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Divide et impera

Le capital porte le masque de circonstance en toutes circonstances. Que ce soit le masque de la pitrerie, de la philanthropie, de l’écologie, du féminisme ou du fascisme, tant que le déguisement sert la mission suprême, le rendement financier, les adeptes de tous bords sont accueillis en son sein avec bienveillance sans distinction.

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Ainsi, conformément au rang, et à sa manière, le très sélect « Bulllingdon Club » de l’Université d’Oxford, célèbre le chèque en blanc, gracieusement offert, par l’électorat britannique à l’humble serviteur de l’infame mammon, le Premier ministre Boris Johnson et son parti « Tory », en brulant des billets de 50 livres devant les yeux des « sans domicile fixe » de la cité universitaire. Il n’est pas connu si, en tant que membres du club, dans leur jeunesse, Boris Johnson et ses illustres acolytes, l’ancien Premier ministre David Cameron et l’ancien Chancelier de l’Echiquier George Osborne, s’adonnaient à de telles manifestations ostentatoires de mépris de classe, mais on peut le craindre, connaissant la réputation de la confrérie.

Ceci pour le vote du peuple.

Ensuite, le supposé enjeu suprême de ces élections parlementaires, monté en épingle par la guilde des journalistes et leurs patrons, le « Brexit », cache bien le jeu sournois du capital pour lequel un simple centre financier offshore ferait l’affaire.

En réalité, avec l’Union européenne c’est comme avec la presse. Ce n’est pas parce qu’elles sont pourries jusqu’à l’os qu’il faut « jeter le bébé avec l’eau du bain ». Mais, il est vrai, intellectuellement c’est peut-être un peu trop sophistiqué comme approche.

Toujours est-il, cette ile humide et froide, à la jonction de la mer Atlantique et la mer du Nord, jadis un empire planétaire, aujourd’hui un état vassal des Etats-Unis, comme il y en a tant d’autres, risque bien une énième amputation de son territoire d’influence, l’Ecosse et l’Irlande du Nord. Mais, encore une fois, en tant que « Singapore » du vieux monde il y aurait bien assez de place.

En tout cas, Nicola Sturgeon, Premier ministre écossaise, est fière comme un paon. Il y a de quoi. Son parti indépendantiste et europhile, le « Scottish National Party » SNP, vient de rafler 80% des sièges au parlement écossais « Holyrood », un plébiscite sans ambiguïté qui vient confirmer le résultat écossais du référendum sur le « Brexit » en 2016, 62% contre, 38% pour.

L’Irlande du Nord de son côté risque bien d’être contrainte à une réinstauration de postes frontières avec son voisin, ce qui ne manquera pas de raviver un conflit historique.

Pendant ce temps, de l’autre côté de l’Atlantique, sous le radar des médias, la « Chambre des représentants », sous le contrôle du « Parti démocrate », vient d’approuver le « National Defense Autorisation Act » accordant au président un budget militaire de 738 milliards USD pour l’année 2020, 20 milliards USD de plus qu’en 2019, en hausse de 120 milliards USD depuis le début de son mandat. Ceci pour la combativité du Parti Démocrate en vue des élections présidentielles.

Par ailleurs, un contrat de 34 milliards USD vient d’être accordé à la société « Lockheed Martin », pendant que 44% de la population active touche un salaire moyen annuel égal ou inférieur à 18'000 USD. On ajoutera, pour la petite histoire, que « Lockheed Martin » est dirigé par Madame Marillynn Hewson, « General Dynamics » par Madame Phebe Novakovic et « Northrop Grumman » par Madame Kathy J. Warden.

En bon joueur de « Monopoly », le milliardaire Jeff Bezos, propriétaire de l’entreprise de commerce électronique « Amazon » et, accessoirement, du quotidien « Washington Post » compte bien se battre pour une tranche du gâteau. C’est la raison pour laquelle « Amazon Web Services » poursuit en justice le président Donald Trump pour « intervention inappropriée dans le processus d’attribution du projet JEDI par le « Département de la Défense » au désavantage de la société AWS dans le but de poursuivre un agenda politique personnel ». Ce n’est un secret pour personne que Donald Trump déteste Jeff Bezos et son « Washington Post ».

JEDI ou « Joint Enterprise Defense Infrastructure » est un projet de stockage informatique qu’on appelle communément « cloud computing », un réseau de serveurs informatiques distants, dans le but de stocker et exploiter des données en très grandes quantités, un contrat de 10 milliards USD sur une période de dix ans, finalement attribué par le Département de la Défense à la firme « Microsoft », une mine d’or en informations utiles, classées « secret défense ». 

Il s’agit sans doute d’une coïncidence que le « Washington Post » publie ces jours une série de 2'000 documents du « Département de la Défense » au sujet de la guerre en Afghanistan, libérés sous le « Freedom of Information Act » contenant des interviews avec des haut responsables du Pentagone entre 2014 et 2018, révélant le coût de cette guerre, impossible à gagner selon l’aveu même des militaires, qui s’élève à la bagatelle de 1'000 milliards USD, à la charge du contribuable et 2'400 soldats morts au combat.

Pendant 18 ans les présidents George W. Bush, son successeur Barack Obama et l’actuel président Donald Trump auraient sciemment menti au public au sujet de la situation réelle sur le terrain. Si ce n’est pas vraiment une surprise, les documents confirment tout de même, à l’instar de ceux publiés par « The Intercept » et le « New York Times » il y a deux semaines au sujet de la guerre en Iraq, qu’il est sans importance duquel des deux partis sera issu le nouveau président en 2020.

En tout cas, ce ne sera pas un socialiste.


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