H1N1 Arme de destruction massive
Y aurait-il anguille sous Roche ? Quel jeu de mot facile, associant la grippe porcine et le laboratoire qui produit l’antiviral universel contre la grippe, le tamiflu. Souvenons-nous qu’en 2005, les instances de l’OMS avaient annoncé comme presque certaine une pandémie liée à la grippe aviaire avec des millions de morts, et puis plus rien, sauf que les Etats ont entre temps stocké des tonnes de médicaments. Et en 2009, c’est reparti. Est-ce sérieux cette histoire de grippe ?
Si j’étais parlementaire, je nommerais une commission d’enquête pour faire la lumière sur ce qui pourrait être un feu de paille et une escroquerie du pouvoir politique et médical. Mais en honnête citoyen, je me demanderais si après tout, au vu des incertitudes, le principe de précaution n’est pas supérieur et de ce fait, justifiant qu’on déclenche une procédure de mise en place d’une riposte comme si cette grippe avait un potentiel de destruction massive. Etrange, au moment où je rédige ce papier, le mot est arrivé spontanément, virus porcin ou grippe A, peu importe, mais potentiel de destruction massive. C’est comme les armes présumées de Saddam, ayant justifié l’intervention américaine. Y aurait-il un lien entre les ressorts de la guerre contre un Etat et ceux de la guerre contre un virus ? La réponse est affirmative. Même arrivée spontanément, l’idée d’un virus porteur d’une puissance de destruction massive n’est pas un lapsus venu s’immiscer dans mon écriture.
Un élément pour cette enquête. Le tamiflu stocké en vue de la grippe aviaire est périmé depuis août 2008. Nous pouvons féliciter les laboratoires Roche pour ce sort du destin qui a vu se déclarer une grippe d’un genre nouveau, dont le virus intègre des séquences génétiques de plusieurs grippes anciennes. De quoi mobiliser les usines de production et par ces temps de crise, quelle aubaine. A 15 euros la boîte de tamiflu, imaginez l’addition pour la France et pour le monde. Un chiffre d’affaire mesuré en milliards d’euros. Le citoyen suspicieux se demandera s’il n’y aurait pas un complot de cette multinationale dans cette affaire de grippe. La vérité est bien plus banale, nul besoin de complot, dès lors que la peur, la frénésie médiatique, la folie d’une foule mexicaine, puis sentimentale, émotionnelle, mondiale, médiatisée, se met en branle.
La grippe est une maladie banale qui tue chaque année des individus à la physiologie fragilisée. La peur pandémique d’une grippe terrible avec un virus muté, échappé de l’animal, participe à cette peur rationnellement fabriquée par le discours scientifique, même si il y eut l’événement de la grippe espagnole qui reste une énigme vu qu’elle frappa des populations fragilisées lors du terrible conflit de 1914. Dira-t-on que la grippe A de 2009 a commencé son œuvre sur une population fragilisée par la crise économique ? Non ! Il est préférable de ne faire aucune hypothèse pour l’instant. Mais juste jauger la réponse des autorités face à une menace dont on ne connaît pas la puissance. On constate en effet un flou sur les cas suspects et avérés, on apprend que la France n’a pas les mêmes critères que d’autres pays et qu’un cas avéré au Mexique peut entrer dans la catégorie d’un cas suspect en France. Il ne faut pas paniquer. Hélas, le précédent de Tchernobyl a fait d’immenses dégâts mentaux dans notre pays si bien que le citoyen honnête, mais pas forcément intelligent, se méfiera et pensera que les autorités cachent quelque chose. Nous sommes dans une époque de défiance et de suspicion et c’est ce qui rend ingérable d’un point de vue social cette affaire de virus grippal. En fait, la pandémie est tout autant psychique et si elle se répand, c’est que les individus n’ont pas les défenses psychiques et rationnelles en bon ordre de fonctionnement. Car pour l’instant, il n’y a aucune raison de paniquer, d’autant plus que bien des patients infectés se trouvent en bonne santé sous bonne surveillance, médicale et médiatique.
Les autorités en font-elles trop ? Pourquoi cette mobilisation ? Ceux qui connaissent la dialectique du maître et de l’esclave, et sont quelque peu initiés au maçonnisme, savent que les élites n’ont pas peur, ne craignent pas la mort et donc, leur réaction face à cette supposée pandémie de destruction massive n’a pas pour ressort la crainte, ni forcément un souci de bienfaiteur public. C’est juste une combinaison de mécanisme de riposte sanitaire sur fond de pouvoir et maîtrise exercé sur des populations qui elles, sont potentiellement gagnées par la peur, quitte à être plus restrictives que le ne sont les autorités.
Au passage, on aura noté quelques résonances avec la conception du politique par Carl Schmitt. Selon ce penseur controversé, la politique vise à établir la distinction entre ami et ennemi. Bien évidemment, il est question de personnes mais on comprend qu’on peut tout autant appliquer ce principe à des ennemis non humains. Que penser des Etats-Unis qui viennent de décréter le gaz carbonique comme un agent nuisible, voir même un ennemi, alors que ce gaz est un élément essentiel de la vie et notamment, de la végétation ? Le virus H1N1 de type A vient lui aussi d’être décrété ennemi public, comme du reste Julien Coupat. Au cas où cela vous aurait échappé, les stocks de tamiflu sont conservés sous haute surveillance, par l’armée, comme si c’était une arme destinée à être utilisée pour mener une guerre au virus. Au cas où cela vous aurait échappé, il y a eu des nominations sur des emplois cadre, récemment créés et liés à la santé publique, dans les régions militaires. Et puis si vous avez regardé les images à la télé, vous avez vu ce visage serein, voire même lubrique, de la ministre de l’Intérieur, lorsque le PM Fillon a déclaré le passage en niveau 5 de l’alerte pandémique. Cette même ministre qui est partie prenante dans la lutte contre la grippe et même habilitée à s’exprimer sur ce sujet. Qu’une question de grippe relève autant du ministère de la santé que de celui de l’intérieur ne vous étonne-t-il pas ?
En vérité, il n’y a même pas de complot, juste une coïncidence d’actions coordonnées, chaque parties étant liée par des intérêts, économique pour les uns, politique pour les autres, quoique, on se demande bien qui profite de cette psychose. Les généralistes commencent à être fatigués de cette hypochondrie virale propagée dans des âmes craintives et déstructurées. A qui profite la grippe ? Voilà la question. Mais comme élément de réponse, on notera que les conflits militaires ont profité au complexe militaro-industriel. Les pandémies, avérées ou imaginaires, profitent aux labos pharmaceutiques. Et comme cela a été révélé dans le Book d’avril 2009, le corps médical est largement corrompu pour ce qui relève de l’expertise sur l’efficacité des nouveaux traitements. L’hypochondrie mondiale fait les profits des multinationales du médicament. Et cette affaire de grippe n’est qu’une alerte sur ce processus dont il faudra reparler. Les industries pharmaceutiques mettent en place, avec la complicité des Etats, une propagande de la santé, pendant à la publicité pour les marques. D’un côté il faut susciter la peur, de l’autre le désir. Et la matière psychique humaine se prête parfaitement à cet arraisonnement de cette technique de communication conduite par les industries et les Etats complices.
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