Infausses de guerre 45
Retour sur la mort d’Evgeni Prigojine.
Même si les routes du ciel sont dangereuses, on peut d’ores et déjà exclure que son avion ait percuté un chevreuil, ou qu’il ait dérapé sur un nuage de glace. Et la panne d’essence est rarissime en avion.
Cette suspicion d’attentat a donc immédiatement déclenché une chasse aux panous (réf.en bas de page)
« C’est pas nous ! » a crié Zélensky, peu rassuré en réalisant qu’il ne cessait de voyager d’un pays à l’autre en tendant sa sébile à munitions. Il aurait d’ailleurs résolu de ne plus se déplacer qu’en train.
« C’est pas moi », a dit en substance le président Poutine. Lui qui avait officiellement absous Prigojine en l’exilant en Biélorussie lui a tout de même reconnu des erreurs... au milieu de grands services rendus à la nation, notamment à Bakhmout.
« C’est pas moi ! a pensé Macron, pourtant il nous a bien emm… en Afrique, cet enf… »
« C’est qui Prigojine ? » a demandé Joe Biden à son conseiller-aide-mémoire.
« C’est les copains ? » se demandent de nombreux militaires, encore amers après le décès d’une dizaine de pilotes pendant la rébellion de Prigojine.
« Ce n’est pas un accident avec les munitions transportées dans la soute, déclarent les compagnies d’assurance, et nous avons appris que plusieurs passagers étaient fumeurs... c'est une clause de non-remboursement."
« C’est Poutine, forcément », ont dit les vieux experts militaires et les jeunes expertes ukrainiennes de LCI… De même que France Info, dont les journalistes considèrent souvent cette culpabilité comme un fait avéré.
Nous dirons, plus modestement, que nous n’en savons rien et qu’il est probable que cela reste longtemps un mystère.
Mais le grand sujet de la semaine est évidemment la contre-offensive de Kiev : est-elle à l’arrêt ? Pour le savoir, la NSA a reprogrammé le vieux télescope Hubble afin de suivre son avancée, micron par micron, euh… minute par minute.
Les Occidentaux, USA en tête, s’inquiètent de la réserve en soldats. En témoigne ce dialogue entre Zélensky et un conseiller non identifié :
- Alors Zél, ça n’avance pas cette offensive, hein ?
- Non, comme vos chars Abrams : ils sont à l’arrêt…
- Très drôle, mais mon boss veut des résultats. Est-ce que t’as encore des troupes ?
- Plus beaucoup, on est à l'os... On accélère le recrutement mais ici ça renâcle dans les chaumières, alors la Pologne me renvoie quelques réfugiés.
- Les plus en forme ?
- Non : les plus fauchés.
- C’est vrai ce qu’on dit ? Vous allez combattre jusqu’au dernier Ukrainien ?
- Non.
- Quoi ?!
- Jusqu’à la dernière Ukrainienne.
- Ah bon ! Un moment tu m’as fait peur : j’ai cru que t’allais négocier… Mon boss ne veut pas.
- Qui ça, Joe ?
- Non, les vrais boss, le bizness des armes. Mais les femmes-soldats, excellent ! Ça fait très Tsahal, et en même temps très woke : une armée inclusive, ça va plaire aux écolos allemands et français !
- C’est pas encore fait, mais on les enregistre, on fait des listes.
- Mettez quand même une vieille pour deux jeunes, sinon ça fait sexiste. Et quelques Blacks aussi.
- En Ukraine ?
- Ah oui, c’est vrai… Et s’il y a des enfants-soldats, pas trop jeunes, hein ! Y a quelques pacifistes râleurs dans l’UE.
- Seize ans, ça ira ?
- Mmm, avec l’aide des médias, des éléments de langage sur les héroïques adolescents résistants des guerres passées... oui, ça passera. Et on ira pas contrôler leur âge osseux, hein. Dis, je me demandais... j’ai lu une drôle d’histoire dans un journal ukrainien : vous auriez incorporé un gars manchot et avec un œil en moins, c’est vrai ?
- Je crois, oui, mes commandants en plaisantaient.
- Et vous allez en faire quoi ?
- Affecté à la brigade de déminage, ils ont de gros besoins...
- Avec une main, il va pas être très bon comme démineur !
- Oui, mais il a deux pieds.
- Deux p… ah oui, je comprends : un marcheur-démineur !
- Et si on arrive à reconstituer une nouvelle-nouvelle-nouvelle armée, la 3e je crois, on aura des missiles longue portée ?
- Hum, mes boss ont peur que Poutine réagisse mal, qu’il essaie de prendre Kiev, ou pire… tu vois ce que je veux dire ?
- Et les chars Abrams ?
- Trop lourds : on est en train d’en faire une version allégée, spécialement pour vous.
- Et les F-16 ?
- Trop compliqués.
- Des soldats de l’Otan, en uniforme ?
- Trop risqué.
- On est tout seuls, en somme ?
- Je te sens un peu déprimé là. Tu veux un truc ? Du pur afghan, ramené en souvenir... C’est l’oncle Sam qui régale !
Effet inattendu du conflit sur le niveau culturel en Ukraine : on enregistre un bond des inscriptions à la fac ! (ce qui permet d’éviter la conscription...). Un décret va malheureusement renforcer le contrôle et limiter le phénomène. Ce regain culturel aura fait pschitt. Pour une fois que la guerre avait du bon...
La destruction d'un premier char anglais challenger a inspiré des blagues sur les réseaux russophones :
Au premier char : "On s'excuse, on n'avait pas lu la notice technique stipulant l'indestructibilité du Challenger."
Au deuxième, la GB a modifié le manuel, en rajoutant la mention : "L'usage de ce char contre la Russie est interdit et fait perdre la garantie constructeur".
Au troisième, c'est un haut gradé anglais qui a devancé les plaisantins, en se plaignant, en substance, que la Russie porte délibérément atteinte à la réputation du Challenger en le visant volontairement ! (déclaration rapidement effacée d'Internet...) Ah ! Le fair-play anglais, surtout à sens unique, comme dirait Assange...
(Nota : il semble que le recrutement du manchot borgne soit un authentique fait divers et non une infox, hormis son affectation au déminage… On est impatients d’apprendre à quel poste il se retrouvera !)
(Nota. Cette vieille blague remonte au président Giscard d’Estaing, grand chasseur devant l’Éternel, à l’instar de Ceaușescu et autres amateurs de trophées, de préférence d’espèces en voie de disparition.
Un jour, Giscard vient chasser en Afrique, et son guide lui propose de l’inédit : une chasse au panou.
Ils partent dans la savane, s’approchent furtivement. Le guide lui indique un arbre. Giscard vise sans trop voir l’animal, quand soudain la bête agite les membres antérieurs et crie : « Pas nous ! Pas nous ! »
17 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON