• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Boris n’est pas mort !

Boris n’est pas mort !

Sous le pseudonyme de Voris Bian, l’ingénieux ingénieur, l’écriVian, le poéteu, ne s’est pas viandé un 23 juin 1959. Il n’a pas cassé sa trompette. Il vit encore. Toujours aussi inventif - surnommé pour cela Boris Gouduneuf -, son « je voudrais pas crever » a été entendu par le Très-Haut qui lui a accordé un sursis jusqu’à ce que tous les voeux qu’il a énoncés dans ce poème soient réalisés. Inutile de dire que Voris prend son temps, vu que les jours et les nuits de sa vie terrestre lui furent comptés...

 
Boris Vian
 
Il y en a qui font semblant de vivre. Pire ! certains font mine d’être nés. Mais pas Voris Bian. Lui, il ne simule pas sa vie physique. D’ailleurs, il n’a jamais su simuler. Son existence terrestre a pris fin il y a 50 ans mais Voris Bian, réincarnation de Boris Vian dans l’Autre vie, veille à ce que ses oeuvres soient encore connues. Et je peux vous dire qu’il a encore la patate : grâce à la pataphysique ! Il est ami de Jean-Sol Partre à qui il avait donné naissance dans l’Ecume des jours, et dont l’existence est attestée ici pour les sceptiques. A ceux qui en douteraient encore après la lecture de cet article très sérieux, Voris promet "une bonne paire de claques".
 
Ainsi "je voudrais pas crever" (1) fut le cri de désespoir de Boris Vian dont les jours étaient comptés à cause d’une maladie du coeur diagnostiquée dans sa jeunesse. Il eut juste "le temps de vivre". Aussi travailla-t-il d’Arrache-coeur à maints projets qui lui tinrent...à coeur : romans, chansons, inventions, poésie...
 
Mauvais devin, il avait prédit "je mourrai d’un cancer de la colonne vertébrale". Ayant consulté peut-être un autre devin : entre devins souvent on se trompe, entre deux vins aussi : "je bois".
 
Toujours insatiable, le poète n’a qu’un credo "satiété, tu m’auras pas !" (oui, il a inspiré une chanson de Renaud...) car il dit "Tant de choses z’à voir encore et à z’entendre..." Il ne renie rien de ses chansons prémonitoires comme "la java des bombes atomiques", "On n’est pas là pour se faire engueuler" ; "les joyeux bouchers", ou bien "Le politique" (2) qui dessine un monde inquiétant mais où l’homme a encore le choix de rester libre malgré l’oppression, le temps de "rire aux assassins" même si "ils cassent le monde" (3) en petits morceaux. Voris Bian n’est pas décidé à jouer "le déserteur".
 
 
Quelques autres titres que Voris Bian tient à rappeler à la mémoire des vivants, enfin des vrais vivants :
 
Je rêve
Blouse du dentiste (5)
Fais-moi mal Johnny !
Complainte du progrès - les arts ménagers
 
Et tant d’autres ! Ne désertez pas la poésie, ne désertez pas la musique, ne désertez pas la lutte !
 
 
(1) Interprétation : Claude Vence
(2) Interprétation : Marcel Mouloudji
(3) Interprétation : Jean-Louis Aubert
(4) Interprétation : Jacques Higelin
(5) Interprétation : Henri Salvador
 
P.T (Post-Trompettum) : remerciement à Monsieur le Correcteur orthographique de ne pas rectifier le nom de Voris Bian ni les quelques latitudes prises avec la langue dans cet article.
 
 
 

Moyenne des avis sur cet article :  5/5   (3 votes)




Réagissez à l'article

9 réactions à cet article    


  • pendragon 22 juin 2009 10:30

    « Devin » « deux vins » : comment peut-on encore sortir des jeux de mots aussi usés et ringards et pire encore pour honorer Vian avec un tel ramas de boue sans saveur.


    • JoëlP JoëlP 22 juin 2009 10:33

      Voris Bian et Jean-Sol Partre, un duo de choix au Panthéon de la Pataphysique parmi les jardiniers joviaux, les soucieux socialistes (surtout en e moment), les urbains urbanistes et les pensifs penseurs.


      • gege061 22 juin 2009 11:01

        Oui ils sont aux Pantheon de la pataphysique parmi les pensifs penseurs et s’amuse bien puisque l’inflation verbale des politiques est a son apogée alors puisqu’ils inventent des mots pour nous séduire alors qu’ils connaissent même pas le nom des fleurs les plus simple du jardin.


        • Paul Cosquer 22 juin 2009 12:39

          Lettre du député Voris Bian à monsieur le président de la République du Fouquet’s, de Neuilly et de Versailles :

          Monsieur le président
          Je vous fais une lettre
          Que vous lirez peut-être
          Si vous prenez le temps.

          Vous me voyez contraint,
          Par ordre péremptoire
          De venir à Versailles
          Ce lundi 22 juin.

          Monsieur le président
          Je ne veux pas me taire
          J’suis pas parlementaire
          Pour tromper mes votants.

          C’est pas pour vous fâcher,
          Il faut que je vous dise,
          Ma décision est prise,
          Je m’en vais déserter.

          Depuis qu’je suis élu,
          J’ai vu tant de misère,
          Des gens tomber parterre
          Et beaucoup de déçus.

          Le Peuple a tant souffert
          Qu’il s’ra bientôt en tombe
          Et c’est comme une bombe
          Quand monte sa colère.. 

          Demain de bon matin
          Je fermerai ma porte
          La républiques est morte,
          J’irai sur les chemins.

          Oui, monsieur Sarkozy,
          Sur les routes de France,
          De Bretagne en Provence
          Je parlerai aux gens :

          « Refusez de réélire
          Tous les parlementaires,
          Qui lèchent le derrière, 
          De ce nouvel empire. »

          Faut-il aller, bon sang ! 
          Dans les jardins d’Lenôtre,
          Ecouter en apôtre
          Ce monarque président ?

          Mais si vous poursuivez,
          Votre mauvais programme,
          On criera tous « Aux armes ! »
          Et on va tout casser...


          Voris Bian


          • Paul Cosquer 22 juin 2009 14:32

            « Fais moi mal johnny ! » ce sera l’hymne des contribuables de France quand ils n’auront plus rien à Smet, ’cause du bouclier fiscal et des paradis fiscaux.


          • PtitLudo PtitLudo 22 juin 2009 13:54

            Merci pour l’article.

            C’était un grand homme et un vrai artiste pour le coup, comme il n’existe plus désormais, à moins qu’ils ne passent pas les mailles du système (je privilégie cette explication).

            Comme tant d’autres de sa trempe il est malheureusement parti trop tôt.

            C’est une rue couverte
            C’est une rue ouverte
            C’est une rue déserte
            Qui remonte aux deux bouts

            Un jour, j’achèterai
            Quelques mètres carré
            Pour planter mes tomates
            Dans la rue Watt...


            • Paul Cosquer 22 juin 2009 14:29

              Watt, did you say ?

              Moi j’fais la java
              avec des bombes, jt’e dis pas : atomiques !
              Moi j’fais la java
              et dans la rue Watt, moi je fais jazzer la pataphysique !

              Voris Bian.

               


            • Paul Cosquer 22 juin 2009 17:51

              Le pianiste de Vian, Jimmy Walter, lui, n’est pas mort du tout. Il témoigne sur le site de Télérama. Fichier audio ici.


              • Paul Cosquer 22 juin 2009 23:07

                Une question de Madame Bourhis-Bihan (et bien oui...une bretonne !) du café « L’Ecume des jours » sur le port : « Alors Boris il est pas mort ? L’était juste ivre mort ? »

                Non madame, ivre de vivre seulement.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès