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Comment l’Occident en est arrivé à son « déclin économique naturel » ? Le piège de l’argent gratuit des Quantitative easing pour le monde

 Dans plusieurs articles précédents tout au long des années qui ont suivi la crise financière, les analyses économiques ont toujours fait ressortir que les politiques monétaires non conventionnelles ou « quantitative easing » qui étaient menées depuis 2008 étaient nécessaires, et rendaient paradoxalement service aux économies occidentales, et par ricochet à l’économie mondiale. Que ce soit aux États-Unis, en zone euro, au Japon ou au Royaume-Uni. Tardivement en Chine, depuis que la deuxième économie du monde a accédé au rang de puissance monétaire et fait partie des cinq dans le consortium monétaire mondial qu’est le FMI. Faut-il rappeler que le yuan chinois est devenu, en octobre 2016, la cinquième monnaie dans le panier de monnaies du FMI, servant à déterminer la valeur du DTS (droit de tirages spéciaux).

 

En zone euro, l’adoption des quantitative easing et les programmes LTRO et TLTRO ont été plus difficile à appliquer qu’aux États-Unis compte tenu de la levée de boucliers des économistes. Cependant, elles ont été appliquées, bien qu’elles aient fait couler beaucoup d’encre... Qu’écrivent-ils les médias sur ce sujet ? Et qu’en est-il de la position des analystes et économistes qui rejettent les politiques monétaires non conventionnelles ? De même de l’opposition des institutions élues, notamment le Bundestag, le parlement allemand, et la Cour constitutionnelle de Karlsruhe, chargée de juger la conformité des lois avec la Loi fondamentale (Constitution allemande).

 

Dans un article, le journal Le Figaro annonce les mesures prises sans ambages par Mario Draghi, le président de la BCE : « Le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, a officialisé un programme de rachat massif d'actifs de 60 milliards d'euros par mois de mars 2015 jusqu'à fin septembre 2016 au plus tôt. La BCE prête à des achats illimités d'actifs. Mario Draghi n'a pas tergiversé. Le Président de la BCE a annoncé dès le début de la conférence un programme de rachat d'actifs de 60 milliards d'euros par mois de mars 2015 jusqu'à fin septembre 2016 au plus tôt, soit un QE d'au minimum 1100 milliards d'euros. Les achats d'obligations souveraines seront réalisés au prorata de la répartition du capital de la BCE, c'est-à-dire qu'un montant réduit sera consacré au rachat des dettes des plus petits pays comme la Grèce. Le consensus misait sur un montant mensuel limité à 50 milliards. Par ailleurs, la BCE va encore abaisser le taux des opérations de refinancement offertes aux banques (LTRO). » (1)
 

  1. Le président de la BCE, Mario Draghi répond à ses détracteurs en mettant en avant le « redressement de l’économie, la création d’emplois et la stabilité des prix en zone euro »

 

 Les critiques n’ont pas manqué sur les quantitative easing (QE), le 22 janvier 2015, rapporté par Le Figaro.fr. Olivier Arpin, analyste financier chez Union Bancaire Privée (UBP), juge que la crédibilité de la BCE est renforcée par le plan sans précédent annoncé ce jeudi. Mais qu'il ne garantit en rien un retour de la croissance. « Les montants annoncés sont proches de ceux qui avaient « filtré » hier mais la BCE est parvenue à aller un peu au-delà de ce qu’attendaient les marchés. Avec une perspective d’achats de plus de 1100 milliards d’euros, le bilan va retrouver ses niveaux de 2012 ; la crédibilité de la BCE en sort donc renforcée. La promesse de continuer tant qu’il n’y a pas d’ajustement net de l’évolution de l’inflation est une bonne surprise. D’un autre côté, la mutualisation des risques n’est que partielle (20% seulement), mais la baisse des taux longs des pays périphériques montre que ce n’est pas un problème pour les marchés (en tout cas actuellement). Ce ne sont pas ces mesures qui vont modifier radicalement les fondamentaux de la zone euro et nous restons prudents sur les perspectives de croissance à court et moyen terme.  » (1)

 

Pour le chercheur Jacques Sapir, spécialiste de l’économie russe et de la transition, l’analyse des crises financières et des recherches théoriques sur les institutions économiques de l'économie russe, sur son blog : « Ainsi, Mario Draghi a bien utilisé le « bazooka ». L’annonce qu’il vient de faire le jeudi 22 janvier restera dans les annales. La Banque Centrale Européenne s’est donc converti à «  l’assouplissement », ce que l’on appelle le « quantitative easing » (ou QE pour les initiés). Mais, il s’agit d’une mesure désespérée. Rien ne prouve qu’elle donne les résultats espérés. Elle soulève par ailleurs de nombreuses questions. En un sens, on peut y voir aussi, et c’est là peut-être le point le plus important, l’amorce d’une reconnaissance que la zone Euro ne fonctionne plus et qu’il convient d’en préparer la dissolution. » (1)

 

Pour Christine Lagarde, la directrice générale du FMI : « Il reste essentiel que cette politique accommodante soit soutenue au bon moment par de vastes mesures politiques dans d'autres domaines, surtout des réformes structurelles destinées à doper le potentiel de croissance ». Tout en assurant, dans un communiqué, qu'elle « saluait » l'action de la BCE. « L'extension prévue du bilan de la BCE va contribuer à faire baisser les coûts d'emprunt dans la zone euro (...) et va réduire le risque d'une longue période de faible inflation. » Le FMI appelait depuis plusieurs mois la Banque centrale européenne à en faire plus pour soutenir l'activité de la zone euro, suscitant des grincements de dents en Europe. En révisant ses projections de croissance mondiale mardi, le Fonds avait encore estimé que la réponse de la politique monétaire en Europe était « trop lente ». (1)

 

Interrogé par un journaliste américain sur l'efficacité de son plan de relance économique et l'existence possible d'un plan B, Mario Draghi a répondu : « Ce n’est pas la première fois que l’on pose ce genre de question pour savoir si nous avons un plan B. Nous venons de définir un plan A, point à la ligne ! » (1)

 

En novembre 2015, après que les détracteurs se sont faits discrets après plusieurs mois sur la politique expansionniste de la Banque centrale européenne, de nouveau ce problème est remis au centre des débats, en Europe. Les attaques se multiplient contre l’institut monétaire européen et sa politique de rachats de dettes souveraines. Mais Mario Draghi garde le cap dans sa politique d’assouplissement monétaire non conventionnel. Et même, Jens Weidmann, président de la Banque centrale allemande et membre du comité des gouverneurs de la BCE, a déclaré, le 12 novembre 2015, que les achats de dettes publiques (le « quantitative easing », en anglais, ou QE) « devraient être réservés à des circonstances exceptionnelles  ».

 

« Comme si cela ne suffisait pas, la Cour constitutionnelle de Karlsruhe a reçu trois nouveaux recours contre les mesures de la BCE, a révélé l’agence Bloomberg mardi 10 novembre. Motif : elle violerait son mandat en rachetant des dettes publiques, estime l’un des plaignants, l’ancien député bavarois Peter Gauweiler. Selon cet eurosceptique pur jus, une telle mesure risque en effet de déclencher, à terme, de l’« hyperinflation et de l’instabilité financière ». Une crainte partagée par une partie des économistes allemands (mais pas tous), par le secteur bancaire du pays mais aussi par Wolfgang Schäuble, l’intraitable ministre des finances. » (2)

 

De nouveau, en avril 2016, les attaques reprennent contre la BCE. Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, a répondu aux virulentes critiques adressées à l’institution par une partie de la classe politique allemande. « Nous obéissons à la loi, pas aux hommes politiques. » Jeudi 21 avril, Si la réunion du conseil des gouverneurs n’a donné lieu qu’à des annonces techniques sur les achats de titres – le taux directeur est resté inchangé à 0 % –, l’Italien a profité de la conférence de presse pour rappeler avec fermeté l’indépendance de la banque centrale. « Nous avons pour mandat de chercher à atteindre la stabilité des prix pour toute la zone euro, pas seulement pour l’Allemagne », a-t-il martelé. « Il s’est prêté à un délicat exercice de communication, et il s’en est plutôt bien sorti », juge Pascale Seivy, du groupe bancaire Pictet. (3)

