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Accueil du site > Tribune Libre > Christian IACONO : Encore un innocent contraint à la prison (...)

Christian IACONO : Encore un innocent contraint à la prison !

Peu importe le problème de surpopulation des prisons françaises, sa Majesté La Justice ne badine pas avec les innocents qu'elle a condamnés à tort sur la base de fausses déclarations d'abus sexuels. Après les affaires MADEIRA et Loïc SECHER, voici l'affaire IACONO qui décrébilisera une fois de plus l'institution aux yeux des citoyens.

Christian IACONO, l’ancien maire de Vence (06) a été condamné à deux reprises (avril 2009 et février 2011 en appel) à 9 ans de prison pour le prétendu viol de son petit-fils Gabriel, âgé alors d’une dizaine d’années, sur la seule parole d’accusation de ce dernier. Au cours de l’instruction qui s’est étalée sur les années 2000 à 2009 et pendant les deux procès, le grand-père Christian IACONO n'a cessé de crier son innocence sans pouvoir se faire entendre.

Depuis février 2011, Christian IACONO était incarcéré à la prison de Draguignan et il ne restait que le pourvoi en cassation pour espérer faire sauter le cliquet de la condamnation définitive. Petit espoir qui ne portait que sur la forme de la procédure et non sur le fond de l’affaire !

Mais l'explosion du dossier n'a pas attendu le verdict de la Cour de cassation. Il est intervenu en mai 2011 lorsque le petit-fils a décidé, avec beaucoup de courage, de s’extirper du carcan mensonger dans lequel il s’était laissé enfermer depuis près de 10 ans pour ne pas perdre la face vis-à-vis de sa famille et de la société !

On pourra toujours regretter que la lucidité retrouvée du petit fils ne soit pas intervenue quelques mois plus tôt, juste avant la condamnation en appel. Certains, sûrement avec raison mais sans connaître toute la trame de sa condition familiale, porteront un jugement sur le mensonge de l’enfant devenu un jeune homme au moment des procès !

Ce n’est pas le sujet de notre réflexion. Intéressons-nous plutôt à la réaction de la mécanique judiciaire !

Le bon sens voudrait que ce dédit de l’accusation, en faisant exploser le fondement de la condamnation, permette à Christian IACONO de retrouver une liberté confisquée par erreur dans l’attente d’une reconnaissance définitive de son innocence.

Et, effectivement, dans un premier temps, le bon sens a pu crier victoire car la machine judiciaire s'est empressée de libérer Christian IACONO fin mai 2011 tout en le plaçant sous contrôle judiciaire.

Mais très vite, la mécanique de la machine judiciaire a repris ses droits ! Car la libération de Christian IACONO n’aura été qu’un feu de paille lié seulement à la procédure du pourvoi en cassation. Ce pourvoi, étudié en novembre 2011 par la Cour de cassation n'a, comme il a été dit précédemment, pris acte que de la forme et non du fond de l’affaire !

Le fait nouveau constitué par le dédit du petit-fils ne concernait que le fond de l’affaire. Il fut donc immédiatement écarté ! Et pour la machine, la procédure ayant été respectée, peu importait si l’accusation sur laquelle était basée la condamnation avait disparu.

Ah, s’il avait manqué un coup de tampon sur un acte, tout aurait été différent !

Les magistrats de la Cour de cassation ont donc rejeté mécaniquement le pourvoi sans autre considération que celle de se laver les mains en précisant seulement que le fait nouveau doit passer par une demande en révision.

Circulez, il n’y a rien à reprocher à la procédure ! Peu nous importe si un innocent a été condamné à tort, peu nous importe s'il risque de retourner en prison pendant plusieurs années avant d'obtenir un espoir de révision !

Le cliquet de la mécanique judiciaire a alors été réenclenché sur la condamnation définitive. Et dans sa logique kafkaienne, sa Majesté la Justice a imposé à Christian IACONO un retour en prison à partir du 9 janvier 2012 ! Merci de lui avoir accordé la grâce des fêtes de fin d'année en famille !

Certains esprits "optimistes" osent espérer que derrière la robe de magistrat, il y aura sûrement encore un peu d’humanité pour dire qu’il faut arrêter cet emballement absurde et laisser Christian IACONO en liberté dans l’attente d’un nouveau procès !

