Extrême droite FN ou … extrême droite UMP ?
Le 8 mars, le monde médiatique a frétillé pour le nom de deux dames à qui on pourrait reconnaître un certain cousinage. Mais est-ce un hasard ?
La première, Chantal Brunel qui, pour réagir aux sondages (sic) sur Marine Le Pen, se contente de donner consistance à l’idéologie et la pensée démagogiques de son président, évoquées d’ailleurs dans son dernier monologue télévisé. Les médias – presque tous serviles - réagissent sur une seule phrase « Remettons les dans les bateaux », alors qu’elle a développé, pour ne pas dire argumenté, les raisons réelles de les rejeter, en amalgamant les antiennes éculées concernant les “cités” et les “prestations sociales” (pourquoi n’a-t-elle pas convoqué Éric Zemmour ?) en vogue actuellement, de par la volonté de la classe dirigeante relayée par des journaleux sinon aux ordres au moins flagorneurs. Elle a dit, je cite en me permettant de corriger son langage peu respectueux de la langue française (comme quoi il est difficile d’être « bon Français », même lorsqu’on est députée) : « …Il (n’) est pas normal que, dans les cités, je vous dis, (il) y ait des caïds qui imposent leur loi, il (n’) est pas normal que y ait qu’il y ait une fraude aux prestations sur ( ?) lesquelles on ne lutte pas, les Français ne le supportent plus (? ?), il (n’) est pas normal que on … on ne rassure ( ?) pas les Français, aussi, sur toutes les populations qui viennent de la Méditerranée. Après tout, remettons les dans les bateaux. » La démarche est claire. Même si l’UMP de Jean-François Copé désapprouve, elle éclaire bien le véritable cheminement de la droite et ses véritables objectifs. A noter l’habileté dans l’art de l’amalgame, répétons-le : mêler dans le même “discours” les populations françaises jugées de second niveau et les réfugiés effrayés des pays en révolution, dans un même vocable fourre-tout : l’immigration. On se demande si, dans son désir de remettre dans les bateaux les populations venues d’ailleurs, elle n’inclue pas celles déjà établies en France et (qu’elle le veuille ou non) Françaises, mais à un degré moindre (selon elle et ses semblables, évidemment)… Mais alors, comment espérer voir renaître l’Union Pour la Méditerranée, comme l’a espéré son président, lors de son allocution du 27 février et que le tout jeune nouveau ministre des affaires étrangères semble soutenir.
La seconde est, bien sûr, Marine Le Pen la fille de son papa mais qui, dit-on, ne lui ressemble pas, n’est pas comme lui, ne parle pas comme lui, mais est quand même Front National. On met en place une nouvelle liturgie pour la sanctification provisoire du FN, le temps d’amener « les Français » à un vote utile… On remarquera que par la bouche de ces verbeux médiatiques et politiques ce sont « les Français » qui s’exprimeraient. De même que dans les sondages… Quand un journal vous dit « X % des Français » approuvent, ou désapprouvent, ou soutiennent ou ne soutiennent pas, il s’agit chaque fois d’environ 1000 personnes, de la famille « méthode des quotas » bien connue… dont les sondeurs, après moult corrections et ajustements assimilent ensuite « aux Français » ! Et ne parlons pas des commentateurs… Mais là n’est pas notre propos, pour l’heure, bien que cette utilisation des sondages appelle d’autres développements à venir. Par exemple sur le fait de “récompenser” les sondés. La presse et les médias sont en pointe, dans cette « consécration » de la fille du père. Participation à de nombreuses émissions télévisées, interviews et commentaires répétés dans les journaux, de droite et de gauche (s’il en existe encore…). On lui balise la route, cela s’appelle « manipulation ». Même Radio J, La Radio de la communauté juive, attend la cheftaine dimanche, c’est dire si la trajectoire est concertée et démontre à l’envie contre qui se construit cette tentative politique de déstabilisation de la population.
Alors, à chacun de réfléchir sur ce modus operandi des uns et des autres, avec à l’horizon les présidentielles de 2012. Mais il est plus que temps de se concentrer sur les cantonales toutes proches, dont pourtant on nous parle peu (sans doute pour nous désintéresser de la fumeuse Réforme des collectivités territoriales…)
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