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Cameroun : lettre ouverte à Mme Germaine Ahidjo (épouse du 1er président camerounais)

Comme le dit le dicton, « L’Histoire est la connaissance du passé basée sur les écrits » du moins voilà ce qu’on nous enseignait à l’Ecole primaire, mais nous pouvons ajouter à cela les sources orales qui pour nous sont une richesse inestimable en terme d’historiographie.

Pour ce qui vient d’être dit ci-dessus, nous espérons que ceux qui ont pris l’initiative de réécrire l’Histoire à leur convenance ont eu au moins cette notion de base de l’Enseignement.

Bien que n’étant pas un inconditionnel du Régime de monsieur Paul BIYA, il est de mon devoir en tant que panafricain, d’apporter ma contribution au débat que nous impose cette veuve.

A son corps défendant, le débat que vient de lancer madame AHIDJO doit être la condition sinequanon pour tout peuple opprimé et vivant sous le joug d’une dictature néo-coloniale et qui aujourd’hui a l’intention de se reconstruire à partir de ses cendres ancestrales.

 
La mémoire sélective de Madame Germaine Ahidjo
 
Ne dit-on pas que le pouvoir rend aveugle ? En vous lisant ou en écoutant vos interventions dans certains médias, on a l’impression que le CAMEROUN et les Camerounais sont vos marques déposées et qu’ils n’ont pas un droit de regard et d’inventaire sur la gestion calamiteuse, sanguinaire de leur pays, pendant les 22 années (1960-1982) au pouvoir de votre défunt mari.

« Il a aimé le Cameroun plus que sa famille et lui-même », dites-vous ? Mais de qui se moque t-on avec un tel salmigondis ?

Madame, avant de jouer aux vierges effarouchées à travers les médias, il serait intéressant de vous pencher un peu sur le bilan des familles endeuillées par ce régime autocratique et sanguinaire.

Cette lecture partielle de l’histoire du Cameroun par une première dame dont le régime nous a été imposé par le réseau Françafrique ne peut que nous indigner car sous le règne de ce dernier, le Cameroun pour ne pas dire l’Afrique s’est vue saigner à blanc. Aux yeux de ses cadres, défenseurs d’une Afrique libre, « le Cameroun ne peut être libre dans une Afrique dominée » au profit des collaborateurs de la doctrine néo-coloniale.

Madame, si vous aviez une petite logique, que dis-je, une morale conséquente, une petite lecture des faits historiques s’impose. Ainsi, nous vous conseillons les œuvres suivantes afin d’étoffer vos carences en matière d’historiographie concernant le pays dont votre mari était censé diriger à savoir :

  1. Main basse sur le Cameroun, de MONGO BETI ;
  2. Andre Marie Mbida, premier ministre , de Daniel ABWA, L’Harmattan ;
  3. Afin que nul n’oublie , de Gaston DONNAT etc. …

Le rapatriement et la réhabilitation de la mémoire de votre défunt mari que vous appelez de tous vos vœux est logique voir normal mais, sachez que, aujourd’hui, c’est le dernier de nos soucis car son héritage est un lourd fardeau pour les générations futures.

Le sieur AHIDJO, a réussi un exploit en deux décennies de règne, celui d’ inoculer le virus de la peur (Etat policier) aux siens, ce dont les occidentaux n’ont pas pu faire en cinq siècles de razzias, du colonialisme au néo-colonialismeComme l’écrivait le poète Martiniquais AIME CESAIRE « Je parle de millions d’hommes à qui on a inculqué savamment la peur, le complexe d’infériorité, le tremblement, l’agenouillement, le désespoir, le larbinisme », ce fut ça, le Régime de terreur de feu, votre époux.

Aujourd’hui encore, ancrée dans tous les esprits, cette peur habite les citoyens de ce pays au point qu’ils acceptent tout et n’importe quoi à la vue et au su de tous. Ces séquelles laissées par ce bras armé de la colonisation ont poussé à croire au fatalisme et à se tourner vers la dépravation des mœurs et asseoir des pratiques sataniques.

De grâce madame Ahidjo, avec tout le respect que vous dois, en tant que mère et femme, arrêtez de faire un procès en sorcellerie à toute une Nation, à cause de vos propres turpitudes.

Nous préférons la liberté dans la pauvreté, à l’opulence dans l’esclavage !

>>>> ELYMB’ADIKALO depuis le Yemyland à MOUANKO

 

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4 réactions à cet article    


  • Allain Jules Allain Jules 20 mars 2010 12:06

    Bonjour à tous !


    Il n’y a personne sur le zinc. 

    Petite précision : juste signaler que cette femme, Germaine Ahidjo, est exilée au Sénégal. Volontairement sans doute, puisque l’un des fils de son mari, l’ancien président camerounais, est retourné vivre au Cameroun et sa vie n’y est pas menacée me signale ELYMB’ADIKALO, l’auteur de ce texte.

    Et moi, comme d’habitude, je remercie.... SÉGOLÈNE ROYAL, le must, la meilleure, l’unique, le nec plus ultra, ma muse, mon égérie, mon tout. Fichtre. J’ai dit une connerie ?





    • Tristan Valmour 20 mars 2010 15:49

      Salut Jules

       

      D’accord avec toi sur le fond : méfaits global du colonialisme et du néocolonialisme. Dus à la fois aux dirigeants des pays colonisés et colonisateurs, les deux faces de Janus. Et au milieu, les peuples prisonniers et ignorants, d’un côté comme de l’autre de la frontière.

       

      Tu parles d’El Hadj Ahidjo, mais Paul Biya ne fait pas mieux : les chars à Douala. Biya, mis en place par Mitterrand qui a rapatrié Ahidjo à Paris, à la faveur d’une maladie. Hop, on a switché les hommes, l’un devenant trop faible au profit d’un jeune socialiste qui fit preuve d’un pseudo nationalisme en rebaptisant certaines villes, sans que rien ne changeât sur le fond. Et les intérêts japonais à Yaoundé par ci, le barrage d’Edéa par là, et tutti quanti. Sûr que les fraises de Bafoussam n’intéressent personne. Enfin, tu comprends mes paroles sibyllines si tu connais le Cameroun, l’un des plus beaux pays du monde.

       


      • Allain Jules Allain Jules 20 mars 2010 23:07

        @Tristan Valmour,


        Le texte n’est pas de moi. D’ailleurs, l’auteur précise qu’il exècre Paul Biya.

        Ta description est sans faille. Je connais parfaitement le Cameroun, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest.

      • Allain Jules Allain Jules 20 mars 2010 23:05

        @Calmos,


        Je la remercie pour sa façon de faire de la politique. Son sens du partage, de la fraternité, de tout en somme.

        C’est une femme de coeur.

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