Pour cela, il faudrait que la commission de révision se réunisse au plus vite !

Pour cela, il faudrait que les magistrats comprennent enfin que la parole de l’enfant n’est pas vérité absolue et que lorsque la Justice s’appuie principalement sur cette parole pour condamner, elle peut se tromper !

Pour cela, il faudrait que les magistrats comprennent que la liberté d’un innocent est plus importante que la mécanique du cliquet !

Pour cela, il faudrait qu’il y ait un texte de loi qui impose la remise en liberté automatique de l’innocent injustement condamné lorsque la prétendue victime d’abus sexuels revient sur ses accusations !

Outreau, l’affaire Sécher, l’affaire Madeira n’ont pas suffi pour faire comprendre des choses aussi simples. Faudra-t-il y ajouter encore l’affaire IACONO ?

Combien de mois, combien d'années d'enfermement faudra-t-il encore à Christian IACONO pour faire reconnaître son innocence et retrouver sa liberté ?

Mesdames et Messieurs les magistrats, c’est à vous de nous donner la réponse !

 

 Pour soutenir Christian IACONO, consulter le site du Comité de Soutien de Christian IACONO
 


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12 réactions à cet article    


  • L.S.B 3 janvier 2012 11:47

    « Certains esprits »optimistes«  osent espérer que derrière la robe de magistrat, il y aura sûrement encore un peu d’humanité pour dire qu’il faut arrêter cet emballement absurde »

    Peut-il exister encore des optimistes pour trouver un peu d’humanité derrière une robe de magistrat ?


    • Emmanuel Aguéra LeManu 3 janvier 2012 11:48

      Je ne sais trop que croire ou ne pas croire dans cette histoire bizarre... Confronté à la réalité de la condamnation de son grand-père, son petit-fils a fait volte-face. Et confronté à ce volte-face, je me demande qui croire : un gamin qui accuse son grand père pendant 10ans ou un jeune homme qui refuse l’implosion phsyco-affective ? J’imagine que le distinguo forme/fond évoqué par la CC découle de cette question, accusé ou non se signifiant pas coupable ou innocent.
      Dans tous les cas, d’accord avec vous, la célérité serait la bienvenue. Et pas que dans cette affaire. Regardez, Sarko est dehors, Chirac est blanchi... Quant à reflanquer qq’un qu’on a sorti de taule, qui pourrait de toutes façons l’approuver, quand on sait ce qu’est la taule française ? Une expérience qui change la vie, C.Iacono devrait nous en parler.


      • Nina888 3 janvier 2012 18:14

        Arf ... parfois je me dit que des personnes bonnes, qui doivent nous défendre et veulent nous défendre sincerement ainsi que nos libertées , devrait etre télépathe car là on comprendrait ce qui est bien et mal ...


      • Fergus Fergus 4 janvier 2012 08:24

        Bonjour, Christian.

        Les fameux « sérums de vérité » n’étant pas, loin s’en faut, efficaces dans tous les cas, leur utilisation n’aurait, de toute manière, aucune valeur juridique. Ils pourraient même induire de fausses pistes d’enquêtes en écartant un coupable ayant résisté à l’examen (il y en a) ou en focalisant l’attention sur un innocent. Aberrant !

        Quant au comportement des juges, manifestement vous n’avez jamais assisté à des procès d’assises et de correctionnelle. Si tel était le cas, vous saueriez que dans l’éccrasante majorité des cas, les magistrats font preuve d’une grande rigueur morale et de beaucoup dhumanité. Il y a malheureusement des exceptions, je vous le concède ! 


      • lsga lsga 3 janvier 2012 14:44

        Rassurez vous, grâce à Marine Lepen, nous n’auront plus ce genre de problème : Elle veut rétablir la peine de mort et donc les innocents n’auront plus l’occasion de clamer leur innocence, et les menteurs n’auront plus à avouer avoir menti. 

        LA GROSSE BLONDE, VITE !


        • stef stef 3 janvier 2012 21:13

          Je ne suis pas spécialiste en matière criminelle, mais il me semble que si il y a eu viol, il doit y avoir eu une expertise médico-légale. Laquelle doit avoir ou non découvert des traces de pénétration sexuelle si le viol est anal.


          Non ???

