Cette guerre qu’on nous mitonne... L’exemple de Voltaire (article numéro 2)
Si nous ne savions pas que la haine vouée par Voltaire à l’humanité dans son ensemble sait se glisser dans le détail des diverses conditions, des diverses ethnies, etc., notre regard serait retenu par cette caisse de “juifrerie” qui annonce toutes celles du même ordre qu’il lui sera donné de croiser sur son parcours, et généralement pour s’en éloigner après s’y être quelque peu ébouillanté.
Mais l’antisémitisme de Voltaire, s’il ne peut que nous étonner par la splendeur qu’il revêt chez cet apôtre de la tolérance (les armes à la main), n’est qu’une rubrique parmi d’autres : les jésuites, les molinistes, les jansénistes, les réformés, les musulmans, les Turcs, les Welches (c’est-à-dire : nous autres, Français) et tant d’autres, n’ont aucune raison de se réjouir trop vite. Effectivement, rassurons-nous, il y en aura pour tout le monde.
Pour tout le monde, en raison du but suprême que monsieur de Voltaire et ses semblables ne devront jamais perdre de vue, soit “la grande affaire et la seule qu’on doive avoir : vivre heureux”, ou encore, comme nous verrons cela écrit ailleurs, “avoir du plaisir ”, ou, définitivement mieux, “jouir”.
Beau programme dont la plupart de ceux et celles que nous aimons sont, avec nous, les… jouets.
Car, la façon dont tout ce beau monde entend sa jouissance est tout à fait spécifique. Cela s’appelle l’orgie de sang, et nous y retrouverons, pour finir et en direct, le Voltaire avec sa catin, nous voulons dire sa Catherine II, impératrice de Russie.Il n’y avait donc pas que Sade – dans le réel, rien qu’un enfant de chœur –, il y avait Voltaire, le nec plus ultra de l’intelligence et du goût français, un modèle pour les enfants de sept à soixante-dix-sept ans. C’est bien pourquoi, il se pourrait que nous ayons, nous aussi, un peu de sang sur les mains : la grande bourgeoisie aura été notre vraie maîtresse d’école et, à vue de nez, cela n’est certes pas près de finir.
Comme on l’a sans doute déjà remarqué, grand écrivain, le bonhomme, et qui ne fait pas forcément dans la dentelle avec les dames qu’il chérit, puisque nous voici avec votre “compagnie” que je préfère à “celle des Indes”… Mais madame de Bernières ne nous en voudra pas de nous intéresser surtout à la compagnie… des Indes, qui n’aura jamais manqué de charmes : ça s’appelle la traite des Noirs et Voltaire… y avait une partie de son bien… dès 1722, c’est lui qui nous le dit.
Voilà qui est tellement succulent que le papier de la Correspondance paraît flamber sous nos doigts. C’est sûr, il va y avoir du sport.
Puisque, ensuite, nous avons entr’aperçu Dupont … Non, pardon, Dubois… Cardinal ? Oui, cardinal… Mais pas que
cardinal, non, non, non. Ou, alors, cardinal façon Richelieu, Mazarin, de Fleury, c’est-à-dire toujours tout près de la Couronneou de ce qui en tient lieu… Le petit gars de 28 ans rôde ainsi sur ce territoire qui va de l’Église à laMonarchie et vice-versa ; il y rôde avec le langage du malin, et cela susurre que le juif (cosmopolite) balance, lui, selon son intérêt le plus personnel, entre le roi et l’empereur (germanique), et que, si vous vouliez, je pourrais, moi aussi…
Cette affaire de double-jeu ne semble pas avoir abouti – pas plus que la caisse de juifrerie. Mais nous ne tarderons pas à voir que la trahison façon Voltaire, entre Frédéric II de Prusse et Louis XV de France, aura atteint des niveaux de rentabilité assez exceptionnels. Prenons garde cependant de ne pas nous laisser emporter : la route sera longue ; ménageons nos efforts.
(Suite à l'article numéro 3)
Michel J. Cuny
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