• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Fédéralisation européenne (1) : la cohérence entre les crises en Ukraine, (...)

Fédéralisation européenne (1) : la cohérence entre les crises en Ukraine, en Grèce et dans le monde musulman

L’objet de cet article est de proposer une cohérence entre les évènements marquants de notre actualité : crises en Ukraine, en Grèce, dans le monde musulman mais aussi les attentats de janvier à Paris et les discussions en cours sur les traités TTIP et CETA. Sa thèse est que, loin d'être des évènements chaotiques sans lien entre eux, ils sont liés au processus en cours de fédéralisation du continent européen.

Pour étayer cette thèse, une comparaison historique des processus de fédéralisation aux USA, en Suisse et en Allemagne sera dévelopée afin de saisir les dynamiques propres au basculement des confédérations en fédérations. Cet éclairage historique sera alors projeté sur le processus de fédéralisation européenne et sur ses liens avec les évènements actuels majeurs dans l'Union européenne ou à ses frontières, depuis la crise de la dette étatique en Grèce jusqu'aux conflits envers la Russie et le monde musulman.

Préambule

Ukraine, Grèce, Syrie – Irak : ces trois régions concentrent actuellement l’essentiel de l’actualité internationale en raison des graves crises politiques ou financières qui s’y déroulent. France : l'actualité est dominée par les conséquences politiques des meurtres survenus en janvier dans les locaux de Charlie Hebdo et du supermarché casher. Europe : se déroulent à Washington et à Bruxelles des discussions sur des traités transatlantiques (TTIP, TAFTA et CETA), qui adoptés, auraient de très lourdes conséquences sur l’avenir économique et politique en Europe et aux États-Unis.

Ces principaux pans de l’actualité sont presque exclusivement présentés séparément et sans lien entre eux. Cette optique de fragmentation donne l’image d’un monde par essence chaotique, aléatoire et de plus en plus complexe, sinon incompréhensible.

En est-il vraiment ainsi ? L’objet de cet article est de proposer une cohérence entre ces évènements marquants. Sa thèse est que le lien entre ces évènements est le processus de fédéralisation européenne, débuté après la seconde guerre mondiale et qui a progressé pas à pas et atteint aujourd’hui un point critique.

Pour étayer cette thèse, cet article est composé en trois parties. Il sera d’abord exposé la nature actuelle même de l’Union européenne comme une confédération d’États qui est en train de basculer vers une fédération. Ensuite les expériences historiques de tels basculements de confédération en fédération aux 18ème et 19ème siècles seront exposées, afin d’en saisir les dynamiques propres. Sur la base de ces éclairages historiques il sera montré comment ce processus explique la cohérence entre les crises majeures actuelles au sein et aux frontières de l’Europe.

 

Sommaire

I. Le processus de fédéralisation européenne

II. Confédération et Fédération : dynamiques historiques d'agglomération et de domination

III. Agglomération et domination dans la fédéralisation européenne comme sources des crises actuelles

 

  1. Le processus de fédéralisation européenne 

 

Différence entre État unitaire, Confédération et Fédération

Pour saisir la nature de l’Union europénne (UE), il est nécessaire de distinguer tout d'abord les trois formes d’organisations étatiques possibles.

  • L’État unitaire : il repose sur sa propre constitution et détient l’ensemble des attributs de sa souveraineté. Il décide ainsi de sa coopération avec d’autres États de façon souveraine. C'est le cas pour la grande majorité des États aujourd'hui.
  • La Confédération d’États : les États confédérés sont liés entre eux par un traité, mais ils restent souverains car ils gardent le droit de sortir de ce traité. Une confédération peut aller très loin et avoir ses propres Parlement, armée, diplomatie... Néanmoins sa base reste contractuelle. Il existe peu de confédérations en 2015 : l'UE en est une (voir ci-dessous) ainsi que l’Union de la Russie et de la Biélorussie qui est bien moins avancée.
  • L’État fédéral : l’État fédéral est souverain avec une constitution propre. Les États fédérés ne peuvent généralement pas faire sécession comme en Allemagne, aux USA ou en Suisse. En revanche, dans l’ex-URSS, qui fédérait 15 États, ce droit de sécession était inscrit dans la Constitution de 1972 (Article 72) et a été utilisé en 1991 par tous les États (sauf la Russie) pour sortir pacifiquement et légalement de la Fédération socialiste.

 

L’UE est une confédération ...

Même si cette appellation n’est pas officielle, l’UE aujourd'hui est une confédération basée sur 2 traités : le Traité sur l'Union européenne (TUE) et le Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE). Cette confédération est très poussée comme le montre le partage des compétences entre les institutions confédérales et les États confédérés (articles 2, 3 et 4 du TFUE). Les institutions européennes ont ainsi une compétence exclusive sur l’union douanière, les règles de concurrence, la politique monétaire, la politique commerciale... Sur les compétences dites "partagées", elles ont en fait un droit de primauté : marché intérieur, politique sociale, agriculture, pêche, environnement, transports, énergie, sécurité, justice... La confédération qu'est l'UE a aussi une diplomatie propre et demain peut-être une armée. Aujourd'hui donc de 75 à 80% des lois nationales sont d'origine européenne. Cette confédération est donc très avancée et elle prend de plus en plus les traits d'une fédération. Néanmoins : sa base reste contractuelle et chaque État peut en sortir par l’article 50 du TUE. C’est le point essentiel pour une confédération.
 

... et se dirige vers une fédération

L'ouverture des archives de l’American Committee on United Europe (ACUE), organisation américaine crééé en 1948 et dirigée par d’éminentes personnalités des services secrets américains, Allen Dulles et William Donovan, a dévoilé comment le projet européen a été mis en place sous l’impulsion de Washington avec le but de bâtir un État fédéral européen. Avec une persévérance remarquable cet édifice européen fut bâti : par exemple l'Euro y était déjà pensé depuis au moins 1965. Dwight D. Eisenhower, alors commandeur suprême de l'OTAN, appelle de ses vœux dans son discours de 1951 cet État fédéral, « les États-Unis d’Europe »

'UE n'est donc pas du tout un projet destiné à faire poids face aux États-Unis, au Japon, à la Russie ou à la Chine. Au contraire cette fédéralisation forcée est depuis ses prémisses contrôlée par l'administration des États-Unis afin de déterminer la destinée du continent. En outre le projet de fédéralisation suit aussi les intérêts des grands groupes économiques et financiers. Les 30.000 lobbyistes travaillant à Bruxelles pèsent beaucoup plus que 500 millions Européens. Une illustration parmi bien d'autres est l'autorisation des OGM alors que la très grande majorité des citoyens européens y est opposée.

Depuis ses prémisses (Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier en 1952) jusqu’au Mécanisme Européen de Stabilité en 2012, cette construction s'est effectuée par la méthode des petits pas ou du « cliquet » (succession de traités reprenant systématiquement les « acquis communautaires » qui ne sont pas remis en question), dans l’opacité (les citoyens n’ont jamais été informés clairement des enjeux) et aussi sans respecter la volonté des citoyens (non-reconnaissance des référendums français et hollandais en 2005).

La « construction européenne » fut ainsi un processus de fédéralisation qui transforme les États unitaires de l’Europe d’après-guerre vers une confédération de plus en plus poussée, avec l'accroissement constant et quasi-mécanique des compétences du niveau national vers le niveau supranational. La modeste CECA de 1952 limitée au Charbon-Acier a débouché sur un quasi-État européen qui est aujourd'hui à la croisée des chemins : soit le processus de fédéralisation est mené à son terme (notamment par la mise sous tutelle des budgets des États, ce qui se déroule Grèce), soit tout ce projet s'évapore. 

 

  1. Confédération et Fédération : dynamiques historiques d'agglomération et de domination

La prise de conscience de cette transformation si lourde de conséquences est entravée en France par la méconnaissance générale des dynamiques propres aux structures politiques que sont la confédération et la fédération. L’histoire de France s’est en effet développée par la construction d’un État unitaire, non d'un État fédéré.

Pour saisir comment s'effectue ubn tel basculement, il est nécessaire d'étudier des exemples historiques qui ont joué un rôle très important dans le monde occidental : la Confédération helvétique de 1815, la Confédération germanique de la même année et la Confédération des républiques nord-américaines de 1776, établie lors de la guerre d’indépendance, ayant toutes mené in fine à des États fédéraux.

Les confédérations helvétique (1815 – 1848) et germanique (1815 – 1866)

La Confédération des XXII cantons helvétiques est basée sur la signature d’un traité en 1815 entre tous les cantons indépendants. A l’exception de la politique étrangère les cantons sont alors souverains dans la totalité des domaines : les régimes politiques par exemple sont très diversifiés, allant de la démocratie directe à la monarchie. Au fil des années les cantons suivent des évolutions divergentes, notamment suivant un clivage entre catholiques et protestants, entre conservateurs et libéraux. Considérant que les cantons libéraux menacent la foi catholique, sept cantons catholiques signent entre eux une alliance spéciale (Sonderbund) de défense mutuelle. Cela déclenche la guerre civile du Sonderbund en 1847 qui dure 3 semaines et fait 150 victimes. A son issue la Confédération devient Fédération avec l’adoption de la Constitution de 1848, contre le gré d’une partie des cantons. Ainsi est créé un État fédéral, appelé aujourd’hui à tort « Confédération helvétique ».

La Confédération germanique (Deutscher Bund) est également née en 1815 avec l’adoption, au Congrès de Vienne, par 39 États de l’Acte confédéral allemand. L’organe principal en est alors le Bundestag qui siège à Francfort-sur-le-Main. Elle sera marquée par un équilibre des pouvoirs entre la Prusse, l’Autriche et la « troisième Allemagne » (le reste des États membres). Le gouvernement prussien va réussir à imposer sa propre union douanière (Zollverein) au Nord de l’Allemagne. En réponse, la Bavière et le Wurtemberg fondent aussi l’union douanière de l’Allemagne du Sud. La confédération survivra à la révolution de 1848 qui voulait créer un État-nation démocratique. Mais les intérêts divergents entre la Prusse et l’Autriche y mettent fin en 1866, après la guerre austro-prussienne. Peu après un État fédéral en Allemagne du nord est créé sous l’hégémonie de la Prusse.

La guerre contre le Second Empire de Napoléon III permettra de coaliser cet État fédéral du Nord avec les États allemands du Sud qui étaient liés par des accords secrets de défense mutuelle. L'État fédéral prendra donc la forme du second empire allemand de 1871 : l'ennemi commun français aura permis de cimenter les différents États allemands.

 La confédération nord-américaine (1776-1789)

Tout autre est l’histoire de la Confédération des républiques nord-américaines entre 1776 et 1789. Elle est particulièrement intéressante à détailler pour éclairer le présent. En 1776 les 13 colonies américaines de l’Empire britannique déclarent leur indépendance et se dotent de constitutions propres à chacun des nouveaux États. Ils se constituent en confédération dont les Articles sont ratifiés en 1781. Cette Confédération est dotée d’un Congrès qui n’a pas le contrôle de ses ressources fiscales. Or, une fois la guerre d’indépendance entre le Royaume-Uni et les États-Unis achevée en 1783, la question principale est celle de la dette accumulée. La situation est critique. Le Congrès est soumis au bon vouloir des États, eux-mêmes endettés. Les créanciers étrangers, notamment anglais, font par ailleurs pression pour recouvrir leur créances. Le dollar est fortement dévalué. Les États augmentent les impôts sur leur citoyens déjà endettés. Le mécontentement est grand : en 1786 des fermiers du Massachusetts se soulèvent pendant 6 mois (révolte de Shays).

C’est dans ce contexte de tensions que les États confédérés envoient leurs représentants à la Convention de Philadelphie de 1787 pour trouver une solution au problème de la dette et améliorer la coopération en cas de troubles et de révoltes. Cette Convention n’est originellement destinée qu’à amender les Articles de la Confédération. Mais un tout autre résultat aboutira des délibérations qui se déroulent dans le secret absolu (fenêtres condamnées, entrées gardées, interdiction pour les délégués de relater le cours des débats...) Sous l’influence des fédéralistes issus des États importants comme la Virgine et New-York, notamment James Madison et Alexander Hamilton, le principe d’un changement radical de système politique est adopté. Il sera consacré par l’acceptation puis la ratification en 1789 de la Constitution des États-Unis, créant ainsi un État fédéral. La souveraineté des États-membres n’est plus reconnue, ce qui va à l’encontre de la volonté initiale notamment des petits États.

Le programme d’Alexander Hamilton, nommé Secrétaire du Trésor par George Washington en 1789 dans le nouvel État fédéral, est considéré par lui-même comme le « ciment » de cette Fédération. Son pilier est la création d’une banque fédérale à même de créer de la monnaie fiduciaire, payer ainsi les dettes issues de la guerre et établir des possibilités de crédit pour le nouveau gouvernement. Ce projet est critiqué par les parlementaires des États du Sud qui estiment qu’une telle banque sert avant tout les intérêts des États financiers et marchands du Nord-Est au détriment des États basés sur une économie agricole. Thomas Jefferson et de James Madison s’y opposent également. Il est néanmoins adopté et la First Bank of the United States (qui était privée) est créée, consacrant donc l’unification des États-Unis par la mutualisation de la dette.

Au cours du siècle suivant, l’expansion du nouvel État sera spectaculaire, mais ce fédéralisme sera aussi maintes fois remis en question. Avant tout les divergences d’intérêts entre les États du Sud et du Nord, déjà présents en 1790 et qui vont bien au-delà de la question de l’esclavage, conduiront à la Guerre de Sécession entre les Unionistes du Nord (partisans d’un État fédéral) et les Confédérés du Sud (partisans d’une Confédération). Vaincus au terme de cette guerre qui provoque la mort de 620.000 soldats, les États confédérés du Sud furent contraints de rester dans la Fédération.

 

De la confédération à la fédération : assembler et dominer

Dans ces trois exemples historiques, les confédérations ont donc abouti à la création d’États fédéraux, soit par des guerres externes (Allemagne), soit par des guerres internes (Suisse), soit par un processus politique sous l’aiguillon de la dette (Etats-Unis).

La transformation d'une confédération en fédération est donc un processus d'unification qui peut prendre deux voies : soit par une agglomération avec un « ciment  », soit par la domination d'une partie des États sur les autres.

Au vu des exemples historiques, ce ciment peut être :

- soit l'ennemi commun, qui au mieux est directement aux frontières (les Français pour l'unification allemande de 1871) ;

- soit la mutualisation de la dette (États-Unis en 1790) qui induit une dépendance difficile à remettre en question.

Le processus de domination apparaît lorsque les intérêts trop divergents au sein d'une confédération menace d'aboutir à une dissolution. Il est fait recours alors à la violence comme en Suisse (guerre du Sonderbund) et aux États-Unis (maintien de la fédération par la guerre de Sécession). Une telle fédéralisation forcée signifie alors la disparition du principe d'Égalité entre les États propre aux Confédérations.

 

 

  1. Agglomération et domination dans la fédéralisation européenne comme sources des crises actuelles

Les grandes crises actuelles mondiales (Ukraine, Lybie ou encore Syrie - Irak) sont aux frontières de l'UE. Par ailleurs l'UE elle-même est le théâtre de crises économiques dues à des dettes étatiques trop élevées, avant tout en Grèce. Existe t-il un lien entre ces crises, si disparates de prime abord ? La thèse de cet article est que la cohérence entre ces crises se trouve dans l'actuel processus de fédéralisation européenne. En effet les unes constituent le ciment nécessaire à l'unification, les autres découlent des processus de domination en cours.

 

Le ciment de l'ennemi commun : impérialisme russe, terrorisme islamique et idéologie du choc des civilisations

De même que l'ennemi commun français a cimenté la nation allemande en 1871, les ennemis russe et musulman (les deux peuples aux frontières orientale et méridionale de l'Europe) sont destinés à cimenter l'Etat européen en 2015.

En ce qui concerne la Russie, il est ainsi remarquable en effet combien les institutions européennes se distinguent par leur dureté et leur absence de compromis. Ainsi les nouvelles sanctions imposées juste quelques jours après la catastrophe du vol MH17 ont été prises sans aucune certitude sur les causes de cette tragédie et en dépit de la collaboration des forces rebelles, qui ont remis aux autorités hollandaises les boîtes noires. Depuis, ces autorités gardent secrètes les données de ces boîtes noires, sans que les médias occidentaux s'en émeuvent, mais les sanctions perdurent. Par ailleurs la Commission appelle à la mise en place d'une armée européenne,  tandis que le Parlement européen demande de nouvelles sanctions le jour d'ouverture de négociations de paix. Parmi les sanctions, une liste de personnalités russes sont interdites de séjour en Europe, mais lorsque la Russie publie également une "liste noire", l'UE se scandalise et Martin Schulz interdit depuis l'accès au Parlement aux diplomates russes. Ces institutions européennes très vindicatives emboîtent donc le pas aux États orientaux les plus anti-russes comme les pays baltes ou la Pologne. Dans cette escalade, des États importants comme la France, le Royaume-Uni ou l'Allemagne sont au contraire plus mesurés, cherchant à retrouver une base de confiance, puisque l'affrontement avec la Russie ne va pas du tout dans le sens de leurs intérêts nationaux, notamment économiquement. La France notamment est obligé de suivre la politique commune européenne au prix de ses propres intérêts nationaux comme le montre l'affaire des Mistrals. Le « danger russe » et les sanctions résultantes permettent donc de souder le bloc européen et de faire avancer l'agenda fédéraliste.

La deuxième grande menace brandie est le « terrorisme islamique », dont il est difficile de cerner les vraies sources et les contours. Il est aujourd'hui aux portes de l'Europe, notamment suite aux chaos causés d'abord par les guerres occidentales menées en Irak et en Lybie puis par la guerre civile en Syrie. Ces pays sont depuis aujourd'hui en partie contrôlés par des mouvements jihaddistes extrêmistes, comme Al-Qaida en Lybie ou Daech en Syrie. Ces conflits ont leurs répercussions au cœur même de l'UE avec l'appel au djihadisme et les attentats perpétrés (il n'est pas l'objet de cet article de discuter la fiabilité de leurs versions officielles). L'« ennemi » est donc présenté par les médias dominants comme intérieur et l'opinion publique en France subit depuis de nombreuses années une continuelle propagande islamophobe. Tout ce climat s'est exacerbé après les meurtres perpétrés à Paris du 7 au 9 janvier 2015 : la "guerre contre le terrorisme" est maintenant lancée et le discours de Manuel Valls du 13 janvier 2015 appelle à une véritable croisade qui appelle à des solutions militaires, un renforcement de la surveillance généralisée et "la mobilisation totale" de l'école. Mais la France n'est pas seule en "guerre" : toute l'élite politique européenne s'est en effet regroupée pour défendre les "valeurs européennes" contre la "barbarie".

L'UE n'est d'ailleurs pas seule dans ce combat : le président Barack Obama considère également ces deux menaces russe et islamique comme majeures lors de son discours à l'ONU en septembre 2014 : "Alors que nous nous sommes réunis ici, le virus Ebola sévit en Afrique de l'Ouest (…), l'agression russe en Europe rappelle une époque où les grandes nations piétinaient les petites à la poursuite de leurs propres ambitions territoriales, et la cruauté des terroristes en Syrie et en Irak nous pousse à scruter le cœur des ténèbres".

L'objet de cet article n'est pas de déterminer dans quelle mesure les menaces des ennemis russe ou islamiste sont réelles. La vérité sur les crises en Ukraine et dans le monde arabe mettra plusieurs années à faire son chemin, notamment sur le soutien des pays occidentaux aux mouvements islamiques. Le principal est la présentation et l'utilisation de ces menaces pour pousser les Européens à faire front, défendre ensemble leurs "valeurs communes" et se rapprocher aussi des pays qui les partageraient, comme les États-Unis (au moment même où des traités transatlantiques d'une portée capitale sont en cours de discussion).

Outre les dangers russe et islamique aux frontières, est aussi considéré comme ennemi tout pays hors du bloc occidental, notamment la Chine, le Brésil ou l'Inde comme le dévoile spectaculairement un clip de l'UE elle-même. Très critiqué, ce clip a été rapidement retiré mais révèle sous une lumière crue l'idéologie du "choc des civilisations" de l'UE, décrite par Samuel Huntington en 1996.

À l'Est donc les "agresseurs" russes, au Sud la barbarie islamiste au "cœur des ténèbres", au-delà d'autres ennemis, de la Chine au Brésil, mais à l'Ouest les valeurs communes de la civilisation. Voici comment cette vision du monde appelle à cimenter les nations européennes entre elles, et, à terme, avec les États-Unis.

 

Le ciment de la dette : la Grèce ou le moment Hamilton pour l’UE

Le deuxième ciment est la mutualisation de la dette, comme aux États-Unis en 1789. Le parallèle est saisissant avec la situation actuelle de l’UE. Discuter de l'origine et donc de la légitimité de la dette actuelle des États européens nécessiterait un article dédié à ce sujet.

Devant cette situation proche de celle aux Etats-Unis en 1790, le vrai enjeu est la création de dettes européennes mutualisées. Celles-ci déboucheraient en effet tôt ou tard vers une union politique et un État fédéral car les États-membres seraient liés par cette responsabilité commune. Ce parallèle historique a été, entre autres, explicité par l’ancien président de la Banque mondiale Robert Zoellick (en allemand ) ou encore Hans-Werner Sinn, professeur d'économie à l'Université de Munich.

Le gouvernement allemand s’oppose cependant à cette dynamique, ce qui explique la bataille des tranchées entre les banques centrales allemande et européenne et l’opposition entre les deux directeurs. L'Allemagne n'a en effet nulle envie de se voir engluée dans une Europe sous la devise : « A jamais unis dans la dette ».

On peut également comprendre ainsi les arrière-plans de l’ « assouplissement quantitatif » dans lequel s’est lancée la BCE depuis le 1er mars 2015. La BCE rachète certes des dettes souveraines, d'ailleurs au mépris des traités européens (Article 123 sec. 1 du TFUE ). Mais l'essentiel est que ces rachats se fassent sous la responsabilité des banques centrales de chacun des 19 États membres et non de la seule BCE en tant que banque : ainsi seulement 20% des risques sont mutualisés.

Le verrou allemand contre ce fédéralisme par la dette semble donc encore tenir et éclaire l'opiniâtreté de Berlin à refuser un allègement de la dette d'Athènes, qui serait un transfert des dettes grecques vers les autres pays .

 

Domination des États réfractaires

Lorsque les ciments utilisés ne sont pas assez forts, il est alors nécessaire d'imposer directement le processus de fédéralisation aux pays récalcitrants. S'il n'est pas question de mesures militaires comme ce fut le cas en Suisse en 1848 ou aux États-Unis en 1861, la domination actuelle est en revanche politique et économique.

Ainsi, après le rejet de 2005 du Traité sur la Constitution européenne par les électeurs français et hollandais, le processus de fédéralisation aurait dû être gelé. Il n’en a rien été : en 2008 le Congrès modifie la Constitution francaise puis ratifie le Traité de Lisbonne, qui est une copie du même Traité rejeté par les citoyens 3 ans auparavant de l'aveu même de Valery Giscard d'Estaing. Le non-respect de ces référendums de 2005 donne la mesure de cette domination politique basée sur la traîtrise des gouvernements nationaux ne respectant pas la volonté exprimée par leurs propres électeurs. La construction européenne a perdu depuis toute légitimité démocratique.

Lorsque les gouvernements et les parlements nationaux ne sont pas aussi complaisants, la seule voie possible est leur éjection. Lorsqu'en 2011 G. Papandreou et S. Berlusconi à la tête de la Grèce et de l'Italie refusent de suivre les injonctions de Bruxelles, ils subissent une telle pression de l'UE qu'ils doivent sémissionner. Ils sont alors remplacés par des représentants choisis par Bruxelles et non élus. Ce déni de démocratie montre avec quelle brutalité sans fard cette domination politique peut s'exercer en cas de nécessité.

La domination peut être aussi économique. Les mesures d'austérité de 2011 à 2015 imposées à la population grecque sont une guerre économique à leur encontre et le récent référendum en Grèce (qui a aboutit au résultat opposé du vote) montre toute l’impuissance des citoyens, tant que l’appartenance au sein de l'UE n’est pas remise en question. Comment expliquer en effet que ces mesures d'austérité absurdes qui n'ont fait qu'accentuer les problèmes soient perpétuées sans compromission ? Mais le noeud coulant tenu par les pouvoirs financiers via Bruxelles ou Francfort s'exerce dans tous les pays en particulier au Sud de l'Europe, la France ou l'Italie y compris, conduisant à terme à une asphyxie et la destruction de leurs tissus économiques.

Ainsi se dessine le vrai visage de la construction européenne : un processus autoritaire de fédéralisation qui ne respecte pas la volonté exprimé démocratiquement dans les États réfractaires ou emploie des mesures de domination financière pour parvenir à ses fins.

 

A propos des liens de causalité

La fédéralisation européenne en cours est donc liée aux crises actuelles au sein et aux frontières de l’Europe. Ce serait cependant s’aventurer que de chercher à en déterminer les mécanismes directs. Il y a en effet deux possibilités a priori :

  • soit certains groupes d’intérêts provoquent sciemment ces conflits politiques ou militaires pour forcer le processus de fédéralisation, comme c'est sans doute le cas envers la Russie ;
  • soit ces conflits sont la conséquence directe ou indirecte de cette fédéralisation. Par exemple l’orientation narcissique de l’Europe sur elle-même a largement coupé ses liens avec le monde arabe autour de la Méditerranée, d’où des évolutions de plus en plus divergentes et l’apparition de lourds conflits.

Un mélange complexe de ces deux possibilités est aussi à envisager. Seule l’ouverture des archives à l’avenir permettra de déterminer ces mécanismes. Il n'en reste pas moins que l'idée de la fédéralisation européenne semble au centre des principaux conflits actuels. Ces crises montrent ainsi combien cette idée est profondemment en porte-à-faux avec la réalité des volontés des peuples, comme le reconnaît Jean Claude Juncker lui-même : "les Européens n'aiment pas l'Europe".

 

Conclusion

La fédéralisation européenne actuelle s'éclaire par l'étude historique du basculement des trois confédérations suisse, allemande et nord-américaine en États fédéraux : elles se sont agglomérées soit face à un ennemi commun (l'Allemagne de Bismarck en 1871), soit par la mutualisation de leurs dettes (les États-Unis en 1789) ou alors une partie des États confédérés a directement imposé sa volonté militairement (Suisse en 1848).

Ces processus sont aujourd'hui tous les trois à l'œuvre en Europe. Les ennemis communs sont directement aux frontières : la Russie et le fondamentalisme islamique. Le ciment de la dette commune commence à prendre avec la crise des dettes souveraines qui pousse à la création d'obligations européennes. Enfin, la volonté démocratique des citoyens n'est pas respectée, soit par la forfaiture de leurs propres gouvernements nationaux, soit par l'éjection en dernier ressort de gouvernements récalcitrants. Guerres en Ukraine, en Syrie ou en Lybie, crises économiques ou démocratiques dans les États du Sud de l'Europe : toutes ces crises actuelles majeures trouvent leur cohérence dans ce projet fédéraliste.

Ainsi doit avancer cette fédéralisation forcée, contre la volonté des citoyens.

À cette dynamique s'ajoutent les actuelles transactions des traités transatlantiques TTIP, TAFTA et CETA qui dévoilent les prochaines étapes de cette construction fédéraliste dont le calendrier s'accélère. La construction européenne n’est en effet qu’un prélude à un grand ensemble Amérique du Nord – Europe. Soixante ans après ses prémisses, tout le projet de la construction européenne s'éclaire donc.

Cette fédéralisation menant à un grand bloc transatlantique, dirigée par les intérêts géo-politiques de Washington et ceux des grands groupes industriels et financiers, conduit donc au contrôle total du pouvoir politique par le pouvoir économique. Le pendant en fut l'URSS, qui fut aussi une fédéralisation forcée et dont le but fut le contrôle du pouvoir économique par le pouvoir politique.

L'idée de la fédéralisation européenne est donc l'un des tout premiers enjeux géo-stratégiques actuels. Ces crises qu'elle suscite directement ou indirectement montrent combien elle est en porte-à-faux avec la volonté profonde des Européens. Ainsi cette idée fait partie de toutes ces visions découplées de la réalité qui sont une grande caratéristique dee notre temps, non seulement en politique mais aussi dans l'économie et la culture. Ainsi notamment on ne peut que s'étonner de la complète déconnection du système banquaire vis-à-vis de l'économie réelle, de l'émergence d'un pur théâtre politico-médiatique à ciel ouvert et permanent ou encore d'un système éducatif où près de 80% d'une génération est bachelière tandis que les universités doivent proposer des cours de remise à niveau en orthographe...

Afin de contribuer à reprendre pied avec la réalité, la deuxième partie de cet article proposera l'analyse des solutions politiques en France face au vrai enjeu politique actuel, la fédéralisation européenne.

 

JPEG - 32.7 ko
Siège du Trésor américain (créé en 1789) et siège de la BCE (créée en 1999), deux institutions fédérales

 

JPEG - 29.6 ko
Hamilton (1789) - Draghi (2015)

 


Moyenne des avis sur cet article :  4/5   (4 votes)




Réagissez à l'article

12 réactions à cet article    


  • tf1Groupie 23 juillet 2015 13:28

    Y a pas à dire : Agoravox, au mois d’août c’est du brutal !


    • ddacoudre ddacoudre 23 juillet 2015 22:44

      bonjour

      merci pour cet article. La seule question que j’ai en suspend c’est quand l’arbre tombera. dans les forets tropicale les arbres fond la course au soleil, ils montent pour exposer leur feuillage sans s’occuper de ceux qui le portent. cette négligence leur vaut un jour de tempête de se retrouvé couché parterre. C’est ce qui est entrain de se produire, les élites (feuillages) ne s’occupent pas de ceux qui les portent et continuent de ne voir le monde que par leur exposition au soleil financier tout en affaiblissant les populations qui les portent jusqu’à quand ??.
      ddacoudre.over-blog.com .
      cordialement.


      • Captain Marlo Fifi Brind_acier 24 juillet 2015 07:17

        Bonjour,
        Ce qui est étonnant, après cette brillante démonstration, c’est que l’auteur s’arrête au milieu du gué, et n’appelle pas urgemment à sortir la France de l’ UE ? Article 50 pour en sortir.


        • Idées de la Tripartition sociale Idées de la Tripartition sociale 24 juillet 2015 10:45

          @Fifi Brind_acier
          Il y a justement une deuxième partie sur les solutions politiques, annoncée dans le dernier paragraphe.


        • COURTILLE COURTILLE 24 juillet 2015 12:26

          @Fifi Brind_acier
          Bonjour FIFI de la bande des upéreux. Pourriez vous ici une autre fois encore nous expliquer :
          ---« L’État souhaitant se retirer devra notifier sa décision au Conseil européen et des négociations s’engageront pour fixer les modalités de ce retrait.Un « accord [sera] conclu au nom de l’Union par le Conseil, statuant à la majorité qualifiée, après approbation du Parlement européen. »---

          D’après tous ces savants en droit de l’UPR , est il possible que cet »accord" ne puisse pas être conclu au niveau du Conseil ou qu’il ne trouve jamais de majorité qualifiée ou que le Parlement européen n’approuve jamais ?
          Dans tous les cas, vous faites comment ?
          J’attends vos réponses et faites bien attention à vos réponses parce que j’ai des munitions dans ma musette de chouan.....


        • Idées de la Tripartition sociale Idées de la Tripartition sociale 24 juillet 2015 14:25

          @COURTILLE
          Lisez l’article 50 en entier et vous aurez votre réponse (alinéa 3 : " à défaut, deux ans après la notification visée au paragraphe 2 [...]"). S’il n’y a pas d’accord, un délai maximal de 2 ans est prévu.

          Article 50
          1. Tout État membre peut décider, conformément à ses règles constitutionnelles, de se retirer de l’Union.
          2. L’État membre qui décide de se retirer notifie son intention au Conseil européen. À la lumière des orientations du Conseil européen, l’Union négocie et conclut avec cet État un accord fixant les modalités de son retrait, en tenant compte du cadre de ses relations futures avec l’Union. Cet accord est négocié conformément à l’article 218, paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne. Il est conclu au nom de l’Union par le Conseil, statuant à la majorité qualifiée, après approbation du Parlement européen.
          3. Les traités cessent d’être applicables à l’État concerné à partir de la date d’entrée en vigueur de l’accord de retrait ou, à défaut, deux ans après la notification visée au paragraphe 2, sauf si le Conseil européen, en accord avec l’État membre concerné, décide à l’unanimité de proroger ce délai.
          4. Aux fins des paragraphes 2 et 3, le membre du Conseil européen et du Conseil représentant l’État membre qui se retire ne participe ni aux délibérations ni aux décisions du Conseil européen et du Conseil qui le concernent.
            La majorité qualifiée se définit conformément à l’article 238, paragraphe 3, point b), du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne.
          5. Si l’État qui s’est retiré de l’Union demande à adhérer à nouveau, sa demande est soumise à la procédure visée à l’article 49.


        • Captain Marlo Fifi Brind_acier 24 juillet 2015 20:12

          @COURTILLE
          Les réponses sont dans la conférence d’Asselineau :
          « Le jour d’après la sortie de l’ UE ».
          Les négociations de sortie ne portent pas sur la question de la sortie, qui est de droit.
          Mais sur le traitement de milliers d’accords signés par l’ UE au nom de la France. Sur la question financière, récupérer le solde des sommes versées au budget de l’ UE. Sur le sort des fonctionnaires et des députés européens français qui ne seront plus payés etc


          L’UPR souhaite que ces questions se règlent à l’amiable et ne fasse pas l’objet de conflits avec les autres pays européens. Il est difficile de savoir à l’avance, si ces négociations se passeront dans un climat serein ou conflictuel ?

          Cela dépendra de multiples facteurs, aussi bien en France, en Europe, qu’aux USA. Lesquels voient d’un très mauvais œil leur colonie se déliter.
          Obama vient par exemple de demander à l’ Angleterre de rester dans l’ UE, alors que les Anglais doivent se prononcer sur la sortie de l’ UE par referendum. Personne ne sait aujourd’hui quel sera le rapport de force entre les BRICS et les USA dans le futur. 


        • Le p’tit Charles 24 juillet 2015 08:40

          La crise actuelle commence avec la CIA qui « Jette » ben laden comme un malpropre..On connaît la suite des enchaînements avec les conflits successifs des USA pour déstabiliser la planète...l’Irak en fut le point d’orgue et depuis nous subissons ce dérèglements plus maitrisable...Emballement des « Terroristes » de tous crins et surtout perte de contrôle sur leurs actions...Les USA ont perdu la main et son en déclin..Leurs actes de violences tapent dans le vide... !


          • Albar Albar 24 juillet 2015 10:31

            Tout ce cirque est monté par les services d’intelligence anglo-saxon et israélien rejoints par la France de Sarkollande, des sionistes, dans le cadre du Nouvel Ordre Mondial, au détriment des musulmans avec l’objectif d’étrangler le bloc Sino-Russe qui en est tout à fait conscient de ce plan, d’ou la niaiserie de ces racistes impérialistes, car l’affaire n’est pas gagnée au risque d’une 3 ème mondiale bien dévastatrice pour la faune et la flore.


            • Captain Marlo Fifi Brind_acier 24 juillet 2015 20:27

              @Albar
              C’est sûr que les musulmans payent un très lourd tribu dans la recomposition du Moyen Orient. 80% des victimes des djihadistes sont des musulmans.
              Mais aussi les minorités, qui vivaient en bonne intelligence avec eux depuis des siècles. Et qui sont considérées comme gênantes, au vu des projets de califats, fabriquer des entités homogènes : les sunnites avec les sunnites, les kurdes avec les kurdes, les chiites avec les chiites etc.


            • Aristide Aristide 24 juillet 2015 20:53

              extrait donc :

               Ce serait cependant s’aventurer que de chercher à en déterminer les mécanismes directs. Il y a en effet deux possibilités a priori :

              • soit certains groupes d’intérêts provoquent sciemment ces conflits politiques ou militaires pour forcer le processus de fédéralisation, comme c’est sans doute le cas envers la Russie ;
              • soit ces conflits sont la conséquence directe ou indirecte de cette fédéralisation. Par exemple l’orientation narcissique de l’Europe sur elle-même a largement coupé ses liens avec le monde arabe autour de la Méditerranée, d’où des évolutions de plus en plus divergentes et l’apparition de lourds conflits.

              J’aime bien l’orientation narcissique de l’Europe sur elle même, bonjour le pléonasme, mais bon autant en rajouter une couche. 

              En fait le conflit entre l’Ukraine et la Russie ne doit rien au pays en causes, leur récente histoire, l’état dans lequel l’Ukraine était en vasal du grand frère russe, ...

              Pour ce qui est des conflits qui ensanglantent le monde arabe, ce doit être parce qu’on est un peu égoïste et narcissique, là encore rien à voir avec l’histoire de ces pays, la nature dictatoriale de tous les régimes en cause, l’apparition de mouvement islamistes, ... 

              Il fallait immanquablement faire ce long, long, long article pour aboutir à ce résultat fulgurant de lucidité ... c’est la faute aux méchants européens (de l’ouest) et leurs alliés capitalistes ...

              • Idées de la Tripartition sociale Idées de la Tripartition sociale 25 juillet 2015 10:32

                @Aristide
                Merci pour la remarque sur le pléonasme qui m’avait en effet échappé. Cet article est en effet long, mais l’objectif de proposer une cohérence entre plusieurs conflits a priori disparates ne pouvait pas être traité en quelques lignes.
                En réduire l’idée directrice par « c’est la faute aux méchants européens » montre que vous ne l’avez pas saisie. Il est évident qu’il existe des sources internes de conflits dans les pays en question (Ukraine, Irak, Syrie...), et elles sont très largement exposées dans les mass médias. Mais ces conflits ont aussi des sources externes. Certaines sont évidentes comme les guerres occidentales en Irak et en Lybie. D’autres sont laissées dans l’ombre et la thèse développée par cet article soutient que la fédéralisation européenne en est une majeure.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité