• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Internaucratie : outil aux mains du peuple

Internaucratie : outil aux mains du peuple

Ayez la foi en Freud l’imposteur

La démocratie est généralement définie étymologiquement comme le pouvoir(κράτος / krátos, « pouvoir ») du peuple(δῆμος / dêmos « peuple »). La Démocratie se décline sous plusieurs formes de régimes politiques.

De moment où l’on est devant un régime démocratique, tout du moins en principe et sans allez décortiquer la pratique, on nous somme de comprendre et d’en faire une profession de foi que c’est le peuple qui choisit, et à travers ses représentants, détermine son destin.

Cela fut plus ou moins vrai avant cette ère de mondialisation financière.

Depuis trois décennies et même plus, les peuples européens ont été manipulés par une oligarchie, composées de prétendus experts, savants, philosophes, politiques, journalistes etc, en résumé ce que l’on désigne sous le vocable “experts”.

Face à l’expert il y a l’ignorant, le badaud, le consommateur, le téléspectateur, et accessoirement le citoyen qui apparaît comme un dédoublement de la personnalité qui dure l’instant de mettre son bullettin de vote dans l’urne.

Le citoyen est infantilisé de deux manières : l’intimidation et la manipulation.

L’intimidation se mesure essentiellement quand on remarque que le citoyen est réduit au statut de quelqu’un d’incapable de prendre de décision sans le concours des “experts”, les “sachants”.

Ce concours va jusqu’à sommer les gens à suivre une conduite.

Cette intimidation est faite de manière sournoise, par des arguments d’autorité, par le mépris, et par une identification mémétique aux personnages télévisuels.

Le journaliste-présentateur de JT est neutre, objectif, à la recherche de la Vérité, il nous informe pour notre bien et notre bonheur. Il devient une star, une étoile. Une entité lumineuse céleste ; c’est en sorte une iconographie religieuse contemporaine.

Le Sachant, qu’il soit philosophe, écrivain, acteur, chanteur, médecin, géologue, marionnettiste, ou climatologue ; il sait et maîtrise son art, sa science, face à nous le badaud, le spectateur bouche bée devant sa lucarne : son autel. ces gens-Sachants ne regardent même pas la TV, ils y travaillent ou y vont faire leur promotion et assommer les bouche bée de phrases de banalité déconcertante et d’injonctions, mais d’une grande dignité et d’une aura médiatique qui ne laisse pas indifférent un coeur d’acier et une âme de complotiste.

Le politique, lui le grand homme/femme, en toute abnégation, se sacrifie, travaillant sans compter, ne demandant même pas sa pitance, n’oeuvrant que pour le peuple, ce vaurien, paresseux, ingrat, incapable de comprendre les tourments des financiers et des politiques, ces éternels altruistes, nourriciers et pourvoyeurs d’emplois.

Ce magma d’injonctions ne sont plus présentées comme le catéchisme des éditorialistes, comme l’endoctrinement des partis politiques. Non, ce sont des interviews, des discussions etc. Le décors en dit long sur le message adressé aux spectateurs, l’animateur-journaliste dirige les débats-conversations, distribue la parole, la retire, interroge, les acteurs sont biens choisis et les rôles sont bien distribués, au milieu, entourés des spectateurs privilégiés, assistant en direct et de beaucoup plus près, donc de ces corps célestes. Ils autorisent de temps à autre à des spectateurs des petites interventions sous forme de questions ou une interpellation, cela fait “proximité et rapport spontané”.

La règle : il y a ceux qui parlent et décident et ceux qui bouche bée, subissent.

Tout cela découle de la mainmise d’un petit nombre sur une source de jouvence moderne qui s’appelle les médias. L’accès aux médias se fait subtilement. On en interdit l’accès à ceux qui dérangent qui ne brassent et ne brossent pas dans le sens du courant et du poil ; les autres, on les exclut, on les ridiculise, on les dénigre. C’est plus facile face à des gens simples, ces derniers ne sont que des badauds, des spectateurs n’ont aucune légitimité pour contester ou parler.

Pas de reconnaissance médiatique, pas de crédibilité. Et la reconnaissance médiatique se fonde sur les diplômes. Ceux-ci étaient rares et chers, réservés à une élite bien choisie et conforme en tout point aux standards de son long processus de formatage. Maintenant que les diplômes sont plus ou moins démocratisés, l’élite se fait par cooptation, par réseau.

Internet est un outil qui permet aux gens d’exprimer leurs opinions sans peur et sans complexe, plus de honte de dire ce que l’on pense. Peu importe comment, c’est l’agora de l’internaute, pas de formalisme, pas de préséance, pas d’autorité.

C’est l’écharde qui dérange dans ce monde médiatique habitué au monopole de la parole.

Cette réflexion m’est venue à l’esprit en suivant la conversation entre un Fog acquis aux conditionnement et aux gestuels médiatiques et un auteur, Onfray.

Ce dernier fait une critique de Freud. Fog lui demande sur un ton inquiet et alarmiste s’il n’a pas peur de subir les foudres des “partisans” de la psychanalyse et de Freud. Mais Onfray, courageux comme il est, se déclare prêt et rectifie l’allégation de Fog selon laquelle les “contempteurs” de Freud sont “généralement de l’extrême droite, souvent des connards sous-développés”.Onfray répond et encore une fois de plus rectifie les dires de Fog en rappelant que les critiques sont aussi des gens de gauche et il cite certains intellectuels pour étayer ses propos. Ce qui m’a gênée dans cet entretien c’est de présenter le livre de Onfray comme une nouveauté, une révolution intellectuelle courageuse.

On oublie vite ceux connus ou non, qui ont refusé avec courage, à une époque où la critique de Freud suffit pour faire passer son auteur pour un imbécile ou un antisémite. Il ne faut pas critiquer un penseur d’origine juive sans risquer la menace d’être condamné d’antisémite. Ne pas être d’accord avec la vision freudienne de la femme, nous range au placard réservé aux féministes hystériques niant leur féminité et leur psychologie atrophiées. Pourtant, beaucoup l’ont fait, ils étaient tout simplement inaudibles, interdits de médias ou caricaturés éventuellement.

http://www.agoravox.tv/culture-loisirs/culture/article/onfray-denonce-l-imposture-freud-25922

Onfray a eu un entretien avec Fog, où l’on observe ce dernier manifestait une sorte de sympathie, de respect, de considération, d’admiration devant une idole . Il a peur pour l’auteur, comme si ce dernier n’est pas capable de se défendre. L’obsession de Fog est comment l’auteur pourra-t-il se défendre face à ceux qui porte l’étendard de Freud. Cette question est plutôt intéressante pour des gens moins connus et exclus des médias. Quant aux stars médiatiques, pour certaines qui commencent à prendre position sur certains sujets polémiques, ceux-là ont leur expérience, leur réseau et leur célébrité à leur actif pour faire face au déchaînement médiatique contre leur réputation ou leur image.

Le deuxième point, la manipulation de l’opinion publique, voire son élaboration. Elle est traduite involontairement par la remarque de Onfray quand il décrit le processus des idées freudiennes, “j’ai[Freud]une intuition, ça devient une idée, cette idée je l’universalise, et ça marche pour tout le monde”. C’est exactement le processus médiatique. Les professionnels des médias ont une intuition, ça devient une idée, cette idée ils l’universalisent, et ça marche pour tout le monde, ça doit marcher pour tout le monde.

Ils choisissent pour nous ce qui est important ou non, ils sont au point de décider qui doit se présenter aux élections présidentielles, par une sorte de préparation des esprits, on habitue les gens à un nom, à une idée puis on fabrique les attributs d’une personnalité présidentiable, on construit une image, elle devient quasiment une réalité incontournable, et on fait croire aux gens que faute de mieux, le choix est limité, autant choisir le moins pire. De même pour les thèmes des débats, par ailleurs les débats ne traitent pas le fond des sujets mais tournent autour de la forme, les phrases-buzz, etc.

Onfray explique que les partisans de Freud et de sa psychanalyse ne sont que quelques dizaines de personnes qui entretiennent la légende, “ne veulent pas qu’on ait lire”, en résumé, ils pratiquent le diktat de la pensée. Il décrit comment s’est construite cette pseudo science freudienne autour d’un type qui a rassemblé autour de lui des gens à l’image d’un gourou oeuvrant pour son organisation sectaire.

Mais que dire des médias ? Des politiques ? Des financiers ?

Tout ce beau monde, si si ils sont beaux et leur monde également, ils sont riches, ont le pouvoir du savoir et le monopole de la décision. Ils sont entre eux, ils pratiquent l’endogamie, sauf de rares exceptions, il faut bien du sang neuf. L’hérédité est en train de nous imposer une caste à part. La politique se pratique en famille de génération en génération. De même le savoir et la célébrité. Mais pour endormir le peuple, avant il y avait la religion et le nationalisme. Maintenant, il y a la TV et le terrorisme ; on manipule le peuple par la magie de la TV. Les badauds ont leur quart d’heure de gloire, d’autres plus chanceux gagnent de l’argent facile, rapide et une célébrité, grâce à des émissions de divertissement. On rêve, on développe des complexes, faute d’être conforme au canons de la beauté médiatique. Il faut mincir, manger bio, équitable, décorer sa maison, éduquer ses enfants, se cultiver, encore et toujours grâce aux divertissements et aux injonctions des médias. Quelle est la part de notre choix et celle de la manipulation ; en tout cas, il est certain qu’il y a beaucoup plus de manipulation que d’information.


Moyenne des avis sur cet article :  3/5   (14 votes)




Réagissez à l'article

5 réactions à cet article    


  • finael finael 16 avril 2010 12:48

    Je trouve cet article plutôt confus : Quel lien entre Freud et « l’internaucratie » ?

    Mais au moins il est possible de mettre un sacré bémol :

    En aucun cas Internet ne serait être aux mains du peuple. Seule une petite minorité de privilégiés l’utilisent, en tout cas pour autre chose que l’e-mail. Une minorité du bon côté de la « fracture num !érique » qui va s’élargissant.

    Et c’est une minorité encore plus petite qui l’utilise pour faire passer ses idées. Représentent-elles celles « du peuple », rien n’est moins sûr !


    • FRIDA FRIDA 16 avril 2010 19:11

      @fnael

      Freud : c’est en fait un parallèle entre l’emprise qu’il a eu sur toute une génération et l’influence de ses théories sur la psychiatrie et l’emprise qu’exerce actuellement les médias, une emprise mentale déterminante dans le choix des gens..
      Quant à internet, il est un outil puissant si les gens osent l’utliser comme un moyen de communication au lieu de le dévoyer en outil de consommation. Pour ce qu’est de la minorité qui s’exprime sur internet, et bien c’est de même au niveau de vote. Combien d’inscrits ? combien de votants ?
      Sauf qu’internet est une sorte d’agora qui permet la circulation de l’info plus facilement que si les gens devaient se réunir physiquement, cela demande une préparation et une organisation matériélle pas facile à réussir, sans compter sur le facteur temps qui complique beaucoup les choses.,


      • gimo 16 avril 2010 22:47

         

        Frida


        bonjour


        j’ai été happé par le début d’ une bonne idée sur les dominants et dominés

        avec leur artifices de tout bois

        dés lors le côté Freud est trop long c’est mon avis !!!

        n’apporte rien de plus que d’avoir dit ’influence dirigée


        sans vouloir être désagréable pour ton travail qui je pense est de bonne intention et bien

        on pourrait le résumer par les artifices utilisés par les dominants

        (comme par exemple la sophistication des mots pour mieux manipuler et impressionner

        comme les prélats en latin et grecques ancien pour ne pas être compris par tous

        bien sur voulu ça va se soi !!!!

        par les docteurs médecines pharmacopées les politiques et pour les magistrats

        pour les « internaucraties ou internaucrates

        je pense que un bon travail est fait déjà et continu

        je discute avec pas mal de/s gens simple/s et ils comprennent vite et sont au parfum

        même que si tout le monde n’a point internet
        et que des badaux se reveilent vite dans ces cas là quand leur portefeuille va mal

        le bouche à oreille ça va vite je pense que dans 3 ou 5 ans cela va changer

        et pour 2012 ça va être chaud

        j’aurai aimer que tu aies développer plus sur cette lancée du début de ton article

        très intéressant la prochaine fois peut être ?,

        cordialement




        • FRIDA FRIDA 16 avril 2010 23:17

          Merci gimo pour ton commentaire, tu as bien saisi le fond de l’article.
          Effectivement, nous sommes manipulés de différentes façons, et cela entraine des divisions au sein de la classe moyenne qui a intérêt à être solidaire.
          La domination la plus terrible c’est celle dont on ne s’en rend pas compte. Quand l’oppresseur ou l’ennemi est identifié, on prend du recul par rapport à son discours et quand on peut on réagit à ses actes, alors que quand on est complètement acquis à la cause de notre adversaire finalement on devient notre propre adversaire. Les médias ont modelé notre cerveau, non seulement il a été disponible pour vendre du coca mais maintenant il est complètement aliéné, ou lobotomisé.


          • gimo 17 avril 2010 00:07

            FRIDA

            je suis bien en  « équation » avec toi 
             bien que je suis des fois en contratiction avec moi même
            comme bp de gens mais pour mon cas ce sont les mêmes causes 
            donc dans ce cas se relient ensemble et finissent en etre en en phase

            des fois j’ai colère par dépit de ne voir sur les gens que « endormis  » ou  « anesthésiers »
            "mais je ne peux renier mon côté humaniste
            je ne sais pas si de mon vivant  !!!!je le verrais ou  !! pas
            mais de toute façon cela ne peut pas aller autrement que sur un murs
            cordialement
             




Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON

Auteur de l'article

FRIDA

FRIDA
Voir ses articles







Palmarès