Contribution à une nouvelle résistance (3) : à propos du « Hold-up »
La première fois que j’ai vu le film, il ne m’a pas choqué. Puis la censure qui s’est abattue m’a choqué. Puis les débats stériles m’ont abattu. Conspiration ou non, est-ce vraiment le problème ? Quand le totalitarisme se vêt des habits de la loi (« Sécurité globale »), cela ne peut plus tromper : nous sommes passés de l’autre côté. Le pire côté de l’histoire. Je passe la frontière italienne. J’écoute le récit de mes camarades à propos de la dernière manifestation à Paris et à Berlin. Nous subissons le quatrième contrôle de passeport. La police vocifère : « Pourquoi vous allez en Italie ? Vous faisiez quoi à Paris ? Pourquoi Paris ? Vous allez faire quoi ? Vous avez du cash ? Vous avez de l’argent avec vous ? Combien ? ». Mes amis racontent la joie de se retrouver. Joie immédiatement désintégrée par « la violence décomplexée de la police ». Les jeunes vomissent leur bile sous les gaz, les sittings sont balayés à coups de karcher, les journalistes se retrouvent en garde à vue manu militare, sur les écrans défilent les chiffres truqués des médias de propagande. Soyons sérieux : un complot à ciel ouvert est-ce encore du complotisme ?
Le film a eu le mérite de susciter la réflexion chez certains et de provoquer un semblant de dialogues en marge d’une pensée unique bien armée. Puis le débat a de nouveau été court-circuité par l’invariable arsenal de fausses questions. On continue d’esquiver ce qui, à mon sens, est l’essentiel : l’instrumentalisation systémique du Capital. Cela signifie que pour comprendre la crise, il faut avoir un point de vue global sur la dynamique totalisante de la plus-value. En d’autres termes, but du système : faire du profit, moyens : tous. La mécanique est bien rodée. 1) Tout est bon pour privatiser, dévier les flux économiques, déstructurer les tissus sociaux, dézinguer les identités, exploiter les classes populaires, imposer les formes de consommation, militariser les rapports sociaux, détourner l’attention. 2) Se saisir de tout ce qui passe sous la main pour le passer à son avantage : Islam, terrorisme, antisémitisme, concurrence chinoise, immigration, populisme, élections, un virus, un documentaire, la pluie, le beau temps, un pet de grenouille. Que le Capital soit un mécanisme de pouvoir qui concerne tout le monde — et non quelques milliardaires — ne signifie pas que nous ne puissions identifier ceux qui soutiennent le messianisme libéral, de ceux qui résistent à la prophétie, et de ceux qui ne savent pas très bien à quel saint se vouer. Même si le parcours de chacun rend ce tableau mouvant et que les coups du sort ébranlent les croyances, le compte en banque, en général, décide de l’idéologie embrassée. Mais pas que. Le système marchand a tellement colonisé nos modes de vie, qu’on a bien du mal à prendre du recul pour voir, sentir, penser différemment. Cette prise au réel est néanmoins indispensable pour sortir de l’emprise de la marchandise.
Plutôt que d’alimenter le débat, je propose de reprendre certains thèmes du documentaire et de montrer leurs liens. J’espère faire apparaitre la cohérence inflexible du Capital qui, tendant à se dé-matérialiser, réalise des millénaires de civilisation.
Politique sanitaire : Entre monologue et déclaration officielle, le ministre laisse entendre au micro de l’assemblée nationale qu’il pédale dans la semoule. A sa décharge : à force de sophistications, il devient difficile de ne pas être désorienté : « Il est prouvé que le masque ne fonctionne pas pour la grippe » Mais, ô miracle scientifique, il fonctionne pour la Covid 19. Parfaitement fit ! Quelle incroyable maitrise de … marketing ! Toute coïncidence entre la réalité et le marketing est accueillie par un tonnerre d’applaudissements. Un tonnerre cadencé, en rythme presque parfait. Trop. Les députés seraient-ils déjà télécommandés ?
Les masques ne sont que la partie « visible » d’une politique sanitaire menée depuis 1945. Contrairement à ce que voudrait nous faire croire le gouvernement, la Covid n’est pas la cause du problème : elle ne fait que révéler et amplifier un problème déjà ancien.
Que penser de la politique hospitalière qui continue sans faillir — accumulant les morts — de supprimer des lits, de retarder les opérations urgentes, d’effectuer les diagnostiques trop tardivement ? Que penser de la corruption ayant trait aux facturations hospitalières, aux consultations médicales, à la délation rémunératrice, aux contrats opaques entre cliniques privées et hôpitaux publiques ? Que penser des abus de classement Covid et de l’interdiction des autopsies ? Que penser de cette inflation de tests qui ne sont pas fiables et dont l’interprétation des cycles varie selon les règles de chaque pays ? De l’interdiction de la chloroquine utilisée depuis des années et passée à bas prix à la faveur d’un remdezivir onéreux qui sort de sa boite pharmaceutique ? De la remise en question de la liberté de prescription ? Des vaccins basés sur l’ARN messager faits à la va-vite contre un virus mutant et dont on commence seulement à comprendre les mécanismes ?
Ce tsunami politique dépasse le cadre sanitaire. Il vient envahir l’épistémologie et l’histoire. Le comptage et les statistiques sont torturés de manière à augmenter le nombre de morts. On joue insidieusement sur les nuances entre létalité et mortalité. On met en place les « cas contacts » pour augmenter les potentialités de contaminations. Les institutions produisent des chiffres hors de toute vraisemblance : il devait y avoir 500.000 morts en Angleterre, 10 millions en Afrique, et il risque d’y en avoir 400.000 en France en novembre. On n’hésite pas à comparer l’incomparable : la peste noire qui a décimé presque la moitié de la population européenne ou la grippe espagnole qui a emporté 10% de la population en 1918, la grippe de 1968/69 qui a fait plus de 30.000 morts en France, sans se conclure pour autant par un confinement mondial. On passe sous silence la létalité de la tuberculose, de la malaria, celle des cancers, des maladies cardio-vasculaires, respiratoires, des maladies dues à la pollution. Les grippes et les maladies saisonnières ont subitement disparu du globe. Pendant ce temps, un taux devrait nous alerter : la hausse du taux de suicides.
Sous couvert de protection sanitaire, on découvre les 4 visages d’une véritable censure politique :
1) censure directe dans les réseaux sociaux, les agences de presse, sur les journalistes, les lanceurs d’alerte, 2) censure indirecte par compresseur idéologique sur la pensée et le langage à travers les médias, les administrations nationales, internet, 3) censure de diversion avec l’instrumentalisation de tous les sujets tendus, de l’Islam au terrorisme en passant par l’immigration, le genre et le climat, 4) censure répressive visant à étouffer tout esprit critique, contestations et contre-pouvoirs avec le confinement, les verbalisations, les violences policières/judiciaires, les lois totalitaires.
Devant autant de faits réitérés, il n’est plus possible de parler de simple « mauvaise gestion » ou de ministres égotiques et têtus qui n’avouent pas leurs erreurs. En revanche on reconnait parfaitement l’application du programme libéral. Certes, mais cela ne suffit pas. Le libéralisme évolue sur plusieurs étapes. Il prend des contours précis qu’il nous faut étudier, surtout aujourd’hui qu’il atteint une perfection dans ses effets. En suivant le fil des faits, on découvre que ce modèle ne privilégie ni la guérison, ni la prévention, ni la collectivité, ni l’individu. On découvre également que, malgré l’état d’urgence proféré à tue-tête, aucune politique d’urgence n’est mise en place. Seules d’infinies contraintes paradoxales échoient sur le citoyen. L’obsession du modèle libéral en ce qui concerne la politique sanitaire, se concentre sur un seul facteur : le vecteur de contamination. On se préoccupe plus de contaminé que de mortalité, de contaminé que de santé, de contaminé que de continuité thérapeutique. Pourquoi suivre le fil de la contamination ? La contamination, qui nous vient d’un pattern made in USA, est le concept sanitaire le plus adéquat au modèle libéral autoritaire.
Il permet d’abord au pouvoir en place de se déresponsabiliser de la faillite organisée depuis 45, et d’en rendre rendre responsables les citoyens afin de pouvoir justifier l’intensification des 4 visages de la censure.
