Des Centres sociaux en danger

Les Centres sociaux, qu’ils soient municipaux ou associatifs développent du lien social en zone rurale comme dans les quartiers de nos villes.
Ils offrent des activités diversifiées accessibles à tous et à toutes : l’accompagnement à la scolarité, les cours de français, la formation informatique, l’écrivain public…. et souvent des activités relevant de l’échange de savoirs : comme la couture, le dessin ou l’art plastique.
De nombreuses familles de toutes origines y trouvent des informations relatives à leurs droits et parfois elles demandent et obtiennent un accompagnement.
Ces entités éducatives permettent de rompre les isolements et de faire échec aux replis communautaires….
Les intégristes de toutes chapelles n’aiment pas les centres sociaux et préfèrent créer leurs structures propres, espaces cultuels qu’ils masquent en espaces culturels.
Les centres sociaux sont financés par la CAF qui leur verse une prestation de service et les villes avec une mise à disposition de locaux et parfois de personnels.
Les baisses drastiques des dotations globales de fonctionnement versées par l’Etat aux communes ont conduit nombre de municipalités à réduire l’aide apportée aux centres sociaux et l’on voit même des villes reprendre des personnels mis à disposition dans le cadre du redéploiement.
Des Municipalités comme celle de Blanc Mesnil dans le département de la Seine Saint Denis
veulent avoir les centres sociaux sous leurs coupes.
Dans cette ville passée à droite, le maire, M. Meignen, a lancé un appel d’offre pour la mise en place d’une association de gestion des trois centres socioculturels et de quatre maisons de quartier.
Tant pis pour les associations qui géraient jusqu’alors les trois centres sociaux , tant pis pour les habitants qui étaient associés aux projets, la nouvelle association, paramunicipale aura la main sur tout.
La fédération départementale des centres sociaux de Seine Saint Denis et les habitants de cette ville se mobilisent.
Article du Parisien, 13/11/2015
– Article de Quartier XXI, 3/12/2015 « La colère gronde au Blanc-Mesnil »
"La ville dirigée depuis mars 2014 par Thierry Meignen a lancé, le 28 octobre, un appel d’offres, qui court jusqu’au 16 novembre, pour désigner un prestataire chargé « d’assurer la gestion complète des centres socioculturels et des maisons de quartier de proximité pour le compte de la ville. »
DES EVS AUX CENTRES SOCIAUX....UNE EVOLUTION DIFFICILE VOIRE IMPOSSIBLE
Des Espaces de Vie Sociale ( EVS) , entités sociales associatives reconnues par la CAF souhaitent devenir des centres sociaux pour élargir leur champ d’activités et pour recevoir une prestation de la CAF leur permettant de fonctionner.
Ils s’appuient sur du bénévolat mais ont besoin de personnels d’accueil et de secrétariat, peu nombreux….Souvent deux emplois suffisent.
Pour être un Centre Social, il est indispensable que les subventions municipales soient importantes (entre 90 et 100 000 €) et qu’un directeur ( niveau 2 requis) soit recruté…..
Beaucoup de villes ne sont pas prêtes, en cette période de « vaches maigres » de programmer une telle nouvelle dépense.
Les associations fonctionnant avec des bénévoles ont du mal à comprendre la nécessité d’avoir un directeur alors que le projet initial ressemblant comme deux gouttes d’eau à un centre social tourne très bien sans professionnel de direction….
Peu d’EVS deviendront des Centres Sociaux…..
Certains candidats voient leur projet rejeté par la CAF parce que la Ville ne se mouille pas assez …..
Cela relève d’une ignorance de la réalité de la vie associative.
Comment peut-on à la fois vanter l’indépendance des associations et ne pas leur donner les moyens d’être indépendantes ?
Jean-François Chalot
17 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON