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Accueil du site > Tribune Libre > Ce que serait une décolonisation pure et dure

Ce que serait une décolonisation pure et dure

Le passé colonial français est en accusation. Les procureurs somment la France d’entrer en repentance. Oubliant que le droit, dans sa sagesse, n’attribue pas aux enfants les méfaits des pères, ils ont dressé un réquisitoire qui, s’il accuse le passé, n’épargne pas la France d’aujourd’hui.

Cette entreprise de démolition d’une histoire que l’on avait crue glorieuse n’a pas été relayée par les chefs d’État africains pourtant les premiers concernés. Il n’y en a eu qu’un, le président algérien, pour surenchérir, la France devenant génocidaire.

Ce quasi-silence n’a pas désarmé ceux qui ne trouvent dans l’aventure coloniale que des motifs de honte, oubliant tout ce qu’elle a eu de fécond, de généreux et de grand.

Croire pouvoir effacer les crimes du passé est une utopie qui a de la noblesse. Elle traduit, peut-être, l’espoir qu’en expurgeant la France des scories de son histoire, on puisse lui donner l’amour qu’enfin elle mériterait.

En confondant les pères et les fils, les procureurs, en fait, s’adressent à la France éternelle, celle d’hier et d’aujourd’hui et sans doute de demain. Elle représente une entité indissociable à responsabilité partagée. Cette logique est implacable et nous met donc en demeure de réparer.

Allons au bout de la réflexion ; dépassons l’émotion, le bon sentiment, la pitié devient dangereuse et la rhétorique prend le caractère infernal de toutes les idéologies dès lors qu’elle se radicalise. Si ces gens-là avaient le pouvoir de faire ce qu’ils disent, on pourrait imaginer qu’un prochain président de la République fasse sien ce programme :

Des arguments irréfutables ont donc fait admettre à la France que les annexions de territoires par la ruse, les armes, le pillage des richesses à notre seul bénéfice, le travail forcé, forme hypocrite et renouvelée de l’esclavage avaient été une page infamante de notre histoire. L’heure de la repentance et de l’expiation a sonné. La réparation sera à la mesure du crime.

L’Afrique est le continent qui a le plus souffert de nos exactions et elle continue d’en subir les conséquences. Beaucoup de ses pays où nous nous étions imposés par la force et la terreur sont aujourd’hui en proie aux guerres civiles, à la misère, à la faim, à la maladie, à la surpopulation, aux désordres écologiques. C’est notre faute car nous poursuivons le pillage de leurs ressources : pétrole, bois, minerais et, par le biais de l’immigration choisie, nous voulons maintenant obliger leurs meilleurs cerveaux à déserter l’Afrique et enrichir notre recherche.

Une néo-colonisation a remplacé l’ancienne. Elle est encore plus malfaisante car sournoise. La France a enfin reconnu sa responsabilité dans tous ces malheurs et va s’obliger à suivre une politique complètement différente en faisant une vraie décolonisation. Celle qui, dans le passé, aurait dû succéder aux indépendances n’a été qu’un ersatz, un mirage, une illusion : les gouvernements avaient l’apparence du pouvoir, ils étaient et restent des marionnettes qui obéissent à l’ancien maître. La monnaie est liée à la Banque de France, la sécurité en dernier ressort dépend de nos contingents stationnés ici et là. Le pouvoir économique est aux mains de sociétés qui, depuis toujours, exploitent le pays.

Nous allons rendre à ces pays la disposition d’eux-mêmes. Cela se fera en défaisant ce que la France a tissé depuis la conquête et en disparaissant enfin du paysage africain.

Cette disparition concernera tous les signes de la présence française qui a transformé le caractère africain de ses anciennes possessions.

La langue française est, bien sûr, le vecteur le plus pernicieux et insidieux de notre influence. Son enseignement a imposé une idéologie et des croyances qui ont détruit celles qui préexistaient. La francophonie y trouve aujourd’hui un terrain d’élection. Nous allons arrêter cette exportation du français et les Africains vont réapprendre à penser, parler, écrire, dans les langues vernaculaires qui étaient les leurs avant notre invasion. Pour cela nous fermerons nos collèges, nos lycées, nos centres culturels, les Alliances françaises où nous continuons, très hypocritement, de coloniser les esprits. Par ce moyen, les Africains retrouveront leurs racines, leurs croyances, l’art de vivre de leurs ancêtres et une civilisation qui ne demande qu’à resplendir de nouveau.

L’effort de décolonisation s’opérera dans tous les domaines. La France, le français, les Français vont redevenir pour l’Afrique et les Africains ce qu’ils étaient avant la colonisation : des inconnus. Il faut donc se faire oublier pour que la colonisation devienne, dans leur souvenir, un entre-deux, une période qui s’évanouisse dans le passé. Le temps africain reprendra son cours, à son rythme et avec des valeurs que les Africains vont pouvoir se réapproprier.

Les soldats français vont partir et laisser les Africains assurer leur sécurité comme ils l’ont fait durant les millénaires qui ont précédé notre intrusion. Les missionnaires, les médecins, les coopérants, les industriels, les commerçants, tous ces hommes et femmes, héritiers des premiers colonisateurs et dispensateurs des mêmes valeurs n’ont plus leur place. Leur présence est un rappel cruel et que l’on devine insupportable à une population pressée de retrouver les splendeurs d’un passé que nos soldats, nos prêtres, nos instituteurs, nos fonctionnaires n’ont eu de cesse de vouloir faire disparaître.

Tout ce qui rappelle le souvenir de la France doit disparaître : églises, bâtiments, ambassades, monuments, les liaisons aériennes, maritimes, la radio, la télévision. Plus aucun échange ne doit avoir lieu.

Nous acceptons de perdre toute notre influence. C’est le prix à payer, le sacrifice auquel nous devons consentir afin de permettre à l’Afrique de retrouver son vrai visage, sa dignité.

Il faudra du temps pour que l’Afrique oublie le passé commun. Quand son souvenir se sera estompé, dans un futur lointain, elle nous permettra, peut-être, si la France existe encore, de refaire connaissance.

_____________

 

Voilà le discours inscrit en filigrane chez ceux qui voient dans la colonisation l’abomination des abominations.

Le discours est ambigu car il pourrait être tenu par les deux extrêmes : une ultragauche qui, pour la pureté du dogme n’hésite jamais à faire le bonheur des peuples, malgré eux, même au prix du malheur – le passé récent et lointain les a vus à l’œuvre et on connaît le bilan – et une ultradroite s’en satisferait aussi bien pour des raisons opposées, mais dans une connivence là encore classique : couper les ponts signifierait que l’Afrique abandonne la France, cette ultradroite jugeant qu’une néo-colonisation du pays est en cours par les Africains qui n’apportent que leur misère et leur désordre.

On voit que décolonisation est un mot dangereux, à manier avec précaution et que l’Afrique francophone, en ne le reprenant pas à son compte, montre une sagesse dont devraient s’inspirer certains fanatiques.

 


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35 réactions à cet article    


  • Iren-Nao 21 juillet 2008 13:18

    @ Dancharr Je vous nomme Miniss de la Decolonisation. Vous n’avez donc pas perdu votre journee. Iren-Nao


    • saint_sebastien saint_sebastien 21 juillet 2008 13:21

       pourtant chirac a dit pardon aux juifs au nom des français... on ne peut se repentir pour certains et le refuser pour d’autres, c’est la tout le problème de la france, la reconnaissance des souffrances à 2 poids 2 mesures.


      • Lisa SION 2 Lisa SION 21 juillet 2008 15:59

         "...La francophonie y trouve aujourd’hui un terrain d’élection..." C’est d’ailleurs comme cela qu’on peut vérifier pleinement que les noirs ne sont pas des animaux...( ? ) pour beaucoup, Ils parlent parfaitement bien, voire même bien mieux pour certains que le français moyen. A bien les écouter, ils me rappelle ce que devait être le peuple de la France d’il y a deux siècles avec un autre accent que chez nous...

        Un bon patron d’entreprise florissante peut quitter son personnel, voire disparaitre sans rien dire et revenir trois mois après pour constater que tout a fonctionné sans lui. Cette bonne entreprise peut très bien se passer de lui pour fonctionner, et pourtant, ce qui est paradioxal, c’est qu’elle lui doit à lui seul, d’avoir su monter la formidable équipe et l’esprit d’entreprise qui prévaut en son absence...

        Un mauvais patron est celui qui s’imagine que sans lui rien ne marche, il se comporte comme la mouche du coche de Jean de la Fontaine, alors qu’en fait son personnel ne se met enfin à travailler que quand il s’absente mais s’il le fait de façon durable, il laisse une guerre de chefs à venir. D’ailleurs, il est probable que s’il s’absente de façon durable, c’est qu’il est parti avec la caisse et la petite secrétaire blonde foutre le camps sur une île paradisiaque...

