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Cachotteries bancaires

 Un feuilleton inépuisable.

 ...Celui des petites facéties de nos argentiers, grands et moins grands.
 Les banques françaises adorent vivre au paradis, tout en n'osant pas le dire. Elles ont leur petit secrets. Les petites cachottières !
  Elles ne disent pas ce qu'elles font et ne font pas ce qu'elles disent.
    Il faut dire qu'elles ont plus d'un complice et les Etats sont assez coopératifs...
 Le Luxembourg, pour elles et pour d'autres, est un pays d'accueil rêvé (Junker à bon coeur), mais sans comparaison tout de même avec la Caraïbe, bien plus accueillante en ce qui concerne la douceur de vivre...Les Caïmans, là-bas ne sont pas dangereux.
 Mais on commence à savoir. C'est déjà un petit progrès.

 Les cinq grandes banques françaises comptent un tiers de leurs filiales dans les paradis fiscaux.
 "... Une étude, publiée par la plateforme Paradis fiscaux et judiciaires qui regroupe 19 associations spécialisées dans la lutte contre l’évasion fiscale, souligne que « la présence des banques françaises dans les paradis fiscaux reste tout sauf anecdotique ou marginale ». Le rapport s’appuie sur les données que les banques françaises ont dû, pour la première fois, grâce à une nouvelle disposition législative, fournir sur les activités de leurs filiales dans tous les pays du monde. BNP Paribas, la Société générale, BPCE, le Crédit agricole et le Crédit mutuel ont donc rendu publics le nombre et la localisation précise de toutes leurs filiales, ainsi que le nombre de salariés qu’elles y emploient et le chiffre d’affaires que ces filiales réalisent.
L’an prochain, les banques françaises devront dévoiler des informations plus intéressantes encore sur les bénéfices réalisés et les impôts payés par chaque filiale. Et toutes les banques européennes devront faire de même. La mise en place de cette « comptabilité pays par pays », réclamée depuis dix ans par les ONG, est un immense pas en avant.
Les données révélées confirment en effet officiellement les analyses produites depuis des années par les observateurs les plus critiques du système financier mondial (lire ici, par exemple) : « Ces chiffres, même partiels, confirment que le recours aux paradis fiscaux, loin d'être anecdotique, est au cœur du fonctionnement des banques ayant des stratégies internationales  », pointe Grégoire Niaudet du Secours catholique, coauteur de l'étude, cité dans un communiqué. Un tiers des filiales des cinq banques françaises se situent dans des paradis fiscaux (au sens où l’entend le Tax justice network, l’association la plus pointue dans ce domaine). Et le quart de leur chiffre d’affaires international en provient. En 2012, les cinq banques détenaient 527 filiales dans ces territoires. Deux ans plus tard, elles étaient cinquante de plus.
Là encore, BNP Paribas réalise le plus gros chiffre d’affaires dans ces territoires opaques : 8 milliards d’euros, soit 21 % de son PNB global. Viennent ensuite la Société générale (2,4 milliards d’euros), le Crédit agricole (1,9 milliard d’euros), le Crédit mutuel (876 millions d’euros) et la BPCE, Banque populaire Caisses d'épargne (495 millions d’euros)...
... Mais, malgré les demandes et les alertes d’une trentaine d’ONG très mobilisées, il a été décidé de ne pas imposer aux entreprises de communiquer publiquement leurs rapports, ni de les obliger à lister les activités de l’ensemble de leurs filiales. Même lorsqu’elles sont bien camouflées au Luxembourg ou aux Bermudes. « D’autre part, souligne Eurodad, les dispositions inéquitables fixées par la France dans ses conventions fiscales ont eu pour résultat une baisse substantielle des taux d’imposition des pays en développement, entraînant de facto une perte de revenus pourtant indispensables. »

 La transparence n'est pas encore d'actualité, mais depuis Denis Robert, le pionnier, on pourrait s'acheminer vers un peu plus de règles communes. Si...si...

 Sinon, on repart inévitablement vers une nouvelle supercrise et les Etats, déjà démunis, n'auront plus un sou à leur donner pour les renflouer. Des sous : les nôtres ! Mais est-ce que la City suivra ? Incredible, my dear. Too big... 
 Les derniers tests ne rassurent guère.
 La BNP, par exemple, a ses petits secrets...Même si c'est un nain par rapport au géant Goldman Sachs, qui joue, dans l'esprit Dallas (et son univers impitoyâ-â-ble !), dans la cour des très grands sur une plus vaste échelle..
 Certains s'interrogent : le banquier,serait-il conditionné pour tricher ?
Quand on entend  les confessions d'anciens banquiers, qui ont osé franchir le mur du silence, briser un tabou, comme JM Naulot, on tombe parfois sur les fesses.
 Le discours libéral a tellement imprégné les pratiques et les esprits, qu'il a gagné aussi le discours de nos décideurs, qui ne décident pas grand chose depuis quelques décennies.
 Allez comprendre pourquoi il y a (plus que) du malaise dans l'air...

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9 réactions à cet article    


  • Le p’tit Charles 27 novembre 2014 13:29

    Toutes les banques de notre beau pays sont présentes dans les paradis fiscaux... !


    • ZEN ZEN 27 novembre 2014 13:32

      Tout à fait, à des degrés divers..comme le Crédit Agricole.
      Mais il y a aussi la Deutsche Bank...et les autres.


      • devphil30 devphil30 27 novembre 2014 13:56
        Comment ça la Deutsche Bank , une banque Allemande mais ce n’est pas possible .... smiley

        Le modèle Allemand tellement vanté pour nos pantins politiques

        Philippe



        • ZEN ZEN 27 novembre 2014 16:13

          Notre argent les intéresse, oui
          On se souvient de Chypre, même s’il a fallu faire un peu machine arrière
           A partir de 2016, cette procédure du bail-in sera obligatoire. Cette procédure du bail-in consiste dans l’ordre à faire payer les actionnaires, puis à faire payer les détenteurs d’obligations bancaires, puis à faire payer les déposants qui ont un crédit supérieur à 100.000€.
          Pour les (gros) actionnaires, je ne ferais pas d’opposition
          Déjà en Allemagne des banques pratiquent un taux négatif pour des dépôts importants


          • bakerstreet bakerstreet 28 novembre 2014 00:22

            Bonjour zen


            Je me souviens d’une époque où la publicité BNP ; disant « votre argent m’intéresse » ,choquait encore les gens dans la rue, et que le présentateur du journal en parlait au journal du soir. 

            C’est vrai, cet aveu proclamé, c’est tout juste si on s’en doutait ! 
            On avait confiance aux banques, même si on était anticapitaliste.

             Mais enfin, on connaissait les employés qui nous donnaient tout un tas de carnets, de stylos, et nous recevaient derrière les guichets, dans les bureaux, dans des fauteuils orange.

            « Alors qu’est ce que je peux faire pour vous ? »
            Ils nous connaissaient par notre nom. 
            Ca nous donnait de l’importance, comme à l’épicerie, mais avec d’autres épices. 
            C’est à dire que bien sûr j’oubliais, il n’y avait pas de distributeur !
            On vous filait les valeurs par dessus le guichet.

            Je me souviens de l’affiche présidentielle de Mitterrand sur fond de campagne avec un clocher qui ressemblait à une affiche de publicité sur le crédit agricole. 

            « Crédit agricole », ça c’était une trouvaille au niveau de la com ! 
            On avait l’impression d’aider le monde rural, les paysans. 
            Ce que nous sommes tous plus ou moins en nous, mais il vrai que pour certains, ça ne se voit plus guère, y compris d’ailleurs chez certains paysans.

            La com, et ses astuces, on connaissait pas. 
            On disait« la pub !  »
            Les vieux, à qui on ne la faisait pas, disaient « la réclame ! »

            Je me souviens d’une époque où j’étais enfant de cœur ( eh oui) ,et où paradis n’était pas lié à« fiscal ». 
            Non, je n’ai pas rencontré de pape pédophile !

            Je me souviens qu’ enfant, les caraïbes évoquaient pour moi l’île de la tortue avec des pirates qui vivaient comme des princes, après avoir niqué les riches !,

            Plus tard j’ai entrevu en géo les lagons aux eaux bleus et chaudes
            Et en bio, des filles se trémoussant les hanches, avec « en poésie », des colliers de fleurs autour du cou qui enivrent !
            Tout cela bien loin des images de missel du chapitre d’enfance d’avant. 

            Et puis l’image des caraîbes s’est encore enrichie !
            Avec Bob Marley arrivant en surimpression ! Et ça c’était plutôt cool. 
            « Could you be loved ? »..
            .« Jamming....Jamming..... » 

            Maintenant, on pourrait croire que c’est retour à la case départ, 
            Car dans mon inconscient, les pirates s’imposent de nouveau, quoique en costard, et attaché case !
            Ils ont niqué les pauvres, mais chut. Ne dites pas de pareilles choses. Dites « Placement, optimisation, droit international ! »

            Finit les jambes de bois, et les sabres, et Esmeralda, la belle danseuse, les jambes en l’air, relevant ses jupons, à l’auberge de la flibuste !

            Voilà pourquoi l’époque me fait moins rêver !


            • Piotrek Piotrek 28 novembre 2014 03:50

              Le système bancaire c’est une mafia légale.

              En septembre 2008 Hank Paulson a dit au gouvernement US « Si vous ne nous donnez pas 150 milliards de dollars, tout le système s’effondre »

              Aujourd’hui ils disent « Vous faites ce que nous vous disons de faire car on a les économies de tous vos électeurs entre nos mains »

              Mais ce n’est qu’un aspect de la folie des banques :
              - Ils détournent l’argent sensé relancer dans le système dans la bourse
              - Ils font des délits d’initiés
              - Ils s’entendent pour jouer avec le LIBOR
              - Ils bidouillent leurs comptes et leurs résultats
              - Ils vendent des produits pourris
              - Ils ne financent plus les PME qui en ont besoin (qui licencient, et donc par la bourse, ne financent que les riches, d’où la seule cause du creusement des inégalités)
              - Ils décident de la politique économique
              - Ils financent et lavent l’argent des mafias (non légales)
              - Aucun responsable n’est allé en prison, c’est souvent des amandes incroyables qui sont données (annulées par des remises d’impôts exceptionnelles)
              ...
              L’évasion fiscale c’est le flocon sur l’iceberg

              Pendant ce temps, d’autres se prennent la tête sur la CIA, Poutine, Soral, l’histoire du général De Gaulles, les Allocs, le chômage, le retour de Sarkozy... alors qu’il suffit d’ouvrir son portefeuille pour trouver un complot qui explique la quasi-totalité partie de nos problèmes !

              Pensez-y : il n’y a jamais eu autant d’argent en circulation dans l’histoire du monde, il est passé ou le pognon ?

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