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Accueil du site > Tribune Libre > De la nécessité impérieuse, pour l’économiste, de mettre les mains (...)

De la nécessité impérieuse, pour l’économiste, de mettre les mains dans le cambouis de l’exploitation...

En mode capitaliste de production, le gâteau (la marchandise) n'est pas qu'un produit, une valeur d'usage, un bien utile. C'est un réceptacle de valeur d'échange, c'est un revenu du capital, c'est ce qui échoie à l'entrepreneur au sortir de la période de production. À ce moment-là, l'ouvrier a complètement disparu de la scène. Mais, du point de vue de la valeur d'échange, l'équivalent de sa rémunération se trouve là. De même que s'y trouve ce revenu du capital en quoi consiste le profit.

Comme l'écrit Karl Marx :
« La production ne crée pas seulement les articles d'usage, mais encore leur valeur ; son principe moteur est l'extraction de la plus-value, dont le berceau est la sphère de production et non la sphère de circulation. » (Idem, page 730.)

Cette sphère de la circulation est justement ce qui fascine Thomas Piketty. En effet, la vente de la marchandise va s'y traduire par la récupération, par chacun, de ses billes : son revenu. Mais aussi par la rémunération de ce que Thomas Piketty se charge de déduire immédiatement : l'équivalent comptable de la dépréciation du capital fixe détenu par l'entrepreneur. Alors que c'est tout simplement la "mémoire" du temps de production qu'il envoie par-dessus bord (rappelons que, de façon très parlante et sans doute un peu provocatrice, il y met même les vieux ordinateurs)...

Or, le processus de circulation et le processus de production ne peuvent être séparés, s'il s'agit d'envisager le capital lui-même, y compris celui du XXIe siècle... et de comprendre le pourquoi de ce revenu du capital qui, à travers la valeur d'échange de la marchandise, concerne directement l'entrepreneur dont, à la différence de Thomas Piketty, on peut penser qu'il sait bien, lui, qu'il ne suffit pas de défiler devant la vitrine aux petits gâteaux pour le trouver au rendez-vous...

Ainsi, en ce qui concerne ce processus de production que la mise en œuvre du "revenu national" est chargée de masquer, voici ce qu'écrit Karl Marx :
« Son renouvellement constant - la reconstitution constante du capital, comme capital productif - est chaque fois déterminé par ses transformations dans le processus de circulation. D'autre part, le processus de production constamment renouvelé est la condition des transformations que le capital subit continuellement dans la sphère de circulation et celle de son apparition alternative comme capital-argent et comme capital-marchandise. » (Idem, pages 727-728.)

On voit qu'en supprimant ce qui se passe dans la sphère de la production, Thomas Piketty n'y va pas de main morte.

En limitant notre attention à la richesse annuellement produite telle qu'elle apparaît dans le processus de circulation (vente sur un marché), puis - pour faire ressortir l'agrégat en quoi consiste le revenu national -, en soustrayant tout renvoi possible au capital fixe utilisé, Thomas Piketty masque les enjeux inhérents au processus de production. Il est alors possible de lui opposer ce que Karl Marx pouvait déjà opposer à Adam Smith, et à sa tendance à faire basculer la valeur économique produite du côté d'une simple addition de revenus tirés de la marchandise elle-même.

Le salaire se trouve effectivement correspondre à une partie de la valeur d'échange de la marchandise, mais, entre le moment où l'ouvrier a vendu sa force de travail pour un prix donné, et le moment où l'équivalent s'en trouve dans la marchandise enfin produite, il s'est passé quelque chose d'essentiel - le mystère de la transsubstantiation réalisée par le capital à lui tout seul - que Karl Marx nous présente ainsi :
« L'argent avec lequel le capitaliste paie la force de travail qu'il a achetée "lui sert comme capital", pour autant qu'il incorpore de la sorte la force de travail aux éléments matériels de son capital et rend celui-ci apte à fonctionner comme capital productif.  » (Idem, page 742.)

