Cherche désespérément espérance !
Nous sommes nombreux à nous plaindre de l’orientation vers laquelle s’engage notre société, sur les bases d’une seule activité commerciale qui lamine tout sur son passage et creuse des fractures sociales d’où émergent une violence que les maître du commerce utilisent, par leur serviteurs, pour effrayer les populations qui réclament moins de démocratie en voulant se faire gouverner par l’arbitraire d’un chef d’entreprise, système totalitaire par excellence. Dictature molle disent certains. Il n’y a pas en l’espèce une théorie du complot, même si des groupes se réunissent et élaborent des stratégies impérialistes.
Serait-il le moteur de notre existence, c’est effectivement un moteur inné sur lequel se réfèrent les tenant du capitalisme pour justifier qu’ils n’aient pas à interroger leur conscience, et le processus est allé si loin que les modèles théoriques économiques ou mathématiques servent de guide des consciences et les font taire devant la recherche du résultat financier. Une belle hypocrisie pour cacher son désir de puissance, ce qui n’invalide pas des structures indispensables pour être efficient.
Entre les deux il y a toute la place de zéro à l’infini, mais pour se positionner ailleurs dans cette zone que celle dans laquelle nous sommes, il faut que les éléments se mettent en place pour y concourir. Pour cela la désidérabilité se matérialise sous une forme que nous connaissons bien qui touchent tous ceux qui attendent de l’existence autre chose d’elle, pour eux ou les autres qui s’appelle l’espérance.
Hier et aujourd’hui c’était les religions, plus récemment ce fut la république et la démocratie.
Mais voila la république c’est accoquiné avec les marchands, non qu’ils n’aient leurs places, mais ils ont tué l’espérance parce qu’ils disposent du pouvoir de mettre en place par le déterminisme de leur système les éléments qui détermineront les comportements qui confirmeront sont développement.
Souvent je le dis ce n’est pas notre raison qui aura raison du capitalisme mais les déchets de sa production. Ces mêmes déchets semblent faire ressurgir une nouvelle espérance dans la lutte contre la pollution, combien de temps cela aura demandé. Si l’on se réfère au club de Rome l’alerte a commencé dans les années 60 et de manière politique avec l’alerte de René Dumont aux élections de 1974, soit prés d’un demi siècle.
Un demi siècle durant lesquels par nos comportements nous avons structuré ce qui nous conduit aujourd’hui au sommet de Copenhague. Pensez-vous toujours que ce soit notre raison.
Alors quand aujourd’hui l’on nous assène au quotidien des catastrophes, des faits divers, des violences cinémathèques, quand l’on discrédite les hommes politiques, quel que soit le tort de chacun, quand l’on manipule l’opinion, quand l’on nie la collectivité parce qu’elle est commercialement moins porteuse, alors que nous n’existons que dans le regard de l’autre, quand on infantilise les adultes, où voulez vous trouver une espérance.
Pourtant elle est indispensable pour agir et vivre épanoui. C’est elle qui souvent fait supporter la cruauté de l’existence et donne aux faibles le courage d’affronter leurs dominants.
Faute de celle-ci nous voyons se développer tous les refuges qui catalysent ce besoin qui ne s’exprime plus par le débat idéologique ou philosophique qu’avait construit la république malgré ces atermoiements. Chacun se fédère où il peut au fil de ses seuls intérêts égoïstes, et nous voyons se développer l’intolérance, la catégorisation, la ghettoïsation, les explosions violentes du refoulement, la déstructuration sociale de famille, et je dois bien en oublier.
Le culte de ceci ou cela a remplacé l’espérance de bâtir une société toujours meilleure, les partis politiques ne disposent pas de bulle d’isolation qui les mettraient hors du champ des développements comportementaux qui se sont mis en place et qui nous aspirent vers une nouvelle civilisation. Ils se montrent peu créatifs et imaginatifs, étranglés qu’ils sont par les modèles déterministes qu’ils soutiennent et qui vont exploser.
Chaque changement de civilisation se fait dans le drame et rien dans le développement des éléments qui se mettent en place depuis trente ans ne laisse présager une embellie. Même la science qui avance à pas de géant risque d’être détournée de sa fonction humanitaire.
Ce n’est pas une gageure que de dire cherche désespérément une espérance, le retour vers la foi religieuse en est un exemple, la perte de vitesse de la laïcité montre comment la loi du marché tue l’espérance en la république.
Les dés sont jetés depuis longtemps et nous récolterons non pas la faute de l’un ou de l’autre boucs émissaires que nous désignerons, mais les conséquences de nos actes que nous n’aurons pas su mesurer, en partie parce que nous n’en avons pas les moyens. Ce n’est pas de la fatalité, c’est seulement que nous ne sommes pas des dieux même si nous avons interprété par flagornerie à la lettre que nous sommes à l’image de Dieu, alors qu’il ne fallait y comprendre que nous ne sommes que la partie et le tout des « Toutun », l’antithèse même, de l’individualisme destructeur.
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