        Il est possible de se désengager du territoire africain, mais


        • Dancharr 21 juillet 2008 17:57

          Bonjour,

          Mon propos se bornait à pousser la logique de certains à un terme possible. On peut aussi imaginer des scénarii.

          Votre comparaison me plaît et illustre bien, me semble-t-il, ce qu’est devenue l’Afrique, pas seulement celle francophone. Je choisirais – malheureusement – l’option du mauvais patron et la pagaille qui s’installe après son départ. La responsabilité est partagée car – ne l’oublions pas – on l’a mis à la porte. Il n’avait pas su être, pendant des décennies de pouvoir, à la hauteur du problème et le bilan ne sera jamais apuré.

          Amicalement.


        • fourminus fourminus 22 juillet 2008 09:16

          Votre raisonnement me semble bien simpliste.
          Il ne tiendrait que si les échanges n’allaient que dans un sens : la France donne, l’Afrique recçoit.
          La réalité est bien differente.
          Retirer nos hommes et notre diplomatie d’influence nous priverais... de toutes les matières premières stratégiques qui permettent à la France d’être ce qu’elle est.
          Notre uranium vient d’Afrique, notre pétrole vient largement d’Afrique, notre influence à l’ONU est en partie due à nos fidèles alliès chefs d’Etat africains...


        • HELIOS HELIOS 21 juillet 2008 16:35

          Excellente idée...
           
          mais 3 mois plus tard, un gentil observateur qui passera par là trouvera que BHP Billiton a remplacé Areva, que Exxon a remplacé Total, que les hopitaux et college americains fleurissent, que les "boys" assurent la securité et que tout le monde parle anglais et utilise le dollar (oui, oui, même avec sa parité actuelle).

          Les africains seront alors considerablement plus heureux et fier d’appartenir au monde occidental.

          Je doute qu’il y ait moins de candidats au voyage vers les Canaries... et je propose d’ailleurs que ceux qui ne se noient pas, nous les remettions au plus tôt aux autorités américaines.


          • Dancharr 21 juillet 2008 17:58

            @ Hélios,

            Mon idée peut en entraîner d’autres et on peut imaginer des variétés d’uchronies.

            La vôtre est possible mais, avec le Libéria, les USA ont déjà fait l’expérience de l’Afrique et je crois qu’elle doit leur suffire. Par contre les chinois (l’empire du milieu mais surtout celui de demain et qui est très bientôt) débarquent déjà et sont bien accueillis. Ils sauront exploiter l’Afrique encore mieux que nous. Le choc culturel sera de taille : un enfant par famille ?

            Peut-être qu’un africain nous donnera son avis sur ma réflexion ?

            Amicalement.


          • Yannick Harrel Yannick Harrel 21 juillet 2008 18:36

            @ Dancharr,

            Bonjour,

            Je goûte fort peu le battage de coulpe depuis un petit moment. La France est sans cesse rappelée à ses vieux démons comme la Collaboration (sortira-t-on un jour de Vichy ?) ou encore la colonisation. Je suis convaincu depuis bien longtemps que les élites de ce pays sont fatiguées et vivent dans le passé, et comme elles sont déjà devenues cacochymes, elles ne trouvent rien de mieux qu’à vitupérer contre l’Histoire au lieu de la faire.

            Les Chinois, eux, n’ont pas d’état d’âme. Et l’Empire du Milieu a commencé à poser ses pions sur le continent effectivement, je peux même citer cet article d’Agoravox d’il y a deux ans mais toujours actuel. Pendant ce temps, on inflige aux Français des obligations de repentir réitérées avec des repentances médiatisées. Pardonnez moi mais je pense que ça dévie désormais vers le maladif...

            Cordialement


          • HELIOS HELIOS 21 juillet 2008 20:17

            Merci de me répondre... mon message, léger s’il en est dans le ton est evidement exagéré, oportuniste et pas du tout réaliste.

            Mais pour le chinois, je vous soutiens tout a fait. En Algerie, ou je me rends assez souvent professionnellement, les chinois sont tres présents. Si tout au debut, ils ont été tres bien accueillis, les mentalités changent rapidement,. leur "compatibilité" avec les coutumes locales sont déjà examinées avec critiques. leur replis sur eux même, c’est a dire leur communautarisme est genant.

            Je ne ferais pas d’autres commentaires, la colonisation française a laissé des traces en Algerie, c’est evident.


            bonne soirée... 1 voix de plus pour une Veme république bis, c’est la nouvelle de la journée.


          • alceste 22 juillet 2008 09:57

            @ Yannick Harrel,

            je partage tout à fait votre point de vue, la "repentance" perpétuelle devient pathologique ! Du coup, j’ai eu la curiosité de chercher la définition de ce terme apparu brusquement dans notre vocabulaire, et la réponse de Wikipedia est intéressante, le mot appartient à la longue série d’anglicismes qui paraissent aujourd’hui incontournables pour aborder la vie politique...

            "La repentance est un anglicisme, presque complètement inusité en français avant les années 1990, qui désigne la manifestation publique du sentiment personnel qu’est le repentir pour une faute que l’on affirme avoir commise et dont on demande le pardon.
            Il semble confondre en un seul concept quatre notions que l’on trouve :

            Fortement marqué par son origine puritaine, la repentance est parfois confondue avec une forme de masochisme justifié par des fautes passées. Sinon, elle est parfois vue avec une connotation négative douloureuse, mais peut être simplement la reconnaissance d’une tristesse constructive."


          • Coquille 21 juillet 2008 18:47

            Petit manuel de la rhétorique captieuse :

            Leçon numéro 1 : Ellipse de la critique : "Comment rendre un discours inepte sans aborder le sujet auquel il renvoit "

            1. Exposez la proposition à critiquer mais évitez de l’attaquer directement. Tout au plus pourrez-vous glisser une ou deux affirmations péremptoires.

            2. Prêtez à vos opposants des idées ou intentions stupides, fausses, extrêmes, risibles si possible. ll importe ici de présenter la proposition intiale comme une condition suffisante du flot d’inepties dont vous vous faites le valeureux rapporteur. N’hésitez pas à donner dans l’exagération : c’est en fait cette attitude qui vous assurera le crédit attendu, comme expliqué en 3.

            3. Débutez ou concluez ce prétendu discours par la phrase clé : "c’est ce qu’ils pensent sans oser le dire". Une telle affirmation permet de réveiller la suspicion du lecteur et vous assure du crédit, en tant qu’honnête débusqueur de l’hypocrisie.

            4. Il ne vous reste plus qu’à attaquer les propos que vous venez de tenir . Le lien de condition suffisante entre la proposition initiale et votre envolée délirante assurera la transitivité de vos critiques et jugements. Vous avez ici l’embarras du choix :

            - attaquer le discours sur le fond : l’argumentation fallacieuse si vous avez exposé des raisonnements, la véracité s’il s’agit de prétendus faits, le danger qu’il représente si vous avez imaginé des décisions, attitudes, comportements.

            - tourner la forme en ridicule. Si si ! Ca a l’air énorme dit comme ça, mais n’oubliez pas le pouvoir de "c’est ce qu’ils n’osent pas dire" ! .

            - insister sur la démesure des propos.

            5. Vous pouvez conclure par votre position sur le sujet, si toutefois vous avez une plus élaborée que "la peur irrationnelle suscitée en vous par le point de vue de l’autre". (1). Si ce n’est pas le cas, contentez-vous de dire qu’une position plus modérée que le fanatisme que vous avez "rapporté" serait attendue/nécessaire/souhaitable etc.



            Un exemple : attaquer la position "Le colonialisme fut une infamie, la France doit reconnaître ses crimes"

            1. Le passé colonial français est en accusation. Les procureurs somment la France d’entrer en repentance. [...] Ce quasi-silence n’a pas désarmé ceux qui ne trouvent dans l’aventure coloniale que des motifs de honte, oubliant tout ce qu’elle a eu de fécond, de généreux et de grand.

            2.
            Allons au bout de la réflexion ; dépassons l’émotion, le bon sentiment, la pitié devient dangereuse et la rhétorique prend le caractère infernal de toutes les idéologies dès lors qu’elle se radicalise. (2) Si ces gens-là avaient le pouvoir de faire ce qu’ils disent, on pourrait imaginer qu’un prochain président de la République fasse sien ce programme :
            "
            La langue française est, bien sûr, le vecteur le plus pernicieux et insidieux de notre influence"
            "Nous allons arrêter cette exportation du français et les Africains vont réapprendre à penser, parler, écrire, dans les langues vernaculaires qui étaient les leurs avant notre invasion. Pour cela nous fermerons nos collèges, nos lycées, nos centres culturels, les Alliances françaises où nous continuons, très hypocritement, de coloniser les esprits. Par ce moyen, les Africains retrouveront leurs racines, leurs croyances, l’art de vivre de leurs ancêtres et une civilisation qui ne demande qu’à resplendir de nouveau."
            "L’effort de décolonisation s’opérera dans tous les domaines. La France, le français, les Français vont redevenir pour l’Afrique et les Africains ce qu’ils étaient avant la colonisation : des inconnus."
            "Tout ce qui rappelle le souvenir de la France doit disparaître : églises, bâtiments, ambassades, monuments, les liaisons aériennes, maritimes, la radio, la télévision. Plus aucun échange ne doit avoir lieu."

            3. Voilà le discours inscrit en filigrane chez ceux qui voient dans la colonisation l’abomination des abominations.

            4. Le discours est ambigu car il pourrait être tenu par les deux extrêmes : une ultragauche qui, pour la pureté du dogme n’hésite jamais à faire le bonheur des peuples, malgré eux, même au prix du malheur – le passé récent et lointain les a vus à l’œuvre et on connaît le bilan – et une ultradroite s’en satisferait aussi bien pour des raisons opposées, mais dans une connivence là encore classique : couper les ponts signifierait que l’Afrique abandonne la France, cette ultradroite jugeant qu’une néo-colonisation du pays est en cours par les Africains qui n’apportent que leur misère et leur désordre.

            5 . On voit que décolonisation est un mot dangereux, à manier avec précaution et que l’Afrique francophone, en ne le reprenant pas à son compte, montre une sagesse dont devraient s’inspirer certains fanatiques.

            (1) : Nous vous suggérons toutefois d’utiliser d’autres procédés si vous n’êtes pas ce cas.

            (2) : Appréciez ici la mauvaise foi avec laquelle vous pouvez jouer sur le sentiment de peur du lecteur (peur de l’extrémisme idéologique) en insistant sur les bienfaits de votre attitude prétendument rationnelle. A titre d’exemple, nous pouvons pousser le cynisme jusqu’à affirmer que le fanatisme se nourrit du sens moral de l’Homme. Pour ce faire, il suffit de qualifier tout sentiment humain d’émotion irrationelle et démeusurée.


            • Traroth Traroth 22 juillet 2008 00:26

              Bien vu ! Excellente analyse des techniques de manipulations mises en oeuvre dans cet article.


            • ASINUS 22 juillet 2008 09:15

              merci
              n etant pas equipé je ne savais par quel biais aborder cet article
              qui me laissé la sensation d etre pris pour un ...


            • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed 21 juillet 2008 19:26

              Le mot "Décolonisation" ne veut rien dire parce que comme je l’ai expliqué mille fois ici même sur l’Agora le mot "Colonisation" n’a aucun sens parce que seuls les Etats Unis et les Iles océaniques sont encore des coloniies européennes et françaises ! Ailleurs la colonisation avait échoué et il convient donc de parler d’occupation et d’exploitation des richesses et des peuplades étrangères !

              J e suis le premier à dénoncer l’abrogation de l’article de la loi "des bien faits de la colonisation" et au moment où j’avais écris au président français ainsi qu’à toutes les paperasses écrites françaises et européennes aucun responsable africain n’avait revendiqué quoi que ce soit ! Ce n’est que plutard qu’il y’a eu récupération de mes écris et de mes idées par les Africains incompétents et dépassés par les évènements mais subitement avertis par les services français conformément aux ingérences et même je dois dire conformément aux pratiques de la gestion en direct des affaires politiques des anciennes territoires français !

              JE SAIS TRES EXACTEMENT POURQUOI LA LOI STIPULANT "LES BIEN FAITS DE LA COLONISATION " A ETE INITIEE NON PAS PAR LES PARLEMENTAIRES PAR DES EXPERTS ET PAR DES HISTORIENS HYPOCRITES ! EN L’ABROGEANT LE SORCIER CHIRAC A CONDAMNE LA FRANCE SANS APPORTER AUCUNE SOLUTION AU PROBLEME REEL QUE J’AVAIS SOULEVE !

              NOUS REFUSONS LA REPENTENCE ET NOUS REITERONS NOTRE INVITATION AU DIALOGUE EN DEHORS DES SPHERES POLITIQUES HYPOCRITES ET POLUEES PAR LA CORRUPTION ! LES MORTS ONT ETE TRAHIS, N’ESPEREZ DONC PAS UN AVENIR RADIEUX EN PERSISTANT DANS LA POLITIQUE SATANIQUE QUI EST EXACTEMENT DE LA MEME NATURE DANS LES DEUX RIVES DE CETTE MER DE LA PIRATERIE !

              MOHAMMED, Expert et scientifique au service de la Vérité et de la Justice !


              • DACH 22 juillet 2008 12:40

                Bonjour et Salam à MOHAMMED, Expert et scientifique au service de la Vérité et de la Justice ! Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement.

                « « « JE SAIS TRES EXACTEMENT POURQUOI LA LOI STIPULANT "LES BIEN FAITS DE LA COLONISATION " A ETE INITIEE NON PAS PAR LES PARLEMENTAIRES PAR DES EXPERTS ET PAR DES HISTORIENS HYPOCRITES ! EN L’ABROGEANT LE SORCIER CHIRAC A CONDAMNE LA FRANCE SANS APPORTER AUCUNE SOLUTION AU PROBLEME REEL QUE J’AVAIS SOULEVE !

                NOUS REFUSONS LA REPENTENCE ET NOUS REITERONS NOTRE INVITATION AU DIALOGUE EN DEHORS DES SPHERES POLITIQUES HYPOCRITES ET POLUEES PAR LA CORRUPTION ! LES MORTS ONT ETE TRAHIS, N’ESPEREZ DONC PAS UN AVENIR RADIEUX EN PERSISTANT DANS LA POLITIQUE SATANIQUE QUI EST EXACTEMENT DE LA MEME NATURE DANS LES DEUX RIVES DE CETTE MER DE LA PIRATERIE ! » » »
                 

                Toutes les régions de notre planète sont occupées par des peuples qui ont été à un moment les envahisseurs et colonisateurs de la terre qu’ils occupent aujourd’hui. Est-ce qu’un peuple peut s’estimer le propriétaire éternel de la terre qu’il occupe aujourd’hui ? Si vous voulez dialoguer, ne vous faut-il pas faire l’effort de respecter et d’essayer de comprendre le point de vue qui vous est opposé ?Même s’il est parfois déplaisant. Colonisation, invasion, et autres ne se sont-ils pas toujours accompagnés de ce que les historiens finissent par appeler apports positifs et apports négatifs. Les motifs des invasions et autres colonisations se veulent justes mais sont loin de l’être intégralement comme tous les spécialistes s’accordent à le reconnaître. Mais nier qu’il y a aussi eu des bienfaits dans de nombreuses colonisations revient à nier ce que les populations ont pu vivre chaque jour sur une période. Exemple actuel facile parmi tant d’autres : situation du Zimbawe (ex Rhodésie du sud) il y a 40 ans et situation d’aujourd’hui ! Si nous voulons participer à la construction d’un monde meilleur qu’il n’est, jeter l’opprobre sur ce qui nous déplait, que cela soit justifié, justifiable ou indémontrable, revient à prolonger la situation antérieure. Bien cordialement. Namaste DACh


              • Innsa 21 juillet 2008 20:18

                Encore aujourd’hui les ex-colonies françaises utilisent une monnaie : le Franc CFA (Franc des Colonies Françaises d’Afrique a sa création)
                Cette monnaie est TOUJOURS gérée a Paris par la Banque de France.
                Décolonisation… a moitié.


                • priam 21 juillet 2008 20:58

                  Cette année on a fêté les 40 ans du printemps de Pragues, glorifiant des patriotes qui se sont levés contre l’occupation soviétique. Quand est ce que l’on fête les glorieux patriotes algériens qui n’on fait que la même chose 25 ans plus tôt ?

                  Les francais détestaient les algériens, laissés pour compte dans leur propre pays, seule une poignée parmis les colonisateurs ont tenté de donner un peu de droit et d’humanité, les hongrois n’avaient pas ce problème. Pourquoi encense t’on un acte politique et renie t’on le devoir qu’avait un peuple de se libérer d’un joug réel ?

                  Quelles routes ? Quels hopitaux ? quelles écoles ? Mais à quels bienfaits de la colonisation avaient droit les algériens, hormis la tentative tardive pour contrer l’afflux des misérables dans les bras ouverts du FLN.

                  Pourquoi se moque t’on de l’histoire ?


                  • finael finael 21 juillet 2008 23:25

                    Prétendre que seuls les européens, la France entre autres, ont été des peuples colonisateurs est contraire aux faits et à l’histoire.

                     Tous les peuples du monde, y compris les peuples africains ont été colonisateurs à un moment ou à un autre. Les Peuls ne se sont-ils pas répandus sur un territoire plus de 10 fois plus grand que celui de départ ?

                     Depuis des décennies, voire des siècles, on peut suivre les migrations, les invasions, et ce partout dans le monde.

                     Quel peuple au monde peut se prévaloir de ne jamais avoir colonisé, exploité, soumis, réduit en esclavage ses voisins ?

                     Aucun !


                     Alors c’est au monde entier de "faire repentance", ou alors personne !

                     Et il n’y a jamais de "décolonisation" pleine et entière. Cela n’a aucun sens.


                    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 22 juillet 2008 00:52

                      @ Finael : Vous avez bien raison et la taxe Tobin pour renflouer le tiers monde serait équitable. Mais pour l"Afrqie, hic et nunc, ce serait l’eurore de réagir par une vraie collaboration... si les Africains voulaient bien admettre qu’ils ne sen sortiront pas tout seuls.

                      Pierre JC Allard


                    • ASINUS 22 juillet 2008 09:23

                      yep finael

                      quel peuple peut pretendre


                      la tete des Bochimans Hottentot et Damaras quand Zoulous et Bantous ont deboulés dans ce qui s appelle
                      desormais la RSA


                    • zoé 25 juillet 2008 20:08

                      pauvre con


                    • jak2pad 21 juillet 2008 23:49

                      personnellement j’ai toujours pensé que la france qui a annexé l’Alsace de manière brutale et injustifiée, au 17° siècle, devait être sanctionnée

                      je ne me sens pas du tout français, et ce pays me débecte


                      • Traroth Traroth 22 juillet 2008 00:16

                        "oubliant tout ce qu’elle a eu de fécond, de généreux et de grand" : Pourriez-vous nous rappeller ce que la colonisation a eu de "fécond", de "généreux" et de "grand" ? Parce que je ne vois rien, dans le fait d’envahir des contrées étrangères dans le but de les piller, qui puisse correspondre à ça...


                        • Traroth Traroth 22 juillet 2008 00:17

                          "La France a enfin reconnu sa responsabilité dans tous ces malheurs et va s’obliger à suivre une politique complètement différente en faisant une vraie décolonisation" : Vraiment ? Vous me permettrez d’en douter.


                        • Traroth Traroth 22 juillet 2008 00:20

                          "Plus aucun échange ne doit avoir lieu" : La France n’échange pas qu’avec des colonies ou des anciennes colonies, hein. Des échanges peuvent parfaitement avoir lieu. Mais sans rapport de force issu de la colonisation. Par exemple, sans que l’un des partenaires ne soit amené au pouvoir et maintenu en place par l’armée de l’autre. Ce qu’on voit au Tchad, par exemple.


                        • Francis Francis 22 juillet 2008 02:21

                          Pas de trace d’éléments positifs de la colonisation dans cet article : chapeau l’auteur !


                          • ASINUS 22 juillet 2008 10:09

                            yep Calmos je me disais bien qu une lecture au premier degré vous en ferais gouter tout le sel !!


                          • alceste 22 juillet 2008 09:48

                            @ R. Dancharr,

                            Le sujet que vous avez choisi est très intéressant, parce qu’il est porteur de controverses, à la fois en ce qui concerne l’Histoire et en ce qui concerne la notion de "Repentance".
                            Dans l’idéal, l’ Histoire n’a pas à nous enseigner le bien et le mal, l’exigence première serait à mon avis qu’elle nous éclaire le plus possible sur les événements du passé, en toute impartialité, de sorte que le lecteur puisse forger son point de vue en connaissance de cause - dans la mesure où cela est possible - 
                            En ce qui concerne l’Histoire contemporaine, il est certainement plus difficile d’avoir un regard dépassionné, d’où la tentation de d’utiliser les événements du passé récent en fonction des problèmes économiques et politiques actuels. D’où le procès en cours entre les descendants des peuples colonisés et les descendants des empires colonisateurs.
                            Il me semble que c’est une tentation dangereuse pour les uns comme pour les autres car elle entretient le ressentiment et la culpabilité collective. Ce ne sont pas les meilleurs matériaux pour construire l’avenir. Si De Gaulle et Adenauer n’avaient pas oeuvré à réconcilier la France et l’Allemagne, l’Union européenne ne serait peut-être pas née.


                            • JPL 25 juillet 2008 14:02

                              à alceste :

                              Petit rappel historique pour rectifier une erreur et bien que cette erreur soit très courante

                              La réconciliation franco-allemande n’a pas commencé en 1958 avec M. de Gaulle.

                              C’est bien pour ça que la communauté européenne est née plusieurs années avant en 1954 et que la communauté européenne de défense a failli naître aussi à cette époque là.


                            • Innsa 22 juillet 2008 10:50

                              Suite a la seconde guerre mondiale, il a été demandé aux allemands de se repentir (on les a amené de force voir les camps de concentration etc.). Les allemands se sont excusés sur les crimes perpétrés, il ont dédommagé les juifs, et ont donné une large place dans les livres d’histoire a l’holocauste. Résultat : la majorité des allemands vivent bien ce qu’on fait leurs pères et grands pères : il n’y a pas de sentiment de culpabilité.

                              Suite a la décolonisation (parfois violente) la France ne s’est senti coupable de rien, ne s’est excusé de rien, n’a dédommagé personne et a continué a avoir des rapports ambiguës avec son histoire. Résultat : les enfants pensent qu’en reconnaissant la faute des pères, ils seront eux aussi en partie responsables. Ils tentent même de glorifier l’action du père en soulignant le caractère positif de la colonisation.

                              La repentance devient idéologique : la France berceau des droits de l’homme est un pays civilisé et ne peut pas avoir commis plusieurs crimes (la collaboration est le seul)
                              Elle devient aussi politique : l’immigration avec ces problèmes de banlieue etc. est la résultante directe de la colonisation. Il sera difficile aux Français de présenter des excuses aux « jeunes », enfants de ceux qu’on a exploité.
                              Enfin elle est aussi économique : reconnaître la faute aura forcement comme conséquence des demandes de dédommagements.

                              Du coté de l’Afrique, l’Algérie demande la repentance.  Dans les pays sub saharien, des dictateurs acquis a la cause de la France sont en place (Omar Bongo depuis pres de 40 ans).
                              La repentance n’aura pas lieu. En tout cas pas tout de suite.

                              Quant a l’influence de la France : Elle gère toujours la monnaie des anciennes colonies. Les accords militaires des indépendances sont encore en place. Elle influence politiquement les anciennes colonies. On intervient même militairement pour protéger certains dictateurs (Tchad).

                              Politiquement les anciennes colonies ont fait un copier/coller des institutions françaises (constitution, président, ministres, députés, sénateurs, cours de comptes, conseil constitutionnel etc.) La justice est sur le model Français, l’école et les diplômes également. Ainsi que la culture (films, musique, mode etc.)
                              Les anciennes colonies sont pls proches de nous que l’Angleterre ou la Finlande.


                              • faxtronic faxtronic 22 juillet 2008 11:48

                                Juste une question. Dans ta phrase :

                                "Il sera difficile aux Français de présenter des excuses aux « jeunes », enfants de ceux qu’on a exploité."

                                Qu’entends tu par "Francais" ou "on". Car la est le probleme. Mois qui ne suis né de de grand-parents tres pauvres et non francaisarrivé en France pour fuir la misere en Italie, suis je dedans ? Mois qui suis né en 1974, suis je dedans ?. Et pourtant je suis francais, et j’infligerais des tortures encore inconnues a quiconque me renie ma nationalité.

                                Qu’entend tu par "Jeunes", d’autre francais né de familles pauvres qui ont fui la misere de leur pays pour venir en France, jeunes qui sont né comme moi en France, qui sont francais et né apres la colonisation ?


                              • faxtronic faxtronic 22 juillet 2008 11:56

                                "(on les a amené de force voir les camps de concentration etc.)"

                                Meme commentaire, ma prof de francais disait que "ON est un con". On les a pas ammené de force, du tout. Certains americains ont amené certain allemands visités les camps, en 1945.


                              • faxtronic faxtronic 22 juillet 2008 11:57

                                "il ont dédommagé les juifs"

                                Tu racontes vraiment, mais alors vraiment n’importe quoi


                              • Innsa 22 juillet 2008 15:46

                                Ha bon ? l’Allemagne n’a pas dedommagé la communauté juive et rendu tous les biens volés ?


                              • quen_tin 22 juillet 2008 15:19

                                "La francophonie y trouve aujourd’hui un terrain d’élection. Nous allons arrêter cette exportation du français et les Africains vont réapprendre à penser, parler, écrire, dans les langues vernaculaires qui étaient les leurs avant notre invasion."

                                Je ne comprend pas cette phrase.
                                Vous croyez vraiment que les africains ont cessé de parler leurs langues ?

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