Et l’humain ?
La numérisation du monde tend à effacer l'être humain : les services publics reculent et sont de plus en plus remplacés par des ordinateurs et des machines...
Vous téléphonez pour obtenir des renseignements, c'est une machine, un robot qui vous répond...
Nous avons tous l'habitude de récupérer de l'argent dans des distributeurs automatiques...
Dans les supermarchés, les caisses automatiques se développent...
Les machines deviennent de plus en plus présentes dans le monde moderne : toujours plus efficaces, plus performantes, autonomes...
Dans les gares, les guichetiers disparaissent : il faut avoir un smartphone, ou une carte bancaire pour acheter un billet...
Et que dire des agriculteurs ? 7 millions ont disparu en quelques décennies : mécanisation, spécialisations, monocultures, épuisement des sols et recours à la chimie, pesticides, engrais...
Et voici que l'agriculture a recours au numérique : capteurs, tracteurs guidés par des satellites... capteurs et algorithmes sont censés savoir tout mieux que l'humain...
Même les animaux sont connectés !
Le numérique, les ordinateurs sont déjà en place dans nombre de lycées et d'écoles : de nombreuses salles de classe sont équipées d'ordinateurs, les élèves dans certaines régions ont reçu des portables fournis gratuitement... La plupart des adolescents disposent d'un ordinateur familial...
L'ordinateur est un outil de savoir unique mais l'école doit rester un lieu de contact privilégié entre l'enseignant et les élèves. Pour ma part, j'ai toujours des difficultés à laisser des élèves devant un ordinateur, j'ai l'impression alors que le contact, la relation directe se perdent.
On remplace ainsi les humains par du matériel : ordinateurs, réseaux internet, centres de stockage des données...
On parle alors de "dématérialisation", un terme tout à fait inapproprié, car, c'est l'inverse qui se produit, il s'agit d'une matérialisation des services, qui a pour conséquence une déshumanisation.
Les relations humaines sont ainsi monétisées, comme l'écrit Nicolas Bérard, dans son ouvrage intitulé Ce monde connecté qu'on nous impose...
Et il donne cet exemple révélateur : "Dorénavant, les facteurs ne peuvent plus accepter votre invitation à boire le café. Une pratique vieille comme La Poste, sans doute très sympathique mais qui ne rapportait pas un kopeck à l'entreprise. En revanche, on te propose désormais de souscrire au forfait "Veiller sur mes parents", auquel cas ton facteur sera contraint d'accepter l'invitation une, trois ou cinq fois par semaine selon l'argent que tu auras bien voulu débourser. Bonjour la convivialité ! Géolocalisé tout au long de sa tournée, l'agent postal ne pourra pas se dérober."
La Poste ne fait, pourtant, que rendre payant un service que les facteurs ont toujours rendu aux usagers gratuitement, et le plus naturellement du monde.
Nous allons à marche forcée vers une société hyperconnectée qui efface notre humanité : il convient de résister à la tentation du tout numérique...
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/2022/10/et-l-humain.html
Source : Ce monde connecté qu'on nous impose de Nicolas Bérard
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