          • calach calach 3 janvier 2012 21:48

            @stef : Lire la page suivante pour obtenir la réponse à votre question :

            http://affaireiacono.com/affaire/


          • stef stef 4 janvier 2012 11:05

            Bonjour,


            Merci pour ce lien. Cela répond à la question : pas de traces de pénétration.

          • Fergus Fergus 3 janvier 2012 23:56

            Bonjour, Calach.

            Désolé, mais votre discours ne tient pas la route dans la mesure où la Cour de cassation, conformément à ses prérogatives, ne pouvait s’exprimer que sur la forme et non sur le fond. Sa décision est par conséquent conforme à ce qu’elle devait être.

            Le problème est venu du revirement trop tardif du neveu, après le jugement d’appel. Mais la Justice a bien fonctionné en libérant M. Iacono à la suite de ce « coup de théâtre ». Reste maintenant à attendre une libération définitive qui ne pourra être obtenue que par une relaxe lors d’un procès en révision.

            Cela dit, rien n’empêche les juges des libertés d’exonérer M. Iacono d’un retour en prison dans l’attente de ce procès. C’est probablement ce qu’ils vont faire.


            • calach calach 4 janvier 2012 12:31

              @ Fergus,
              Je ne remets pas en cause la motivation de la Cour de cassation qui ne s’appuie que sur la forme conformément à son seul pouvoir mais je remets en cause la décision de renvoyer C. Iacono en prison alors qu’un fait nouveau a explosé toute la procédure de condamnation. Il me semble qu’il serait plus logique, plus intelligent et plus humain de laisser C. Iacono en liberté jusqu’à la décision de la commission de révision.
              Dans cette décision, le procureur et le JAP raisonnent comme des rouages d’une machine dénuée de toute intelligence. Il faut faire pression pour retrouver un peu de bon sens lorsqu’il y a un tel revirement de l’accusation. Il faut éviter des années de prison à une personne qui redevient présumée innocente. C’est la condamnation qui devient à son tour présumée douteuse. 


            • Fergus Fergus 4 janvier 2012 14:37

              @ Calach.

              Les magistrats raisonnent en fonction du droit et conformément à leur mission de protection de la société. M. Iacono a été condamné par deux fois et aucune instance judiciaire n’a pu, pour l’instant, établir officiellement sa non-culpabilité par une décsion de justice. Son renvoi théorique en prison est par conséquent normal dans ce contexte. Mais vous savez fort bien que, compte tenu du revirement du neveu, il n’ira pas. A quoi bon dans ce cas tirer sur une justice qui remplit sa mission normalement ?

              Bonne journée.


            • calach calach 4 janvier 2012 17:58

              @ Fergus,
              Il n’est pas question de tirer sur la Justice mais seulement de mettre à jour ses faiblesses comme on le fait pour les trains ou les avions. Ce n’est pas parce que 2 décisions ont retenu la culpabilité que Mr Iacono est coupable. Ces deux décisions n’ont pas été prises sur des preuves matérielles certaines mais seulement sur une intime conviction (non justifiée par ailleurs) qui s’appuyait sur une parole d’accusation et des aspects psychologiques sans que la parole de l’accusé soit entendue en contrepartie... D’ailleurs, le revirement du petit-fils démontre toute la fragilité de la procédure de condamnation dans ce type d’affaires ;
              Bonne nouvelle de ce jour dans cette affaire : Christian Iacono est convoqué devant la commission de révision le 16 janvier d’après son comité de soutien. Les magistrats ont compris qu’il fallait agir rapidement comme je le souhaitais dans l’article. C’est un premier acquis. Ceci ne signifie pas que C. IACONO est dispensé de se présenter à la prison le 9 janvier. Je rappelle que Loïc Sécher est resté deux années en prison entre le revirement de son accusatrice et la décision de la commission de révision (après 2 refus incompréhensibles...). Par ailleurs, la décision de la commission peut aller dans un sens ou dans un autre. Tout est possible au royaume de l’absurde !!!
              Permettez Fergus à certaines victimes de la Justice dont je fais partie par ricochet d’être très méfiantes vis à vis de cette institution... Décider d’envoyer un innocent en prison, ne serait-ce qu’un jour de trop, n’est pas une simple erreur. C’est tout simplement un viol de la liberté individuelle donc un crime qui, de plus, reste toujours impuni. 

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