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Esclavage en Mauritanie, pour une fois l’Etat fait respecter la loi !

Depuis qu’il est sorti de prison, Birame s’est assagi. On dirait qu’il a appris les leçons du mouvement radical non violent. Leçons apparemment partagées avec Boubacar Messoud et la Dame de fer avec quelques succès car après une grève de la faim et un mouvement pacifique, voilà un heureux dénouement à l’affaire des trois fillettes. On parle en effet d’une inculpation pour esclavage, une première en Mauritanie et voilà même le président de SOS esclave qui félicite le pouvoir pour son efficacité et son respect des droits de l’homme dans cette affaire.

Le pouvoir lance ainsi un message pour dire que lorsqu’on demande les choses avec forces, violences et menaces, on n’obtient que la prison ; Birame s’en souvient ; mais que si l’on demande le respect des lois existantes pacifiquement : là le pouvoir est prêt à faire un geste humanitaire. Ainsi sous Aziz que cela se sache, la violence ne paye pas. Il faut rester tranquille et défendre ce qu’il y a à défendre tranquillement.
 
Aziz un adepte du mouvement radical non violent ? Certainement car Aziz a fait deux coups d’état sans un coup de feu ! Et chaque fois que quelqu’un a voulu faire un bras de fer avec lui, les banquiers s’en souviennent, Aziz serre le verrou jusqu’à ce que l’adversaire s’incline et comprenne qu’Aziz n’est pas petit et que Taya n’est plus là…
 
Quant au reste, les haratines ! Depuis que Birame a assimilé le système du mouvement radical non violent du parti radical italien dont il est membre, quelque chose a quitté l’atmosphère à Nouakchott. On dirait que la peur d’un soulèvement haratine est passée. En effet, le mauritanien aime se faire peur et imaginer toujours le pire même si le pouvoir lui sait bien que si les haratines doivent se lever, il faudrait au préalable qu’ils aient comme leader, quelqu’un dont le discours lui apporte le soutien des haratines perdus dans le système or ce ne fut pas le cas avec birame.
 
Birame parlait haut et fort comme s’il savait que pour être pris au sérieux, il fallait passer par la case prison. D’où un discours qui divisait les haratines entre ceux du peuple démuni et le reste vivant comme tout le monde…
 
Aujourd’hui, ce Birame-là est mort, n’existe plus que le Birame militant chasseur d’esclavagistes ; ce qui est excellent mais la place qu’il a quittée est restée vide… pour combien de temps ?
 
A quand quelqu’un d’autre qui sortirait du peuple et qui tiendrait les discours incroyables de Birame premier ? A quand quelqu’un qui ressortira « l’affaire Haratine » ? A quand quelqu’un qui comme birame cultivera la spécificité des haratines comme communauté à part entière ni arabo-berbère ni négro-mauritanienne mais les deux à la fois ? A quand quelqu’un qui comme Birame pourra dire aux hypocrites qu’ils sont hypocrites ?
 
Quelque chose de l’autre birame ne nous manque pas, mais quelque chose de ce birame-là manque à la société qui depuis s’est endormie comme si Birame avait trouvé ce qu’il cherchait… Pas grand-chose finalement, juste être reconnu comme un militant respectable et non un diable sanguinaire prêt à enflammer le pays.
 
Une pensée à toutes ces fillettes que ces valeureux militants sortent d’un état sordide. Le chemin est long comme des générations d’esclavage mais au lieu d’envoyer les esclavagistes en prison, ne faudrait-il pas mieux les obliger à payer une forte somme en million par esclave pour éviter la prison ? Ce serait un bon moyen de permettre aux anciens esclaves de s’en sortir ensuite et surtout, il n’y a pas mieux pour en finir avec l’esclavage que de toucher aux poches des tribus réfractaires à tout changement de mentalité.
 
Il faut garder la prison pour les cas d’esclavages aggravés c’est-à-dire différents de l’esclavage light c’est-à-dire symbolique sans sévice quelconque tel qu’il existe dans certaines maisons où les esclaves ne voudraient pas même quitter les lieux car ils sont bien traités. On peut être horrifié par une telle nuance mais c’est le sens du réel car les crimes ne se ressemblent pas, il y en a autant que d’hommes et de femmes. Je ne voudrais pas demain voir une alliance d’anciens esclaves habitant en famille avec celle des descendants des anciens maîtres venir accuser ces derniers d’être des esclavagistes. Cela est bien possible.
 
Pour le reste, sauver une vie oui, mais lui permettre ensuite d’éviter la misère. Envoyer les gens en prison sans leur faire payer des dommages pour préjudice physique et moral c’est n’importe quoi ! L’argent est le nerf de toute guerre…
 
http://www.cridem.org/C_Info.php?article=53882

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3 réactions à cet article    


  • LE CHAT LE CHAT 29 mars 2011 13:39

    qu’il existe dans certaines maisons où les esclaves ne voudraient pas même quitter les lieux car ils sont bien traités

    c’est ce qui s’est passé aux états unis , certains anciens esclaves sont restés comme ouvriers agricoles chez leurs anciens maitres après 1865 .


    • LE CHAT LE CHAT 29 mars 2011 14:07

      @vlane

      oui , j’aime bien m’informer de ce qui se passe ailleurs , je lis très souvent courrier international où on parle d’autre chose que dans le journal de JP Pernaud  ! smiley

      il y a beaucoup de problèmes en Afrique et il est bon que les africains mettent les mains dans le cambouis . C’est un peu ce que j’ai dit à des africains voulant me faire signer une pétition ( bidon ) contre l’excision au Mali , qu’est ce qu’on peut y faire nous en France ???
      c’est le genre de problème à résoudre localement par les bonnes volontés locales , si l’Afrique veut avoir une chance de progresser tant soit peu ! L’assistanat n’est pas une solution , il faut aussi se secouer un peu ! il y a des africains qui se mobilisent et qui font des choses utiles pour protéger leur environnement et develloper l’économie locale


    • jltisserand 30 mars 2011 05:04

      Le plus souvent les esclaves en Mauritanie (et au nord du Mali) font partie integrante de la famille, recoivent des soins, sont loges et nourris etc .... et ne sont pas les plus a plaindre.
      Le pire esclavage pour moi c’est le travailleur, ouvrier, a Nouakchott ou Dakar, qui bosse 12h par jour pour 30 Euros par mois. Ca ne permet pas de subvenir aux besoins elementaires. Et ca sont ceux la que l’on trouve dans les barques et tentent la traversee du detroit de Gibraltar ou du cote de la Tunisie.

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