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Accueil du site > Tribune Libre > En soutien à deux enseignants d’exception, un inspecteur retraité (...)

En soutien à deux enseignants d’exception, un inspecteur retraité renvoie ses palmes académiques et s’explique dans une lettre ouverte

Lettre ouverte à Mme l’Inspectrice d’Académie du Loir et Cher et M. l’Inspecteur d’Académie de Loire Atlantique, Gattières, le 28 août 2011

Madame l'Inspectrice d'Académie, Monsieur l'Inspecteur d'Académie,

Ancien inspecteur, je constate avec tristesse et désarroi la dégradation accélérée des conditions de formation et d’exercice des enseignant.es, en raison d’une politique éducative qui fait trop peu de cas de l’intérêt des usagères, des usagers et de la bientraitance due aux personnels. En sont une illustration les lourdes sanctions que vous avez infligées à François Le Ménahèze (Loire-Atlantique) et à Philippe Wain (Loir-et-Cher) : pour le premier, retraits de salaire et refus de détachement à temps partiel auprès de l'IUFM (réitéré cette année) ; pour le second, mesure juridiquement infondée, s'apparentant à un déplacement d'office. Par mes précédents courriers, j'avais tenté de vous convaincre de l'existence d'un possible malentendu et du risque que vous couriez de commettre une injustice. En vain. Aussi, par souci de cohérence personnelle 1, j'ai décidé de vous restituer mes distinctions dans l'Ordre des Palmes académiques afin de rendre concrète ma protestation, tout en assurant de mon entière solidarité ces collègues (que je connais, estime et dont je peux me porter garant), mais aussi des enfants et des autres adultes conséquemment concerné.es.

Pour les trois raisons suivantes, je considère en effet que sont profondément injustes ces sanctions.

1- Il est abusif de considérer que nos collègues ne respectent pas leurs obligations professionnelles simplement parce qu’ils refusent d'alimenter le fichier Base-élèves et d’entrer dans le nouveau dispositif d’évaluations nationales. Tout au plus, il ne pourrait s’agir que d'une part minuscule desdites « obligations ». Or je crains que soit ici fort malmené un principe supérieur du droit : le respect de l'égalité de traitement.

En effet, l’observation directe du fonctionnement d'un millier de classes me conduit à témoigner, en conscience, n'avoir jamais rencontré un.e enseignant.e satisfaisant à toutes ses obligations professionnelles : par choix, par méconnaissance ou par impossibilité matérielle, notamment en raison de prescriptions institutionnelles parfois contradictoires ou matériellement infaisables dans toute la rigueur attendue. Il n'empêche que ces praticien.nes exercent leur profession avec sérieux, dévouement et, le plus souvent, de manière globalement acceptable ou même honorée par l’Éducation nationale. Ne sont pas non plus sanctionné.es ces mêmes enseignante.s qui, en majorité, ne respectent pas certains aspects pourtant cruciaux de la réglementation. Par exemple, le volume horaire à consacrer impérativement à chaque discipline d'enseignement ou encore l'interdiction maintes fois rappelée de la prescription de devoirs écrits hors temps scolaire. Il ne s'agit pourtant pas de la simple contestation d'instruments d'une politique ministérielle mais bien de choix pédagogiques délibérés qui peuvent retentir gravement sur la qualité de la scolarité de certain.es enfants. Par ailleurs, nous savons qu'il arrive aussi à l'administration de l’Éducation nationale de ne pas respecter à la lettre telle loi ou tel règlement... Impunément, le plus souvent.

2- De surcroît, François Le Ménahèze et Philippe Wain manquent-il réellement à cette (minuscule) part de leurs obligations professionnelles ? Ayant enseigné l'éthique professionnelle et la législation à l'IUFM Célestin Freinet - Académie de Nice, je répondrais oui, à la lettre mais non dans l'esprit. Or quand la lettre va à l'encontre de l'esprit – le meilleur pour les enfants –, la première ne doit-elle pas s'incliner devant le second ? Et même si l'on voulait s'en tenir à la lettre, encore faudrait-il qu'il n'y ait aucune contestation possible d'interprétation. Si l'article 28 de la loi n° 83.634 du 13/07/83 dispose qu'un.e fonctionnaire « doit se conformer aux instructions de son supérieur hiérarchique », il est aussitôt précisé « sauf dans le cas où l'ordre donné est manifestement illégal et de nature à compromettre gravement un intérêt public ». Doit-on considé­rer comme légal un dispositif qui contrevient, entre autres, à la Convention internationale des droits de l'enfant, pourtant ratifiée par la France ? Et n'y a-t-il pas grave compromission de l'intérêt public lorsque le devenir des enfants risque d'être obéré par l'exploitation de bases de données dont la sécurité ne peut être totalement assurée ou même, pour le pire, qui pourrait faire l'objet d'un dévoiement institutionnel, si s'instau­rait un régime politique particulièrement autoritariste ? L'Histoire comme l'actualité mondiale nucléaire, biotechnologique ou financière nous rappellent pourtant avec force que la répartie mi-fataliste mi-narquoise « le risque zéro n'existe pas » gagnerait à être remplacée par le responsable principe de précaution. A fortiori quand sont largement contestées ces nouvelles « évaluations » par des syndicats d'enseignant.es, d'inspecteurs/trices et des fédérations de parents, particulièrement en raison de la place de ces épreuves à mi-parcours dans l'année scolaire, de la non-pertinence de certains contenus, de la dérisoire notation binaire, de la diversité des conditions de passation (publication anticipée des épreuves, pratiques semi-clandestines de non-respect volontaire des consignes...).

3- Mais le plus grave réside peut-être dans la volonté réitérée de ne pas reconnaître, dans ces refus, la sincérité d’une objection de conscience raisonnée, qui ne lèse aucunement les enfants mais, au contraire, vise à respecter et à protéger celles-ci, ceux-ci. Vous sanctionnez des collègues dont les qualités profession­nelles ont été reconnues lors d'inspections et qui, dans leurs fonctions d'éducation, d'enseignement, de formation, donnent pleinement satisfaction aux usagères et usagers, mais aussi à la communauté éducative, à l'IUFM des Pays de la Loire, pour l'un, aux communautés villageoises et municipales du R.P.I. Bauzy-Neuvy pour l'autre. Outre ces qualités, ces enseignants parviennent à conjuguer éthique de conviction et éthique de responsabilité en considérant que la conduite de stricte obéissance dénaturerait leur mission auprès des enfants qui lui sont confié.es. Les punir alors même qu'ils font ainsi honneur au service public constitue, à mes yeux, le comble de l’injustice. Et je sais combien leur personne en est profondément affectée.

J'apprécie d'avoir été souvent en mesure de constater, dans mon département, la capacité de l'administra­tion de l'Éducation nationale à faire preuve de discernement, de compréhension et d'interprétation positive à l'égard de personnels comme François Le Ménahèze et Philippe Wain, dès lors qu'était reconnue la bonne foi, la compétence et les effets positifs de leurs actions auprès des enfants ou adultes en formation. À l'occasion, la loyauté hiérarchique peut en effet devenir seconde devant la loyauté due aux enfants et/ou adultes en formation. Aussi terminerai-je en vous faisant part de ma grande perplexité quant aux raisons qui ont pu sous-tendre ce qu'il faut bien considérer comme un acharnement, là où nombre de vos collègues ont su adopter des attitudes compréhensives et constructives.

Néanmoins, je ne désespère toujours pas de vous voir revenir sur ces sanctions. Dans cet esprit, je vous prie de croire, Madame l'Inspectrice d'académie, Monsieur l'Inspecteur d'académie, à l'assurance de ma profonde considération et de ma haute estime pour un service public d’Éducation nationale que j'aime et défends quand il se place délibérément au service de ses usagères et usagers.

Jacques Jourdanet

inspecteur de l’Éducation nationale, en retraite


P.J. pour M. Bernard Javaudin, I.A. D.S.D.E.N. de Loire-Atlantique : ma nomination « chevalier dans l'Ordre des Palmes académiques », par décret du Premier Ministre, en date du 25 juillet 1996.

P.J. pour Mme Agnès Picot-Grandjean, I.A. D.S.D.E.N. du Loir-et-Cher : ma promotion « officier dans l'Ordre des Palmes académiques », par décret du Premier Ministre, en date du 31 octobre 2002.

Considérations complémentaires et personnelles, à propos de François Le Ménahèze

La première fois que j'ai rencontré François Le Ménahèze, dans une co-intervention au congrès international de l’École moderne – pédagogie Freinet (Valbonne 2005), j'ai été sensible à son honnêteté foncière, la clarté de ses vues, l'authenticité de son engagement pour le meilleur développement des potentialités de chaque enfant. Puis ce furent des travaux coopératifs bénévoles d'édition qu'il coordonnait (Collection Pratiques et recherches aux Éditions de l'ICEM-pédagogie Freinet) : se confirmaient alors les qualités déjà citées et se révélaient à mes yeux sa rigueur de conception et d'exécution, son discernement évaluatif et cette éthique de responsabilité qui sous-tend aussi ses positions actuelles. Bien que je ne l'aie pas vu dans l'exercice de ses fonctions professionnelles, je suis assuré qu'ont de la chance les enfants et l'équipe pédagogique qu'il anime, comme ont pu l'avoir les enseignant.es qui ont bénéficié de ses tâches de formation à l'IUFM. Ne serait-ce qu'en raison de sa capacité à faire preuve de réserve par rapport à ses choix lorsqu'il était en situation de contribuer à la formation de l'identité professionnelle de professeur.es stagiaires.

Considérations complémentaires personnelles, légales et réglementaires à propos de Philippe Wain

Si je n'ai pas eu la chance de travailler avec Philippe Wain, j'ai régulièrement apprécié ses contributions à des débats pédagogiques, au sein de l'ICEM. Comme pour François Le Ménahèze, cette appréciation positive s'est transformée en une profonde estime à la suite de récents échanges. Son authenticité, sa loyauté et son investissement envers les enfants s'inscrivent dans des techniques de vie d'essence profondément humaniste. L'injustice à son encontre est d'autant plus pénible à vivre que la sanction s'affranchit de tout cadre légal et/ou réglementaire. Serez-vous alors sanctionnée à votre tour, Madame l'Inspectrice d'Académie ? Pour mémoire, dans la lettre recommandée envoyée à Philippe Wain, est évoqué un retrait des fonctions de directeur, alors même que cet enseignant n'est pas « directeur d'école de deux classes ou plus » mais « chargé d'école ». Quoi qu’il en soit, la conséquence mécanique de ce retrait est, de fait, un déplacement d'office, autrement dit la sanction maximale du second groupe, ce qui constitue une peine manifestement dispropor­tionnée. De plus, en C.A.P.D., vous auriez indiqué que Philippe Wain n'était pas sanctionné – ce qu'accrédite le déroulé, effectivement très éloigné des procédures légales en vigueur. Pourtant, s'il ne s'agissait pas d'une sanction, Philippe Wain aurait dû être invité à participer au premier mouvement du personnel, les positions de cet enseignant par rapport à Base-élèves et aux remontées des évaluations nationales étant connues en temps utile. « Offrir » maintenant à Philippe Wain une fin de mouvement ne peut que recevoir la qualifica­tion de « sanction de fait ». Mais mon incompréhension est encore grande lorsque j'apprends qu'une « raison de service » serait maintenant invoquée. Cela m’étonne car, au contraire, l'intérêt du service, éducatif et pédagogique, plaide pour la continuité, surtout quand l'enseignant concerné est totalement dévoué aux enfants et à sa mission d'éducation et d'instruction. Au demeurant, en quoi le déplacement de Philippe Wain modifierait-il ses convictions et ses actes en cohérence ?

1 Si j'avais travaillé sous votre autorité, Madame l'Inspectrice d'Académie ou sous la vôtre, Monsieur l'Inspecteur d'Académie, et compte tenu de vos attitudes à l'égard de MM. Wain ou Le Ménahèze, je me doute que je n'aurais pas bénéficié de la confiance que m'ont toujours accordée vos homologues des Alpes-Maritimes, notamment lorsque j'ai eu à intercéder à propos de situations équivalentes. Il est même fort probable que ma défense inconditionnelle de l'intérêt des enfants m'aurait valu, avec vous, davantage condamnation que reconnaissance. Puisque je conteste moi aussi le bénéfice, pour les enfants, du fichier Base-élèves et des évaluations nationales telles qu'elles sont devenues, nul doute que vous n'auriez retenu que cette unique facette de mon action et ne m'auriez pas proposé pour l'Ordre des Palmes académiques.


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12 réactions à cet article    


  • BOBW BOBW 3 septembre 2011 10:46

    Bravo et Merci Monsieur Jourdanet. smiley

      Votre attitude résistante, fière et juste honore et rehausse l’image des personnels enseignants et inspecteurs et prouve que nous ne sommes pas que des fonctionnaires serviles aux ordres d’un système politique corrompu et xénophobe.
    Votre attitude confortera l’opinion d’une grande majorité de français qui jugent sévèrement l’attitude du gouvernement :
    «  61% des Français estiment que le gouvernement va plutôt »dans le mauvais sens« en ce qui concerne »la réduction de l’échec scolaire« , 59% partagent cette opinion pour »la formation des enseignants« et 63% pour »la valorisation du métier d’enseignant« , selon la synthèse du sondage par CSA. Le SNUipp-FSU fait réaliser ce sondage depuis plusieurs années. » (Article duFigaro du 25 08 2011)

    Voir aussi 





    • pens4sy pensesy 3 septembre 2011 11:13

      L’éducation nationale est en train de sombrer grâce aux « réformes » du Tsar.
      Tout sombre d’ailleurs, en 4 ans il a détruit le bateau France.


      • BOBW BOBW 3 septembre 2011 11:28

        @ pensesy « Plus je connais les hommes, plus j’aime mon chien. »


        Ce n’est surement pas un « hargneux basset royal » ? smiley

        • antonio 3 septembre 2011 12:24

          Comme quoi « s’indigner » ne suffit pas : il faut AGIR et c’est ce que vous faites avec vos moyens.
          Puisse beaucoup vous imiter !


          • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 3 septembre 2011 12:24

            On constatera une fois encore que les militants pédagogiques se réclamant de l’ICEM (pédagogie Freinet) sont l’objet de la vindicte des autorités éducatives. Il est bon qu’un ancien IEN prennent leur défense. Mais que font les syndicats ?


            • BOBW BOBW 3 septembre 2011 15:37
              @ Kini (tout le temps)

              Enfin merci de nous détendre, et, « censeur d’opérette » ou gendarme « Chibroc » , du guignol lyonnais avec votre « bâton grammatical ».de nous faire "bidonner un peu smiley

            • Razzara Razzara 3 septembre 2011 18:04

              @Monsieur Kinini Abdellatif,

              Quand on a rien à dire sur le fond, tout simplement parce que la profondeur de raisonnement fait défaut, on étale son insignifiance sur la forme comme une tache de confiture sur une tartine trop grande !

              Vous caquetez bruyamment et pérorez inutilement. Taisez vous donc, ou, plus en accord avec le sentiment que vous m’inspirez : fermez la et allez pratiquer votre onanisme d’aigri ailleurs !

              Bref, vous êtes juste un sot imbu de lui même qui se ridiculise avec emphase.

              Razzara

               


            • jak2pad 3 septembre 2011 17:23

              Cher Inspecteur,

              Etant moi-même un vieux routier de l’Educ’Nat. ( et également, comme vous semblez l’être vous aussi, un vieux cheval de retour...), je voudrais ajouter une ou deux remarques, en toute collégialité et sans malice :

              La première, c’est que la disparition progressive et bénéfique de ces nids de frelons que l’on appelait IUFMs est un progrès indéniable. Ils représentaient le pire de ce qu’on peut souhaiter à son meilleur ennemi, la médiocratisation accélérée de l’enseignement, la prétention et la morgue de ces formateurs à deux sous, et un coût élevé pour un résultat catastrophique.
              Il est clair que si l’école française, autrefois une des meilleures du monde, accumule les bonnets d’âne, c’est à ces gens que l’on le doit.

              Le réseau de copains, cousins et voisins qui les avait mis en coupe réglée avait lui aussi beaucoup de charme, et permettait à un nombre conséquent de gens de s’y épanouir vigoureusement, en cumulant décharges horaires et petits avantagés financiers, pour le résultat que j’ai cité plus haut.

              Donc, paix à leurs cendres fumantes, et nos zélés formateurs, dans l’attente hypothétique d’un retour de flamme qui rétablirait leurs petites niches de bonheur, vont être obligés de travailler un peu plus.
              Les meilleurs choses n’ont qu’un temps, c’est une vérité qu’il faudrait graver sur le fronton de toutes ces institutions profitables, mais éphémères.

              Par contre, que vous diffusiez un courrier purement administratif à d’autres inspecteurs comme vous, pour essayer de sauver vos protégés de ce qui vous apparaît comme une sanction, je crois que c’est très excessif.
              D’abord parce que ce jargon Educ’Nat. n’est compris qu’en interne, et ensuite parce que je crois que c’est une manoeuvre périlleuse, que de mettre sur la place publique ce type de conflit.
              Périlleuse, et , jele crains assez contraire à toute déontologie :
               revendiquer le maintien des privilèges de certains au nom du grand principe de l’Egalité pour tous, vous faites, M. l’Inspecteur, un grand écart digne d’une prima ballerina dans le Lac des cygnes.
              Mais c’est vrai, la solidarité n’a pas de limite, et il faut voler au secours des copains, quitte à appeler à la rescousse la pédagogie Freinet, créatrice comme nous le savons tous, d’un nombre élevé de martyrs.

              Cela dit, je pense pouvoir vous rassurer : les colifichets que vous renvoyez à l’expéditeur n’ont de toute manière qu’une valeur assez maigre, il suffit de voir qui les obtient.
              Pourquoi ne pas profiter calmement d’une retraite douillette, en rêvant à l’époque (lointaine) où l’Educ’Nat était encore une maison solide et respectable ? (et là je peux vous rassurer :
              cette dégringoladelà, Sarkozy n’y est pour rien) !


              • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 3 septembre 2011 17:48

                Il est vrai qu’il vaut mieux envoyer des enseignants sans formation dans les classes plutôt que de les amener à réfléchir dans des IUFM. Auparavant, il y avait des écoles normales et des IPR. Ici comme là on formait des cancres appelés à former des cancres... Les profs d’IUFM comme ceux des EN ou des IPR étaient payés à ne rien faire...


                Sérieusement, peut-on enseigner sans avoir appris le métier ? On pouvait réformer les IUFM notamment en reléguant le jargon des « sciences de l’Education » et en réhabilitant la bonne vieille pédagogie sans laquelle on peut être le savant Cosinus sans être capable de transmettre son savoir ! Mais les supprimer pour se concentrer sur les savoirs disciplinaires... On voit aujourd’hui ce qu’en pensent les jeunes profs prématurément lâchés dans la nature !

              • Roland Gérard Roland Gérard 3 septembre 2011 17:50

                Il va finir par y en avoir beaucoup des palmes académiques reparties vers le ministère...je voudrais bien savoir combien. Entre les enseignants qui démissionnent* et ceux qui sont sanctionnés il y a tout ceux qui y croient de moins en moins, ceux qui ont de moins en moins la pêche. Il y a d’évidence une souffrance de plus en plus grande dans le monde des enseignants, parfois de la colère... Je ne pense pas pour ma part qu’on puisse bâtir un système éducatif sans des enseignants qui ont la foi et la confiance dans leur hiérarchie. Alors oui au dialogue rétablit et à la levée des sanctions, merci pour ce geste de soutien...sans attendre reconstruisons.
                *http://www.rue89.com/2011/09/01/instit-depuis-24-ans-je-suis-venu-vous-dire-que-je-demissionne-220168


                •  C BARRATIER C BARRATIER 3 septembre 2011 19:15

                  Cet Inspecteur à la retraite dit bien les choses, on aimerait voir des inspceteurs en activité renvoyer aussi leurs décorations, des maires, des conseillers généraux....

                  Des actes de résistance forts se sont produits sous le gouvernement de PETAIN que copie le président actuel. VICHY avait fermé les Ecoles normales d’instituteurs qui formaient la grosse masse des maîtres, SARKOZY a fermé les Instituts Universitaires de Formation des Maîtres et ne les a remplacés par rien. A la Libération, DE GAULLE a rouvert les Ecoles normales, à la prochaine libération, la mise à la porte de ce gouvernement et de sa majorité, la formation des maîtres sera rétablie !

                  Bravo aux enseignants en exercice qui résistent et qui le paient cher, bravo aux magistrats qui résistent lorsque ce gouvernement veut en finir avec la séparation des pouvoirs...
                  Voir ici « Fonction publique : Grandeur et honneur »

                  http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=3


                  • Jacques Jourdanet 4 septembre 2011 01:30

                    Bonjour,

                    Je réagis globalement à la suite des 19 commentaires en remerciant chaleureusement vous toutes et tous, qui vous êtes plongé(e)s dans un texte (trop) long, ambigu par sa double destination (administrative / publique), imposant accessoirement mais de manière récurrente mon parti-pris grammatical, non conventionnel, en matière de parité du genre.

                    Bien qu’elles soient le plus souvent tournées vers mon petit geste, je lis vos marques d’adhésion et/ou de sympathie comme autant d’encouragements à la résistance de celles et ceux qui, comme Ph. Wain et F. Le Ménahèze, n’acceptent pas d’agir contre leur conscience. Remarquons qu’il n’y a guère longtemps, ils auraient pu être sanctionnés... s’ils avaient fait ce qu’on leur reproche de ne pas faire aujourd’hui...

                    Quant aux autres messages, ils sont enrichissants aussi. Je regrette toutefois profondément avoir indirectement déclenché des propos insultants visant un contradicteur. Lequel avait pourtant publié un commentaire argumenté et sous-tendu par une bonne connaissance de la pragmatique d’Austin (cf. « Quand dire c’est faire »). Toutefois, l’acte de parole « douter » n’a pas le même sens « se douter ». Et si je confirme que douter appelle un subjonctif (sauf à la forme négative), j’attire cependant l’attention sur l’expression que j’ai employée : « Si j’avais [...j, je me doute que je n’aurais pas bénéficié de la confiance. Or, »se douter que« signifiant »faire l’hypothèse que« , »soupçonner que« , »croire que« , il se construit avec un indicatif (Larousse, Grévisse). Les linguistes s’accordant aujourd’hui pour considérer le conditionnel non plus comme un mode autonome mais une forme de l’indicatif, ma formulation n’est pas fondamentalement bizarre. D’ailleurs, Littré proposait déjà : »Je me doutais qu’il viendrait. "

                    Pour revenir sur le fond, le débat pourrait porter sur les questions suivantes.
                    Pourquoi y a-t-il sanction pour certains dispositifs et pas pour d’autres ?
                    La qualité des apprentissages est-elle garantie par l’obéissance formelle à des dispositifs éloignés de ceux-ci ?
                    A quelle(s) condition(s)
                    est-il possible et souhaitable de reconnaître une objection de conscience raisonnée, dans toute profession ?

                    Cordialement

                    Je m’avance vers celui qui me contredit, qui m’instruit. (Montaigne)

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