Bibracte à Mont-Saint-Vincent, comment son souvenir s’est conservé puis perdu... Sa réinvention au mont Beuvray
En Bourgogne, les personnes bien informées n'ignorent pas que la thèse de Bibracte au mont Beuvray est une fumisterie, mais on fait "comme si". Et même en haut lieu, on doit bien s'en douter sinon le seul ministre de la culture qui ait gravi la pente depuis la mort de François Mitterrand ne serait pas celui du Burkina Faso. Pendant ce temps-là, je m'évertue à sauver une tour antique, la plus ancienne et la plus illustre de la Gaule, sous le regard hostile des archéologues partisans inconditionnels du mont Beuvray, tandis que les hautes autorités du ministère étouffent le scandale en espérant en être récompensés pour leur carrière.
Bien pauvre, est l'argumentation de l'archéologue Vincent Guichard, avec sa déclaration qui ne prouve rien : Ça fait au moins 130 ans que plus personne ne doute de la localisation de Bibracte, capitale des Eduens, mentionnée par César à multiples reprises, sur le mont Beuvray. C'est absolument clair (1). Quant à ses preuves par la pioche, où sont-elles alors qu'à Mont-Saint-Vincent, l'oppidum se révèle être la reproduction très exacte du contour de la ville de Troie. Alors que sa vieille église se révèle être un temple antique à l'image de celui de Salomon. Alors qu'une bonne traduction des discours du rhéteur Eumène prouve que les écoles moenniennes ne se trouvaient pas à Augustodunum/Autun mais à Augustodunum/Mont-Saint-Vincent.
De mes nombreux articles publiés, ainsi que de mes ouvrages, après toutes les preuves que j'accumule, comment ne pas être scandalisé en constatatant les mauvaises traductions des textes anciens et cet aveuglement qui perdure ? La capitale des Gaules se trouvait à Mont-Saint-Vincent et non au mont Beuvray. Ceux qui prétendent le contraire sont des falsificateurs. C'est dans cette capitale que s'est écrite notre Histoire, du Xème siècle avant JC jusqu'au IVème siècle après JC, et cela, sous les noms de Bibracte puis d'Augustodunum.
Son temple de Salomon - IXème siècle avant J.C. - figure dans le tympan de la cathédrale d'Autun comme un symbole du souvenir. Y sont rappelés également les deux autres symboles patriotiques de la cité : la tour de Taisey du Xème siècle avant J.C. et le temple judaïque de la ville de Chalon du III ème siècle.
Incroyables malentendus, de même que le tympan d'Autun marque le retour de la puissance romaine en y faisant trôner un Constance-Chlore au visage divinisé, de même les chapiteaux intérieurs de la cathédrale d'Autun n'ont de sens que s'ils présentent le jeune Constantin comme un sauveur incarné qui vient. Tout cela, je l'ai expliqué longuement depuis des années, dans l'indifférence générale et même sous les risées.
En évoquant les trois symboles patriotiques de la cité des Éduens, le tympan d'Autun nous prouve leur permanence dans le temps jusqu'à la fondation du grand Autun par Constance-Chlore au début du IVème siècle. Mais qu'en sera-t-il dès lors que les empereurs choisiront de s'installer dans des villes plus confortables ? L'empereur Julien préfèrera Vienne à Mont-Saint-Vincent.
Premier symbole de la cité : la tour de Taisey. Elle figure dans plusieurs chapiteaux de la cathédrale d'Autun sous une forme stylisée avec, en évidence, une ou plusieurs de ses ouvertures, parfois voûtées. Les pieds posés sur le pont dormant, ou plutôt, sur la place pavée, assis dans l'entrée voûtée de la tour, la main gauche tenant un semblant de cassette (?), le conseil de Chalon - il siège à l'étage - se lamente car il n'y a plus d'eau dans les fossés de défense... parce qu'il n'y a plus de foi, plus d'offrandes et plus d'argent - l'impôt ne rentre plus, les finances publiques sont à sec. Mais voilà que sous la bonne inspiration de l'ange, la population apporte enfin l'eau qui manque, mais aussi, il faut le dire, sous le regard et le contrôle de deux lions de Bibracte qui sont descendus de leur hauteur pour faire pression (deux lions, comme les gendarmes qui, hier, marchaient par deux). D'un côté, l'appel au devoir civique, de l'autre la force de la loi.
Car, c'est bien depuis la tour de Taisey que s'est étendue la puissance éduenne jusqu'à une tour de Bourbon-Lancy qui n'était peut-être alors qu'en projet. Sous un ciel éduen qui s'étend de la Saône à la Loire, la vierge éduenne trône, présentant le futur empereur Constantin aux rois de la terre pour qu'ils viennent lui rendre hommage. L'entrée voûtée de la tour est correctement représentée, ainsi que les créneaux d'origine. La fenêtre du milieu, également voûtée, aurait dû être plus allongée. Quant à la fenêtre à meneau du haut, c'est un simple trou.
Un demi-siècle plus tard, peu avant 363, la basilique de Vézelay, basilique de l'empereur Julien, reprend le symbole, mais avec un castrum de Bourbon-Lancy construit et ouvert sur la Loire. Aucune ambiguïté ! le message est clair. Dans le petit tympan nord du narthex, c'est bien de la tour de Taisey que sort le personnage auréolé qui annonce la bonne nouvelle... qu'un nouveau sauveur nous est né... l'empereur Julien. Sous la voûte d'un ciel éduen retrouvé, le chapiteau de la cathédrale de Chalon annonçant la venue d'un Jésus essénien a remplacé la vierge d'Autun de Constance-Chlore.
Deuxième symbole de la cité éduenne, le temple de Mont-Saint-Vincent/Bibracte.
Le symbole se retrouve, à l'identique, dans la basilique de Vézelay. Chose absolument incroyable, c'est dans le choeur du temple/église de Gourdon, au pied de Bibracte/Mt-St-Vincent, que Zacharie se retrouve avec la Vierge éduenne. Zacharie, visitation, annonce aux bergers, accouchement du sauveur sous le ciel éduen, tout a été transposé... mais le sauveur qui vient, c'est l'empereur Julien. Bref, je ne reviens pas sur ces fabuleux chapiteaux d'Autun et de Vézelay qui nous racontent et nous font revivre la merveilleuse histoire de la cité éduenne. J'en ai longuement parlé dans mes ouvrages et dans mes articles, pratiquement sans aucun succès. Il y a là quelque chose que je ne comprends pas. Mes concitoyens sont-ils incapables de se remettre en question ? Nos intellectuels sont-ils tellement sûrs de leurs connaissances qu'ils s'imaginent que la vérité ne peut venir que de leurs diplômés ? L'origine de nos églises romanes, mais oui, c'est le temple de Salomon.
Troisième symbole éduen : la cathédrale de Chalon, temple judaïque à l'image du temple d'Hérode.
De même que la mère de nos églises romanes est le temple/église de Bibracte/Mont-Saint-Vincent, réplique du temple de Salomon, de même la cathédrale de Chalon-sur-Saône, réplique du temple d'Hérode, est la mère de toutes nos cathédrales. Du temple cananéen de Mont-Saint-Vincent à la cathédrale judéo-essénienne de Chalon-sur-Saône, cela nous fait faire un saut de quelques dix siècles qui nous amènent vers l'an 270, à son fondateur, l'empereur Victorinus. Quelques 30 après, vers les années 300, c'est la cathédrale d'Autun qui sort de terre, puis Vézelay, vers l'an 363. Ces deux monuments témoignent de la reprise en mains de la Gaule par les empereurs romains, d'où une réorientation de l'iconographie. Deux siècles se passent. En 571, l'empereur Avitus fait construire Notre-Dame de Port. Or, force est de constater qu'on n'y trouve pas trace des évangiles mais seulement du "Protévangile" de Jacques. Cela pose question.
Ceci est un extrait que j'ai fait sur l'internet d'un tableau en ivoire sculpté, dans lequel on veut voir saint Paul désarçonné en voyant apparaître le Christ dans le ciel alors qu'il s'agit de la prise de Jérusalem par Titus. (musée dont j'ai perdu la trace). Il s'agit d'une pièce unique qui renvoie dans les cordes toutes les élucubrations faites concernant le mont du temple/esplanade des mosquées. J'en ai prévenu Mme la Ministre de la Culture ,qui, manifestement, n'a rien compris.
