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David Monsoh (producteur d’artistes) : portrait d’un jeune faiseur de stars

Aujourd’hui, inscrit à la Société civile des producteurs de phonogrammes en France avec sa maison de production OBOUO Music, spécialisée dans l’édition phonographique et les montages vidéo, David Monsoh est incontestablement l’un des producteurs d’artistes africains les plus célèbres.

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Tout a commencé pour ce jeune natif d’une famille de vingt enfants dans les années 90 quand, étant au lycée à Agboville (sa ville natale située au sud de la Côte-d’Ivoire), il fit la connaissance de sa « sœur » Nayanka Bell, une des plus belles voix féminines d’Afrique. Le courant entre les deux passe si bien et si vite à tel point que la chanteuse ivoirienne décide de lui confier la gestion de son magasin de couture, en tant qu’agent administratif. L’année d’après, la diva ivoirienne propose d’emmener le jeune homme en France pour y poursuivre des études au lycée Saint-Gabriel, à Bagneux (92), en région parisienne. Après le lycée, l’homme s’oriente vers le tourisme et les loisirs pour préparer un BTS au CESG de Paris. De par sa formation en alternance, il intègre la société de production cinématographique SLP de M. Pascal Leibel, le mari de Nayanka Bell, en tant que stagiaire.
Parallèlement à ses études, David Monsoh s’occupe du côté management de l’album Visa de Nayanka, sorti en 1994 et qui obtint l’Africa Music Award. La même année, elle fut consacrée la plus belle voix féminine d’Afrique lors de la remise des trophées des Lions d’or à Paris. Ce côté manager donne de l’aile à David qui décide de s’essayer dans un autre domaine du show-biz, à savoir : la production d’artistes.

C’est ainsi qu’en1989 il fait la connaissance de Gadji Céli, le footeux-capitaine chanteur des Eléphants de Côte-d’Ivoire. David voit tout de suite en l’homme une certaine qualité de chanteur et non des moindres. Gadji Céli, également, loue ses services de manager. Et quand, en 1992, le capitaine des Eléphants décide de mettre fin à sa carrière de footballeur après avoir remporté la Coupe d’Afrique des nations, David Monsoh le récupère et le booste à se convertir à la musique. Tout de suite, entre les deux, un « deal » est scellé : le jeune David coproduit le tout premier album Espoir sorti en 1994 du footballeur devenu chanteur, avec le titre-phare King Solo. Ce premier test dans la production s’avère réussi, car l’album reçoit un grand succès au niveau du public.

Alors, David intègre Sonodisc, une des grandes maisons de distribution de disques à Paris où M. Marcel Perse, le DG d’alors lui confie le poste de directeur artistique Afrique de 1994 à 2004. Son rôle : dénicher de nouveaux talents africains en vue de faire leur marketing à travers la structure. Charité bien ordonnée commençant par soi-même, il propose le nouvel album de Gadji Céli à la maison de distribution, qui l’accepte. En cette période-là, il se rappelle comme si c’était hier : « C’est par King Solo de Saint-Jo (Gadji Céli) qu’on a commencé par jouer de la musique africaine dans les boîtes de nuit. Comme l’artiste faisait un genre musical méconnu qui plaisait aux mélomanes de la métropole et que j’ai baptisé "Afro-zouk", ça a tout de suite pris ».

En 1995, le jeune chroniqueur de musique africaine fait la rencontre de Koffi Olomidé. Avec lui, il co-produit deux de ses albums ; Effrakata en 1996 et Affaire d’Etat en 1998. Ces deux opus permettent à Koffi Olomidé de gagner la confiance de la maison de distribution qui le réintègre grâce au soutien de David. Il devient en même temps son producteur exécutif.

1999, Magic System sort 1er Gaou en Côte-d’Ivoire. Le succès inattendu de l’album conduit Monsoh à le faire distribuer en France par sa maison en 2000. C’est le coup de pouce qui aura un effet positif pour le groupe quand on sait aujourd’hui qu’il est le groupe zouglou ivoirien le plus sollicité en Europe. Dans cette même période, le faiseur de stars multiplie les spectacles à Paris avec à l’affiche les artistes ivoiriens et antillais tels Petit Yodé & L’enfant Siro, Les Garagistes, Dezzy Champion, Jocelyne Labille, Shadee, Meiway, Sonia Dersion et sans oublier le King Gadji Céli qui a quelque part contribué à son ascension dans le show-biz. « Gadji Céli est celui-là même qui a mis en moi le virus de la production d’artistes. D’abord, il m’a fait confiance en tant que son manager général, puis en tant que le producteur attitré de tous ses albums : Espoir, en 1994, Affaires de femmes, en 1996 puis Femme de feu, en 2000. Je ne cesse de le remercier d’avoir cru en moi », avoue le jeune producteur.

En automne 2002, au cours d’une prestation de Gadji dans un night-club parisien, il est frappé par un nouveau style de danse mis en place par un groupe de jeunes Ivoiriens. Sans hésiter, David les approche et leur propose de vulgariser ce qu’ils viennent de démontrer avec les concepts de « décaler, décoller, travailler », sur fond musical. « Quand je les ai approchés pour leur en parler, Douk Saga et ses copains ont posé un refus catégorique, parce que, me disent-ils, ils n’étaient pas chanteurs et qu’ils ne veulent pas entrer dans cette chose-là. Alors, je demande à Lino Versace de convaincre son ami Douk Saga de venir me voir, car je veux faire un truc pour lui et je suis sûr qu’il va entrer en fanfare à Abidjan avec cela », se souvient David.
C’est ainsi qu’en 2003, « Le sommet des sommets » finit par accepter d’entrer en studio avec ses amis pour montrer aux mélomanes leur nouveau concept qu’est le Coupé décalé, devenu très en vogue. Une fois encore, le nom de David Monsoh est colporté jusque dans les boîtes de nuit ivoiriennes. Les disc-jockeys comme Arafat, Erickson le Zoulou et quelques membres de la jet-set (Bôrô Sanguy, Lino Versace) font désormais partie de son écurie.
Bosseur infatigable et « businessman effréné », le jeune mécène casse sa tirelire pour jeter son dévolu sur la musique congolaise qu’il a toujours adorée. Son choix se porte sur Fally Ipupa, un jeune chanteur qu’il a connu dans les années 97-98 avec le groupe « Talent Latent » produit par Syllart Production. « C’est moi qui ai présenté Fally Ipupa à Kofi Olomidé en lui disant d’apprendre avec lui et son Quartier Latin et que je le produirai plus tard ».
Comme une prophétie, Fally suit les conseille du faiseur de stars et, en 2006, celui-ci produit son premier album solo Droit Chemin. C’est le coup d’éclat total, car l’album s’est révélé comme étant un best-seller et la jeune étoile montante du N’dombolo ne cesse de multiplier les concerts en Europe et en Afrique.

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Aujourd’hui, inscrit à la Société civile des producteurs de phonogrammes en France avec sa maison de production OBOUO Music, spécialisée dans l’édition phonographique et les montages vidéo, David Monsoh est incontestablement l’un des producteurs d’artistes africains les plus célèbres. Entendre scander son nom dans toutes les chansons est quelque chose de notable. Sa structure basée à Londres avec un bureau sur l’avenue des Champs-Elysées à Paris, David Monsoh, le jeune mécène faiseur de stars, est toujours entre deux avions à la recherche de contrats pour ses artistes. A 34 ans, il est marié et père de trois enfants dont deux garçons et une fille.

Par ATSE N’CHO DE BRIGNAN


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