Productif... de plus-value... et pas seulement de tel ou tel bien ou service... Cette dissociation est évidemment tout à fait essentielle... Pour en mesurer l'impact, poursuivons notre lecture :
« Il nous faut distinguer : entre les mains de l'ouvrier, la force de travail est de la marchandise, non du capital, et elle constitue pour lui du revenu aussi longtemps qu'il peut en recommencer constamment la vente [...]. » (Idem, pages 742-743.)

Notons-le aussitôt. Il s'agit de la seule marchandise dont l'ouvrier dispose dans la durée, pour rassembler les moyens d'assurer sa survie et celle de sa famille. D'où la nécessité pour lui de la vendre au meilleur prix : elle est toute sa fortune.

Or, comme nous l'avons vu, pour augmenter son salaire mensuel de 75 euros, il arrive qu'il faille, au mineur sud-africain, affronter directement les fusils de l'ordre bourgeois, et ramasser quelques cadavres... Par ailleurs, il est certain qu'il ne peut pas prétendre se mettre en concurrence avec ses employeurs pour exiger sa part (de gâteau ?) dans le prix de vente du platine. Cela ne le regarde pas : il n'a aucun droit de propriété sur les fruits de son propre travail... Par contre, s'il se met en tête d'occuper les locaux de l'entreprise et de s'y attarder un peu, c'est bien à coups de fusils que les "propriétaires" sauront faire valoir leurs droits, et c'est l'État bourgeois qui fera tout le sale boulot au nom de la loi...

Ainsi, avant ou après les coups de fusil, le montant du salaire se trouve fixé... Karl Marx peut enchaîner sur le sort si agréable de la force de travail :
« […] ce n'est qu'après la vente qu'elle fonctionne comme capital entre les mains du capitaliste, au cours du processus de production. » (Idem, page 743.)

Évidemment, si, à ce moment, le prix de vente de la force de travail a été fixé, le salaire, lui, n'a pas encore été versé. Il ne le sera qu'après effectuation du temps de travail correspondant. C'est toujours autant de gagné pour l'employeur. Voilà pour les détails. Les choses sérieuses ne commencent qu'après : car, c'est bien du temps de vie qui a été vendu... Et largement en dessous de sa valeur au sens de la valeur économique que va produire la captation de ce même temps de vie par le capital.

Michel J. Cuny

 


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23 réactions à cet article    


  • Hervé Hum Hervé Hum 12 décembre 2024 12:07

    Évidemment, si, à ce moment, le prix de vente de la force de travail a été fixé, le salaire, lui, n’a pas encore été versé. Il ne le sera qu’après effectuation du temps de travail correspondant. C’est toujours autant de gagné pour l’employeur. Voilà pour les détails. Les choses sérieuses ne commencent qu’après : car, c’est bien du temps de vie qui a été vendu... Et largement en dessous de sa valeur au sens de la valeur économique que va produire la captation de ce même temps de vie par le capital.

    ENFIN !!!!

    C’est effectivement là que les choses sérieuses commence dans le sens où en parlant du temps de vie, c’est bien de coeur de ce qui constitue la richesse réelle échangée, puisque toute richesse est constituée uniquement du temps de vie des êtres.

    Adam Smith le résume d’ailleurs parfaitement en disant que la nature offrant tout ce qu’elle contient, seul coûte le travail nécessaire à son extraction, transformation et transport. Tout l’art consiste alors à duper les travailleurs dans la manière d’exercer la prédation du capitaliste sur son temps de vie, exactement comme peut le faire un prédateur dans la nature dites sauvage pour manger le temps de vie de sa proie, après que celle-ci ait produit la chair qui nourrira le prédateur et accessoirement les charognard. Les parasites eux se nourrissant sur le dos des prédateurs et des herbivores ou même des charognards. Ces derniers étant d’abord des opportunistes.