L'absurde réinvention de Bibracte au Mont Beuvray.
Incroyable ! Il s'agit là du plus grand scandale archéologique de tous les temps ! Parce que Napoléon III était pressé de publier son ouvrage sur Jules César, le colonel Stoffel, bien que non convaincu, a finalement apporté sa caution à quelques érudits de la Société éduenne d'Autun qui contestaient, à juste raison d'ailleurs, la localisation de Bibracte à Autun. Certes, on avait bien mis au jour quelques vestiges archéologiques sur le mont Beuvray mais on aurait dû comprendre qu'il s'agissait là d'un site mystique où les Gaulois venaient brûler leurs morts tout en y faisant des offrandes. Le nom de Montjeu - montagne de Jupiter - qui a subsisté dans la toponymie aurait dû les mettre sur la voie. Vincent Guichard, le patron des lieux, reconnaît d'ailleurs " que l'installation sur cette montagne défie apparemment toute logique à l'échelle de la microrégion si l'on se réfère aux conditions topographiques et climatiques : pluie, froid, brouillard, pentes, qui ne sont pas des conditions idéales pour une agglomération qui se veut urbaine" (2). Mais cela ne le gêne pas de faire comme si... jusqu'à inviter le monde entier de l'archéologie à venir y labourer la terre.
Parce que François Mitterrand aimait ce lieu mystique, nos archéologues y ont vu l'intérêt et l'avantage d'y construire un centre archéologique européen qui devait marquer le point culminant d’un projet de grande envergure au bénéfice d’une archéologie française en quête de reconnaissance nationale et internationale (3). Un projet avantageux du statut d'archéologue devait suivre. En fait, l'opération a surtout servi l'avancement de ceux qui ont mené à bien le projet.
Pour Christian Goudineau, ancien professeur du Collège de France, titulaire de la chaire des Antiquités nationales, oubliant un peu vite les grandes expéditions celtes : Dans l’Antiquité, écrit-il, la Gaule, ça n’est rien, ça n’existe pas ... La maison de Vercingétorix ? Une maison en matériaux périssables (terre et bois) (4).
Cette Gaule en bois à laquelle les Romains auraient apporté, au mont Beuvray, l'usage de la construction en pierre, selon Vincent Guichard, cette Gaule en bois dont on ne pourrait retrouver la trace que par les trous de pieux des habitations, c'est celle-là qui s'est imposée à la communauté scientifique.
Voilà pourquoi on veut me faire passer pour un farfelu parce que je plaide pour une autre Gaule dont la préhistoire et l'antiquité ne le cèdent en rien à celles d'autres pays. La conséquence est grave. C'est un patrimoine ancien sous-estimé et un tourisme qui pourrait être bien plus important.
Oui, il faudra bien un jour qu'on le dise, que la Gaule était non seulement riche, mais que son territoire s'ornait déjà de beaux monuments, de hautes fortifications de pierre et de merveilleux temples également de pierre. En ce temps-là, Rome n'était qu'un village en bois et n'est devenue une ville monumentale qu'après la conquête des Gaules et grâce au butin conquis. Et pendant que les maisons en pierre de Mont-Saint-Vincent crient leur vétusté, Vincent Guichard invite le monde entier des archéologues à venir fouiller sur son site pelé. Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi as-tu fait de mon beau pays éduen un asile de fous ?
Y a-il un élu, même local, qui m'ait apporté un clair soutien ? Il n'y en a pas.
Emile Mourey, 30 août 2017, photos de l'auteur, de Wikipédia, de romanes.com et autres.
Renvois
1. FR3 Bourgogne, 14 avril 1999
2. Revue Gallia, n°55, 1998, Vincent Guichard, page 9.
3. Archéologie de la France, éditions de la Réunion des musées nationaux,1989.
4. Le dossier Vercingétorix de Christian Goudineau, éditons Actes Sud, 2009, pages 238 et 243.
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