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Accueil du site > Tribune Libre > François Bayrou : le serpent de mer de la proportionnelle

François Bayrou : le serpent de mer de la proportionnelle

Pourquoi un leader national aux valeurs morales solides et au projet politique cohérent et pertinent est-il si faible en stratégie électorale ?

Le président du MoDem François Bayrou était l’invité de France Info, de LCP et de l’AFP dans l’émission "Questions d’info" le 23 mars 2011. En tant qu’électeur de François Bayrou, tant en 2002 qu’en 2007, j’apprécie toujours François Bayrou pour sa capacité d’analyse très développée même si je ne le rejoins pas dans sa stratégie suicidaire adoptée depuis 2007.

Les positions de François Bayrou sur la dette étaient très en avance sur la crise de l’euro : il a été le seul candidat à l’élection présidentielle de 2007 à marteler l’importance de réduire les dettes publiques (Le gouvernement actuel a même repris son idée, qui sera probablement votée l’été prochain, d’inscrire dans la Constitution l’interdiction du déficit de fonctionnement).

Son refus de fusion de l’UDF dans l’UMP dès 2002 avait de son côté anticipé cette dérive univoque du parti majoritaire vers l’ultradroite haineuse (il suffit de voir dans un sondage les 77% de sympathisants UMP hostiles au vote républicain anti-FN ou encore de savoir qu’un cinquième des parlementaires UMP seraient prêts à faire alliance avec le FN).


Où l’on reparle du vote républicain

Aujourd’hui, comme certains leaders de la majorité, François Bayrou a appelé sans ambiguïté à faire élire les candidats républicains, ceux qui se trouveraient en duel face à des candidats du FN. C’est d’ailleurs sans doute la Ministre de la Recherche Valérie Pécresse qui a le mieux résumé l’idée de ce vote républicain : « Le PS, ce n’est pas mes idées, mais le FN, ce n’est pas mes valeurs. » (Europe 1 le 20 mars 2011).

Dans sa prestation, François Bayrou a donc parlé de cette ligne de fracture au sein de l’UMP que j’avais précédemment évoquée entre le vote républicain et le ni-ni (faisant remarquer justement que ni-ni, ça signifiait l’équivalence entre le PS et le FN) et a souhaité le sursaut de ceux qui, à l’UMP, sont porteurs de valeurs humanistes et sociales.

François Bayrou ne pense pas qu’il y aura une alliance entre l’UMP et le FN et surtout, il ne l’espère pas. C’est donc assez paradoxal d’embrayer à la suite de ses propos raisonnables sur son souhait d’instaurer un scrutin proportionnel aux élections législatives.

Je sais que cette demande de proportionnelle n’est pas nouvelle et est une revendication ancienne et commune aux centristes, aux écologistes… et au FN.

J’y suis complètement hostile pour plusieurs raisons.


La proportionnelle, rêve de tout militant du FN

La première, c’est qu’avec un FN à 15% comme lors du premier tour des élections cantonales, il serait probable qu’un scrutin proportionnel dans un cadre départemental à la plus forte moyenne (par exemple) enverrait au moins une cinquantaine de députés du FN à l’Assemblée Nationale.

Or, ce serait le meilleur moyen de donner un brevet de respectabilité au Front national, en lui dotant de moyens politiques et matériels considérables (chaque député est une petite entreprise qui emploie trois personnes, et un budget est mis à disposition de chaque groupe constitué, etc.), ce qui renforcerait son idéologie xénophobe et démagogique.

L’exemple le plus criant est les élections législatives du 16 mars 1986 dont la proportionnelle habilement décidée par François Mitterrand avait amené à l’hémicycle 35 députés du FN (avec 9,7% des suffrages exprimés). Leur présence n’a jamais fait réduire leur influence. Au contraire, le FN avait encore progressé de moitié à l’élection présidentielle suivante (14,4% le 24 avril 1988).


La proportionnelle, antichambre d’une alliance UMP-FN

Concrètement, le risque majeur est que l’émiettement des partis majoritaires (les deux grands partis gouvernementaux n’ont même pas représenté 42% des suffrages exprimés ce 20 mars 2011) entraînerait probablement une absence de majorité absolue claire et la possibilité (désastreuse sur le plan national et moral) de devoir se soumettre à une alliance plus ou moins tacite entre l’UMP et le FN.

Une telle conséquence serait très plausible dans la mesure où un trop grand nombre de parlementaires UMP sont déjà partisans d’une telle alliance. Cela reviendrait un peu à la situation parlementaire israélienne qui a permis à l’extrême droite très minoritaire à la Knesset de mener le jeu gouvernemental malgré une victoire du centre gauche aux élections législatives du 10 février 2009.


La proportionnelle, détournement du rôle des députés

François Bayrou a parlé du scrutin majoritaire uninominal à deux tours comme d’un scrutin injuste. Il ne le serait que si les circonscriptions n’étaient pas de taille équivalente. Il est sûr que les évolutions démographiques locales nécessitent des redécoupages en permanence qu’il est parfois difficile de réaliser de façon neutre (le dernier a été fortement contesté notamment par un sénateur ex-RPR de Metz).

Je vais être un peu provocateur, mais l’objectif des élections législatives, ce n’est pas d’élire une assemblée représentative de toutes les sortes de fromages du pays. C’est d’élire des députés qui ont une double mission (constitutionnelle), légiférer (c’est-à-dire voter les lois) et contrôler le pouvoir exécutif. La révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 a d’ailleurs renforcé leurs prérogatives dans ce sens.

Or, pour légiférer, il est indispensable d’avoir une majorité absolue. L’exemple de la législature 1988-1993 (pourtant au scrutin majoritaire) où les gouvernements Rocard, Cresson et Bérégovoy ont montré un ballottement entre centristes et communistes a montré les limites d’une majorité relative. Et surtout, il est préférable qu’un groupe ultraminoritaire (ici, ce serait le FN) ne soit pas le maître du jeu (comme ce fut le cas avec certains groupuscules sous la IVe République).

Aujourd’hui, les médias sont suffisamment ouverts pour que toutes les opinions puissent s’y exprimer (depuis trois mois, on voit Marine Le Pen partout). Ce n’est pas nouveau : cela fait au moins quarante ans que le débat politique ne se fait plus à l’Assemblée Nationale mais dans les médias, qu’ils soient traditionnels (télévision, radio, presse) ou, maintenant, modernes (Internet). Chaque électeur intéressé peut donc être convenablement "éclairé" avant chaque élection et choisir en son âme et conscience en dehors de toute pression.


La proportionnelle, fossoyeuse du MoDem ?

François Bayrou a fait, pour justifier la proportionnelle, un rapprochement entre les 31,2% de Nicolas Sarkozy au premier tour de l’élection présidentielle du 22 avril 2007 et les 313 députés UMP élus aux élections législatives du 17 juin 2007, représentant 54% des sièges, en oubliant de dire que l’UMP avait obtenu respectivement 39,5% et 46,4% des voix au premier et au second tour de ces élections législatives et que l’élection d’un député n’est pas seulement nationale (elle l’est certes en grande partie) mais dépend également de la personnalité des candidats sur le terrain.

D’ailleurs, si l’on en juge par le score du MoDem le 20 mars 2011, à savoir 1,2% des voix, ce dernier aurait moins de chance d’obtenir en juin 2012 des sièges à l’Assemblée Nationale qu’avec un scrutin majoritaire où chaque individu pourrait compter personnellement.

On me répondrait peut-être que sur les 400 cantons où étaient présents un candidat du MoDem, ce parti a reçu en moyenne 13,9% des suffrages exprimés avec parfois de beaux scores (je pense notamment à Jérôme Sourisseau, qui a obtenu 37,3% à Segonzac, en Charente, en ballottage favorable face au PS Gérard Jouannet, 22,7%), mais le fait de ne pas avoir présenté des candidats dans tous les cantons est aussi un renoncement politique qu’il faut savoir assumer (même s’il est involontaire).


La proportionnelle, renforcement du fossé entre la classe politique et le peuple

Alors qu’on reproche aux élus d’être éloignés des préoccupations populaires (l’affaire Michèle Alliot-Marie n’a pas arrangé les choses), ce n’est pas avec le scrutin proportionnel qu’on va réduire ce fossé, au contraire. Le député est au moins présent dans sa circonscription et fait souvent office d’assistant social dans les problèmes d’emploi, de logement et de santé. Ce lien de proximité serait complètement supprimé avec la proportionnelle. Il suffit de voir la manière dont les députés européens, élus à la proportionnelle, sont ne serait-ce que connus par leurs électeurs (les grandes circonscriptions n’ont pas amélioré la situation) pour en prendre la mesure.

La réalité, c’est qu’un scrutin proportionnel renforcerait l’emprise des appareils politiques sur leurs électeurs. Et ne ferait que renforcer les partis populistes qui jouent sur ce phénomène pour apporter par ailleurs des idées néfastes à la République.


Restons sur les valeurs !

Le Général De Gaulle avait bien une certaine idée de la France. Ce n’était pas celle du régime des partis. La proportionnelle remettrait en cause les valeurs républicaines par sa capacité à promouvoir des partis extrémistes (à droite ou à gauche) qui prendraient en otage les futures majorités gouvernementales.

Et ce n’est pas cela que je veux pour mon pays.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (24 mars 2011)
http://www.rakotoarison.eu

Pour aller plus loin :
Encore un effort, Monsieur Bayrou !
La ligne de démarcation.

Il faut découpler les élections législatives de l’élection présidentielle.




 

Documents joints à cet article

François Bayrou : le serpent de mer de la proportionnelle

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46 réactions à cet article    


  • Taverne Taverne 25 mars 2011 08:40

    C’est un peu choquant de lire « chaque député est une petite entreprise qui emploie trois personnes, et un budget est mis à disposition de chaque groupe constitué, etc ». Cela peut s’entendre comme « il faut que ces avantages soient réservés à l’UMP, au PS, au Nouveau Centre et au PC ».

    Il est inadmissible à mon point de vue qu’un parti extrémiste et fantomatique comme le PC ait autant de députés pour si peu de suffrages récoltés, que le Nouveau Centre, entièrement financé par l’’UMP et à la botte de ce dernier ait autant de sièges. Ces deux partis ne représentent rien et parviennent à garder une grosse part du gâteau.

    Il n’est pas normal que le MoDem et le FN soient si peu voire - pour le FN - pas du tout représentés. Cela n’est pas la démocratie. C’est le système UMPS !

    Vous dites qu’un scrutin à la RP « ne ferait que renforcer les partis populistes qui jouent sur ce phénomène pour apporter par ailleurs des idées néfastes à la République. » La campagne présidentielle 2007 fut très populiste avec Ségolène Royal et Sarkozy. Toutes les campagnes de l’UMP sont populistes avec l’exploitation des thèmes les plus racoleurs et les mensonges à foison.

    Je suis pour une certaine part de proportionnelle dans le scrutin législatif mais avec un bonus pour le fait majoritaire qui seul permet de nous prémunir des défauts de la IV ème République et des blocages.


    • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 25 mars 2011 15:59

      « C’est le système UMPS ! »


      Vous ne manquez pas d’air : c’est le PS qui demande la réintroduction d’une dose de proportionnelle contre l’UMP !
      C’est MLP et le FN qui parlent de système UMPS. Merci pour eux ! 

      Votre haine irrationnelle du PS vous égare.
      Relisez vous... 



    • Fergus Fergus 25 mars 2011 09:56

      Bonjour, Sylvain.

      Pardonnez-moi de l’exprimer ainsi (ce n’est pas dans mes habitudes), mais vous dites une énorme ânerie à propos de la proportionnelle.

      Une système électoral ne vise pas à donner un brevet d’honorabilité à tel ou tel parti, mais à répondre le miex possible aux attentes de la population dans le respect des règles démocratiques.

      Et l’absence du FN , dont je combats constamment les idées xénophobes, à l’Assemblée nationale est l’un des plus grands scandales de notre pays, et un déni incontestable de la démocratie.

      Soit on interdit ce parti s’il est en dehors des règles, soit ses représentants doivent pouvoir exprimer leurs idées dans l’hémicycle s’il est respecteux de ces règles, ce qui est le cas. Et ce discours vaut aussi bien pour le FN que pour le NPA ou toute autre formation qui parviendrait à dépasser la barre des 5% d’électeurs.

      Oui à l’instauration urgente d’une dose de proportionnelle suffisante pour permettre à chaque citoyen français d’être représenté à l’Assemblée dès lors que son choix ne se porte pas sur un groupuscule marginal. Cela signifie de 20 à 33% de sièges attribués à la proportionnelle. Non en revanche à la proportionnelle intégrale, source de grandes difficultés d’équilibre.


      • airlane 25 mars 2011 23:26

        Il faut d’ailleurs souligner que F. Bayrou a toujours parlé d’une dose de proportionnelle et non pas de proporpotionnelle intégrale.

        Ignorer les partis minoritaires (=> 5 %) c’est comme l’humoriste de France IInter qui traite les électeurs du FN de G.C.


      • airlane 25 mars 2011 23:33

        J’ai oublié d’ajouter aussi la prise en compte du vote blanc.


      • Diogene2synapses Diogene2synapses 26 mars 2011 03:49

        Oui et le principe de précaution, pour l’intérêt général, qui doit interdire de se (re)présenter à une élection, tout citoyen ayant déjà été condamné à un délit, pendant l’exercice de ses fonctions d’élu !
        Cela assainirait pas mal la vie politique française :)


      • asterix asterix 25 mars 2011 10:41

        Votre propos me choque car il glorifie l’anti-démocratie. Même si je honnis le FN, il est tout à fait anormal que votre système à deux tours ne permette que la bipolarisation au détriment de toute idée nouvelle ( Mélenchon - Eva Joly - Bayrou ) ou rétrograde - le FN qui, à défaut d’une position à laquelle l’électeur adhère, démontre qu’il y a quelque part préoccupation. D’où ma question : ne vaudrait-il pas mieux jouer cartes sur tables au niveau parlementaire que de se servir de ses déviances pour faire avancer des idées dangereuses, cfr la pratique Sarko-Copé - au détriment de la vraie démocratie .
        Bon, nous Belges, nous démontrons par l’absurde l’inanité, que dis-je la paralysie institutionnelle à laquelle donne lieu la proportionnelle intégrale. Mais cela ne justifie pas pour autant que 35 pour cent de l’électorat dispose de plus de 70 pour cent des mandats, c’est encore pire. Plus décisoire car un gouvernement se décide à l’instant même, mais pire car il fait fi du nécessaire consensualisme auquel donne lieu la formation d’une majorité.
        Cela fait longtemps que j’en ai conclu que le processus de votation le moins injuste est celui pratiqué par nos amis anglais. Un seul tour et celui qui récolte le plus de voix l’emporte.
        Les avantages des deux systèmes sans leurs inconvénients... 


        • Marianne Marianne 25 mars 2011 11:03

          @Asterix

          D’accord avec vous sur la 1ère partie : comme le dit François Bayrou il faut que les citoyens soient bien représentés à l’Assemblée et que les débats aient bien lieu dans l’hémicycle, plutôt que se traduire uniquement dans la rue, dans le populisme médiatique primaire, dans une abstention contestataire démobilisante et déresponsabilisante.

          La proportionnalité peut très bien être faite à 50%, comme le pratiquent les Allemands en tenant compte du score en proportionnel et en ajoutant des sièges basés sur une liste aux sièges obtenus par le scrutin uninominal. En ne faisant cette correction qu’à 50%, cela laisse une prime majoritaire pour éviter les situation à la Belge ou à l’Israélienne. C’est cela que souhaite François Bayrou, qui me paraît être une solution équilibrée.

          Le système anglais de scrutin uninominal à un tour n’est en revanche à mon avis pas juste du tout et même pire que le nôtre. Le nôtre favorise la bipolarité avec le rassemblement (voire ralliement) des minoritaires à un des deux majoritaires, mais peut encore concevoir que le majoritaire gagnant ait en retour fait des concessions pour tenir compte des avis de ceux qui l’ont aidé à gagner. Ce rassemblement peut aussi renverser celui qui était en tête au 1er tour !


        • Alicia fFrance aliciabx 25 mars 2011 10:58

          Je suis pour la proportionnelle aussi.
          La plus majorité des tendances doit être représentée.
          Cette réforme est plus que nécessaire pour un pays apaisé.


          • non666 non666 25 mars 2011 11:01

            Sylvain, j’usqu’a present je me contentais de penser que vous etiez dans l’erreur, dans le simple militantisme aveugle.

            Vous venez de franchir un cap, celui du service des interets de votre faction quelques en soit le prix, en mentant, en vous parjurant : c’est beau.

            1) La proportionnelle, rêve de tout militant du FN

            Oui, aujourd’hui, non demain.
            Le PCF, les verts , le Modem, le nouveau centre aujourd’hui aussi, la souhaiterait.
            Demain, c’est l’UMP et le PS qui la demenderont et le FN qui la refusera...
            Elle amplifie les resultats et sert de digue.
            mais quand la digue est rompue, elle se retourne contre ses createurs...

            2) La proportionnelle, antichambre d’une alliance UMP-FN

            Il est trop tard Sylvain.
            Plus personne n’a interet a s’allier avec L’UMP en se salissant avec la réputation de Sarkozy et son parti de pom-pom girl....
            L’UMP etait une illusion, celle des toutes les droites reunies dans un seul parti.
            Ce mythe est mort !

            Le FN, s’il s’en donne les moyens rassemblera inevvitablement tous les souverainistes qui de toute façon ne peuvent plus croire que leur avenir est dans l’UMP du petit traitre., de l’agent des sionistes et du monde anglo-saxon.

            Que les chretiens democrates aillent chez Bayrou, au nouveau centre, chez Borloo ou chez Royal, on s’en fout, ce n’est pas notre probleme.
            Ce qui est sur, c’est qu’eux aussi n’ont plus aucune raison de croire Sarkozy....

            Alors oui, il va rester « un socle », comme on dit.
            Les liberaux, les sionistes, les pro-Usa et les grandes fortunes : ceux qui l’ont mis au pouvoir, en fait !
            C’est l’electorat de Madelin, il y a 10 ans : 3,5% des voix
            C’est a ça qu’est comdamné Sarkozy, on en reparlera dans 2 ans.

            3) La proportionnelle, détournement du rôle des députés

            Et la la phrase qui tue et finit de vous decridibiliser :
            « ....ce n’est pas d’élire une assemblée représentative de toutes les sortes de fromages du pays »

            Et bien si, par definition, l’assemblée est la chambre des REPRESENTATNTS du peuple.
            Ce qu’elle n’est plus , effectivement depuis les systemes de redecoupages que vous semblez si bien accepter.
            garantir une majorité dites vous ?
            Il y a une possibilité : le parti gagnant a 5 elus, le parti perdant en a 4...
            La majorité est acquise, pourquoi avoir 400 voix identiques en fait ?
            D’ailleurs pourquoi 5 et 4 , 1 et zero, c’est mieux : messieur LE député nommé directement par Sarkozy....


            4) La proportionnelle, fossoyeuse du MoDem ?
            Je ne veux pas parler à la place des chretiens democrates , mais je ne crois qu’ils perdraient quelquechose à la proportionelle, eux, au contraire.



            5) La proportionnelle, renforcement du fossé entre la classe politique et le peuple

            Moins bien on est representé, plus on est heureux ?
            Ben tiens, la proportionnelle nous obligerais a voter dès le premier tour pour ceux qu’on aiment et qui auraient une chance d’etre elu au lieu d’avoir le choix entre des finalistes possibles pour lesquels la seule question qu’on se pose est : lequel je deteste le moins ?
            J’ai ma petite idée sur l’influence que cela aurait sur la participations aux elections et l’abstentionnisme...

            Mais je vais etre cool.
            Gardez le scrutin majoritaire, messieur de l’UMP et du PS.
            Il faut que vous soyez vaincu avec vos armes...
            Comme Mitterand en 1985, je doute qu’au moment ou la debacle sera imminente votre discours sera inchangé.
            Vous vous renierez dix fois avant qu’on ait commencé...
            C’est vous qui allez installé la proportionelle avant un an.
            Dès que la vague risquera de s’amplifier du scrutin majoritaire....









            • Voltaire Voltaire 25 mars 2011 11:01

              Je suis en total désaccord avce votre analyse en ce qui concerne la proportionnelle.

              Le système actuel est tout simplement un déni de démocratie. Il est profondément anormal que des sensibilités politiques qui représentent plus de 5% de l’électorat ne soient pas représentées dans les principales instances politiques, qu’il s’agisse des assemblées locales ou du parlement. Que l’on institue une certaine prime au premier, afin de permettre une certaine stabilité, est normal. Mais il est est profondément anti-démocratique d’adapter un système électoral afin de préserver artificiellement un système bi-partite. Tous les pays européens utilisent un système partiellement proportionnel, avec différentes variantes, sans que cela n’ait aucune influence négative sur leur capacité à former des majorités, à voter des lois, à contrôler les gouvernements.

              En revanche, l’absence de représentation de courants politiques importants a pour conséquence un désintérêt envers la politique, voire une déconsidération. Il suffit de constater les taux de participations électorales aux Etats-Unis (environ 30%) pour comprendre l’aspect nuisible de ce type de mécanisme bi-partite. Imaginer que la proportionnelle favorise le populisme est non seulement une erreur d’analyse (il suffit de voir chez nos voisins) mais aussi faire injure aux électeurs.

              Enfin, en ce qui concerne le FN dont je ne partage bien entendu pas les idées, il me semble que vous faites là aussi une erreur d’appréciation majeure. Tout d’abord, d’un point de vue éthique, tant que ce parti respecte les règles républicaines, il a le droit d’avoir des élus. Et surtout, d’un point de vue politique, l’élection d’élus FN me semble être une excellente réponse à sa montée dans l’électorat. Toutes les participations de partis extrémistes dans des exécutifs se sont toujours soldées par des échecs retentissants. La critique est aisée, l’art difficile... En France, il suffit de se souvenir du fiasco des municipalités FN de Toulon, de Marignane ou de Vitrolles... Seul Orange est demeuré à l’extrême droite, malgré une série de problèmes majeurs, son maire ayant d’ailleurs quité le FN. En Autriche, les succès électoraux de l’extrême droite qui les ont conduit à participer au gouvernement et à diriger des institutions locales ont été suivies de désastres et de chutes électorales importantes.

              A juste titre, JF Copé a ironisé sur l’absence de visages des candidats FN (seule Marine Le Pen apaprait sur les affiches et les candidats FN n’ont, dans leur quasi totalité, pas effectué de campagne de proximité et sont demeurés dans l’ombre). Le simplisme des théories avancées par les partis extrêmistes et la faiblesse de leurs candidats devrait plus souvent être confrontée à la réalité de l’exercice démocratique. C’est éthiquement juste, et politiquement utile.

              Quant à Bayrou, il a toujours défendu l’idée de large consensus pour gérer les affaires publiques, surtout en temps de crise. Même si ce ’nest pas sans arrières pensées politiciennes, son positionnement en faveur d’une juste représentation des courants de pensées politiques me semble surtout provenir d’une philosophie, d’une vision politique de réssemblement plutôt que de confrontation. Quoiqu ’on en pense, le parlement européen, où aucun parti politique n’a de majorité à lui seul, fonctionne remarquablement bien, et de nombreuses lois sont votées en fonction de l’intérêt général justement parceque les intérêts catégoriels représentés par un seul courant ne peuvent pas être majoritaires.

              J’ai moi aussi exprimé mon désaccord envers la stratégie politique de François Bayrou, justement parce qu’une stratégie d’alliance fait parti du fonctionnement normal de la démocratie. Mais sur ce point de la représentation proportionnelle, il a, me semble t-il, raison.


              • Marianne Marianne 25 mars 2011 11:10

                D’accord avec Voltaire. Le Parlement européen, complètement proportionnel, a bien un fonctionnement démocratique et les différents courants arrivent bien à débattre et à se mettre d’accord entre eux sur des sujets importants, même s’ils ne font pas partie de la même famille politique. Son défaut, c’est l’éloignement des citoyens qui ne savent pas ce qui s’y passe, mais c’est parce qu’ils ne sont pas informés par les médias et la presse, qui s’y désintéressent, pensant a priori (et sans doute à tort) que cela n’ intéresse pas les lecteurs/telespectateurs ...


              • Alicia fFrance aliciabx 25 mars 2011 12:58

                J’ai publié

                L’Union Européenne, l’autre « machin »http://www.agoravox.fr/actualites/europe/article/l-union-europeenne-l-autre-machin-91189?debut_forums=0#forum2863599
                L’UE a favorisé la montée de l’extrême-droite, bien que personne ne veuille l’avouer.
                Maintenant, il faut corriger le « tir ».
                L’UE a une gouvernance à la proportionnelle mais son éloignement et sa rigidité font qu’elle ne sert pas à grand-chose, au final.
                J’ai changé d’avis depuis peu et je pense que nous allons assister à des contestations dans les prochains mois.
                Mais ce n’est que mon humble avis.

              • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 25 mars 2011 14:34

                A Marianne,

                Demandez-vous quelle est la capacité de contrôler l’action d’un député européen par ses électeurs : qui connaît « ses » députés européens ? qui connaît même « sa » circonscription électorale pour les européennes ? Je n’ose même pas faire un sondage. La proportionnelle montre justement le décalage entre les combines de partis (la dernière est le point de chute de l’ancien ministre de l’Intérieur) et les préoccupations du peuple.

                Cordialement.


              • Imhotep Imhotep 25 mars 2011 11:21

                Osez dire que la stratégie de Bayrou était suicidaire quand on remarque qu’il avait raison sur beaucoup de choses et qu’a contrario ceux qui ont suivi Sarkozy ont d’une part sali à vie les valeurs qu’ils disaient défendre et ont - si nous parlons de stratégie électorale - complètement raté leur coup car si, au départ ils en ont bénéficié, aujourd’hui ils en récoltent les fruits amers avec une UMP au fond du trou les emportant avec elle dans les abysses tant électorales que morale. Alors la stratégie de Bayrou était une stratégie de risque mais répondait à des valeurs non négociables. Aujourd’hui sa démarche lui rend honneur en plus du courage. On ne sait si les Français lui en seront reconnaissants, mais on peut dire qu’il a par sa démarche donné un peu de sens aux mots de politique, fidélité, courage en somme aux valeurs qu’ont trahies tous ceux qui sont allés au NC. Petite information celui qui avait donc a contrario une stratégie non suicidaire fait 1 % dans les sondages (Morin) Bayrou crédité entre 6 et 10 % avec Villepin dans les sondages, ce qui veut dire, comme ce dernier n’ira, pas une base plus élevée.


                Qoiqu’il en soit il vaut mieux perdre avec ses valeurs, y compris si cela est politiquement suicidaire, que gagner avec celles des autres.

                • Klisthène 2017 Kxyz 25 mars 2011 11:22

                  le premier parti de France est le parti des abstentionistes ..preuve que mes concitoyens ne portent aucun crédit ni au pouvoir politique ni à son personnel....et peut être pourrions l ’ espérer l instauration de la proportionnelle pourrait redonner à la Politique ses « lettres de noblesses »...

                  au moins devrions nous le tenter car on ne façonne pas une constitution pour tel ou tel parti mais tenter d établir un modèle de gouvernance qui associe efficacité et reprétentativité...
                  et force est de constater que nous en sommes très éloigné....

                  et c est bel et bien une des causes de la monté des votes extrémistes ..
                  efficacité car hormis voter les lois venant de Bruxelles quel est le rôle du Parlement ? quel est son pouvoir en matière de contre pouvoir comme l imaginait Montesquieu .. ?

                  quant à la représentativité je n ai pas choisit le mot de légitimité mais il aurait tout autant été approprié...
                  des circonscriptions découpées au gré des intérêts du pouvoir en place ...un mode de scrutin démotivant qui n ont comme effet que la désertion et des électeurs et des candidats avec au final un appauvrissement du débat politique ....
                  alors je sais bien qu ’ en ces heures tous les problèmes que connaissent notre France sont sont analysé sous la grille de lecture du FN , mais la réflexion quant à des institutions plus démocratiques méritent plus q un simple calcul partisan ....


                  • Hervé Torchet 25 mars 2011 11:28

                    Sylvain, ton article porte une contradiction que je ne m’explique pas : tu parles de stratégie suicidaire de Bayrou depuis 2007. La stratégie étant l’indépendance et le refus de se lier avec l’un ou l’autre camp sans refuser des alliances locales ou circonstancielles, l’autre stratégie, celle que défendent ceux qui critiquent Bayrou sur ce point, est le ralliement (en général à l’UMP), avec le résultat que l’on constate aujourd’hui : en termes programmatiques, ils ne pèsent rien. Pas un seul des ministres « centristes » n’a démissionné après le discours de Grenoble, ce qui les déshonore tous. Pas un seul n’a démissionné pour protester contre les déficits abyssaux depuis 2007. Ils n’ont servi que d’alibis. Tu dis que Bayrou a eu raison dans ses analyses, mais qu’il a eu tort d’en tirer les conséquences logiques. C’est contradictoire. Que voulais-tu qu’il fasse ? Qu’il devienne un godillot de l’UMP en plus ?

                    Sur la proportionnelle, il est vrai que Barre y était tout à fait hostile, et nous en avons parlé à cette époque. Mais il existe des solutions institutionnelles qui permettent à la fois la justice de la proportionnelle et la stabilité voulue par Barre. Ton argument sur la désignation du législateur me paraît artificiel. Si on le prolonge jusqu’à son terme, on voit qu’il pourrait y avoir un vote bloqué national pour élire 577 députés de la même sensibilité, ce que toi-même tu jugerais absurde et injuste.

                    La constitution de la Ve n’a pas été conçue pour un parlement godillot, mais au contraire pour un président fort capable d’arbitrer entre les factions incarnées par les groupes politiques. Le scrutin majoritaire ayant échoué à la représentation desdites factions, la proportionnelle (une bonne dose au moins) est la bonne façon de les réintroduire.


                    • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 25 mars 2011 12:29

                       Salut Hervé,

                      Je suis d’accord avec toi sur le fait que les ministres NC auraient dû démissionner à la suite du discours de Grenoble, mais de toute façon, le Nouveau centre ne représente politiquement pas grand chose dans la mesure où les 18% sont le résultat de la campagne personnelle de François Bayrou (la preuve dans les sondages d’intentions de vote pour Hervé Morin). Je reste encore convaincu que François Bayrou aurait pu obtenir des inflexions notables dans la politique de Nicolas Sarkozy qui ne connaît que les rapports de force (18% face à 31%, c’est un poids politique non négligeable) et surtout l’aurait dévié des tentations extrémistes.

                      La stratégie de l’UMP est aujourd’hui également suicidaire (à qui cela profitera-t-il ? j’ai ma petite idée). Celle du MoDem de faire campagne au 2e tour avec l’UMP face au PS en Charente et avec le PS contre l’UMP aux Hauts-de-Seine (pour ne prendre que deux exemples pour ces cantonales) ne peut pas être comprise des électeurs (reproche que j’avais formulé déjà pour les municipales en 2008).

                      Sur la proportionnelle, je ne suis pas barriste pour rien ! Les nombreux exemples (belges, israéliens etc., ou même la IVe République) m’ont toujours fait comprendre que le jeu de François Mitterrand en 1986 avait été très dangereux (Je rappelle que Michel Rocard avait démissionné du gouvernement Fabius en 1985 pour cette raison ; c’était pour lui un acte grave). Il est impensable qu’un petit groupe de députés puisse faire la loi de la majorité à l’assemblée (cf l’UDSR avec la SFIO et le MRP).

                      D’ailleurs, effectivement, si un parti, initialement minoritaire, se retrouve majoritaire dans l’opinion, il n’aura aucun mal à gagner des sièges avec même une amplification des résultats : il n’y a donc rien d’antidémocratique. Le FN a autant sa chance que le PS ou l’UMP (dans certains cantons, le FN a même été favorisé par ce scrutin). Autre preuve : le FN réussit des percées depuis 20 ans malgré le caractère supposé antidémocratique du scrutin majoritaire, cela veut bien dire que des formations qui ne représentaient rien (0,7% en 1974) peuvent à l’évidence se faire entendre et progresser en dehors des « grands partis ».

                      Il n’y a non plus rien d’antidémocratique à ce qu’un député émane d’une circonscription géographique : c’est d’ailleurs le seul moyen pour que l’élu soit identifiable (je rappelle d’ailleurs les arguments de François Bayrou pour rendre l’Europe démocratique : que ses dirigeants soient identifiables, élus directement par le peuple et qu’ils aient du pouvoir). Avec le scrutin proportionnel, il n’y aurait plus que des recasages d’apparatchiks et des combinaisons qui passeraient au-dessus de la tête des électeurs. Il ne faudrait pas s’étonner ensuite de retrouver en tête de listes beaucoup d’anciens ministres etc. (comme Brice Hortefeux qui vient d’atterrir à Strasbourg par une opération juridiquement contestable).

                      Quant au scrutin majoritaire uninominal à un tour (exemple britannique), qui avait eu la préférence de Michel Debré en 1958 mais refusé par De Gaulle, il ne permet pas justement le rassemblement majoritaire, démarche qui, en principe, devrait satisfaire François Bayrou : les négociations entre les deux tours devraient avoir leur utilité.

                      Amicalement, et merci également aux autres intervenants.


                    • Hervé Torchet 25 mars 2011 12:55

                      À l’arrivée, on a un parlement qui n’a jamais eu aussi peu de pouvoir qu’aujourd’hui. Quant à imaginer que Bayrou aurait pu faire pencher l’UMP, l’expérience de vieux CDS et UDF que nous sommes nous a enseigné que le parti dominant écrasait l’autre. C’est à force de gvts communs avec le RPR où l’on ne distinguait pas l’UDF que cette dernière a fini par disparaître avant de se laisser absorber.

                      Pour la proportionnelle, tu dis que les électeurs sont bien représentés dans le système actuel. Mouais. Sauf que dans la mesure où la constitution indique que les partis politiques contribuent à l’expression du Suffrage Universel, il faut bien reconnaître que le système actuel prive ceux-ci de cette fonction constitutionnelle. Il est donc inefficace en plus d’être injuste.

                      Mais cette divergence n’enlève rien à notre vieille amitié. Je pense que nous aurons l’occasion de travailler encore et je le souhaite.


                    • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 25 mars 2011 13:07

                      Hervé, je le souhaite aussi, à l’occasion.

                      Si François Bayrou avait eu un groupe de députés en 2007, il aurait pu à l’évidence infléchir. Regarde l’extension de la déchéance de la nationalité rejetée grâce au groupe centriste. Cela n’aurait pas été facile mais cela aurait été au moins constructif.

                      Dans les assemblées élues à la proportionnelle, il y a toujours eu depuis une vingtaine d’années alliance ou suspicion d’alliance avec le FN en France. Tu te rappelles les régionales de 1998 qui ont engendré la création de DL issue de l’UDF mais il y en avait eu aussi avec le PS en 1992 (Lorraine, Bourgogne... je ne rappellerai pas les noms !). Aujourd’hui, j’imagine une Assemblée Nationale qui n’aurait pas de majorité absolue et qui verrait des alliances de circonstance avec le FN : danger !

                      A bientôt.


                    • Voltaire Voltaire 25 mars 2011 13:39

                      Je partage l’opinion de l’auteur sur le rôle d’un allié, avec un bémol. Son pouvoir d’infléxion n’existe que dans le cadre d’une alliance ou aucun partenaire n’a de majorité absolue, de façon assez nette (pour éviter des « achats » au cas par cas). Alors, un programme de gouvernement peut être défini ensemble et l’allié pèse sur les décisions. En 2007, François Bayrou avait sans doute la capacité de négocier un tel accord. Et en cas de transgression, il aurait pu claquer la porte.

                      En revanche, je diffère sur son analyse à propos de la proportionnelle et sur un rôle d’influence éventuelle du FN. Je crois qu’il existe à droite un nombre suffisant d’élus pour refuser de tels accords, surtout si un centre plus puissant est présent pour constituer un contrepoids. D’un point de vu démocratique, les partis minoritaires mais représentatifs doivent être représentés dans les instances de décision.


                    • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 25 mars 2011 14:24

                      A Voltaire,

                      En effet, on ne peut claquer la porte que si on était avant dans la pièce !

                      Concernant les risques de collusion UMP-FN, la réalité est que beaucoup de parlementaires n’agissent pas forcément en leur âme et conscience et peuvent être respectueux de certaines « consignes » pour diverses raisons. On peut le comprendre sur des sujets très secondaires, moins sur des questions de principe.

                      Si un parti est représentatif, il aura une représentation même au scrutin majoritaire. La preuve par les résultats de ce 2e tour dimanche soir.

                      Cordialement.


                    • LE CHAT LE CHAT 25 mars 2011 12:00

                      la proportionnelle est le système le plus juste garantissant que chaque camp pourra s’exprimer !

                      l’argument de la perte de contact avec l’electeur n’est pas pertinent , un député n’est pas payé pour arpenter le terrain et faire le beau en vue de sa réelection , mais de légiférer , ce qui explique beaucoup l’absentéisme chronique de nos parlementaires !


                      • apopi apopi 25 mars 2011 13:25

                         Bayrou, un immense magicien, après avoir fait disparaître l’UDF il est un train d’atomiser le MODEM, chapeau l’artiste !


                        • bernard29 bernard29 25 mars 2011 13:33

                          Je crois me souvenir que Bayrou n’était que pour l’adjonction d’une dose de proportionnelle ( 50 %) la moitié des députés à la proportionnelle et l’autre moitié au suffrage uninominal majoritaire de circonscription, lors du débat sur la réforme de la constitution.

                          Ségolène Royal pour une dose de 25 %. Le PS pour « 60 à 80 députés sur 577 » élus à la proportionnelle.


                          En fait tous les scrutins ont leurs avantages et leurs inconvénients. Au final le mieux est de faire un mix des deux propositions. Il faudrait faire en sorte de permettre à une majorité de gouverner pendant une mandature tout en favorisant l’expression des minorités.

                          La dose de proportionnelle devant donc être calculée afin de permettre à un parti ayant obtenu par exmeple 10 % des suffrages de pouvoir disposer au minimum d’un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale ; soit 20 députés.
                          Pour cela il faut donc que 200 députés sur 577 soient élus à la proportionnelle. 

                          les 377 autres continuant à être élus sur leurs circonscription au scrutin uninominal.

                          Il serait alors intéressant d’instituer le double bulletin de vote (un pour le député de la circonscription, et un pour une liste nationale).


                          • beo111 beo111 26 mars 2011 06:34

                            Trop compliqué Bernard, trop compliqué...


                          • Taverne Taverne 25 mars 2011 13:59

                            Sylvain, vous avez raison de lutter contre le FN . Mais le choix ici de critiquer Bayrou et le scrutin mi majoritaire-mi proportionnel est une erreur. Il y a d’autres moyens de combattre le FN : par le débat et les arguments.

                            Vous dites que Bayrou pense qu’il n’y aura pas d’alliances locales entre UMP et FN mais c’est déjà le cas : cela s’appelle les candidatures « divers droites ». Marine Le Pen a annoncé qu’elle y apportait son soutien. Par ailleurs, les propos délibérés de Claude Guéant et le renvoi, à deux jours du scrutin, par Sarkozy de son conseiller à la diversité, sont des clins d’oeil très marqués au FN.

                            Par contre, l’UMP est bien moins bienveillante envers le MoDem : elle attaque en justice un de ses candidats (et elle perd !).


                            • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 25 mars 2011 14:27

                              A Taverne,

                              L’un n’exclut pas l’autre. N’oubliez pas qu’avec la réforme de 2008, les parlementaires ont beaucoup plus de pouvoir. Aucune raison d’aider le FN à faire avancer ses idées : aucune.
                               
                              Le scrutin majoritaire est en outre le meilleur moyen de faire contrôler l’action des députés par ses électeurs. La proportionnelle permettrait la réélection ad vitam aeternam de personnalités sans soutien populaire. Est-ce cela la démocratie ?

                              La ligne actuelle, c’est que l’UMP excluera tout membre de l’UMP qui fait ou fera une alliance avec le FN. Cela me paraît clair même si, à mon sens, ce n’est pas suffisant.

                              Vous parlez sans doute des Hauts-de-Seine. L’UMP a pourtant apporté son total soutien en Charente au MoDem contre un candidat PS. C’est justement cette stratégie d’alliance variable d’un département à un autre que je récuse au MoDem.

                              Cordialement.


                            • Fergus Fergus 25 mars 2011 16:21

                              @ Sylvain.

                              Encore une fois, je trouve choquant que vous puissiez écrire : « aucune raison de faire avancer les idées du FN » et saisir ce prétexte pour interdire toute forme de proportionnelle, totale ou partielle. Dès lors que le FN est un parti reconnu, il doit pouvoir défendre ses idées à l’Assemblée Nationale et permettre à ses opposants de les tailler en pièces s’ils le jugent nécessaire.

                              Votre attitude semble indiquer que vous craignez que les idées du FN, relayées par l’Assemblée, soient de nature à emporter l’adhésion d’une majorité de Français. Si tel était le cas, et j’en serais navré, ce n’en serait pas moins la volonté du peuple français. 

                              Il ne faut jamais avoir peur de la démocratie ! 


                            • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 25 mars 2011 16:42

                              A Fergus,

                              Soyez choqué si vous le voulez. Je n’ai aucune intention d’être un promoteur de ces idées. Peut-être avez-vous des raisons de faire avancer ces idées ? Ce serait votre droit, évidemment.

                              Les idées du FN ont pu largement s’exprimer dans le débat national (qui oserait dire le contraire ?) et la preuve en est que ce parti a réussi une belle performance électorale le 20 mars.
                              En quoi est-ce une peur de la démocratie ?

                              Un mode de scrutin n’a jamais contenu une volonté populaire. Oseriez-vous dire que depuis 1958, à l’exception de 1986, chaque majorité était antidémocratique, y compris celles de 1981, 1988 et 1997 ? Il faut être sérieux. Si le FN devenait majoritaire dans le pays (ce que je refuse), il aurait une majorité à l’assemblée, ne vous « inquiétez » pas.

                              En revanche, un mode de scrutin peut faire évoluer les comportements, amener certains responsables à la politique du pire ou aboutir à la paralysie du législateur. Ce que De Gaulle avait refusé avec pertinence. L’histoire n’aura décidément rien appris...

                              Cordialement.


                            • Fergus Fergus 25 mars 2011 19:26

                              Votre réponse est perverse et manipulatrice, Sylvain : vous savez parfaitement que je n’ai en aucune manière l’intention de défendre les idées du FN, mais au contraire (et je l’ai encore indiqué dans ce fil) de m’opposer à toute avancée de ce parti xénophobe. Mais pas en l’écartant de la vie démocratique du pays par un déni scandaleux.

                              Bonne soirée.


                            • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 26 mars 2011 18:54

                              Désolé Fergus,

                              Je ne sais rien de vous sinon vos seuls écrits ici. Je prends note que vous ne m’avez pas répondu. Vous souhaitez donc aider le FN à faire avancer ses idées (le contraire vous choquerait) tout en n’ayant en aucune manière l’intention de défendre ses idées.
                              Où est donc la manipulation ? Où est donc la perversion ? Il faut arrêter de se draper dans la contradiction.

                              Cordialement.


                            • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 26 mars 2011 18:57

                              Par ailleurs, le FN est loin d’être écarté de la vie démocratique. Depuis décembre 2010, tous les médias (ceux dont on disait qu’ils étaient à la solde de Nicolas Sarkozy) ne font que de parler de Marine Le Pen et du FN : quel déni !


                            • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 25 mars 2011 16:47

                              Pour être exact, j’ai écrit : « Aucune raison d’aider le FN à faire avancer ses idées : aucune ».

                              Merci de ne pas mettre sous guillemets des propos qui ne sont pas de moi.
                              Cela pour la précision.


                              • Schtroumpf Grognon 25 mars 2011 16:58

                                La meilleure preuve que la proportionnelle est bien meilleure que notre système est qu’elle est utilisée quasiment partout ailleurs dans le monde démocratique... et leurs citoyens sont beaucoup plus heureux que nous et ont plus confiance que nous en leurs représentants si on en juge les sondages !

                                Je ne suis pas FN et n’ai jamais voté FN, mais ils ont raison sur un point : notre système politique actuel c’est l’UMPS : Le système tout entier pousse au bipolarisme et, encore pire, une fois un vainqueur choisi il hérite de tous les pouvoirs et n’a plus du tout besoin d’écouter les autres pour gouverner. C’est pas comme ça que la démocratie est censée fonctionner : normalement, il faut faire des compromis pour arriver à une solution qui plaise à une majorité de personnes... et non pas qui plaise à une majorité de députés qui ne représenteraient qu’une minorité du peuple si l’élection était à la proportionnelle.
                                C’est vrai qu’avec la proportionnelle il est plus difficile de faire des réformes... si les réformes sont injustes !


                                • bluerage 25 mars 2011 18:21

                                  Si les français avaient l’impression que leur vote aura un poids conséquent (ce qui est le cas pour un scrutin proportionnel), on n’aurait pas 55 pour cent d’abstention.

                                  Seulement la proportionnelle ça n’arrange pas l’auteur qui préfère que ceux qui en ont marre de cautionner bonnet blanc ou blanbonné (UMP ou PS) continuent à ne pas voter, quelle belle parodie de démocratie...

                                  Vous avez prévu quoi pour les millions de français qui ne se sentent plus représentés par ces escrocs qui continuent à maintenir un clivage artificiel droite/gauche ? Des camps de rééducation, des goulags ? Quelque chose de pire peut être ?


                                • Abou Antoun Abou Antoun 25 mars 2011 23:02

                                  La meilleure preuve que la proportionnelle est bien meilleure que notre système est qu’elle est utilisée quasiment partout ailleurs dans le monde démocratique... et leurs citoyens sont beaucoup plus heureux que nous et ont plus confiance que nous en leurs représentants si on en juge les sondages !
                                  Spécialement au Royaume Uni où les britanniques se sont faits entraîner dans la guerre d’Irak contre leur volonté par Tony Blair.


                                • bernard29 bernard29 25 mars 2011 17:33

                                  Eh bien vous pouvez racontez ce que vous voulez, mais c’est Ségolène Royal qui faisait la proposition la meilleure sur la dose de proportionnelle à intégrer dans l’élection législative.


                                  • Abou Antoun Abou Antoun 25 mars 2011 21:35

                                    Pourquoi un leader national aux valeurs morales solides
                                    Faut le dire vite !
                                    Lisez un peu son wiki .
                                    Vous êtes de la famille peut-être.


                                    • Marianne Marianne 25 mars 2011 22:22
                                      Pour revoir François Bayrou sur LCP-Question d’info mercredi dernier : les idées mortelles du FN, la loi électorale injuste qui empêche la représentation des courants minoritaires à l’Assemblée, les dissensions au sein de l’UMP et du PS sur des grandes questions, la croisade de Guéant : une faute, l’affaire Tapie qui rebondit,...http://www.lcp.fr/emissions/questions-d-info/vod/12529-questions-d-info

                                      • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 26 mars 2011 18:52

                                        Merci Marianne de votre lien.

                                        Cordialement.


                                      • yquem 26 mars 2011 00:57

                                        Allons plus loin M. Rakotoarison :

                                         

                                        S’il s’agit de bidouiller une loi électorale qui élimine le FN, tout en gardant une opposition, mais qui ferait émerger du chapeau une large et stable majorité, le mieux est encore de supprimer la liberté d’expression à toute autre  formation que deux partis A et B que le législateur aurait pris soin de légaliser.

                                         

                                        Dans ces conditions, plus de FN, et par ailleurs il se trouverait bien un excité du bocal (ça existe, j’en connaît un ) qui saurait se fabriquer une confortable majorité à sa convenance.

                                         

                                        Evidemment, ça favoriserait l’abstention, mais bon, quelle importance, on en a déjà 55%  aux cantonales ( 60% aux précédentes élections), alors un ou deux petits millions de plus ou de moins…….

                                         

                                        Mais sous ces pourcentages qui nous aveuglent, que montre la réalité du récent scrutin : 21 Millions d’inscrits /// 11 Millions d’abstentions ///
                                        ... et 1,4 millions de votes FN !!!

                                         

                                        Il y a donc huit fois plus d’abstentionnistes que de votes FN et la bonne nouvelle c’est qu’ils ne votent pas FN, puisqu’ils n’y sont pas allés !!  Donc, le problème est :

                                         Comment ramener les abstentionnistes dans les bureaux de vote ?

                                        Et la réponse à cette question est, elle,  susceptible de modifier à la baisse le poids du  FN !

                                         

                                        Vous, vous entérinez, de fait, comme un mal nécessaire le fonctionnement binaire de notre vie politique qui élimine quasiment de la représentation nationale des courants d’opinions qui ne sont pas négligeables.

                                         

                                        Or une proportion importante des électeurs ne se reconnait ni dans la droite, ni dans la gauche, mais  nous barbotons  en continu dans un catéchisme médiatique et politique construit autour d’une bipolarisation des choix politiques et d’un jeu de ping-pong entre les deux camps qui n’ont guère généré au fil du temps de résultats mirobolants pour le pays, bien au contraire !!

                                         

                                        Alors, à quoi bon aller voter, quand on sait que la loi électorale promeut des  majorités (et des minorités !) de godillots et qu’en plus, elle  vous néglige ?

                                         

                                        Peut-être bien, Monsieur, qu’une part de proportionnelle pourrait changer la donne et rendre les couleurs qui manquent à la représentation nationale, tout en minimisant le poids du FN dans le corps électoral. Cela serait un bon début !

                                         


                                        • beo111 beo111 26 mars 2011 06:28

                                          Le soucis de la proportionelle, c’est que ça oblige les partis à ne pas tenir leur promesses.

                                          En effet, pour gouverner il faut alors s’allier, pour s’allier il faut faire des concessions, et les concessions portent sur les sujets qui fâchent, ceux pour lesquels ont a du faire des promesses pour rallier le vote des mécontents.

                                          Bon maintenant, vu que de toute façon nos politiques ne les tiennent pas, on s’en fout des leurs promesses, et la proportionelle est la bienvenue.

                                          Mais il me semble plus urgent de décaler les législatives avant la présidentielle.


                                          • Renato 28 mars 2011 11:34

                                             
                                            Pour ma part dans le contexte actuel et au regards de la valeur de nos dirigeants politiques le choix entre proportionnelle ou majoritaire c’est le choix entre la peste ou le choléra :

                                            D’un côté la proportionnelle aboutirai surement à une impossibilité de gouverner. (cf IV république ou les guerres fratricides entre les
                                            différents parties aujourd’hui)

                                            Le scrutin majoritaire donne la prime à gouverner au parti le + fort. en france cela entraine une bipolarisation entre l’ UMP et le PS.
                                            L’avantage de de ce scrutin permet de gouverner + sereinement et avec une plus grande stabilité
                                            Par contre il ne permet pas le renouvellement des classes dirigeantes car les grands parties sont noyautés.
                                            De plus les dirigeants de ces deux parties n’ont aucune vision et stratégie .

                                            Pour ma part j’opterai pour pour un scrutin majoritaire mais empêcherait 2 choses :

                                            Le cumul des mandats.
                                            On est élu à un poste 1 à 2 fois maximum. (ca dépend des postes de responsabilités)

                                            en attendant vos commentaires


                                            • yquem 29 mars 2011 00:39

                                              Le choix n’est pas : « choisir 577 députés à la proportionnelle ou non »

                                              Ce n’est pas tout ou rien, la proportionnelle peut n’ être que partielle !
                                              Par exemple : la loi électorale peut décider que 100 mandats électifs (ou 50 ou 30 )
                                              soient octroyés proportionnellement aux résultats de chaque parti (au dessus d’un certain pourcentage de voix, à préciser lui aussi) . Pour le reste , le scrutin majoritaire continuerait à s’appliquer !

                                              Ceci n’empêche pas, en plus, d’instaurer le cumul des mandats et d’arriver , enfin à corriger certains effets pervers et injustes de notre actuelle loi électorale.

                                              Il faut aussi savoir que la proportionnelle est pratiquée dans de nombreux autres pays européens !


                                              • Renato 29 mars 2011 09:05

                                                Ok sur ces principes :

                                                Scrutin majoritaire avec dose de proportionelle.

                                                Cela permet d’avoir une stabilité pour gouverner ainsi qu’une représentativité de l’ensemble des forces politiques.

                                                Limiter le cumul des mandats

                                                Y a plus qu’à

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