Des policiers à l’écoute des mineurs
Le 20 février dernier a été diffusé à la télévision française un documentaire intitulé : Des policiers à l'écoute des mineurs. Lien : https://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/envoye-special/video-des-policiers-a-l-ecoute-des-mineurs_7080177.html
Dans ce documentaire, on voit des policiers présenter avec une évidente et légitime satisfaction leurs nouveaux locaux destinés à recueillir la parole des enfants qui ont ou auraient été victimes d'abus, notamment sexuels de la part d'adultes.
Puis dans un second temps, sont présentées les séquences d'écoute de trois enfants différents. Le scénario est vraisemblablement toujours le même : une policière fait entrer l'enfant dans cet environnement douillet et coloré, et l'invite gentiment à choisir le fauteuil ou la chaise qui lui convient. Commence alors ce que, en toute bonne foi, on ne pourrait pas appeler un interrogatoire. La séance sera filmée discrètement et observée attentivement par d'autres fonctionnaires dans un local séparé.
j'ai particulièrement été ému par le cas de cette petite fille que la policière avait mise en confiance avec beaucoup de tact et de délicatesse et qui finissait par déclarer que le compagnon de sa maman lui « avait mis son zizi dans la bouche au point qu'elle avait eu peur d'étouffer ». Le documentaire s'est particulièrement attaché à nous montrer l’interrogatoire de son présumé violeur, lequel niait tout en bloc. On nous a montré également l'audition de la mère qui assurait que « à son avis, cela n'était pas possible », avec des arguments crédibles mais non vérifiables évidemment.
Enfin, on a assisté à la discussion de ce cas par les policiers, ainsi qu'à leurs échanges téléphoniques avec un procureur. Concernant le cas de cette fillette, la conclusion était la suivante : « Du fait qu'il n'y avait pas d'autres charges contre le prévenu hormis le récit de l'enfant, et le doute profitant à l'accusé, l'affaire était classée sans suite. ». Les policiers se justifiaient en disant que l'on ne pouvait pas risquer de briser une vie par une erreur judiciaire.
Mon avis : à aucun moment n'a été évoqué le drame que vivait et vivrait cette petite fille, drame inévitable désormais et quelle que soit la vérité. On ne devrait pas interroger dans un cadre aussi imposant un enfant si l'on doute de sa parole, et cela est encore plus vrai et pour des raisons autrement plus graves s'il y a le moindre risque d'aboutir comme c'était le cas ici, à un non lieu de la personne mise en cause. Les enquêteurs auraient dû chercher à savoir pourquoi, dans quel but l'enfant avait accusé le compagnon de sa mère. Un enfant de cet âge ne peut pas inventer une fellation, a fortiori une fellation forcée : soit quelqu'un, adulte ou enfants de son environnement lui en a parlé. Soit, et c'est pire, l'accusé a vraiment commis cette horreur. La parole de l'enfant ne devrait être convoquée que si et seulement si son accusation est d'avance corroborée par des éléments déjà à charge contre le prévenu.
Pour conclure je ferai deux remarques : premièrement, la diffusion telle quelle de cette vidéo à la télévision ou sur les réseaux constitue un encouragement aux pédocriminels potentiels ou récidivistes par le fait qu'ils savent désormais qu'ils peuvent en toute impunité commettre un tel crime au moins une fois sinon plusieurs fois, aussi longtemps qu'ils ne seront pas pris.
Ma deuxième remarque à ce sujet : il faut se battre vent debout contre ce projet fou d'enseigner la sexualité en classes, projet que beaucoup dénoncent déjà sous le slogan « Pas de sexe à l'école »
Cf. entre autres cette vidéo postée récemment sur Agoravox.TV par Mat-hac
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