    tout le reste est du blabla dont l’unique but est de dissimuler ce fait et cela fonctionne si bien que même aujourd’hui peu de gens qui travaille contre salaire en ont réellement conscience, ne voyant dans la richesse que la valeur de la marchandise et dans la monnaie le pouvoir d’achat de cette même marchandise. Rêvant d’une petite épargne ou de quelques actions dont ils voudront extraire une plus-value, ne voyant pas que celle-ci sera prélevé sur leur propre salaire. Sorte de piège à loup consistant à mettre un tout petit peu de viande sur un couteau aiguisé qui va couper la langue du loup et dont il va se repaitre jusqu’à en mourir.

    Ainsi, vous pouvez détenir des tonnes d’or, de diamants, disposer de marchandises à profusion, si vous êtes seul, votre richesse sera limité à la quantité de travail des marchandises que vous possédez, mais vous ne pourrez pas extraire de votre montagne d’or et de diamant la moindre parcelle de richesse, pour cela, il vous faudra trouver quelqu’un qui soit prêt à vendre de son temps de vie pour l’acquérir, s’il n’y a personne, la valeur de votre or est inférieure au silex qui vous permettra d’allumer du feu.

    je me demande quels sont les gugus qui votent négativement vos articles, sans doutes de pauvres idiots utiles,


    • Michel J. Cuny Michel J. Cuny 12 décembre 2024 16:36

      @Hervé Hum
      Merci. Je suis émerveillé de pouvoir vous lire ici... par les temps qui courent.

      De fait, je supporte les avis contraires  et la violence ou le quasi délire dont ils sont parfois porteurs  parce que je mène un grand travail de recherche à la fois sur les années trente en Europe, et sur l’ensemble de l’histoire de la psychanalyse (Freud et Lacan), le tout pour observer, depuis mon balcon, certaines convergences  en particulier du côté des deux matérialismes : dialectique et historique, puisque, dans ces deux disciplines, ils règnent avec une extrême splendeur.

      Puisqu’il faut aller au fond des choses, il m’est parfois nécessaire de voir passer le pire... et d’en tenir le plus grand compte. Je n’ai pas, comme Lacan, le loisir d’aller chercher une part de la matière première, qui m’est si précieuse, à l’hôpital Sainte-Anne, par exemple.

      Ce qui me conduit à vous dire que, sans quelques personnes telles que vous, je pourrais tout de même me poser des questions sur la viabilité, à plus ou moins long terme, de notre pauvre humanité...


    • Hervé Hum Hervé Hum 12 décembre 2024 21:31

      @Michel J. Cuny

      ma foi, jamais je m’aventurerais personnellement dans une telle entreprise !

      Je ne connais pas grand chose sinon rien de la psychanalyse de Freud et Lacan, je me contente de ma propre observation avec moi même comme sujet et mon environnement.

      Le problème étant que vous pouvez bien dire des choses fondées sur la seule logique, lorsque vous êtes dans un débat sans autre arbitre que vous et votre contradicteur, il n’y a pratiquement aucun moyen de prouver à votre interlocuteur que ce qu’il dit relève de la psychiatrie, car pour lui, c’est vous qui êtes fou.


    • Michel J. Cuny Michel J. Cuny 13 décembre 2024 08:59

      Merci de vous avancer sur ce terrain... effectivement très délicat.
      Dans le seul but de vous montrer ce que je suis venu moi-même y faire, je vous donne ce lien...

      https://livrescunypetitdemange867999967.wordpress.com/2018/06/27/22-freud-et-lacan-a-quoi-bon-tome-1-1ere-edition-2018/


      • Hervé Hum Hervé Hum 13 décembre 2024 12:49

        @Michel J. Cuny

        Je suis allé faire un tour dans votre lien et je n’y voit aucun intérêt personnel.

        Par contre, j’ai de l’intérêt pour ce que vous écrivez sur Voltaire.

        de mon point de vue que vous pourrez trouver comme naif, je distingue deux aspects du personnage.

        Le philosophe qui s’en tient à la raison pure et le nécessiteux, se décrivant lui même dans une citation que vous rapportez comme un « gueux » qui s’en tient à la volonté de sa propre indépendance.

        Par exemple, je me réfère à cette citation que je retiens de lui et reprend beaucoup en ce moment

        L’esprit d’une nation (capitaliste cela va sans dire) réside toujours dans le petit nombre qui fait travailler le grand, est nourri par lui et le gouverne.

        Si on ne retient que cette citation, Voltaire fait preuve d’un réalisme quelque peu cynique, mais si on lit ce qui la précède et la conclut, alors on peut penser qu’il en est rien.

        Puisqu’il écrit ceci ;

        Quand nous parlons de la sagesse qui a présidé quatre mille ans à la constitution de la Chine, nous ne prétendons pas parler de la populace ; elle est en tout pays uniquement occupée du travail des mains (y compris des intellectuels et autres scientifiques, qui sont les mains du cogito asservie). L’esprit d’une nation réside toujours dans le petit nombre, qui fait travailler le grand, est nourri par lui, et le gouverne.

        C’est une suite naturelle de l’inégalité que les mauvaises lois mettent entre les fortunes, et de cette quantité d’hommes que le culte religieux, une jurisprudence compliquée, un système fiscal absurde et tyrannique, l’agiotage, et la manie des grandes armées, obligent le peuple d’entretenir aux dépens de son travail. Il n’y a de populace ni à Genève, ni dans la principauté de Neuchâtel. Il y en a beaucoup moins en Hollande et en Angleterre qu’en France, moins dans les pays protestants que dans les pays catholiques (ou musulmans). Dans tout pays qui aura de bonnes lois, le peuple même aura le temps de s’instruire, et d’acquérir le petit nombre d’idées dont il a besoin pour se conduire par la raison (et non se laisser manipuler par la passion, d’une culture faites pour cimenter la populace à servir les intérêts de ses maîtres).

        (Voltaire, essai sur les mœurs et l’esprit des nations, chapitre 155)

        Cela veut dire que Voltaire faisait la différence entre la réalité de son époque et l’idéal qu’on peut se faire d’un monde juste et quelque peu vertueux.

        Voyez par exemple lorsqu’il écrit « quand la populace se mêle de raisonner, tout est perdu », et la citation que vous donnez juste après disant "Il faut que la lumière descende par degrés ; celle du bas peuple sera toujours fort confuse. Ceux qui sont occupés à gagner leur vie, ne peuvent l’être d’éclairer leur esprit. Il leur suffit de l’exemple de leurs supérieurs. »

        Il l’écrit à une époque où la populace ne sait ni lire ni écrire et où rien ne laisse penser que cela puisse advenir de son temps. De fait, il convient de savoir de quelle ’« lumière » il parle.

        Normalement, c’est celle qui veut d’être conduit par la raison et de se doter de bonnes lois permettant au peuple de mieux vivre et en paix. Et cette lumière doit donc en toute logique atteindre d’abord ceux qui sont en haut de la pyramide.

        Mais remarquez comme ce qu’il dit est pertinent à notre époque, vous en faites vous même l’expérience avec vos articles où des gens pensent raisonner alors qu’ils ne font que participer à leur propre abrutissement et d’interdire précisément à la raison de se faire entendre, tant le bruits parasites qu’ils émettent l’interdit.

        Bref, il ne faut pas voir tout blanc ou tout noir, c’est par trop réducteur ! De mon point de vue, Voltaire s’était rendu à la réalité de son temps, notamment peut être dans le fameux différends avec un noble où il fut bastonné et dû partir. Et peut être aussi de ses échecs avec des princes ou des rois comme le fameux Frédéric.

        Il me semble qu’il en avait conclu que le mieux était de s’enrichir pour ne plus dépendre de ces princes et être autant libre qu’on peut l’être avec l’argent.

        Il y a donc du cynisme chez lui qui le dispute à son empathie pour le monde.

        Mais ce n’est qu’un point de vue qui s’appuie sur peu quelques éléments.


      • Michel J. Cuny Michel J. Cuny 13 décembre 2024 13:30

        @Hervé Hum
        Voici donc quelques éléments supplémentaires que j’ai pu collecter ici ou là...
        https://unefrancearefaire.com/2015/11/27/voltaire-pour-quoi-faire/


      • Hervé Hum Hervé Hum 13 décembre 2024 21:10

        @Michel J. Cuny

        Cela ne contredit pas ce que j’écris,

        est ce que Voltaire était « assoiffé de sang » ? Je crois plutôt qu’il était assoiffé d’or et ne se faisait plus d’illusion sur la nature humaine et que l’or pourrit les âmes les plus pures dès lors où elles se laissent corrompre.

        Il n’y a rien de pire que celui qui revient de ses illusions d’idéal et qui communiste à l’âge où il nourrit un idéal de fraternité, devient le pire des suppôts du capitalisme et raisonne que par son intérêt particulier. Cherchant à accumuler de l’or, quitte à militer pour la guerre et la mort de de la populace et la destruction de leur milieu de vie. Voltaire bourgeois, raisonnait ainsi, ce qui explique bien qu’il est pour eux un bel exemple à suivre.

        Je ne veux pas spécialement me faire l’avocat de Voltaire, mais il ne faut pas comme dit le proverbe, jeter le bébé avec l’eau du bain. Voltaire quoi que vous en dites, pour moi était un vrai philosophe, dans le sens où il savait se rendre, conformer, obéir à la raison telle qu’il la comprenait et qui lui fait écrire des choses justes au sens qu’elles obéissent aux lois de la causalité (maître de la réalité). Et à coté, il y avait l’arriviste qui de petite condition aspire à s’élever au sommet via la seule voie qui lui était permise, l’art de la rhétorique. C’est ainsi qu’il dit au noble « mon nom, je le commence et vous finissez le votre ». et là encore, force est de reconnaître la justesse de son propos ! Personnellement, lorsque je raisonne, je laisse de coté mes émotions, ce qui me permet de bien connaître mon ennemi, puisque je ne cherche pas à le rabaisser là où il est fort. Donc, d’identifier ses points faibles.

        Ainsi, ce qu’il écrit sur le fait que « l’esprit d’une nation réside dans le petit nombre qui fait travailler le grand, est nourrit par lui et le gouverne » rend compte d’une réalité empirique qui aujourd’hui reste toujours valide, alors même que la « populace » (dont je fais partie) a tous les moyens à sa disposition pour être instruite par la raison et qui malgré tout se laisse pourtant mener par le bout du nez de la passion qu’on lui à mise dans le crâne pour la manipuler et ce, par la même méthode narrative qui a conduit l’Europe et donc la populace à servir de chair à canon à deux guerres mondiales.

        Voyez, je prend à témoins ceux qui débattent ici, la très large majorité reste sourde lorsque vous leur dites que la formule « la patrie en danger » est une formule magique qui permet de faire que deux personnes qui fraternisent pour se battre et obtenir des droits sociaux contre la bourgeoisie et la noblesse au pouvoir de leur pays, se retrouvent le lendemain à s’entretuer pour le compte de cette même bourgeoisie et noblesse contre laquelle ils s’unissaient. Il faut donc que l’expression « la patrie en danger » soit une formule magique, puisqu’elle échappe à la raison.

        Ainsi, il y a un militant communiste canadien très instruit et à qui il m’a fallut beaucoup, beaucoup de temps avant d’arriver à lui faire comprendre que chaque fois qu’il parle de l’opposition entre la Russie et les USA plutôt que de l’élite prédatrice ou bourgeoise de chaque pays qui s’affrontent ou font semblant de s’affronter, il met de facto en opposition le prolétariat russe contre celui des américains et qu’ainsi, il met le cogito de celui qui le lit en état de sidération en raison de l’aporie du raisonnement.

        Puisque d’un coté il accuse la bourgeoisie de chaque pays de manipuler le prolétariat mondial et de l’autre, il va parler de l’opposition entre la Russie et les USA qui implique donc que chaque prolétariat défend sa souveraineté nationale contre celle de l’autre et qui veut que comme dit Voltaire « l’esprit d’une nation réside dans le petit nombre qui fait travailler le grand, est nourrit par lui et le gouverne »

        vous étudiez la psychiatrie, mais elle a de sens qu’en mettant en rapport la raison et la folie.

        Alors, comment lui donner tort en tout !

        Vous avez beau expliquer aux gens qui se disent instruit, intelligent, conscient et animé de la volonté de dénoncer la manipulation des élites, que le nationalisme est l’instrument de leur propre aliénation, ils ne font que défendre cette même élite et de jouer les idiots utiles parce que pensant stupidement que ceux qu’ils combattent sont mondialistes, en déduise qu’il faut être nationaliste. Ils confondent impérialisme avec mondialisme. Le capitalisme a un besoins fondamental d’un monde en état d’urgence permanent et donc, qu’il existe au moins deux blocs en opposition, l’un étant l’ennemi à combattre de l’autre. C’est ce que j’appelle la limite orwellienne. La mondialisation impliquant qu’il n’y ait plus d’ennemi extérieur à combattre, implique le communisme comme ordre premier de l’économie et de la politique.

        Ainsi le canadien en question pensent qu’on peut d’abord faire la révolution et après savoir quoi mettre dedans. C’est comme affirmer pouvoir mettre la charrue avant les boeufs, mais il en démord pas, car c’est le fait de son illumination ! Sauf que la raison en respect du principe de causalité dit que c’est impossible, à moins d’être fort comme un boeuf pour tirer la charrue !


      • Michel J. Cuny Michel J. Cuny 14 décembre 2024 09:15

        @Hervé Hum
        En vous renvoyant vers le numéro 32 du Bulletin Officiel du ministère de l’Education nationale (6 septembre 2012), je ne voulais que vous montrer le rôle tenu par Voltaire dans... l’éducation de la... nation française... et depuis très longtemps déjà.
        Passons à ceci, si vous voulez bien...
        https://unefrancearefaire.com/2015/11/28/quand-voltaire-etait-a-la-manoeuvre/


      • Hervé Hum Hervé Hum 14 décembre 2024 10:41

        @Michel J. Cuny

        J« ai bien compris !

        Cela ne change pas mon commentaire, on ne saurait attribuer à Voltaire plus d’importance dans les affaires du monde qu’il en a eut.

        Les super prédateurs qui dominent le monde, hier comme aujourd’hui ne voient que par leur intérêt, avec ou sans Voltaire, les choses se seraient passé plus ou moins pareil.

        je vous ait donné l’exemple des deux guerres mondiales et de la situation présente, où voyez vous Voltaire là dedans ? Lorsqu’on veut manipuler quelqu’un, on prend ce qui permet la manipulation. On retient d’un personnage ce qui va dans ce sens. Autrement dit, peu importe Voltaire !

        Quand je cite Voltaire disant que l’esprit d’une nation réside dans le petit nombre qui fait travailler le grand, est nourrit par lui et le gouverne, c’est un constat qui vaut autant à l’époque de Voltaire qu’aujourd’hui.

        De la même manière, lorsqu’il dit »Dans tout pays qui aura de bonnes lois, le peuple même aura le temps de s’instruire, et d’acquérir le petit nombre d’idées dont il a besoin pour se conduire par la raison« il ne se trompe pas et on peut même constater que cela va à l’encontre de ses calculs pour s’enrichir. A l’encontre de la domination de ce petit nombre.

        je vais vous donner un exemple d’une simple idée guidée par la raison

        Nul ne devrait pouvoir réclamer plus de droits (monétaire et immobilier) qu’il accomplit de devoirs par lui même et nul ne devrait se voir exiger plus de devoirs qu’il ne réclame de droits.

        La monnaie étant une mesure de la valeur du temps de vie dédié à autrui et détenu sur autrui, est une égalité entre droit et devoir, qui prennent seulement la forme de créance et dette. celui qui détient la créance, détient le droit et celui qui détient la dette, le devoir. Or, il se trouve que la créance est toujours nominative, car elle appartient toujours à quelqu’un. Par contre, la dette est avant tout systémique et anonyme, car elle porte sur tous ceux qui sont en besoin ou recherche de droits monétaires via la détention de la monnaie ou créance et donc, sont prêt à remplir leur devoir en dédiant leur temps de vie. Et comme nous sommes dans ce qu’on appelle un »état de droit« , conséquence logique, c’est l’Etat de celui qui détient la créance, les autres détenant donc le devoir. Si vous trouvez que le droit détenu par ce petit nombre est bien trop élevé, c’est que vous pensez que nul ne devrait pouvoir exiger autant par rapport aux devoirs qu’il remplit.

        C’est pourtant simple et élémentaire, pourtant, même la »populace« n’arrive pas à l’intégrer, parce qu’ils sont comme Voltaire !

        Une autre idée toute simple, est que la guerre ou menace de guerre est le seul argument pour le super prédateur d’obtenir la soumission volontaire de la populace et interdire toute opposition intérieure. De faire de la nécessité d’avoir des chefs un besoin permanent, car la guerre nécessite toujours des chefs pour mener la lutte, que ce soit sur le plan militaire ou économique. Macron parlant de »premiers de cordée".

        Mais là encore, ceux qui proclament vouloir la paix sont aujourd’hui ceux qui en appelle à ce qui nourrit la guerre. je peux vous garantir que depuis que je l’écris, le nombre de gens qui le comprennent et le partage est réduit. L’exemple du canadien avec l’aporie de son raisonnement en est un autre. Où est Voltaire là dedans ?

        Alors, vous pouvez bien faire un recueil de sa correspondance et montrer combien il était motivé par l’appât du gain et combien ses conseils auprès des super prédateurs humains consistait à attiser leur cupidité, croire que des conseils contraires auraient pu changer le comportement naturel de ces super prédateur est absurde. Ainsi, à ce qu’il me semble, Frédéric de Prusse s’est débarrassé de lui lorsqu’il a trouvé ses conseils contraire à ce qu’il considère ses intérêts de domination.

        Par contre, le conseil qu’il donne avec de bonnes lois et de quelques idées pour instruire la populace vaut essentiellement pour cette populace.

        Comprendre ce qui nourrit leur domination par exemple, permet de la leur ôter, certainement pas de faire le contraire. Si le pyromane vous dit qu’il éteint les incendies avec de l’eau, vous n’allez pas ne déduire qu’il faut faire le contraire parce que c’est un pyromane qui vous le dit. Alors, pourquoi le faire vis à vis de cette élite prédatrice quand le but est de s’en débarrasser ?


      • Michel J. Cuny Michel J. Cuny 14 décembre 2024 16:48

        @Hervé Hum
        « Je vous ai donné l’exemple des deux guerres mondiales et de la situation présente, où voyez vous Voltaire là dedans ? »
        Mais, nulle part, bien sûr... Et qui saurait l’y voir ?...
        Et pourtant...
        https://unefrancearefaire.com/2015/11/30/de-voltaire-a-ernest-antoine-seilliere-ex-patron-du-medef/


      • Hervé Hum Hervé Hum 14 décembre 2024 18:26

        @Michel J. Cuny

        Bon, je vois qu’on est dans un dialogue de sourds.

        Je finirais donc par ce commentaire, puisque vous ne répondez pas, vous vous citez vous même en me renvoyant vers des liens qui sont de même nature que les précédents.

        le fond cher Mr Cuny, c’est le principe du capitalisme, qui est la prédation à l’échelle humaine, fondée sur l’exploitation ou utilisation du temps de vie d’autrui à son profit. Contrairement à l’animal, il ne mange pas d’un coup le temps de vie de sa proie, mais il le met en devoir d’exécuter sa volonté. Que ce soit un animal ou un être humain dont il a trouvé le moyen de le lui faire supporter, accepter et obéir aux ordres reçus..

        Cela veut dire qu’il y a de capitaliste que par la prédation et qui ne dépend pas d’une forme quelconque, mais de sa condition d’existence, la prédation du temps de vie d’autrui à son profit.

        Bref, Voltaire n’est qu’une personne répondant à la définition du capitaliste de base, mais ce n’est pas lui qui défini le principe, il l’applique uniquement.

        Autrement dit, peu importe Voltaire ou non, c’est l’inertie du système dont la logique doit être suivie pour atteindre le but fixé, soit, la prédation du temps de vie d’autrui à son profit.

        Il est donc absurde de dire que Voltaire ait à voir quelque chose avec la 1ère et seconde guerre mondiale, celles-ci étant motivés par la lutte contre le communisme.

        La guerre entre les nations n’est qu’un faux nez. Comme le disait Felix Faure (dont vous trouverez ou avez trouvez beaucoup à redire j’imagine) « on croit se battre pour la patrie, on se bat pour les industriels »

        mais on peut le généraliser en disant « on croit mourir pour la patrie, on meurt pour les capitalistes ».

        Autrement dit, du prélats jusqu’aux bourgeois en passant par la noblesses, on a la les différentes formes de capitalistes. Chacun motivant de prélever l’impôt à sa manière, ils ont pour but la prédation du temps de vie d’autrui à leur profit. Pour l’essentiel, le travailleur, celui qui est payé 1 francs par jour au temps de Voltaire.

        si votre prochain commentaire est de même nature que les précédents, je vous renvoi aux miens déjà écrits.

        Bonne soirée


      • Michel J. Cuny Michel J. Cuny 14 décembre 2024 18:53

        « Le fond cher Mr Cuny, c’est le principe du capitalisme, qui est la prédation à l’échelle humaine, fondée sur l’exploitation ou utilisation du temps de vie d’autrui à son profit. »

        Et comment pourrais-je donc vous dire le contraire ?...

        https://livrescunypetitdemange867999967.wordpress.com/2018/04/06/entretiens-avec-karl-marx-friedrich-engels-vladimir-ilitch-lenine-1ere-edition-2008/


      • Hervé Hum Hervé Hum 15 décembre 2024 11:13

        Alors Voltaire ne saurait être désigné comme ayant à voir avec les deux guerres mondiales, puisque celles-ci ont été motivées par la défense du système capitaliste face à la menace communiste.

        je vous renvoi donc à mes commentaires précédents.

        Bon dimanche


      • Eric F Eric F 16 décembre 2024 14:16

        ’’l’argent avec lequel le capitaliste paie la force de travail qu’il a achetée lui sert comme capital, pour autant qu’il incorpore de la sorte la force de travail aux éléments matériels de son capital et rend celui-ci apte à fonctionner comme capital productif’’

        C’est en effet tout à fait convainquant. Je me souviens du directeur d’un groupe R&D de l’entreprise où je travaillais qui avait expliqué que dans ses choix d’investissement, il avait préféré louer des prestataires de service travaillant dans ses équipes, plutôt qu’acheter des équipements informatiques plus performants.

        Peut-être y a-t-il un lien avec le concept de ’’ressources humaines’’ planifiées et suivies comme les ’’ressources matérielles’’ pour les besoins d’un projet ?


        • pierre 16 décembre 2024 16:21

          « Il ne le sera qu’après effectuation du temps de travail »

          effectuation n’existe pas il y a « accomplissement » ou « execution » qui conviennent.

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