 

« Depuis quelques semaines, les conservateurs d’outre-Rhin tirent à boulets rouges sur les mesures accommodantes de l’institution. Selon eux, « Ces taux bas ruinent les épargnants de Berlin et de Munich », tandis que ses rachats de dettes publiques alimentent le laxisme budgétaire des pays du Sud, comme le Portugal ou la Grèce. Le 10 avril, le puissant ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, a même accusé M. Draghi d’être en partie responsable de la montée de l’extrême droite dans son pays… » (3)

 

« Loin de perdre son sang-froid, le patron de la BCE a répondu avec calme. Il a développé un argument-clé, partagé par nombre d’économistes : les taux bas ne sont pas la seule conséquence des choix monétaires. Ils sont d’abord le « symptôme d’une croissance et d’une inflation faibles  », a-t-il expliqué. Et ce, en Europe comme dans les autres pays industrialisés. Pour preuve, « nos mesures ne sont pas très différentes des politiques menées dans le reste du monde », a-t-il rappelé. En effet, la Banque du Japon, la Réserve fédérale américaine ou encore la Banque d’Angleterre mènent, elles aussi... » (3)

 

La politique monétaire non conventionnelle a tellement été critiquée qu’il a fallu à Mario Draghi, six mois après, le 28 septembre 2016, de défendre sa politique monétaire devant le Bundestag. « Mario Draghi a défendu mercredi sa politique de taux d’intérêt restrictive devant le Bundestag. « La politique monétaire de la BCE garantit la stabilité des prix et a contré le danger d’une nouvelle Grande dépression  », s’est justifié le président de la Banque centrale européenne. (4)

 

L’Italien, qui doit rencontrer ce jeudi la chancelière Angela Merkel, s’était certainement préparé au pire. Depuis des jours, les députés conservateurs du Bundestag multipliaient les déclarations hostiles envers sa politique de taux faibles, qu’il est venu défendre en personne, face à la commission finances de la Chambre basse. Selon le quotidien populaire Bild Zeitung, le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble – qui critique régulièrement la politique de la BCE –, aurait même incité les membres de cette commission à mettre le président de la BCE en difficulté sur la politique monétaire. « J’attends de M. Draghi qu’il nous présente un scénario réaliste de retour à une phase de taux normaux », précisait en amont de la rencontre Antje Tillmann, porte-parole finances du groupe parlementaire chrétien démocrate au Bundestag. [...]

L’Europe doit se demander à quel point la politique monétaire agressive, non conventionnelle et totalement inadaptée de la BCE [qui va jusqu’à des taux négatifs], aggrave les difficultés européennes », a attaqué mardi le chef économiste de la Deutsche Bank David Folkerts-Landau. Surtout, cette politique menacerait les épargnants et les retraités allemands. Le point est particulièrement sensible, dans un pays à la démographie en berne où l’épargne est l’un des piliers des retraites. « Notre politique marche. Elle a contribué au redressement de l’économie et à créer des emplois, s’est défendu Mario Draghi mercredi. Elle contribue à une croissance, qui bénéficie aussi aux épargnants et aux retraités, en Allemagne et au sein de toute l’Europe.  » » (4)  
 
 

  1. Des Banquiers centraux allemands s’opposent aux programmes d’achats d’obligations d’État par la BCE

 

 Aujourd’hui, étrange que toutes les critiques se soient tues et ce, parce que toutes les voix qui se sont élevées, les craintes d’une hyperinflation, d’un appauvrissement profond des épargnants allemands, français, italiens..., et autres conséquences, ne se sont pas réalisées.

 

Et le problème est que processus des quantitative easing, des LTRO et TLTRO I et II ne s’arrêtent pas. En février 2019, la Banque centrale européenne annonce qu’elle s’apprête à lancer, dans six mois, en septembre 2019, un autre programme d’assouplissement monétaire non conventionnel, le TLTRO III. Et le plus étrange, plus de levée de boucliers d’économistes de la zone euro. Le processus des quantitative easing et les programmes TLTRO est accepté, plus de craintes. Et c’est tout-à-fait normal que l’effet inflationniste redouté n’est pas apparu, puisqu’il y a eu l’effet inverse, plus insidieux, dans le sens qu’il présente plus de risque à l’économie. Ce qui se traduit par un ralentissement de l’activité économique, la demande s’amenuise amenant une contraction de l’offre et donc plus de chômage.

 

Il est évident qu’il existe des raisons très sérieuses qui justifient les politiques monétaires non conventionnelles de la Banque centrale européenne. Et surtout avec ce phénomène non attendu, la « déflation ».

 

Mais si les Banquiers centraux en exercice savaient ce qu’ils faisaient, et les économistes tels Jacques Sapir et autres économistes européens n’avaient pas raison, il demeure que des Banquiers centraux aussi en exercice se sont opposés à ces quantitative easing. Par exemple, Axel Weber, le président de la Deutsche Bundesbank, alors qu’il était pressenti de succéder à Jean-Claude Trichet, dont le mandat de président à la BCE expirait en novembre 2011, a décidé de ne pas postuler à cette fonction ni de solliciter un second mandat à la tête de la Banque centrale d’Allemagne. Pour ce Banquier, la BCE devait cesser ses mesures de soutien aux banques européennes et à augmenter le taux d'intérêt directeur afin de doper l'euro qui, selon lui, doit être fort pour empêcher la spéculation à son encontre. Son successeur, Jens Weidmann, président de la Banque centrale d’Allemagne, a lui aussi menacé de démissionner pour les mêmes raisons qu’Axel Weber.

 

Sur une info d’Europe 1, le 31 août 2012 : « Le président de la Banque centrale allemande, la Bundesbank aurait envisagé à plusieurs reprises de démissionner de ses fonctions, en raison de son opposition au nouveau programme de rachats d'obligations que la BCE a l'intention de mettre en place, d'après le quotidien allemand « Bild », qui cite des « sources financières ». Démission repoussée ? Jens Weidmann aurait évoqué cette possibilité devant quelques hauts responsables de la Bundesbank, mais le gouvernement l'aurait incité à rester en place, détaille le quotidien. Il aurait finalement décidé de renoncer provisoirement à démissionner pour tenter de convaincre la BCE de faire machine arrière sur ce programme de rachats, lors du prochain comité de politique monétaire, le 6 septembre prochain. Division sur le rôle de la BCE Lors de la précédente réunion, le gouverneur de la BCE, Mario Draghi a promis qu'il ferait « tout pour sauver la zone euro », évoquant un programme de rachats. [...] Mario Draghi promet dans tous les cas, de stabiliser les prix, même si des mesures exceptionnelles sont prises. » (5)

 

La question qui se pose : « Pourquoi les craintes des économistes occidentaux n’étaient pas fondées ?  » Il est évident qu’il s’est produit dans le processus d’achats d’actifs (dettes souveraines, obligations éligibles, etc.) mené par la BCE dans le cadre des programmes LTRO, TLTRO et quantitative easing, autre chose que ce qui était attendu. A la place de l’inflation voire l’hyperinflation, il s’est produit la déflation.

 

Selon une analyse de l’économiste américain Nouriel Roubini, sur l’« inflation manquante », il écrit : « Prolonger encore longtemps les mesures monétaires non orthodoxes présente des risques : une inflation du prix des actifs, une croissance excessive du crédit et la formation de bulles. Aussi longtemps que l'on n'est pas sûr des causes de la faiblesse de l'inflation, les banques centrales devront naviguer entre ces différents risques. » (6)

 

Mais alors pourquoi l’inflation est manquante dans ces politiques monétaires non orthodoxes par les Banques centrales occidentales ? 

 

  1. Les programmes d’achats d’actifs massifs opérés par la BCE dans le cadre de la politique monétaire non conventionnelle

 

 Tout d’abord, en quoi consistent les LTRO (longer-term refinancing operations) et TLTRO (targeted longer-term refinancing operations) ? Selon la Banque centrale européenne, « les opérations de refinancement à plus long terme ciblées ou non constituent l’un des instruments non conventionnels de politique monétaire de la BCE. Les TLTRO permettent d’octroyer des prêts à long terme aux banques et de les inciter, ainsi, à accroître leur activité de prêt au profit des entreprises et des consommateurs de la zone euro. Elles contribuent à ramener l’inflation à des taux inférieurs à, mais proches de 2 % à moyen terme.

 

Les banques participant aux TLTRO II peuvent emprunter jusqu’à 30 % maximum de leur encours de prêts aux entreprises et aux consommateurs. Les banques prêtant davantage à l’économie réelle pourront donc emprunter plus, et à un taux d’intérêt plus faible que celui que la BCE propose habituellement. Quatre opérations seront menées au cours des douze prochains mois, la première débutant le 29 juin 2016.

 

En quoi les TLTRO II diffèrent-elles des opérations de politique monétaire classiques ?

 

Remplissant le rôle de banque des banques, la banque centrale fournit de la liquidité aux banques commerciales à travers des prêts. En temps normal, ces dernières doivent rembourser ces prêts après une semaine ou trois mois. La principale spécificité des TLTRO II est que les prêts accordés ont une échéance bien plus longue, de quatre ans. Les banques disposent dès lors d’un financement stable et sûr dans une période d’incertitudes sur les marchés.

 

De plus, contrairement aux opérations de politique monétaire traditionnelles, les volumes de liquidité que les banques peuvent obtenir à travers les TLTRO II, et le coût d’emprunt, dépendent des encours de prêts qu’elles ont octroyés à l’économie réelle.

 

En quoi cela aide-t-il les consommateurs, les entreprises et l’économie dans son ensemble ?

 

En incitant les banques à prêter davantage, les TLTRO II favorisent l’activité de prêt aux entreprises et aux consommateurs dans la zone euro, ce qui stimule l’activité économique. Les banques paient habituellement le principal taux d’intérêt directeur de la BCE sur le montant emprunté. Au départ, il en va de même pour les TLTRO II, à cette différence près que le coût d’emprunt lors de ces opérations est lié aux encours de prêts octroyés par les banques participantes : si une banque améliore suffisamment son activité de prêt à l’économie, elle peut recevoir des intérêts, en « payant » un taux d’intérêt négatif, plutôt que de devoir en verser. Ce taux à « payer » (les intérêts à recevoir) peut être aussi faible que celui de la facilité de dépôt, qui est actuellement de -0,4 %.

 

Les TLTRO II accompagnent les autres politiques accommodantes de la BCE et soutiennent leur transmission à l’économie réelle. Cela nous aide à remplir notre principal objectif, qui consiste à maintenir la stabilité des prix. » (7)

 

Comme le mentionne la Banque centrale européenne, « les opérations LTRO et TLTRO constituent des instruments non conventionnels de politique monétaire de la BCE. » Il en va de même des mesures d’assouplissement quantitatif (en anglais quantitative easing ou QE). En clair, l’assouplissement quantitatif ou les LTRO et TLTRO ne sont ni plus ni moins que des émissions de liquidités par la « planche à billet ». D’ailleurs depuis la crise financière en 2008, toutes les grandes Banques centrales du monde (Fed, Banque d’Angleterre, Banque du Japon) y compris la BCE ont utilisé le quantitative easing.

 

Les motifs invoqués dans ces QE portent sur l’arme des taux d’intérêt qui s’est épuisée (proche de zéro pour la Fed et zéro pour la BCE depuis 2016), les perspectives d’inflation et de croissance ne rebondissent pas, dès lors seule sortie, le recours aux mesures de politique monétaire non conventionnelles. D’autre part, il ne s’agit pas seulement de rachats sur le marché des titres d’Etat, mais également des crédits titrisés et d'obligations sécurisées (« covered bonds »). 

 

Donc, cette création monétaire, bien qu’elle pèse sur l'euro, ce qui est positif pour le commerce extérieur avec un euro mois fort, permet, dans une certaine mesure, de favoriser le redressement de l’inflation, qui est passé en décembre 2015 en territoire négatif. Cependant, le problème en Europe ne peut être résolu que par des liquidités émises dans le cadre des quantitative easing. En effet, si les entreprises économiques rechignent à investir malgré les taux d’intérêt très faibles accordés par les banques, c’est parce que la demande s’est affaiblie. Et c’est là le grand problème en Europe, d’autant plus que l’affaiblissement économique a commencé avec la crise financière de 2008, celle-ci générant ensuite des politiques d’austérité menées tout azimut par les États de la zone euro.

 

Cette pénalisation de pans entiers de l’économie a anémié la demande de crédit en Europe, et par conséquent, l’assouplissement monétaire non conventionnel qui devait relancer l’économie a tout juste éviter une dépression et maintenue une croissance faible en Europe. Et un usage prolongé de ces politiques ne pourra qu’affaiblir l’économie européenne, et inférer négativement sur l’économie mondiale. Comme on le constate dans le ralentissement économique en Afrique, en Asie, en Amérique du Sud.

 

Pour avoir une idée sur les programmes d’achats de titres souverains ou privés (obligations sécurisées et créances hypothécaires titrisées), la Banque de France donne en bref les montants d’actifs acquis par l’Eurosystème.

 

  • 2570 milliards d’euros encours à décembre 2018 des actifs achetés par l’Eurosystème au titre des programmes d’achats d’actifs de sa politique non conventionnelle ou quantitative easing.
     
  • 739 milliards d’euros encours des prêts de l’Eurosystème aux banques au titre des opérations ciblées de refinancement à long terme dans le cadre de TLTRO I et II (septembre 2014-mars 2017).
     
  • Le Taux de la facilité de dépôt de l’Eurosystème depuis mars 2016 est de - 0,40 %.
     
  • La croissance supplémentaire générée par le programme d’achats d’actifs en zone euro entre 2016 et 2020 est de 1,9 % du PIB. (8)  

 

  1. L’énigme de la spirale des quantitative easing. Stérilisation d’une partie importante de liquidités injectées par la BCE dans les banques

 

 Cette présentation faite sur les Banques centrales qui ont opté pour les quantitative easing et les programmes LTRO et TLTRO en vue de contrer, comme il a été dit supra, « pour contrer le danger d’une nouvelle Grande dépression », il reste maintenant à comprendre pourquoi les craintes des économistes sur le risque inflationniste n’étaient pas fondées vu que la « réalité qui a suivi » était aux antipodes de ce qu’ils n’avaient pas cessé de mettre en garde. On doit par conséquent s’interroger sur l’origine du phénomène déflationniste qui a surgi et faussé toutes les appréhensions tout compte fait très légitimes de la part des économistes. « Pourquoi au lieu de l’inflation, c’est la déflation qui est apparue ? » Il y a forcément une explication. Qu’en est-il ?

 

Partant du principe que les appréhensions des économistes n’étaient pas vaines, et combien même il y ait eu l’effet inverse à celui attendu, c’est que, considérant que les politiques monétaires non conventionnelles s’orientant inévitablement à l’utilisation de la « planche à billet », donc une création monétaire ex nihilo, ce processus monétaire non conventionnel ne pouvait que mener forcément à l’inflation et, par des injections monétaires entretenues, finir à une « spirale inflationniste ». Or, ce qui était craint ne s’est pas produit, il a même donné un effet inverse. Les quantitative easing menés par la Banque centrale européenne ont produit de la « déflation », ce qui est non seulement énigmatique mais nous force à penser que les QE ont en réalité eu un « effet anti-QE ». Comment alors l’expliquer ? Et, sans même entrer dans le détail, on peut d’avance dire, bien que a été massivement utilisée dans le cadre de l’assouplissement monétaire quantitatif non conventionnel, qu’en réalité, «  les liquidités injectées ex nihilo par l’usage massif de la « planche à billet » et pendant des années, ne sont, en grande partie, tout simplement pas allées dans l’économie réelle de la zone euro. » Car si c’était le cas, que les liquidités injectées ex nihilo sont allées massivement financer l’activité économique pendant une longue durée, on aurait eu inévitablement une inflation galopante voire une « hyperinflation », ce qui aurait amené les banques centrales occidentales pour éviter une situation fortement inflationniste à stopper immédiatement le processus des QE, et même à retirer des liquidités de leurs systèmes bancaires.

 

Et faut-il souligner que cette forte création monétaire qui, en grande partie, ne va pas dans l’économie se retrouve aussi bien aux États-Unis qu’en Europe (zone euro et Royaume-Uni) et au Japon. Ces quatre pays sont les grands émetteurs des principales devises internationales dans le monde. Le yuan chinois est devenu aujourd’hui la 5ième monnaie internationale depuis son entrée, en septembre 2016, dans le panier de monnaie du FMI qui fixe la valeur du DTS (Droits de tirage spéciaux), un instrument monétaire utilisé par l’institution internationale.

 

« Alors où sont passées concrètement l’essentiel des liquidités internationales créées ex nihilo ? » Tout simplement, elles ont été conservées dans les comptes en monnaie centrale que les banques des systèmes bancaires respectifs détiennent auprès de leurs Banques centrales. En clair, cela signifie que les liquidités injectées dans le cadre des QE ont été « STÉRILISÉE ». Mais alors pourquoi cette «  stérilisation » de liquidités injectées, année après année, qui d’ailleurs confirme non seulement la situation « déflationniste » de l’économie de la zone euro, mais aussi dans les autres grandes économies du monde, essentiellement en Occident et en Chine. Ce qui témoigne, par cette insuffisance d’injection de liquidités dans le système économique de l’Europe, une « croissance anémique en zone euro ».

 

Évidemment, cette politique monétaire non conventionnelle qui donne lieu à de la déflation à la place de l’inflation, par une « stérilisation d’une grande partie des montants injectés » et qui ont servi à l’achat d’actifs en bons de Trésor, d’obligations d’Etat, des titres hypothécaires, etc., ce qui en clair montre que les Banques centrales n’ont pas procédé qu’à des achats de titres de dettes souveraines mais aussi des dettes privées. Précisément, pour comprendre le processus, il faut différencier les achats des dettes privées et dettes souveraines entre les investisseurs détenteurs nationaux et détenteurs étrangers. Par exemple, si la Banque centrale américaine ou européenne achète des titres souverains ou privés détenus par des banques ou investisseurs nationaux, la Banque centrale en question qui injecte des liquidités ex nihilo, c’est-à-dire à partir de rien, est assurée de revendre ces titres publics et privés plus tard, et les liquidités créées ex nihilo seraient détruites ultérieurement.

 

Par exemple, pour les créances hypothécaires à risque, après le dépassement de la crise financière et la reprise du marché immobilier, ces créances deviennent de nouveau solvables, prennent de la valeur. Donc la Banque centrale peut les revendre et retrouver les fonds qu’elle a créés et les détruire. Résultat : la création monétaire a joué un peu le rôle de catalyseur dans la reprise économique, et, après la reprise, retiré et détruit puisque c’est de l’argent créé ex nihilo (sans contreparties physiques). Il en va de même pour les titres publics émis par les Etats, les banques et investisseurs nationaux qui ont acheté ces titres publics auprès de leurs Trésors sont assurés d’être remboursés par leurs États. Les titres publics comme les bons de Trésor et obligations souveraines, etc. ne sont que des emprunts opérés par les États via leurs Trésors publics et sont remboursés lorsque ces titres viennent à maturité. Là aussi, les Banques centrales occidentales, lorsque s’opère la reprise économique, revendent ces titres publics aux banques et investisseurs nationaux, soit en les redatant (leur octroyant une nouvelle maturité, une nouvelle échéance) avec l’accord du Trésor public, ce qui à terme permet aux Banques centrales de retrouver leurs fonds injectés ex nihilo et de les détruire. 

 

  1. Les grands jalons de l’histoire économique du monde qui ont généré les quantitative easing

 

 Si les rachats de titres publics et privés détenus par les systèmes bancaires occidentaux ne posent pas de grands problèmes puisqu’il s’agit pour les Banques centrales de venir au secours de leurs banques frappées par la crise, et que la création monétaire n’est en fait que provisoire, puisque dès que la reprise économique revient, les Banques centrales occidentales, revendant les titres achetés, allègent forcément leurs bilans surchargés de titres. Cependant, on ne doit pas perdre de vue que les quatre Banques centrales occidentales jusqu’en 2016 sont les seules émettrices de monnaies internationales. Et les économies des pays du reste du monde dépendent de ces monnaies internationales. Sans le dollar, l’euro, la livre sterling et le yen, et récemment le yuan chinois, les économies de ces pays ne pourraient fonctionner. Puisque tous leurs échanges extérieurs (importations et exportations) sont facturés dans ces monnaies internationales. Et c’est là que se pose le problème du financement de l’économie mondiale, et seul l’Occident est tenu de financer les plus de 170 pays hors-Occident, qui sont sortis pour la plupart de la colonisation ou de la domination occidentale.

 

L’Afrique compte pour 50 pays, l’Asie pour 29 pays hors-Japon, et l’Océanie pour 16 pays, l’Europe pour 22 pays hors zone euro qui compte 19 pays utilisant l’euro et le Royaume-Uni la livre sterling.

 

Précisément ce qui arrive aujourd’hui avec les « quantitative easing » est en rapport direct avec l’histoire de ces dernières décennies, depuis la sortie du monde de la Deuxième Guerre mondiale. On n’a point besoin d’entrer en profondeur dans l’histoire, mais simplement faire revenir en quelques lignes les jalons qui ont marqué l’économie mondiale entre la fin de la Deuxième Guerre mondiale, en 1945 et la double crise immobilière et financière qui a sévi entre 2007 et 2008. Et surtout les conséquences qui ont rendu inévitable les quantitative easing aujourd’hui. Pour simplifier l’évolution historique de la scène économique mondiale depuis 1945, on peut la diviser en six grandes périodes.

 

La première période va de 1945 à 1971. Avant même la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les États-Unis ont anticipé et instauré en 1944, lors des « Accords de Bretton Woods », l’étalon dollar-or, la monnaie américaine qui était adossée à 35 dollars l’once d’or. Reconnue internationalement et convertible, le dollar était considéré pour les détenteurs aussi bon que l’or. Il a été la monnaie par excellence jusqu’au début des années 1960. Avec la reconstruction de l’après-guerre, les performances de l’industrie européenne et les parts de marché de plus en plus importantes dans le commerce mondial, les grands pays d’Europe procèdent en 1958 à la convertibilité de leurs monnaies (franc, livre sterling, deutschemark...). Parallèlement, avec la décolonisation, plus de 100 nouveaux États voient le jour. Et ces nouveaux États avaient non seulement besoin de monnaies internationales pour leurs échanges commerciaux avec l’étranger mais aussi disposer de réserves de change suffisantes, qui traduites en pourcent dans un panier de monnaies internationales et l’or, pouvaient arrêter la valeur internationale de leurs monnaies domestiques. Et la convertibilité de ces monnaies ou leur inconvertibilité relève de la politique interne de ces nouveaux États.

 

Ceci étant, si le dollar qui a joué un étalon-or par excellence dans les échanges internationaux, la situation économique des États-Unis va se dégrader progressivement sur le plan international. Perte de compétitivité avec l’Europe et le Japon, les guerres menées dans le monde notamment au Vietnam, les dépenses dans les flottes de guerre et le grand nombre de bases disséminées dans le monde, ont fait que les États-Unis ne pouvaient qu’utiliser la « planche à billet » pour financer leurs déficits extérieurs. D’autre part, les remboursements en or des dollars que le reste du monde présentait à l’Amérique ont fortement diminué le stock d’or américain, ce qui a amené les États-Unis à restreindre les remboursements des dollars en or. Le 15 août 1971, les États-Unis décident de suspendre la convertibilité du dollar en or, une suspension qui en fait est devenue définitive.

 

Conséquence : Une crise monétaire mondiale éclate, en particulier entre l’Europe et les États-Unis. Les pays d’Europe qui détenaient des liquidités importantes en dollars américains qu’ils ne pouvaient plus convertir décident, à leur tour, de ne plus accepter les dollars américains « inflationnistes  ».

 

La deuxième période va de 1971 à 1979. Après le refus des pays d’Europe, la création du Serpent monétaire européen, et plusieurs accords internationaux qui ont suivi, le premier krach pétrolier éclate en 1973. Les pays arabes, durant la guerre israélo-arabe, quadruple unilatéralement le prix du baril de pétrole. Comme les transactions pétrolières des pays arabes qui sont majoritaires au sein du cartel pétrolier, l’OPEP, sont libellées en dollar américain, tous les pays importateurs de pétrole sont tenus d’acheter des dollars US pour importer le pétrole, qui est nécessaire pour leur industrie et pour leurs besoins domestiques. Donc les pays d’Europe qui refusaient d’acheter des dollars américains dont une partie venait des liquidités ex nihilo (planche à billet) émises par la Banque centrale américaine (Fed) pour monétiser les déficits extérieurs. En clair, les États-Unis répercutaient leurs déficits extérieurs sur le monde à travers la création monétaire.

 

Paradoxalement, ce processus de création monétaire ex nihilo était nécessaire pour l’économie mondiale. Le reste du monde avait besoin de réserves de change pour leurs économies nationales qui dépendaient internationalement des monnaies internationales, tant sur le plan interne que sur le plan externe.

 

Pour l’Europe qui dépendait beaucoup moins des dollars américains puisque les pays européens sont aussi émetteurs de monnaies internationales, ce problème de réserves de change en dollars ne se posait pas. Au-delà du Serpent monétaire européen, les pays d’Europe pouvaient à l’instar des États-Unis émettre aussi des liquidités ex nihilo. Ce qui, en clair, signifie que les Banques centrales européennes pouvaient utiliser la « planche à billet ». Puisque les États-Unis finançaient leurs déficits commerciaux avec le reste du monde, qui plus est finançaient leurs déficits énergétiques par le dollar, qui est la monnaie de facturation des transactions pétrolières des pays d’OPEP, ce qui n’est pas le cas pour les pays d’Europe qui accumulaient des déficits de leurs balances commerciales suite au quadruplement du prix du pétrole, à partir d’octobre 1973. Et c’est ce que les pays d’Europe ont fait en émettant plus de francs, plus de livre sterling, plus de deutschemarks. De même, pour le Japon, plus de yen.

 

Certes l’économie mondiale a été dopée par la création monétaire occidentale, à la fois pour l’Europe et les États-Unis, et pour le reste du monde qui s’est enrichi par les échanges commerciaux, à la fois par ses importations en produits manufacturiers et industriels et en accumulant des réserves de change. Puisque l’inflation monétaire qui a suivi dans les années post-1973 a dopé les prix tant des produits finis (industrialisés) que des matières premières et énergétiques. Quant au taux de change des monnaies occidentales, il est resté globalement maîtrisé puisque à la création monétaire américaine répondait la création monétaire des autres pôles de l'Occident. Ce qui signifie que les taux de change des monnaies européennes contrebalançaient le taux de change du dollar US qui se dépréciait fortement sur les marchés monétaires, ce qui revient à dire que les émissions monétaires ex nihilo européennes pondéraient, évitaient donc au dollar une forte dépréciation et inversement, sauf bien sûr pour des cas de force majeure, comme on le verra.

 

Évidemment, ce processus ne pouvant rester indéfiniment puisque l’inflation va sans cesse augmenter par les émissions monétaires occidentales ce qui ne pourra que faire augmenter les prix pour absorber le surplus de création monétaire. Ce qui explique le « nécessaire deuxième krach pétrolier ». Et ce krach pétrolier fera prendre conscience aux Banquiers centraux américains et européens que le processus inflationniste dans le monde a atteint ses limites. Il n’était plus possible de continuer à émettre sans cesse des liquidités ex nihilo.

 

La troisième période va de 1979 à 1991. Le processus de création monétaire à partir de rien n’étant plus viable, il fallait pour les États-Unis réajuster l’économie mondiale à de nouvelles donnes. En clair, lutter contre l’inflation qui parasite les avoirs internationaux et les échanges internationaux puisque les prix des biens et services sont pratiquement en déshérence. Un bien qui coût tant peut doubler en quelques années. Un ménage qui a un avoir donné, par exemple dans une banque, et qui peut lui permettre d’acheter ou de construire une maison aujourd’hui, en quelques années, avec la hausse des prix immobiliers due précisément à l’inflation, ce ménage ne pourrait plus acheter ou construire puisque la valeur de son avoir a été divisée par deux ou par trois. C’est là le problème de l’inflation qui détruit la valeur des biens par la hausse des prix.

 

Précisément en augmentant drastiquement son taux directeur court, le faisant passer de 10 % à 20 % et en restreignant les émissions monétaires, la Fed provoque un gap du dollar dans le monde. Le dollar rare dans les marchés fait fortement déprécier les monnaies européennes. Les pays d’Europe, n’ayant plus le choix que de continuer à émettre des liquidités ex nihilo pour financer leurs déficits de leurs balances commerciales, dus principalement au triplement du prix du pétrole, à partir de 1979 (2ème choc pétrolier). Conséquence : les monnaies européennes vont fortement se déprécier entre 1979 et 1985. Le franc français passe de 4.037885 Fr pour un dollar en janvier 1980 à 10.111696 Fr/dollar US en mars 1985. Le deutschemark passe de 1.723970 DEM/dollar US en janvier 1980 à 3.308957 DM/USD en mars 1985. (9)

 

Avec le contrechoc pétrolier en 1986, et les accords de Plaza, à New York, réunissant les plus grands argentiers du monde, en 1985, le dollar chute fortement et revient progressivement au taux de change d’avant les années 1980. L’atterrissage du dollar n’empêche pas la décélération économique mondiale qui a commencé dès le début des années 1980 avec la crise de l’endettement mondial.

 

La hausse des taux d’intérêt américains qui s’est étendue à l’ensemble des places financières mondiales a provoqué un choc historique dans les économies des pays du reste du monde. Des continents entiers, en particulier l’Afrique, l’Asie et l’Amérique du Sud, ont été frappés par la crise d’endettement. Ces pays du reste du monde qui se sont endettés à faible taux d’intérêt pour reconstruire leurs pays après la décolonisation ou pour lancer de grands projets d’industrialisation se sont fortement endettés durant les années 1970. En augmentant le taux d’intérêt dans la lutte contre l’inflation, l’Occident a produit ce qu’on peut appeler de « graves dommages collatéraux dans le monde ». Non seulement il a provoqué la « crise d’endettement » dans les pays du reste du monde et la cohorte des « émeutes de la faim » provoquant de graves crises politiques et sociales mais a étouffé la croissance économique mondiale.

 

Comment réagira l’Occident pour remettre de l’ordre dans les économies des pays du reste du monde ? Il changera le fusil d’épaule, et au lieu d’injecter comme dans les années 1970 des liquidités qui créent de l’inflation, il va monnayer ces liquidités via le Fonds monétaire international en échange de plans d’ajustement structurels qui étaient nécessaire pour éliminer toutes les distorsions sur le plan macroéconomique dans ces États, et en éliminant autant que possible les entreprises publiques budgétivores et improductives. En clair, assainir les finances publiques et les économies de ces États.

 

Évidemment, on ne peut condamner le processus tel qu’il a joué, puisque sur le plan politico-économique à l’échelle mondiale, ce processus de lutte contre l’inflation, la crise d’endettement et la décélération économique à l’échelle mondiale étaient nécessaires au regard de grandes avancées démocratiques dans le monde. D’abord l’Amérique du Sud était sortie à la fin des années 1980 des dictatures militaires, et en Asie, grâce à la crise économique et l’endettement, le bloc de l’ex-Union soviétique s’étant fissuré a donné en novembre 1989 la chute du Mur de Berlin. L’éclatement du bloc Est sera suivi par l’éclatement de l’Union soviétique –l’URSS cessera d’exister en décembre 1991.

 

Il y a donc un lien causal entre les progrès civilisationnels dans le monde et les processus de crises dans les évolutions économiques dans le monde. Pour rappel, c’est la crise économique en 1929 et la dépression économique des années 1930 qui a suivi et les 6 millions de chômeurs allemands qui ont permis à Hitler de prendre le pouvoir en Allemagne. Six ans après, Hitler provoque la 2ème Guerre mondiale, qui à son tour, à la fin de la guerre, ouvre voie à la libération de continents entier sous tutelle occidentale. 
 

 

  1. Le « déclin économique naturel » de l’Occident. Limites et piège des quantitative easing pour l’économie mondiale

 

 La crise d’endettement des pays du reste du monde et la nouvelle fonction du Fonds monétaire international va donner des ailes aux décideurs occidentaux. C’est ainsi qu’à travers le thatchérisme et le reaganisme prônant la dérégulation financière, l’Occident va entrer dans une nouvelle phase de croissance économique. Certes il s’érigera sur le plan financier et monétaire pratiquement le maître du monde. Mais ce statut n’est pas sans mal. En effet, une domination sans partage sur ce plan a un revers de la médaille sur un autre plan. Créant un appauvrissement et une spirale d’endettement, les pays du reste du monde vont se retrouver à exporter uniquement pour survivre avec un niveau de vie exécrable et qui a des retentissements graves sur la production et la consommation mondiale.

 

Mais qui sera le premier perdant sur le plan productif, c’est l’Occident cela va de soi. L’industrie occidentale va forcément décélérer, et les pays du reste du monde qui continuent à produire et cherchent à produire plus imposent des joint-ventures aux pays occidentaux, ce qui signifie une coentreprise. Le pays d’accueil apporte la main d’œuvre avec un coût très bas, un marché intérieur pour l’absorption et un marché extérieur pour l’export de biens finis. Les pays occidentaux n’ayant pas de choix vu la contraction du marché mondial – des continents entiers sont endettés – doivent s’implanter surtout en Chine pour profiter des bénéfices de la coentreprise avec les pays d’accueil, ce qui se passe par la délocalisation d’entreprises d’autant plus que ces dernières sont soit non rentables soit carrément fermées par manque de débouchés.

 

Au final, l’Occident, sans vraiment prendre conscience, pris dans la dérégulation financière à l’échelle mondiale, ne sait pas qu’il est en train d’apporter ce qui manque au reste du monde, c’est-à-dire la puissance technologique et forcément une production industrielle et manufacturière à bas coût, ce qui provoque une contraction industrielle en Occident. Des pans entiers de l’industrie européenne, américaine et japonaise sont démantelés et leurs personnels mis au chômage. Une bonne partie de ces entreprises se trouve transférés au reste du monde dans le cadre de joint-venture ou simplement vendus.

 

Ainsi on comprend que rien ne vient de rien, que toute évolution a une cause. Et qu’un progrès vient avec son contraire dans le sens que l’Occident ne peut réussir à tous les coups.

 

La quatrième période va de 1991 à 2001. Dès 1991, les États-Unis entrent en récession. Le Japon est déjà frappé par la plus grave crise immobilière et financière de son histoire, en 1990. Pour le Japon, tout a commencé avec les accords de Plaza, en 1985, qui, d’un commun accord avec les autres puissances occidentales via leurs Banquiers centraux, a amené le Japon à réévaluer sa monnaie. C’est ainsi que le yen est passé de 236,739103 yen pour un dollar USD en septembre 1985 à 123,174428 JPY pour un dollar USD en novembre 1988. (9) L’économie japonaise ressentira ce double krach durant toute la décennie 1990.

 

L’Europe entre en récession en 1993-1994. Mais c’est la montée en puissance de l’Asie qui va relancer l’économie mondiale via les formidables transferts financiers (fonds de pension américains, investissements européens, et autres capitaux des pays à la recherche de dividendes). L’Occident est entraîné, à partir de 1993-1994, dans une euphorie financière qui va avec un retour de manivelle en 1997 pour l’Asie. La fuite des capitaux américains, européens... qui va suivre des pays d’Asie va provoquer la crise asiatique, et en 1998, le même processus va suivre et provoquer des crises financières en Russie et au Brésil en 1998. Pour ces pays qui sont devenus émergents, c’est l’excès de l’euphorie financière à l’origine de leurs succès qui va se retourner contre cet optimisme mal placé puisque les capitaux investis appartiennent à des non-résidents, qui peuvent quitter à tout moment ces pays.

 

Ce renversement de situation sur le plan financier à l’échelle mondiale va doper les bourses occidentales, notamment la Bourse de Wall Street, à New York. Provoquant le krach des valeurs technologiques en 2000. Il faut rappeler que les valeurs high tech ont joué aussi un grand rôle dans la croissance mondiale. Mais l’excès de liquidités de toutes parts dans le monde et retour des fonds de pension ont provoqué une déconnexion des cours affichés des titres boursiers avec le réel.

 

Le prix des actions ne cessant de s’envoler, comme toujours, il appartient à la Fed américaine en tant que Banque centrale qui doit veiller à ce que toute bulle financière ne mette pas en danger l’économie en cas d’éclatement, et par conséquent se doit d’agir. Précisément, anticipant la crise, la Fed, en augmentant le taux d’intérêt directeur et en restreignant les injections monétaires, ne pourra au final éviter le double krach des valeurs technologiques en mars et septembre 2000. Mais c’est le prix à payer pour éviter une crise encore plus aggravée.

 

Après le krach boursier, l’économie américaine entre en récession au premier semestre 2001. Mais un grave événement va surgir et changer toutes les donnes tant aux États-Unis que dans le reste du monde. C’est l’attaque terroriste du World Trade Center, le 11 septembre 2001. Il annonce la nouvelle période de l’histoire économique mondiale.

 

La cinquième période va de 2001 à 2008. C’est l’époque récente, et personne ne peut oublier la plus grave crise financière que l’Occident a connue en 2008, depuis la crise économique de 1929. Comment cette crise est survenue ? Il est évident que cette crise n’est pas venue ex nihilo, et qu’elle tire ses origines de ce qui a prévalu les décennies passées depuis les crises monétaires et krachs pétroliers des années 1970. Ce n’est pas de l’Occident que la crise est venue même s’il a été le principal acteur du moins comme on le constate dans les événements qui ont surgi dans les années 2001 à 2008. En réalité, c’est la force des événements qui ont entraîné l’Occident à devenir l’acteur principal, et la force des événements vient de la nouvelle architecture mondiale avec l’avènement d’une multitude de nations depuis le « vent de la décolonisation » qui comptent toutes dans le commerce mondial, et toutes ont besoin de capitaux que l’Occident émet quotidiennement pour irriguer l’économie mondiale.

 

Plus complexe encore, les délocalisations massives d’entreprises économiques du Japon, d’Europe et des États-Unis vers les grands pays émergents comme la Chine et l’Inde vont changer le cours de l’histoire économique du monde. On comprend dès lors que les États-Unis qui sont accros au pétrole des pays arabes et de leur lien très spécial avec l’Arabie saoudite en tant que le premier tenant du cartel pétrolier l’OPEP, n’ont pas le choix dans le maintien de leur domination financière et monétaire sur le monde que de mener des guerres contre toute nation qui s’oppose à leur hégémonie. Et le pétro-dollar donne précisément ce statut de première puissance du monde, ce qui induit positivement sur les autres puissances monétaires occidentales. 

 

Et les guerres qui ont suivi en Afghanistan et en Irak, bien qu’elles ne couronnent pas leurs stratégies de domination de la puissance américaine par leur échec mais les formidables injections monétaires dues aux dépenses militaires ont paradoxalement dopé l’économie mondiale, dont surtout les pays du reste du monde entraînant l’Amérique à s’endetter auprès justement de ce reste du monde. Ironie de l’histoire par ses propres dollars que la première puissance du monde émet. De même les réductions d’impôts aux États-Unis par l’administration Bush sont venues s’ajouter aux formidables déficits publics américains, provoquant une hausse importante de sa dette publique, au sein de laquelle sa dette extérieure.

 

D’autre part, la perte de compétitivité américaine étant un fait avéré par la désindustrialisation de la puissance américaine qui s’est fait au profit de l’Asie, en particulier, la république populaire de Chine, a été compensée par une croissance tout azimut dans la construction, qui est un grand pourvoyeur d’emplois. Cette construction tout azimut s’est étendue aussi à l’Europe. Mais pour les États-Unis, c’était spécial. En effet, un pays en guerre devait être soutenu par une croissance économique forte. Et c’est ce qu’on fait les Banquiers centraux qui ont laissé faire les banques américaines inviter les ménages américains même insolvables à contracter des prêts hypothécaires pour acquérir des logements. Et malgré la forte croissance de la construction, une intense spéculation a saisi l’immobilier américain, faisant monter les prix aux nues.

 

Comme toujours, il revient à la Banque centrale américaine d’anticiper l’éclatement de la bulle immobilière et diminuer les conséquences d’un krach immobilier important. C’est ainsi qu’elle a commencé à augmenter dès juin 2004 le taux d’intérêt directeur. Et lentement, elle fait monter ce taux tout en restreignant progressivement les émissions monétaires. En 2006, la situation de l’immobilier américain commençait à se dégrader et ce qu’on appelle les « subprimes », les créances hypothécaires à risque que les banques américaines enveloppaient dans des paquets et mélangés à d’autres créances moins risqués, le tout faisant croire que ce sont des placements garantis et à forte rentabilité. Mais en juin 2006, le taux d’intérêt de la Fed américaine a atteint 5,25 %, et la politique monétaire toujours restrictive finit par éclater la bulle immobilière aux États-Unis. C’est le krach immobilier qui sera suivi en 2008 par la crise financière. L’abaissement du taux d’intérêt de la Fed à 4,75 %, en septembre 2007, suivi de plusieurs baisses jusqu’à 0,25 % en décembre 2008, ne résoudra pas le problème de la crise.

 

La crise financière en Occident est là, et il n’y a pas de solution, du moins en apparence. L’Occident, fortement concurrencé par les pays émergents dont surtout la Chine avec son 1,3 milliards de Chinois, se trouve dans une situation défensive. Comment sortir de l’ornière économique, financière et monétaire ? D’autant plus que la Chine a déjà amassé environ 1900 milliards de réserves de change. Les autres pays émergents et pays exportateurs de pétrole ont aussi accumulé de formidables excédents commerciaux, et par conséquent, ont aussi amassé des réserves de change considérables.

 

La question qui se pose est comment l’Occident, en pleine crise financière et immobilière, va s’en sortir et surtout qu’il est aujourd’hui très endetté. Un renversement de l’ordre économique mondial ? Naguère, ce sont les pays du reste du monde qui étaient fortement endettés, aujourd’hui nombreux les pays du reste du monde qui sont sortis de l’endettement, mais c’est l’Occident qui se trouve à son tour endetté.

 

D’où va venir le sésame pour sauver les économies occidentales ? Précisément des quantitative easing et de leur stérilisation ciblée que nous verrons dans « la prochaine analyse de la sixième période allant de 2008 à aujourd’hui. » Elle nous montrera même comme de l’argent gratuit issu des quantitative easing menés pars les grandes Banques centrales occidentales a certes permis une reprise économique en On Occident mais constitue un « véritable piège aux pays du reste du monde, et par ricochet à l’Occident. » En fait à l’ensemble des pays du monde.

 

Ceci étant, on peut déjà anticiper, comme on le verra, que l’argent gratuit des quantitative easing qui a servi à relancer l’économie occidentale et permis aux pays du reste du monde d’enregistrer des formidables excédents commerciaux et donc d’accumuler des réserves de change, a aussi été distribué aux banques occidentales pour diluer progressivement ces réserves de change. Et c’est là le grand mystère des quantitative easing qui tout compte fait, l’Occident n’avait pas le choix que de les utiliser pour se préserver et rendre fonctionnelle d’abord son économie et limiter les dysfonctionnements macroéconomiques de son économie avec les pays du reste du monde. « Sauf qu’il y a des limites et dans tout processus il y a des limites comme ce qui s’est passé pour l’inflation des années 1970, peut se passer pour les quantitative easing dans les années proches à venir. Non pour créer de l’inflation, mais créer de la déflation, et par ce danger déflationniste au niveau mondial qui est potentiel peut de nouveau étouffer les économies des pays du reste du monde. Comment ? En perdant de plus en plus leurs réserves de change qui ne cesseront de se diluer et par conséquent, ces pays se retrouveront à s’endetter auprès de l’Occident comme dans les années 1980, lors de la crise d’endettement mondial. Il est évident qu’ils entraînent l’économie mondiale dans une récession majeure à l’horizon 2021-2022, avec tous les troubles socio-politiques tant en Occident que dans le reste du monde. »

 

Medjdoub Hamed
Chercheur spécialisé en Economie mondiale,
Relations internationales et Prospective.
www.sens-du-monde.com

 

Notes :

1. « EN DIRECT - La BCE injecte au moins 1100 milliards pour aider la zone euro », r Le Figaro. Le 22 janvier 2015
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2015/01/22/20002-20150122LIVWWW00214-BCE-decision-historique-euro-draghi-banque-centrale-europeenne.php

2. « La BCE sous le feu des critiques en Allemagne », par Le Monde Économie. Le 13 novembre 2015
http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/11/13/la-bce-sous-le-feu-des-critiques-en-allemagne

3. « BCE : après les critiques allemandes, Mario Draghi contre-attaque », par Le Monde Économie. Le 22 avril 2016
http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/04/22/bce-apres-les-critiques-allemandes-mario-draghi-contre-attaque

4. « Critiqué en Allemagne, Mario Draghi s’exprime devant le Bundestag », Par Le Temps. Le 28 septembre 2016
https://www.letemps.ch/economie/critique-allemagne-mario-draghi-sexprime-devant-bundestag

5. «  Le président de la Banque centrale allemande en passe de démissionner ? », par Europe 1.fr. Le 31 août 2012.
https://www.europe1.fr/economie/Le-president-de-la-Banque-centrale-allemande-en-passe-de-demissionner-379676

6. « Le mystère de l’inflation manquante », par Nouriel Roubini. Le 13 septembre 2017
https://www.project-syndicate.org/commentary/monetary-policy-missing-inflation-by-nouriel
roubini-2017-09/french

7. « ... en quoi consistent les TLTRO II ? » Par la Banque centrale européenne. Le 24 juin 2016
https://www.ecb.europa.eu/explainers/tell-me/html/tltro.fr.html

8. « Les politiques monétaires non conventionnelles », par la Banque de France/Eurosystème. Le 21 février 2019
https://abc-economie.banque-france.fr/sites/default/files/medias/documents/l-eco-en-bref-politiques-monetaires-non-conventionnelles-2019-02-21_0.pdf

9. Historique taux de change

https://fxtop.com/fr/historique-taux-change.php ?

 


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9 réactions à cet article    


  • MagicBuster 18 avril 2019 14:15

    C’est trop long, pourquoi ne pas écrire un article sur l’Afrique  ?


    • Hamed 18 avril 2019 19:06

      @MagicBuster

      D’accord avec vous, c’est trop long mais nécessaire pour éclairer ceux qui cherchent à comprendre leur monde.

      Quant à écrire sur l’Afrique, oui, c’est une idée, mais écrire sur l’Occident et ce qui est en puissance permet à l’Afrique comme aux autres peuples du reste du monde, y compris de l’Europe et autres d’espérer. L’Occident certes est en déclin, mais c’est l’Occident par la force des choses qui est en train d’instruire les autres peuples, qui est en train de leur transférer le savoir. 

      Par conséquent écrire sur l’Occident revient à écrire aussi sur l’Afrique, l’Amérique du Sud, l’Asie puisqu’ils sont tous liés pratiquement aux même problèmes, au même destin. 


    • germon germon 19 avril 2019 18:29

      @Hamed
      Bonjour,
      Avec une plume aussi prolixe, il serait bon de faire un texte sur :
      Je suis FRANÇAIS « ET » EUROPÉEN
      Je refuse catégoriquement de devenir un « État Américain »
      Donc : OTAN TRUMP go home et MACRON dehors
      Je ne veux pas d’une troisième guerre mondiale


    • tuxuhikewi 18 avril 2019 14:26

      J’exige une putain de fonction « imprimer » ou « télécharger en pdf ».

      Pour les autres. Moi je vais faire clic-clic, altclic-clic, deux select+suppr, clic.


      • tuxuhikewi 18 avril 2019 14:38

        https://ufile.io/fy7qizlk

        M’voyez ca prend 10 putain de minutes et ca fait un fichier hérétique pleins de bout de script abandonné dedant. Temps de réalisation du bouton télécharger en pdf pour le dev une demie journée. Fait ca pour moi stp


        • baldis30 18 avril 2019 15:15

          Le déclin .... 

          je vous renvoie pour celui de la France à un certain Fernand BRAUDEL qui se pencha longtemps sur le sujet et déclara qu’il avait commencé aux grandes foires de Champagne il y a sept siècles .

           c’était donc le QE de l’époque ... 

          BRAUDEL n’avait donc rien compris, normal  !

          il était académicien sans avoir fait l’ENA ....


          • Paul Leleu 18 avril 2019 18:07

            en tous cas, les français de souche sont bien incapables de se faire respecter... leurs élites les écrasent comme des sous-développés... je pense que c’est un signe du rabaissement... ils peuvent juste brûler des poubelles, alors qu’autrefois on décapitait des rois et des tsars... signe de la baisse du niveau...

            mais pour être heureux, je pense que nous devrions légaliser le haschich et les autres drogues... ça permettrait à chacun de trouver sa place dans l’occident réel...

            quant au déclin économique ce n’est pas très grave, vu que les occidentaux ne font plus beaucoup d’enfants, ça compense... ils auront moins besoin d’argent.

            Et puis le déclin culturel ou civilisationnel... ben c’est pas grave non plus... il est déjà acté... le ramassis francophone (qu’on appelle abusivement encore la Nation) n’a plus grand chose à voir les français d’autrefois... la mutation est accomplie.


            • Hamed 18 avril 2019 21:14

              @Paul Leleu

              Je pense que vous avez tort de dire que «  les français de souche sont bien incapables de se faire respecter... leurs élites les écrasent comme des sous-développés... je pense que c’est un signe du rabaissement... ils peuvent juste brûler des poubelles, alors qu’autrefois on décapitait des rois et des tsars... signe de la baisse du niveau... »

              Vous n’avez pas compris à l’évolution du monde. Le déclin naturel de l’Occident et de l’Europe notamment ne signifie pas régression. Les Occidentaux sont arrivés à un niveau civilisationnel auquel beaucoup parmi les pays du reste du monde ne sont pas arrivés. 

              Par conséquent s’il y a déclin en occident ne signifie pas que l’occident a cherché le déclin. Non ! c’est l’évolution qui a commandé ce déclin, que l’on peut même parler de réajustement eu égard à l’évolution du monde. 

              De même, les pays du reste du monde n’ont pas cherché à être en retard par rapport à l’Occident, c’est l’évolution qui a commandé ainsi. Donc s’il y a essor dans le reste du monde, c’est tout à fait naturel. 

              Vous dîtes aussi « quant au déclin économique ce n’est pas très grave, vu que les occidentaux ne font plus beaucoup d’enfants, ça compense... ils auront moins besoin d’argent. » Si les Occidentaux ne font pas beaucoup d’enfants, ce n’est pas leur faute, c’est un cours naturel de l’évolution. 

              Demain, les Asiatiques, les Africains lorsqu’ils évolueront, et auront un niveau de vie conséquent, il est très possible qu’ils voudront profiter de la vie et ne chercheront plus avoir beaucoup d’enfants. De plus, la modernisation de la vie publique, les difficultés socio-économiques, le problème de l’insertion dans la vie professionnelle, constitueront par eux-mêmes un frein à la natalité."

              Donc il faut relativiser le déclin occidental, il est simplement naturel. Et l’Occident reste toujours les nations les plus avancées du monde. Et ça c’est une vérité qu’on l’accepte ou non. Et l’Occident reste toujours par ses avancées un phare pour le monde.


            • dixit la vévéritude 19 avril 2019 10:32

              Bonjour,</p><p>Je suis toujours stupéfait de voir en permanence des batailles de chiffres qu’il faut le dire et le redire ne veulent et surtout ne correspondent a rien ! Ce n’est pas faute de voir,d’entendre a longueur de temps ce même ramassis d’absurdités qui ne déboucheront jamais sur rien de concret.Il faut raisonner simple et le monde se portera bien mieux.Car ne vous déplaises ,la planche a billet devrait être permanente.Car cela ne gêne absolument en rien,mais que voyons nous ? C’est bien de cela qu’il serait important dire,la destruction pour le profit ! C’est un jeu qui n’apporte que le malheur.La seule chose que cela pourrait amener a terme,c’est le pouvoir absolu de quelques personnes.Vouloir plus ne peux déboucher sur rien,car c’est un jeu sans fin.alors ! a quoi assistons nous, a des surenchères pour mieux casser le jouet et partir avec les gains honteusement produit.Hier ! 2008 avec la crise et ce que l’on a vu,et ce que l’on nous donne a voir comme par exemple aux Etats-Unis des gens a la rue,mais la-bas pas de révolution,les gens sont depuis longtemps rentrés dans le moule de l’acceptation.Pour nous en Europe,nous avons vu l’exemple de La Grèce ou une grande casse a été mise a l’œuvre et ma foi ,la casse n’a pas eut de grandes conséquences et de lendemain,maintenant cela remonte chez nous en France et pour obtenir le même résultat destructif,ils accélèrent les choses,mais en marchant sur des œufs. Nous sommes aussi prisonnier du modèle capitaliste,de manière déguisée en donnant une impression que non !Que nous sommes raisonnables dans l’équilibre des choses.Mais refaire le coup de la crise et qui sait si Bercy n’aura a avoir un avion qui s’écraserait sur lui ?Science fiction ? demain est bien moins certains que cela ne peux paraitre.Nous autres Français,nous sommes certainement devenu plus patient ,résistant aux chocs,mais dépasser les bornes de l’imaginable,pseuu ! qui pourrait l’affirmer.alors ! ont nous vends des chiffres a longueur de journée,d’années espérant que cela calmera les esprits et que l’acceptation sera bien ancrée.Faire simple devrait être la chose,mais comment pourriez vous faire si l’on vous supprimais la calculette pour que tout fonctionne normalement.Déjà le vouleriez-vous ? Pour ma part ,il faudrait déjà produire par besoin et non pas avec des surenchères superflus.Cela donnerai de la place a de la création.Limiterais le jeu de l’argent pour l’argent et diminuerai le risque de pouvoir par la possession.Et pour les fans de la soit disant protection de la planète serait bénéfique aux ressources.C’est bientôt l’été,alors j’invite tous nos chiffreurs a se faire une santé.Heureux le simple disait-il ? (je suis raccro avec l’actu) il n’y a que cela qui peux fonctionner. Pour la ruine que vous nous pré-vendez depuis un bon moment elle devra être absente de nos pensées et nos actes ne doivent pas aller dans le sens « pour vous sauver,vous devez accepter ,demain de crever la bouche ouverte ! ,de tout accepter pour votre bien. »Vous nous refaites le monde toutes les secondes,mais bizarrement jamais de manière positive ???

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Hamed


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