Bure : intimidation, incendie… les zadistes vont-ils trop loin ?
L’hiver approche et la poignée de zadistes anti-nucléaire présente à bure (Meuse), où des déchets nucléaires doivent être enterrés dans le cadre du projet Cigeo, s’apprête à braver le froid pour continuer à se faire entendre. Et si leurs revendications sont — à l’origine — respectables, la manière de les exprimer, elle, ne l’est plus. Agressions, intimidations, jets de cocktails Molotov… retour sur un mouvement qui dérape.
Préserver la planète est un objectif des plus louables. Mais il n’excuse pas tout, n’en déplaise aux zadistes de Bure. Ces derniers semblent en effet ne plus avoir de limite et versent désormais dans la contestation violente.
Une contestation qui bascule
Mise en danger de la vie d’autrui, incendie d’établissements publics, agressions… le palmarès des zadistes de Bure ne cesse de grossir et — dans le même temps — de gagner en férocité. En témoignent les dégradations subies par l’hôtel-restaurant du Bindeuil, en juin 2017, dont le seul crime est d’accueillir les employés de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) en charge du projet.
Alors qu’une dizaine de personnes se trouvaient à l’étage, certains zadistes ont « tenté de mettre le feu » à l’établissement à l’aide de cocktails Molotov. La raison ? Ce dernier symbolisait — à leurs yeux — « l’invasion du territoire par l’Andra et la militarisation qui l’accompagne », selon un communiqué revendiquant l’attaque. Après les faits, l’hôtel-restaurant ressemblait à un véritable « champ de bataille » : tables renversées, chaises cassées, débris de verre sur le sol, traces de départ de feu…
Brûler un établissement avec ses occupants au nom de la sauvegarde des hommes et de la nature « C'est envoyer un message très fort ; qu'on ne veut pas de l'Andra dans le territoire, on ne veut pas que ses cadres soient logés et restaurés dans le territoire. Juste que le laboratoire plie boutique" prétendait Julien, militant antinucléaire en juin 2017 sur France Bleu. La contradiction est peu banale. Mais les zadistes de Bure ne sont plus à une sortie de route près, eux qui n’hésitent plus à intimider les élus locaux pour les rallier à leur cause : le maire du village voisin de Mandres-en-Barrois a en effet été « victime pendant plusieurs semaines d’actions d’intimidation » de la part des opposants au projet Cigeo.
Lors d’une perquisition concomitante à la Maison de la résistance de Bure, dans un appartement de Mandres-en-Barrois, à Commercy et dans l’ancienne gare désaffectée de Luméville en octobre dernier, les militaires et gendarmes déployés sur place ont saisi « des explosifs divers, des casques, des masques, des artifices de gros calibre, une douzaine de mortiers, cinq fusées de détresse, des fusées à tiges longues, des lance-pierres, une bouteille incendiaire, ainsi que 140 grammes de résine de cannabis dans des sachets plastique… » Un véritable arsenal qui montre que le stade de l’intimidation a été dépassé.
Quel est l’argumentaire zadiste ?
Et sur le fond du problème — à savoir le stockage géologique des déchets nucléaires — l’absence de réflexion des zadistes fait froid dans le dos : ces derniers exigent un arrêt immédiat des centrales nucléaires françaises. Pour Greenpeace par exemple : « la meilleure façon de gérer en toute sécurité ces déchets, c’est de ne pas en produire ! ».Très bien. Mais lorsqu’on leur demande quelles sont les solutions à mettre en place afin de traiter les déchets nucléaires existants et inhérents à l’arrêt des réacteurs, c’est « silence radio ».
Les zadistes présents à Bure décrédibilisent la mouvance écologiste qui s’efforce — la plupart du temps — de faire émerger des solutions alternatives. À Bure, l’absence de proposition concrète des zadistes est criante et les méthodes utilisées — intimidation d’élus, incendie de restaurants, affrontements avec les forces de l’ordre — s’apparentent plus à celles utilisées par la pègre que par un mouvement cherchant à préserver l’humanité et la planète.
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