il n’y a plus de limites à ces frais, puisqu’ils sont payés directement par le ministère. Ce qui explique le passage d’une enveloppe de 8000 euros en 2002, à près de 20000 en moyenne en 2007.


                        • superesistant superesistant 19 mai 2009 11:59

                          très bon article, je vous suis du tout au tout...

                          et voyez vous, même si nos chers ministres baissaient un temps soit peu leur salaire celà ne les dérangeraient pas, vu ce qu’ils rentrent....

                          demander à un smicard ou à un salaire bas de faire une croix sur une part de leur salaire c’est les condamner à la faillite...

                          merci qui ?? merci Sarkozy... et tous les atrophiés du bulbe qui ont cru en leur sauveur en l’élysant....


                          • PtitLudo PtitLudo 19 mai 2009 14:51

                            Hier il y avait un article s’étonnant que la bourse monte en ce moment. Voici entre autre une des raisons, il ne faut pas chercher midi à quatorze heures.


                            • Bearimprint Bearimprint 19 mai 2009 14:55

                              On (Les 3 associés de la petite agence dans laquelle je travaille) nous on déjà fait cette proposition pour (je les cites) : « sauvegarder les postes des derniers embauchés ».

                              La réponse à été : Niet

                              Alors quoi, aucune pitié pour les collègues embauchés tout récemment ?
                              Et bien oui et ceux qui nous prendrait pour de petits égoïstes devrait réfléchir deux minutes avant de l’ouvrir. Il suffirait à nos chers associés de réduire un peu leurs train de vie pour garder tout le monde mais cela est toujours plus simple de demander a ceux qui sont plus bas, de se serrer un peu plus la ceinture et de garder, de son coté, son train de vie habituel (Je n’ai pas de maison avec piscine et je ne roule pas en jag, personnellement)
                              Je ne suis pourtant pas au smic (et je n’ai pas à me plaindre de mon salaire) et une baisse de 5 ou 10% serait envisageable (même si le aléa de la vie on fait que je suis un client privilégié de ma banque avec mes agios mensuels) mais voila une fois le doigt mis dans l’engrenage je vous parie mon slip contre leurs 4X4 intérieur cuir (en plus des autres voitures oui, on a pas les mêmes valeurs, hein) que ca ne s’arrêtera pas simplement là.

                              Me femme est comptable et elle a finit par convaincre les quelques uns qui avaient encore des scrupules. Aujourd’hui -10% et demain ?
                              Se retrouver dans 6-7 mois de toute façon virer mais avec un salaire réduit de 15 ou 20 % ?
                              Et les indemnités au même niveau ?

                              Des efforts qui nous plongent de plus en plus dans la misère uniquement pour que les dirigeant et actionnaires de Continental ou Hertz puissent ne pas gagner moins ?
                              J’aimerais assez connaitre les énormes pertes de bénéfices qui poussent ses entreprises à licencier à tout va.
                              Ou bien ne s’agit-il que de garder le même rythme coute que coute (et on connait à qui cela coute).

                              Arrêtez de vous culpabiliser et de croire que faire le gros dos en attendant que ca passe et en croyant que l’on ne vous remarquera pas, pourrait vous sauver de l’inévitable.

                              Baisser son froque ne servira qu’à mieux se faire sodomiser.

                              Ps : cela fait plus de 6 mois maintenant et personne n’a été virer. Comme quoi.


                              • Zord Zord 19 mai 2009 19:22

                                Accepter de baisser son salaire mais quelle horreur !

                                «  »en période de crise, l’effort doit être partagé ».
                                Encore faudrait t’il qu’en période de croissance, les gains soient également partagés.

                                Les patrons ont bizarrement beaucoup plus de facilité à partager les déficits qu’à partager les bénéfices.


                                • mardouk 19 mai 2009 19:52

                                  Allons quel est le politique qui acceptera de baisser ses indemnités et avantages en nature ?

                                  L’individu est par nature égoïste.


                                  • Serge Serge 19 mai 2009 20:58

                                    Monsieur Cirelli,vice-président de GDF-Suez,
                                     a obtenu du gouvernement que son salaire soit X par 3 !!!

                                    Aujourd’hui à l’Assemblée nationale,C.Lagarde a justifié ainsi cette...« largesse. »

                                    « Mr Cirelli se trouvait être le dernier ( Oh ! le pauvre !!! ) de la liste des 40 dirigeants des entreprises du Cac40. »

                                    1) C’est sans fin car il y a toujours un dernier !!!
                                    2) Que le Gouvernement fasse appliquer ce principe à tous les salariés qui sont toujours les derniers par rapport aux dirigeants !!!

                                    J’oubliais de dire que ce pauvre Monsieur perçoit désormais 1,3 millions d’euros annuels.


                                    • emachedé emachedé 19 mai 2009 23:07

                                      Ministre, député ou sénateur sont des vocations, un sacrifice humain pour servir l’Etat.

                                      Alors comme le cumul des mandats n’est malheureusement pas interdit, pourquoi ne pas rendre les postes ministériels et parlementaires... bénévoles ? (juste rembourser les frais de transports)

                                      Ok, on a le droit de rêver...


                                      • loco 20 mai 2009 00:40

                                         Le système est connu, copié sur celui utilisé par les malfaiteurs dans le métro ou dans la rue : on aborde le quidam en lui demandant une cigarette (quelque chose d’assez anodin sans réelle valeur), et on mesure à sa façon de répondre quelle est sa capacité de résistance, voire de dangerosité.
                                         Patrons voyous jusqu’au bout, ils utilisent la même technique d’approche, proposant des modifications briseuses de tabous, inacceptables, dans le seul but de tester la force de résistance, la détermination de leurs employés. Et, tout comme dans la rue le blouson de cuir, le porte-feuille, voire la carte bleue sont l’étape suivante pour les résignés, les heures impayées, les déqualifications, les salaires non viables seront rapidement le lot des « collaborateurs » (oui, vendre les acquis mérite doublement ce terme) qui cachent leur veulerie derrière les écrans de moraline naïve que leur tendent leurs « saigneurs ».


                                        • anwe 20 mai 2009 08:26

                                          « Le député Jean-Michel Fourgous que nous avons interpellé lors de l’émission sur L’Europe Sociale sur LCP le confirme et l’explique sans complexe : »le code du travail, les grèves, les 35H00 et l’ISF sont des obstacles à une France moderne« les salaires actuels en font certainement partie »...

                                          Curieux que personne n’ait relevé...
                                          Dés qu’on parle d’argent, le reste est occulté

                                          Pourquoi ne jamais demander ce que signifie exactement « moderniser » et « une France moderne » ?
                                          De quoi l’ ISF est un obstacle ?
                                          Comment peut-on amalgamer un impôt payé par une minorité et les règles du monde du travail pour (presque) tous ?
                                          Comment peut-on voter pour quelqu’un qui renie à ce point les bases d’une société démocratique ?


                                          • Christoff_M Christoff_M 22 mai 2009 04:00

                                            On conseille aux gens dans les pôles emplois de prendre un travail sans trop réfléchir et de revoir les prétentions de salaire à la baisse...

                                            Faut dire que pou revoir à la baisse il suffit de faire une moyenne sur les postes proposés par le pôle emploi !! moi ce n’est pas compliqué c’est entre 500 et 1000euros de moins !!

                                            Ça ne vous rappelle pas les spéculateurs qui disent aux gens en difficulté de baisser leur prix de vente de maison avec des amis qu’ils ont rencardé sur l’affaire !!

                                            Ah elle est belle la crise !! et elle sert les mêmes dans tous les secteurs de l’économie, le monde actuel avec ses soldes permanentes c’est le nirvana pour ceux qui font partie des classes aisées...

                                            Pas étonnant que le fossé soi encore plus grand entre ceux qui siègent très haut dont nos politiques parisiens ou européens, et la France d’en bas qui rame de plus en plus atteignant le seuil de flottabilité...

                                            Pas étonnant que cet étalage de certains qui ont perdu le sens des bonnes manières et la réserve qui va avec, suscite des nouvelles vocations style Action Directe...

                                            Est ce que les politiques et les eurodéputés font un effort ! ils ne se sont jamais autant servi de leurs positions respectives pour renforcer leurs privilèges au détriment de la population !!

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