Mais ce concept permet aussi l’entrée fulgurante et totalitaire de l’I.A à travers les statistiques et notamment les prévisions statistiques. L’I.A, qui possède une force de calcul incomparable, serait prédictive. Il nous faut suivre ce calcul transcendant provenant d’un cerveau supérieur. Et si par un étrange défaut, les prédictions étaient insolites ? On fera en sorte que la réalité se métamorphose selon les prédictions. On investira plus encore afin d’améliorer le programme. A aucun moment le modèle de base n’est remis en question. Cette « performation » qui consiste à faire exister ce que le chiffre prédit est le label du totalitarisme numérique. Imposé avec force et violence, ce paradigme n’a donc rien de nécessaire. 500.000 morts tous les 6 mois, une planète entièrement contaminée, un virus quasiment éternel, humains encore un effort pour donner raison à la prophétie ! A travers la gestion sanitaire numérique, s’affirme la volonté de faire de l’algorithme une nouvelle cadence planétaire, de la science dure une religion de la vérité, des technocrates une nouvelle race de prêtres et du puritanisme le prochain comportement.
Transhumanisme : Le transhumanisme qui semblait sortir de Goldorak, du cyber-punk et de la science-fiction, ou pour les plus pessimistes de l’eugénisme nazi, est devenu le nouvel habit idéologique du pouvoir libéral. Un pouvoir qui s’est emparé des institutions pas à pas. Des institutions préparées de longue date pour réceptionner un pouvoir absolu. Mais pourquoi nous, les citoyens, n’avons pas pris au sérieux le projet de modification de l’homme et de la nature par la science, de domination des corps et des esprits, d’exclusion sans précédent d’immenses masses humaines ? Parce que les classes moyennes ont besoin de bonne conscience : le système pour lequel on vote ne peut avoir de désirs aussi morbides. Nous sommes intelligents, nous sommes relativement gentils, nous sommes en démocratie. Il est difficile de concevoir que les 30 « glorieuses » ont été faites pour abrutir à la consommation, pour assujettir aux valeurs du travail, de la croissance, de la méritocratie, pour que le patronat et les grands groupes privatisent à tour de bras avec l’aide de l’Etat et des syndicats. Surprise, indignation. Trop tard. Dorénavant le système libéral distinguera le normal et le pathologique de la manière suivante : d’un coté les inutiles, les vieux, les pauvres, les ignorants. De l’autre les utiles qui maitrisent l’I.A, les jeunes qui font de la plus-value, les riches qui détournent les flux, les experts qui décident des dogmes. Est-ce vraiment une nouveauté « négationniste » ? Ce qui est nouveau en revanche, c’est que les restructurations élaborées par le FMI au détriment du tiers monde, s’appliquent désormais aux intouchables démocraties. Ce qui est nouveau c’est que la mort soit devenue l’enjeu d’une mise en scène terrifiante. Ce qui est nouveau c’est que depuis leur green bunker, les classes riches déversent la théologie scientifique d’une immortalité à portée de main. L’idéologie du vecteur de contamination, forme sanitaire du séquençage numérique de l’I.A, continue d’atomiser, analyser, isoler. On sépare l’homme de la nature, l’esprit du corps, les groupes humains entre eux, les individus entre eux, et pour finir, l’individu en lui-même. Confinement à tous les étages. Simultanément, on ré-agrège les mille morceaux selon la norme digitale. Travail on line, yoga on line, Noël on line, consultation on line, sexe on line, flux financier on line, etc. La nuit, l’espace public devient le spectacle silencieux des passages de livraisons uber, le jour, les citoyens arborant un masque anonyme, hagards et munis d’une attestation, circulent sous les va-et-vient de contrôles arbitraires.
Science et Technocratie : La science est devenue gage de vérité. On peut dire tout et son contraire du moment que c’est « scientifique ». On a oublié que la science est un point de vue sur le monde. Un point de vue rationnel qui sépare un sujet qui mesure d’un objet mesurable. Mais la plus grande partie du monde ne se mesure pas, et à partir du moment où on mesure le monde, une grande partie de ce monde vous échappe. L’objet mesurable « monde » n’est pas le monde. C’est la grande découverte de la physique quantique nommée « réduction du paquet d’onde » : on ne mesure que ce qu’on peut mesurer, c’est à dire peu. Beaucoup d’anciennes spiritualités l’avaient compris : la présence spirituelle se trouve dans l’unité du monde hors de l’entendement rationnel. Mais aujourd’hui, même les spiritualités se réclament de la science ; c’est dire la prégnance du dogme. Le plus délétère de cette religion scientifique c’est qu’elle amène l’humain à ne plus se faire confiance ; ni dans les signes de son corps, ni dans les signes de son temps. La science nous dit si nous sommes malades ou non, ce qu’il faut croire et ne pas croire, ce qu’il faut faire et ne pas faire, quitte à nous isoler de ce qui nous fait vivre, quitte à devenir fou, quitte à mourir sous la misère et la terreur. Pour notre bien.
Voici le nouvel artefact de la religion en vogue : la 5G ! Elle permet l’élaboration, la circulation et l’accaparement de vos données. Comme chacun sait nous sommes un paquet de données qui passent entre les administrations numériques. Banques, ministères et firmes décident de nos déplacements, de nos affectations monétaires, de la validité de nos opinions, de notre vie et notre mort économiques. Cette interconnexion s’immisce à l’intérieur des corps. Les nanotechnologies permettent de nous transformer en cyborg : on investit le « matériel biologique » avec du « matériel technique ». On passe de « l’intelligence naturelle » à « l’intelligence artificielle ». Présupposé de base : la nature est plus bête que le robot. Cela vaut bien le viol régulier de notre corps et de notre esprit. Le séquençage technocrate met en place un contrôle du bios qui achève le bios. On fait l’expérience de cette maitrise dissociante en effondrements psychiques et somatiques, en fragilités émotionnelles, en détresses collectives. Les impacts techniques sur l’environnement rendent la nature de plus en plus hostile. A côté des camps de migrants, de nouvelles formes de camps frémissent d’apparaitre : camp de travail, d’éducation, de redressement, de santé pour tous. Ou tout simplement : chez soi.
Hygiénisme : C’est ainsi que de manière automatique la technoscience sanitaire réactualise à son compte les comportements moraux des religions. Toutes les religions ont eu comme obsession principale de gérer les contacts humains. Qui gère les contacts gère les relations. Qui gère les relations gère les individus. Qui gère les individus gère la civilisation. Ce n’est pas un hasard que le transhumanisme reprend le puritanisme américain chargée de la purification de la chair. Rien de nouveau sous le ciel honteux du rapprochement des corps. Totems, religions, inquisitions, chasses aux sorcières, puritanisme, mac-carthisme, hygiénisme. Les USA, et maintenant la Chine, dictent les prochaines étapes de la dissociation entamée depuis le néolithique. Nouveauté ! On a la preuve scientifique que le contact est dangereux : il contamine. Il fait passer la vie, donc la mort. Mieux vaut ne plus toucher, ou alors avec de multiples barrières. La masturbation en face d’un écran à l’aide d’un sex-toy protégé par un préservatif et à proximité d’un gel hydro-alcoolique devient le nec plus ultra de la sexualité. Si par malheur on ne peut éviter le « contact », le masque et la levrette sont recommandés. Les banques de spermes explosent. Les utérus artificiels sont en cours de réalisation. On fera bientôt un enfant à soi-même. Les genres sont voués à disparaitre au profit de races cybernétiques hybrides. A partir du moment où l’humain décida de mettre sous contrôle le sens du contact, le toucher et la sexualité, il ne pouvait qu’aboutir au séquençage et à la reconstruction des corps et des organes. Cette guerre au contact, qui se célèbre tantôt sous le signe du libre arbitre et de la jouissance, tantôt sous le signe de la peur et de la phobie, n’a qu’un seul objectif mythique : la maitrise de la matière pour tuer la mort. Négation de l’inéluctable qui nous dévoile les marches d’un escalier infini, jusqu’au jour où le Mouvement réel nous tombe dessus.
Capitalisme : Peut-on encore s’étonner que ce choix du « vecteur de contamination » et du « sans contact » va dans le sens du Capital ? Spéculations boursières sur les prochaines faillites, disparition des liquidités, extension du système bancaire, concentration des richesses, fusions des grands groupes : laboratoire, arme, numérique, agro-alimentaire, multinationales des ressources, drogues, etc. Le champagne coule à flot entre l’Etat et le privé qui, main dans la main, ordonnancent le renouvellement de l’exploitation vers un accroissement de la domination, de l’isolement et de la dématérialisation. On passe du pétrole au lithium. On passe du capital industriel au capital numérique. On passe d’une massive classe moyenne à une paupérisation de masse. Comme l’exprime si délicatement le courrier de Sanofi du 30/10/20 au ministre de la santé : « Dans ce débat (hydroxy chloroquine) qui ne relève pas de notre sphère en tant que société exploitante de cette spécialité, je souhaite m’en remettre à la sagesse des gouvernements ». A l’imposture de l’Etat de droit suit l’abrupte réalité de l’imposition aberrante de la mise en demeure chez soi. Maitriser les rassemblements c’est juguler tout contre-pouvoir. Qui peut encore douter que les grands groupes souhaitent réquisitionner, diriger et contrôler tous les moyens humains, financiers, énergétiques ?
Le fameux « reset » est le nom à la mode numérique pour masquer le nom économique du séquençage continuel : la plus-value. Profiter de l’homme et de la nature jusqu’à l’os, jusqu’à la dernière ressource, jusqu’à ce mort s’en suive. « Sœur Anne ne vois-tu rien venir ? Je ne vois rien que la privatisation des retraites, des services publics, des ressources et de tout ce qui existe. Je ne vois rien que le démantèlement des lois du travail et les licenciements en masse. Je ne vois rien que l’effondrement des PME, des artisans et des petits commerçants. Je ne vois rien que la nuit et la misère qui s’étendent. Je ne vois rien que les hommes amers et affamés se retournant contre leurs frères. Je ne vois rien qu’une civilisation au pied du mur. Je vois la dictature qui entre dans la ville ».
***
Que reste-t-il de nos émotions ? : La terreur n’est pas la peur. La peur est un instinct animal, la terreur est un comportement induit à partir de manœuvres basées sur la contradiction, la saturation, la sidération, la répression. La peur peut faire fuir, réfléchir, sauver même parfois. Elle est un système d’alarme. La terreur immobilise, désarme et rompt. Elle est l’affect brisant la chaine émotive. Affect du séquençage puis de la manipulation, elle vide et congèle. Séquencés nous sommes manipulables. Mais si la terreur s’est emparée de nous, c’est que nous avions déjà perdu le contact avec nos émotions. Déconnectés du corps intime et collectif, nous sommes sous anesthésie ou nous dramatisons nos sensations. Nous avons perdu la boussole. La vie est devenue une menace. Nous craignons tellement nos émotions, la mort, la vie et le contact, que nous poursuivons le séquençage par cette fameuse « distanciation sociale » qui déchainent nos phobies nourrissant la terreur.
Le dogme de la non-violence et de l’amour universel ne nous aidera pas à accepter cette « distanciation sociale ». La contrainte à l’amour est encore une contrainte ; toute éducation émotionnelle est violente et dissociante. Partons plutôt du fait que la violence fait partie du monde des émotions, et du monde tout court. La distanciation est violente. L’expropriation est violente. La misère est violente. La guerre est violente. Ouvrir les yeux est violent. Aimer peut-être violent. La question n’est plus « violence ou non-violence ». Après la reconnexion au réel à coups de matraques, de gaz, de perquisitions et d’impositions touchant à tous les aspects de la vie, la question est : que va-t-on faire de notre violence ? Que va-t-on faire de notre colère et de notre rage ? Mais aussi que va-t-on faire de notre empathie, de nos liens sociaux et de nos liens d’amour ? De quoi sommes-nous capables pour sortir de l’état de terreur ? Maudits ceux qui nous apportent des réponses toutes faites, générales ou biaisées, car pour l’heure seulement se réunir est devenu une dissidence ; commençons déjà par faire ce pas…
64 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON