Dans les rues malgré le confinement

Le mouvement des Gilets jaunes, (nommé ainsi parce que les manifestants portent des gilets de sécurité jaune visible de jour comme de nuit), a été créé en octobre 2018 tant contre la hausse des prix du carburant que pour contester l'administration politique, sociale et économique du président Macron. Début novembre 2018, des milliers de mécontents bloquent des axes routiers, des carrefours et péages sur les entrées d’autoroutes et se retrouvent. Dès le samedi 17 novembre, dans toutes les villes du pays, plusieurs centaines milliers voire un million d’opposants au président Macron crient leur mécontentement dans d’immenses mouvements de protestation. Au cours de ses rassemblements, les forces de l’ordre utilisent des lances à eau, du gaz lacrymogène ainsi que des balles en caoutchouc blessant de nombreuses personnes, en en tuant une, en éborgnant d’autres. À la différence des manifestations traditionnelles et régulières en France, le mouvement n’a pas été lancé par des organisations syndicales mais par des particuliers utilisant les médias sociaux pour catalyser les foules. Par ailleurs, les syndicats ne parviendront jamais à avoir une mainmise sur le soulèvement qui semble surgir de nulle part si ce n’est de la colère de la population. Comme le rappelle un journal régional (Sud-Ouest), “C’est la première fois qu’un mouvement né sur la toile a un tel impact politique ».
Avec la pandémie, le gouvernement pensait en avoir terminé avec ces irréductibles. Le confinement des français instauré pour contrer la covid-19 ne les a pourtant pas calmés. Ainsi, alors que la population doit subir un second confinement, touchant cruellement les petits commerces, des centaines d’entreprises, amenant la pauvreté et le désespoir dans le pays, un projet de loi nommé “sécurité globale”a mené des milliers de Français, dont de très nombreux Gilets jaunes, à protester de nouveau. Adopté vendredi soir à l’Assemblée Nationale, ce projet de loi, dont une des spécificités est de donner à l’Etat le droit de pénaliser d’un an de prison et 45 000 euros d'amende les médias laissant apparaître sur leurs supports le visage de force de l’ordre en intervention ou tout autre élément quand elle porte « atteinte » à leur « intégrité physique ou psychique ». Cette loi suscite la colère légitime de la profession journalistique mais aussi d’une partie de la classe politique qui parle d’”Etat policé” et d’un retour de la censure.
Si certaines voix gouvernementales assurent que cette “loi de sécurité globale” n’est en rien une atteinte à la liberté de la presse, au droit, par tous, de photographier ou de filmer les forces de l’ordre, les manifestations qui redoublent ses derniers jours prouvent que les Français n’adhère pas à cette idée. Ce samedi 21 novembre, des milliers de protestataires écument les rues des grandes villes du pays, semaine où les Gilets jaunes fêtent le second anniversaire de leur existence. Paris, Marseille, Lille, Bordeaux, Nice… de toutes les régions s’élèvent la voix des anti-macronistes et des défenseurs de la liberté de paroles.
Cette colère est d’autant plus grande que les membres du gouvernement parlent d’un troisième confinement possible. L’incompréhension des Français est totale, le risque d’un mouvement incontrôlable s’avère possible.
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