Ecoutes américaines, naïvetés européennes ?
Après les révélations de M. Snowden, concernant les écoutes de
Tout d’abord, le fait que les Etats-Unis espionnent les ambassades à Washington et à New York et l’Union Européenne à Bruxelles est tout sauf une surprise. Bien que les conventions diplomatiques l’interdisent expressément en rendant inviolable le courrier diplomatique (y compris en temps de guerre), ainsi que les ambassades, ce petit jeu est loin d’être nouveau.
En décembre 1941, les Etats-Unis savaient que le japon allait les attaquer (mais ils ne savaient pas où !) parce que le « chiffre » des messages codés entre l’ambassade japonaise à Washington et Tokyo avait été brisé.
Pour ce qui concerne l’Union Européenne, il y a de cela 5 ans, une première affaire avait éclaté révélant que le parlement et l’administration étaient espionnés depuis le siège de l’OTAN par le biais d’écoutes.
Les responsables européens sont donc parfaitement au courant de cette pratique. Il faut souligner à ce propos le décalage entre les effarouchements de Bruxelles, Paris et Berlin et l’assourdissant silence britannique ! (nos amis anglais partageraient-ils les secrets des américains ?).
Car c’est là un point essentiel : le réseau d’espionnage (pardon d’écoute) Echelon est avant tout anglo-saxon et entre amis (entre vrais amis), il n’y a pas de secret !
Faut-il aussi rappeler que la France à Domme en Dordogne dispose aussi (et ailleurs en outre-mer) de grandes oreilles lui permettant ainsi d’intercepter certaines émissions ? C’est notre réseau Echelon à nous.
En définitive, ce qui est marquant dans cette affaire, c’est le manque de réactivité des européens en matière de contre-espionnage. Normalement, ce genre d’histoire ne vient pas troubler la tranquillité publique, on se contente de neutraliser les écoutes (et si on est intelligent avant de le faire, on propage de fausses nouvelles afin d’intoxiquer l’adversaire, pardon, le partenaire dans le cas présent).
Mais y a-t-il vraiment volonté de prendre le problème à bras le corps ? On peut en douter, Barrosso et consorts sont très liés aux Etats-Unis comme le prouveront une fois de plus les négociations sur l’accord commercial transatlantique.
L’on verra en direct que les intérêts des européens (y compris dans l’agriculture pour la protection de la santé des consommateurs) sont sacrifiés à la sauvegarde de la sacro-sainte alliance avec les Etats-Unis. M. Barrosso fidèle à lui-même saura lors de ces négociations faire prévaloir le libre-échange à sens unique qui ne pourra que favoriser nos amis et alliés américains !
Alors oui, nos amis américains peuvent continuer à nous espionner, cela ne changera guère les résultats du processus et des décisions prises ! Et c’est bien pour cela qu’une fois l’émotion passée (et exprimée pour la forme), les services de renseignement de l’Oncle Sam pourront tranquillement continuer leur travail.
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