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De l’utilité du Téléthon

Alors qu’un projet de loi est sur le point de banaliser le clonage, le Téléthon se trouve face à une tempête médiatique. Outre les évêques, des scientifiques, des penseurs, des écologistes contestent le bien-fondé du désengagement de l’Etat dans la recherche et la totipotence de l’AFM. Entre communautarismes et critiques, les vingt ans du Téléthon sont bien tourmentés.

Ce qui a surpris, cette semaine, c’est la montée d’un communautarisme combatif à l’encontre du Téléthon. Grâce à John Locke (Traité sur la tolérance, 1686) et à d’autres lectures, je propose de dépeindre l’état des lieux du Téléthon en cette journée anniversaire.

Aujourd’hui, le communautarisme religieux passe de plus en plus pour une hydre moderne et tentaculaire. Ses agissements sont la plupart du temps discrets et sournois, défiant les démocraties dans leur principe et leur vocation, insultant fréquemment les femmes, les droits humains et les révolutions scientifiques. 

Inutile de rappeler Galilée, Copernic et l’ensemble d’une communauté humaniste qui a fait les frais d’une toute-puissance arbitraire à une époque où le fait religieux faisait loi et rimait avec droit de vie. Une pensée aussi pour Darwin qui, malgré son génie, est fréquemment mis en doute par des néocréationnistes qui pullulent aux USA et en Europe. Soit dit en passant, certains articles de journalistes scientifiques sur le darwinisme sont tellement mal construits qu’il est fréquent de voir que les créationnistes font leur terreau d’une pensée mal retransmise. D’ailleurs, j’ai toujours eu la conviction que Darwin devait être lu dans le texte et dans son anglais le plus original pour être mieux diffusé par la suite. Mais je doute qu’il reste des passionnés pour faire ce travail pourtant si riche. Nos temps modernes ont vu l’affaire Redeker qui est cloué encore au pilori d’une vindicte vile et vengeresse.

En d’autres temps, c’était Salman Rushdie qui faisait les frais de l’incontournable incapacité des religieux à tolérer le froissement d’un dogme ou d’une image, la caricature simple d’un icône exemplaire pour certains. Ainsi, ce sont pendant longtemps des hommes seuls et des intellectuels qui ont été en première ligne d’une fracture religieuse mal digérée par des démocraties placées sous le signe de la séparation des Eglises et de l’Etat. On peut d’ailleurs frémir à l’idée que le clientélisme purement politique s’acharne à flatter les courants les plus fanatiques pour s’octroyer des circonscriptions. Ici, telle mosquée sera érigée, là telle Eglise sera rénovée sur des montages financiers « particuliers ». La vigilance est donc de mise dès qu’on se préoccupe de république pour éviter qu’un jour un prêtre, un imam ou un rabbin ne vienne réclamer toujours plus de concessions.

L’affaire qui oppose le Téléthon et les représentants de l’Eglise de France a donc mis le feu aux poudres sur fond d’enjeu éthique qui se serait bien passé de l’avis d’un archevêque médiatiquement fort maladroit pour ne pas polémiquer plus. Dans ce collapsus idéologique, rien n’est pire pour ceux qui font de l’éthique que de sentir l’arrivée de croisés modernes dans un débat où la science a besoin de bornes, de limites et de cadrages. Certains diront que le législateur est là pour organiser la recherche sur les nouvelles technologies que ce soit sur la thérapie génique, la thérapie cellulaire, les cellules souches... le clonage reproductif ou non. On sait que fréquemment la loi scientifique arrive alors que les recherches sont lancées depuis longtemps et que des lobbies technologiques martèlent l’urgence de changer des textes dépassés dès leur entrée en vigueur.

Ainsi, on clamera que le scientifique est couvert par la loi, mais on n’a que peu de recul sur le murmure discret des expériences de laboratoire... Il suffit de rappeler pour cela l’affaire des 350 fœtus « oubliés » dans un hôpital parisien. Mais on connaît les limites cognitives de nos élus qui sont dépassés scientifiquement. Aussi doit-on privilégier le débat interscientifique sur les sujets et déplorer que la démocratie scientifique ne soit encore qu’une idée très vague. Il est dommage que l’avis des récalcitrants aux clonages ne soit pas judicieusement entendu car ils ont dépassé certaines idées reçues qui ornent l’inconscient collectif d’une mouvance scientifique qui ne fonctionne qu’en révolution et rupture de dogme, voire en transgressions. Ces « rebelles » souvent remarquent le risque de techniques qui sont un exploit pour ce qui est du DPI (diagnostic préimplantatoire) mais qui mettent dans les mains de l’humanité le savoir-faire eugénique. Ces scientifiques braillards ont conscience que la démocratie est toujours fragile et que dans un pays qui a pu voter à 20 % pour l’extrême droite, on peut craindre qu’un jour le DPI ne serve à discriminer différemment, aboutissant à l’exclusion de populations génétiquement indésirables.

Certains jouent à l’ironie, et raillent le fait qu’au lieu de soigner les patients, la science « veuille les tuer dans l’œuf ». La considération qui me taraude est la suivante : quelle est la contre-mesure qu’il est possible de mettre à jour pour que le DPI ne soit pas un jour la pire des techniques, alors qu’il permet aujourd’hui le bonheur des familles ? Pour compléter l’idée, certains généticiens américains ont par exemple étudié et publié à la fin des années1990 des études qui permettaient d’évaluer le taux de différence génétique entre Druze et non-Druze au Proche-Orient... Darwin, dont les oeuvres ont baigné mon adolescence, doit s’arracher les cheveux à ce sujet. L’évolution n’a pas été conçue pour être le socle d’une pureté de souche, bien au contraire... 

La science et la génétique peuvent s’avérer des pierres angulaires d’une évolution humaine sublime tout comme être le retour à des concepts eugéniques pernicieux. On peut ainsi se souvenir de l’émoi qu’a suscité le rapport Inserm sur la prédisposition d’enfant de trois ans à la délinquance, avec le flicage qui aurait pu s’instituer... rapport qui cristallise le discours simpliste d’experts bunkérisés dans leurs préjugés, leurs idéologies et leur conformisme de classe. Idem pour le clonage. Les chercheurs veulent en faire et clament déjà des lendemains victorieux. Une génération scientifique avait brandi la thérapie génique comme le médicament de demain, la nouvelle reprend les mêmes slogans pour aborder le clonage, reproductif ou non. Le problème sur le sujet n’est pas l’embryon cloné mais surtout les ovaires dont on aura besoin comme matière première... Ira-t-on jusqu’à des campagnes de stérilisation abusive pour récupérer ces organes si nécessaires à ces manipulations génétiques ?

Certains rêvent de publications faciles car sur un tel sujet tout article, même médiocre, peut passer à la postérité et apporter la notoriété pour toute une carrière. On peut déplorer que le pape coréen du clonage soit déjà passé pour un fieffé menteur et un scientifique corrompu, ce qui n’est pas de bon augure pour le domaine. D’autres veulent créer un homme génétiquement modifié en se prenant pour des dieux autodéclarés et arguant d’explications dignes de classiques jésuites. Albert Einstein avec malice d’ailleurs avait fait le parallèle entre les religieux et les scientifiques et cette capacité à formuler des dogmes inébranlables, inoxydables et surtout non critiquables. Mais, au milieu de ce vacarme idéologique et religieux, le Téléthon est bien malmené alors qu’il est un jeune gaillard d’une vingtaine d’années. Alors qu’il s’agit d’un ouvrage populaire bon enfant, il devient enjeu éthique, luttes interconfessionnelles. Certains syndicats de chercheurs parfois balbutient qu’il s’agit d’un impôt déguisé qui permet à l’Etat de se désengager de financements très coûteux... ce qui à l’heure où Mme Brechignac ferme les vannes des financements des sciences de la vie au CNRS pour des raisons absurdes est un argument qui se tient.

D’autres chercheurs déplorent un manque de coordination entre les associations de dons à la recherche. Leur idée est qu’on additionne les administrations caritatives et qu’en fusionnant l’Arc, la Ligue et le Téléthon, on pourrait donner plus d’argent à la recherche ou aux malades... Mais en France on aime les doublons, les stratifications même dans le service public... Ainsi rappelons que l’ANR, l’Inca, le CNRS, l’Inserm, l’Inria font tous de la recherche mais sont des organismes publics et indépendants. Autant d’administratifs qui font un travail exemplaire mais dont le nombre pourrait être réduit au profit de la recherche ou des malades. Dans ce lot de litanies, on peut aborder aussi ce contre-exemple que constitue l’un des directeurs de grand centre de recherche associative qui s’octroyait très récemment encore un salaire pharaonique et qui avait placé sa famille aux postes stratégiques de son empire... Il a été d’ailleurs poussé à la démission par pression médiatique. Je mentionnerai aussi les propos courageux du SNTRS en date du 8 décembre 2006 : « Le Téléthon met en avant la souffrance ... pour récolter des fonds... Compte tenu de l’absence de financement de l’Etat, tout ce système repose uniquement sur la générosité des téléspectateurs... ».

Ces scientifiques qui sont pour la science européenne ce que sont les Jedi au monde de StarWars ajoutent : « Le Téléthon repose sur un malentendu. L’argent récolté sert à la recherche alors que la recherche n’a pas pour but immédiat de soigner mais de comprendre. Si la connaissance contribue au traitement des maladies, il n’y a pas néanmoins de lien direct entre les progrès de la recherche et les progrès thérapeutiques... Le SNTRS continue : « Un bilan s’impose concernant l’efficacité de la recherche structurée par la charité télévisuelle. Rapporté aux espoirs suscités, aux sommes investies, le bilan des programmes de l’AFM aux noms ambitieux - « Grande tentative », « Nouvelle frontière » - est plutôt mince. Chaque année les sommes récoltées par le Téléthon sont équivalentes, voire supérieures, à ce que l’Inserm alloue, de façon très insuffisante, à ses formations de recherche pour l’ensemble de ses disciplines (hors salaires). » Toujours avec une conviction éthique sans faille, le groupe de réflexion du SNTRS se permet de remarquer : « Les sommes disproportionnées du Téléthon contribuent à déséquilibrer le système de recherche.

La vision du Téléthon est somme toute assez sommaire, les progrès dans l’avancée des traitements de ces maladies ne peuvent venir exclusivement de la thérapie génique, ou cellulaire, mais dépendent de l’avancée de l’ensemble des champs disciplinaires des sciences de la vie. Or la politique autoritaire de pilotage des recherches menée actuellement par le gouvernement va à l’encontre de cette nécessité. Avec le Téléthon, les risques inhérents à toute recherche sont assurés par la générosité des donateurs, mais en cas d’avancée thérapeutique, l’industrie pharmaceutique saura s’approprier ces avancées et les faire fructifier. En lisant ces propos, j’ai également été surpris de voir que bon nombre de ces idées étaient partagées par des courants écologistes, et notamment par le père des bébés éprouvettes, Jacques Testard. Comme ces chercheurs intègres ont l’habitude de ne pas transiger avec l’éthique et la condition sociale des jeunes chercheurs... Ils interpellent à nouveau : « Sous prétexte d’aide à la recherche, les sommes récoltées servent également au financement du travail précaire sous forme de « bourses » allouées à de jeunes travailleurs scientifiques ». 

En gros, le Téléthon participe à la paupérisation des jeunes chercheurs... vivant moi-même le chômage de longue durée et étant microbiologiste, je peux dire que cet argument est plus que convaincant. Mais toutes ces considérations me paraissent désuètes face au problème de fond qui est posé par la machination de quelques intégristes contre le Téléthon. L’AFM est un des rares organismes qui dès son origine avait fondé son activité sur une rigueur financière exemplaire alors qu’à l’époque, une génération de scientifique fermait les yeux sur les gabegies de l’Arc. Le Téléthon est un des rares à avoir donné un état de visibilité et de dignité aux handicaps que le citoyen moyen refuse de voir tout le reste de l’année. Cet ouvrage collectif a œuvré magistralement à ouvrir des « réticences collectives à donner pour demain » alors qu’il est plus aisé inconsciemment de donner à une œuvre qui portera ses fruits rapidement car on peut alors se targuer d’une réussite visible. Aussi, de quel droit un religieux vient-il réclamer un droit scientifique et éthique à un organisme qui vit sur une œuvre altruiste totale, et cela en brandissant une bible ou le spectre d’un tarissement du don communautaire ? C’est en lisant la Lettre sur la tolérance de John Locke que j’ai retrouvé alors la foi en une société qui me paraissait à la merci de communautarismes ambigus. Ce texte, qui prend sûrement ses racines dans les luttes religieuses vivaces de son époque, a été écrit aux alentours de 1686. Locke y dépeint trois types « d’idées ou d’opinions » qui sont classées en fonction de leur lien avec la religion. Il y a pour John Locke ce qui est du domaine du religieux, du domaine de la société civile et il y a un troisième domaine dans lequel il aime à mener une réflexion morale et surtout courageuse pour l’époque.

Ainsi, cet auteur résolument moderne assène : « Qu’il faille manger de la viande ou du poisson à certains moments ou s’en abstenir, et d’autres opinions pratiques de ce genre, ainsi que toutes les actions qui se rapportent à des choses indifférentes, celles-ci ont un droit à la tolérance que dans la mesure où elles n’interfèrent pas avec l’intérêt public et où elles ne contribuent en aucune manière à troubler le gouvernement ». Cette lettre sur la tolérance est donc une base intellectuelle au respect interreligieux et à une lutte contre les spirales communautaristes. Aussi John Locke est venu cette semaine au secours du Téléthon par cet écrit multicentenaire car il pose une condition nécessaire et cruciale au débat d’opinion. Celui-ci doit se désengager de chapelles religieuses ou de sourates mal interprétées. La condition sine qua non pour participer à un débat éthique est de s’exonérer que la dimension cultuelle et de se positionner autour de l’humain et de son devenir. L’inconscient collectif ne s’y trompe pas. Il a réprouvé l’idée, issue d’ailleurs d’un évêché du Sud de la France selon Fiammeta Venner (interview à la matinale de Canal+). Cette dernière est fondatrice de Prochoix (www.prochoix.org) qui, à l’instar de John Locke, a pensé brillamment les querelles religieuses de son temps. Dans ces « tirs croisés » (Edition lgf) qui veulent affaiblir la pensée moderne et mettre à mal la laïcité, rien n’est plus important que de rester vigilants face à une « extrême France » (Edition Grasset, 2006).

Le Téléthon en ce sens doit être défendu bec et ongles sur le fond de sa laïcité, et nous devons lui faire confiance pour tendre la main à des débats éthiques multilatéraux, ouverts et sereins. On peut imaginer également le Téléthon s’associer à l’œuvre du mouvement « sciences citoyennes » (sciencescitoyennes.org) pour rendre plus constructive la dynamique de communication. Je suis même certain que les scientifiques engagés dans le clonage thérapeutique seraient prêts à embaucher des chercheurs sceptiques pour les aider à une meilleure veille éthique dans le domaine. Ceci serait crucial pour l’avenir des débats sur le domaine et le Téléthon pourrait alors ajouter à son panel de réussite le management innovant de questions scientifiques légitimement épineuses.

Pour conclure, l’anniversaire du Téléthon se fait sous le ton de la polémique. Le désengagement de l’Etat vis-à-vis de la recherche conduit à ce que le Téléthon devienne un pôle de responsabilité trop important. Il doit redevenir un acteur au service du chercheur, et non un donneur d’ordres, comme l’exprime le SNTRS. Le Téléthon peut enfin ouvrir la voie à une plate-forme de débat sociétaux et éthiques. Mais si des corrections ne voient pas le jour, les intégrismes et communautarismes n’auront aucune peine à battre en brèche la recherche dans son ensemble au travers d’une AFM qui catalyse les critiques parce que l’Etat fuit ses devoirs.


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14 réactions à cet article    


  • Ced (---.---.235.190) 11 décembre 2006 11:09

    Des retours à la ligne, par pitié smiley


    • (---.---.93.66) 11 décembre 2006 11:21

      Cet article doit être lu ?????

      Alors pourquoi faire tout pour obtenir le contraire ?

      Cette attitude se multiplie chez les « scientifiques » d’Agora.

      Un nouveau snobisme ??


      • Cris Wilkinson Cris Wilkinson 11 décembre 2006 11:25

        Le texte aurait put être intéressant, mais sa construction monobloc le rend illisible.

        J’avoue ne pas avoir tout lu, mais je me suis arrêté au passage où l’on parle de l’évêque qui était contre la manipulation des embryons et la liaison avec l’extrême droite.

        J’ai arrêté de suite, je pensais lire un article sur le telethon et je me retrouve avec Eglise catholique = extrême droite.

        Comment politiser l’oeuvre de santé publique qu’est le téléthon. Bientôt on va nous dire que les gosses meurent asphyxié car leurs muscles ne marchent plus à cause du pape ou d’un breton borgne.


        • fil (---.---.61.253) 14 décembre 2006 16:58

          Il faut apprendre à lire puis ensuite apprendre à comprendre ce qu’on lit. Il n’a jamais été rapproché l’église et l’extrême droite dans cette article qui me semble d’une grande profondeur. Quand aux retours à la ligne proposés par un commentaire précédent, vous pouvez copier le texte le coller sur une page Word ou autre et le mettre en forme comme vous le souhaitez. Pour les feignants il reste la télé.


        • Bill Bill 11 décembre 2006 11:35

          Je souhaite attacher un lien ici, un professeur qui vendredi dernier à la radio parlait d’un traitement auquel il croit vraiment. Comme je ne connais rien à la médecine mais que je suppose qu’ici nous trouverons de quoi débattre avec pluss savant que moi, je souhaite qu’on puisse écouter l’émmission « le grand témoin » de vendredi. Radio Notre-Dame n’est pas une radio d’extrème-droite...

          http://www.radionotredame.com/AOD-RND/AODRND.asp

          Bien à vous

          Bill


          • Bill Bill 11 décembre 2006 16:02

            Cher auteur,

            Puis je vous prier d’écouter l’émission de radio (il faut cliquer sur le vendredi) sur le lien que j’ai relevé ? Votre avis m’intéresse beaucoup sur ce sujet.

            Bien à vous

            Bill


          • miaou (---.---.103.167) 11 décembre 2006 12:14

            Le seul dogme de notre démocratie est le droit à la critique ; il est très sain que le Téléthon s’y soumette, fusse de la part de l’Eglise (qui a subi à maintes reprises le même traitement), qui a un droit à l’expression comme tout autre lobby (religieux, politique, scientifique, économique...)

            « Ses agissements sont la plupart du temps discrets et sournois, défiant les démocraties dans leur principe et leur vocation, insultant fréquemment les femmes, les droits humains et les révolutions scientifiques »

            Modérez vos propos ; quelques éléments :

            Lyssenko, charlatan obscurantiste athée à la botte de Staline.

            Freud, grand-maître de la psychanlyse :« La femme est un être aux cheveux long et aux idées courtes » ou encore « Sur le plan social les femmes n’ont pratiquement pas contribué aux progrès de la civilisation ».

            Gabriel de Mortillet, athée notoire, qui s’est enferré dans une théorie « évolutionniste » des cultures préhistoriques qui en l’occurence n’était pas de mise (car des retours en arrière sont possible, une culture récente n’est pas forcément l’héritière d’une culture plus ancienne)

            Galilée fut un ami du pape de l’époque, mais fut victime d’une cabale.

            Lavoisier, guillotiné durant la Terreur (« La République n’a pas besoin de savants »)

            Abbé Lemaître, co-inventeur du Big Bang

            Abbé Gregor Mendel, fondateur de la génétique

            Abbé Breuil, préhistorien reconnu

            et beacoup d’autres ecclésiastiques, scientifiques de très haut niveau, sans parler des grands croyants (Pascal...) ...

            Enfin, évoquons le darwinisme qui, quoi qu’en disent certains créationnistes, est certes une réalité scientifique. Néanmoins, l’interprétation de cette théorie par son cousin Galton (même si elle fut réfutée par Darwin lui-même) a conduit à donner à l’eugénisme et à l’« hygiénisme » un caution scientifique. Hitler lui-même en fut bien conscient (« L’histoire aboutira à un empire millénaire d’une splendeur inégalée, sur la base d’une hiérarchie décrétée par la nature elle-même ») Comme quoi la science, indépendamment de la justesse de la réalité qu’elle décrit, peut faire très mauvais ménage avec l’éthique. Je rappelle la fameuse citation « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme », poncif toujours d’actualité.


            • (---.---.71.55) 11 décembre 2006 12:37

              On en a marre de ce « télécons » qui en plus de squatter les médias,ont pour résultat de rafler tout le fric pour la recherche sur des maladies très rares de riches(et qui n’aboutissent à pas grand chose comme résultats).Alors que la recherche sur des maladies qui tuent des centaines de millions de personnes comme le paludisme a beaucoup de mal a trouver 4 sous (n’en déplaise à Sevran...)Ce sont des maladies tropicales de pauvres,qui ont aucun intérêt forcément !!!...Trop d’arrogance de la part du monde occidental,la suprématie du monde blanc ça suffit !!!... Le TELECONS ça suffit !!!


              • Yannick Comenge (---.---.102.41) 11 décembre 2006 13:50

                Désolé pour les retours à la ligne... j’en avais mis mais la forme n’a pas été prise en compte lorsque j’ai posté le texte sur AGORA... probleme de compatibilité probable. Merci en tout cas pour vos critiques.

                Je vous fais part d’un article interessant paru dans le Monde :

                Le Téléthon, l’évêque et le citoyen . Jacques Testart, directeur de recherches à l’inserm

                Pour la première fois en deux décennies d’existence, le Téléthon fait débat public. La critique récente a été portée par quelques responsables de l’Eglise au nom de l’eugénisme encouragé par cette émission à prétention caritative : le Téléthon utiliserait une partie des dons reçus pour recourir , à l’aide du diagnostic préimplantatoire (DPI) , à l’élimination d’embryons jugés indésirables. Ainsi la critique faite au Téléthon n’arrive qu’avec l’opposition au DPI, lequel n’est honni que parce qu’il mène à détruire des embryons. Pour un humaniste laïc, il est d’autres motifs de critiquer tant le DPI que le Téléthon, et de refuser l’amalgame qui identifierait des « convergences objectives » entre ses motifs et ceux de représentants de l’Eglise catholique. Commençons par le DPI. Ce que les évêques dénoncent comme démarche eugénique, c’est surtout la destruction délibérée d’embryons génétiquement non conformes, et leur indignation est justifiée par la qualité de personne humaine qu’ils accordent à tout oeuf humain fécondé. Je crois =plutôt que l’eugénisme est porté par le DPI parce que des embryons sont élus pour survivre à cette sélection , et ceci dans le but de générer des personnes conformes . Si le DPI en restait à faire , avec quelques mois d ’avance, ce que fait déjà le DPN (diagnostic prénatal) et que l’élimination de l’oeuf dans l’éprouvette soit justifiée par les mêmes considérants que l’IMG (interruption médicale de grossesse), on ne pourrait voir l’eugénisme davantage à l’oeuvre dans le DPI que dans le DPN. C’est dire que le DPI relèverait alors d’un eugénisme minimaliste réservé à l’évitement du pire, une disposition acceptée par tous ceux, dont je suis, qui refusent de s’en remettre au destin. Ce qui ouvre le DPI, et le DPI seulement, à un eugénisme sans limite, c’est son pouvoir d’indiquer le meilleur oeuf au sein d’une nombreuse couvée plutôt que son aptitude à dire si un embryon unique est inconvenant. Là où le DPN ne concerne qu’un seul foetus, dont l’éventuelle élimination hors de la matrice se fera dans une grande violence , le DPI considère une population d’embryons ex utero, et recommande de vider les éprouvettes qui ne portent pas les meilleures promesses. Qu’en sera t-il alors quand les techniques de production d’ovules in vitro à partir d’innombrables ovocytes immatures (Médecine/ Sciences,20, 2004 ) génèreront des embryons en masse, qu’on pourra trier selon des caractéristiques nombreuses sans que la femme ne doive souffrir les actes de stimulation hormonale, monitorage de l’ovulation et ponction folliculaire qui caractérisent la FIV. Cette perspective ouvre à moyen terme la fivète à tous les parents potentiels , inquiets de la normalité de leur bébé , mais elle n’est pas même envisagée par les praticiens du DPI qui préfèrent se défendre d’imaginaires accusations de « médecine nazie »( Le monde, 20 octobre 2006)...Pourtant on s’achemine insensiblement vers le formatage des enfants (qui souhaiterait choisir un embryon génétiquement « taré »si des dizaines d’embryons « normaux »sont disponibles ?) et c’est dans cette banalisation consensuelle de la « sélection compétitive » que se cache le nouvel eugénisme , véritable mise en science et en fantasmes du néo-libéralisme.

                Venons-en au Téléthon. Il est indiscutable qu’il contribue aux recherches en faveur du DPI puisqu’il favorise tous les laboratoires dédiés à la génétique, jusqu’à certains qui fabriquent des plantes transgéniques. Pourtant, les avancées du DPI décrites plus haut ne dépendent absolument pas des découvertes des généticiens, seulement d’ innovations en biologie de la procréation pour rendre effective la production massive d’embryons à soumettre au DPI. Par ailleurs, l’Association française contre les myopathies (AFM) qui pilote le Téléthon, évalue à 1 ou 2% la proportion des sommes recueillies qui se trouve affectée au DPI. Il s’agit donc « seulement » de un ou deux millions d’euros, et même si cette manne est loin d’être négligeable (une telle somme permet de faire fonctionner un laboratoire moyen pendant 20 ans...) elle ne devrait pas souffrir de l’attribution fléchée des donations que souhaite avec raison l’archevêque de Paris. Ainsi, sauf si le Téléthon finance également des recherches pour produire des ovules en abondance (on ignore l’affectation précise des aides de l’AFM à la recherche), l’accusation d’eugénisme ne paraît pas constituer la critique la plus pertinente à l’égard de cette grande messe caritative. J’ai évoqué (Le vélo, le mur et le citoyen, Belin, 2006) bien d’autres manquements du Téléthon à la déontologie scientifique ou à la démocratie. Par exemple : l’énormité de la somme recueillie (équivalente au budget annuel de fonctionnement de toute la recherche médicale française !) est susceptible d’orienter les travaux de tous les laboratoires ainsi subventionnés, en faisant négliger d’autres travaux capables de soulager des souffrances tout aussi grandes et bien plus nombreuses ; cette manne conduit ainsi au détournement de l’outil public de recherche, sans transparence ni concertation, caricature du hold up sur la démocratisation des choix technologiques ; malgré les promesses renouvelées chaque mois de décembre depuis 20 ans, la thérapie génique semble incapable de guérir la plupart des maladies génétiques, au point où le Téléthon enfourche le cheval neuf des cellules souches en faisant l’économie d’une analyse de son impasse stratégique ; la mystique génétique qui trompe les malades et leurs familles par ces éternelles promesses encourage des cérémonies sacrificielles (« courir contre la myopathie »,...) au mépris de comportements rationnels qui seraient mieux en phase avec une « science de pointe » . Encore pourrait-on évoquer les scandaleux avantages personnels que s’octroient les principaux dirigeants de l’AFM selon la Cour des comptes (Capital, avril 2005). Il est donc d’autres raisons de s’indigner du Téléthon et de s’inquiéter du DPI que celles proclamées par quelques évêques Mais elles peinent à trouver leur place dans le débat public, surtout quand l’opération Téléthon est cautionnée par les plus hautes autorités de l’Etat, celles-là même qui peinent à donner des moyens décents à la recherche scientifique..


              • Popov De Kerl popov de kerl 11 décembre 2006 13:54

                Franchement je pense que la critique est importante, et en europe, quoi qu’on en dise, le catholicisme est un defenseur des valeurs, parfois cela a été mauvais (obscurantisme, croisade, inquisition) parfois bon (obligation de manger du poisson, jeune une semaine par an...) mais cela a toujours été le cas.

                Les religions sont en général un facteur de stabilité qui est contrebalancé par les avancées scientifiques cette balance ne doit pas être désequilibré, ce qui est le cas lorsqu’un des deux organisme est trop puissant, cela a déja été le cas dans le rens de la religion, et nous en conaissont les conséquences affreuses.

                Alors libre aux scientifique de suivre ou de ne pas suivre les conseils d’un organisme defendant la stabilité et les valeurs humaines sans soucis de race ou de pays mais cet organisme a le devoir d’avertir lorsqu’il voit apparaitre une dérive du système

                Je n’apprécie pas forcément les avis des catholique, mais je leur suis reconaissant de faice ce qu’il font, c’est a dire surveiller et prévennir lorsqu’il aperçoivent des dérives

                Le seul probleme que ca me pose c’est : qui surveille les catholiques pour s’assurer qu’eux ne dérivent pas ?

                pour le moment ma réponse qui est sans doute la plus rassurante c’est « leur foi »


                • Bernard Dugué Bernard Dugué 11 décembre 2006 14:39

                  http://www.ccomptes.fr/Cour-des-comptes/publications/rapports/afm/afm.pdf

                  Des avantages ont été consentis par l’AFM à plusieurs salariés. La Cour a relevé lors de son contrôle un certain nombre de dépenses, engagées par des dirigeants de l’association, dont le lien avec l’objet social lui a paru ténu.

                  L’AFM a licencié entre huit et douze personnes par an entre 1998 et 2001 et leur a versé les indemnités de licenciement conventionnelles résultant du statut du personnel en vigueur à l’AFM. A ces indemnités conventionnelles, l’AFM a ajouté dans près de la moitié des cas des indemnités dites « exceptionnelles » ou « transactionnelles ». Ainsi deux cadres, qui n’étaient pourtant restés que onze mois chacun, et dont le recrutement, confié à un cabinet spécialisé, avait été facturé à l’AFM 20 315 euros et 16 410 euros, ont perçu respectivement 36 283 euros et 45 735 euros.

                  Le total des indemnités versées (indemnités conventionnelles et transactionnelles) a été de 192 655 euros et 191 728 euros pour deux autres cadres de direction partis respectivement après quatorze et quinze années passées à l’AFM.

                  Après la nomination de sa directrice générale en 1991, l’AFM a acquis une maison dans l’Essonne pour 0,256 M d’euros ; bien que la directrice générale ait quitté l’AFM en 1998, elle a occupé cette maison jusqu’au milieu de l’année 1999. Si l’achat de la maison a été, comme le prévoient les statuts de l’association, approuvé par l’assemblée générale, le procès-verbal de celle-ci ne fait pas apparaître que la destination de la maison avait été portée à la connaissance des adhérents. L’AFM a invoqué pour justifier l’achat de ce bien immobilier la nécessité de loger son directeur général dans l’Essonne. Cependant, aucun autre directeur général de l’AFM n’a résidé ou ne réside dans l’Essonne ni n’a bénéficié d’un logement de fonction. Or les associations reconnues d’utilité publique « ne peuvent posséder ou acquérir d’autres immeubles que ceux nécessaires au but qu’elles se proposent. »

                  Bien que l’AFM ait exposé chaque année dans son rapport annuel la composition de l’ensemble de son patrimoine immobilier, cette maison n’y a jamais figuré. Les donateurs n’ont donc pas eu connaissance de son achat, de son utilisation ou de son coût.

                  L’AFM a remboursé, tant à des salariés qu’à des administrateurs, des frais d’achats vestimentaires, au titre de « frais de représentation ». Parmi les salariés, celui qui en a bénéficié le plus largement s’est vu rembourser au total à ce titre 8 601 euros de 1997 à 2001. Ces avantages en nature n’ont été que très partiellement déclarés aux services fiscaux par l’AFM, à hauteur de 960 euros.

                  En 1993, la Cour avait noté que quatre salariés bénéficiaient d’un véhicule affecté (ainsi que deux administrateurs). Ce nombre était passé à onze pour les seuls salariés en 2001. Un des cadres de direction, a bénéficié pendant ces trois années de remboursements élevés, concernant de très nombreux trajets en taxi, notamment dans Paris (entre 80 et 100 fois par an), fréquemment plusieurs fois dans la même journée, alors même que ce salarié disposait d’un véhicule de fonction. Il s’est également fait rembourser par l’AFM un grand nombre de repas pris au restaurant (une centaine de repas pour une à six personnes chaque année), sans que le seuil de 23 d’euros de remboursement par repas et par personne fixé par la procédure soit appliqué. L’AFM lui a remboursé aussi, à l’occasion de ses voyages aux Etats-Unis, des frais de location de vidéos et de très nombreux appels téléphoniques en France (parfois plusieurs dizaines par jour).

                  De même, à l’occasion d’une mission à Papetee, un cadre de L’association est allé passer un samedi et un dimanche à Bora-Bora : le coût du trajet en avion entre Papetee et Bora-Bora ainsi que celui de l’hébergement et de la restauration ont été imputés en missions sociales.

                  Le coût moyen annuel d’organisation des Assemblées Générales s’établit à 0,7 M d’euros pour la période 1996-2001. Compte tenu du fait que le nombre d’adhérents présents entre 1997 et 2001 a été de 531 en moyenne et que le nombre de participants a été de 1 737 en moyenne, le coût moyen a donc été de 404 euros par personne présente ou encore de près de 1 320 euros par famille d’adhérent présent.

                  En 2001, dix chercheurs et techniciens de Généthon étaient salariés du CNRS ou de l’INSERM. Deux d’entre eux percevaient un complément de salaire de Généthon : le montant annuel brut en était de 15 871 euros pour l’un et de 56 868 euros pour l’autre, dont la rémunération brute totale était ainsi portée à 159 156 euros.


                  • Yannick Comenge (---.---.102.41) 11 décembre 2006 15:11

                    Je remercie Mr Bernard Dugué pour cette information que j’ignorais. J’apporterai pour contrepoids de ceci que la plupart des jeunes chercheurs aujourd’hui ne cottisent pas pour leur retraite et ont des droits tres minces au chomage notamment en regard des financements de la FRM (si je me souviens bien mais je m’engagerai pas forcément sur cette info). A coté de ces types de financement, je vois bon nombre de collègues qui a Bac+8 sont au RMI ou au Chomage. D’autres comme moi n’auront bientot plus droit à la sécurité sociale... pourtant mes travaux sur la résistances aux antibiotiques sont pretinents et ont conduit à ouvrir un sujet global d’interet sur la resistance aux beta-lactamine et aux glycopeptides. A la fin de la thèse, j’ai pu comprendre in fine que mes études m’amenaient à un chomage de longue durée (32 mois) sans indemnités... et aujourd’hui, comme la machine égalitaire n’a pas de sens, je dois faire patienter des soins dentaires pour attendre des jours meilleurs et un job quelconques meme si j’ai publié un article scientifique en janvier 2006 et deux ouvrages en co-auteurs (en avril et septembre 2006)... Aussi, je vois dans les chiffres que vous énoncez une forme d’injustice globale.


                  • SERGE (---.---.124.246) 11 décembre 2006 22:42

                    Le téléthon, c’est d’une part une masse énorme de donateurs généreux et d’autre part des chercheurs qui font comme ils peuvent pour poursuivre leurs recherches ...Mais c’est aussi des petits malins qui vivent très, très bien de la mâne littéralement descendue du ciel grâce à la médiatisation du malheur des malades et de leurs familles. Par certains côtés l’affaire est tellement bien menée que celui qui oserait ne pas donner son obole à la Cause serait immédiatement considéré comme un égoiste, un attardé et pourquoi pas un nazi.


                    • Yannick Comenge (---.---.102.41) 12 décembre 2006 09:45

                      Il est vrai qu’il y a une pression forte pour pousser au don. Ainsi, dans mes Pyrénées natales, les gens sont assez mal à l’aise lorsque les TELETHONIENS passent meme dans les foyers misereux, on prefere donner plutot que d’etre « mal vu » meme si on a du mal à joindre la fin du mois. C’est parfois abusif, c’est vrai. Meme ma mere avec sa maigre retraite qui a élevé son fils seule et qui est lui meme chercheur au chomage donne parce qu’il y a cette pression. De mon coté, j’assume mes critiques car je rejoints le SNTRS (syndicat national des travailleurs scientifiques), syndicat vieux d’un siecle quasiment, et qui ne voit pas d’un bon oeil le TELETHON... en effet, on oriente en fonction des modes la recherche alors que l’état detruit des labos qui ne sont pas sur la vague à la mode... Il y a un probleme lourd sur le TELETHON. Je trouve aussi tres particulier que la soirée spectable et la collecte coute aussi cher. Quand on fait la somme des frais de gestion et ceux de collecte on arrive à environ 25% d’argent perdu. Le probleme egalement est la structure des commissions scientifiques qui choisissent les projets... la notoriété futile de certains chercheurs peut leur permettre d’avoir des fonds alors que des projets brillants pourraient etre plus porteurs. Ce genre de probleme est récurrent d’ailleurs dans la recherche française... autre critique à mettre globalement sur le système vieux et qui courronnent des gens parfois qui ont fermé lourdement les yeux quand l’ARC s’égarait... Pour ce qui est du terme de « nazi » que vous employez, il est totalement inaproprié.

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