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Accueil du site > Tribune Libre > J’ai froid...

J’ai froid...

La simplicité d'un titre : "J'ai froid " nous montre parfois l'inspiration géniale d'un auteur . C'est cette simplicité qui nous émeut aussi dans ce texte de Jean Ferrat à valeur universelle, tant les mots en sont limpides ...

La chanson s'ouvre sur l'évocation des vents du midi qui soufflent à tel point qu'ils font ployer les arbres...l'image qui suit est superbe puisque les arbres sont personnifiés : leurs branches deviennent des "bras qui fument des gitanes". On les voit ainsi se consumer et se dessécher sous les assauts violents du mistral ! Dès lors, le poète lui-même, assailli par le vent évoque ses sensations dans le refrain : "j'ai froid".

Mais la chanson se transforme vite en un message engagé : Jean Ferrat évoque les droits de l'homme bafoués, des "uniformes'" qui imposent leurs lois, on songe ici à une dictature violente qui enlève toute liberté aux êtres humains...

Cette liberté est elle même assimilée à une personne qui "tombe sa pelisse" : l'image est magnifique : on voit la liberté dépouillée de toute valeur , de toute substance,de toute signification !

C'est un monde d'horreur qui est alors décrit, un monde où règnent l'injustice, la "force imbécile", la"bêtise épaisse", les dénonciations sous forme de lettres anonymes ...C'est un régime dictatorial qui est dénoncé avec force et virulence....

On entend aussi le bruit menaçant des fusils : "la salve éclatant" au milieu de l'hymne ...un gouvernement militaire imposant sa rigueur est ainsi mis en cause...

Jean Ferrat utilise une image très forte pour nous faire ressentir toute l'horreur que lui inspire ce régime : une "bête immonde qui sort de sa tanière".

Dès lors, la révolte légitime gronde, il faut "retrouver le chemin des bois", prendre la maquis pour refuser la tyrannie, la révolte seule permettra de vaincre le froid et la peur, la révolte, grand feu de joie saura abattre le froid dans les coeurs et dans les corps, le frisson de la peur et de l'angoisse disparaîtra alors ...

Les tyrannies et les dictatures existent encore en ce monde et elles prennent même parfois le masque de la démocratie... Cette chanson nous incite à la rebellion face à ce qui n'est plus admissible : quand ce grand feu de bois fera-t'il donc le tour de la terre ?

Quand serons-nous libérés de l'injustice, quand serons- nous libérés de la "bête immonde" ? 

 

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13 réactions à cet article    


  • La râleuse La râleuse 2 février 2013 11:03

    Bonjour rosemar,

    Merci, merci, merci pour cet article.

    Merci d’avoir rappelé que Jean Ferrat est un artiste immortel qui a su utiliser la beauté des mots et du chant pour clamer ses convictions et ses révoltes. Un artiste qui a su nous les faire partager, parce que le chant est une des plus belles façon de révéler des vérités que chacun doit connaître.
    J’attends d’ailleurs le jour où l’on verra des médiathèques et des écoles « Jean Ferrat » (et « Michel Coluche » aussi, d’ailleurs, soit dit en passant) comme il y a des établissements « Georges Brassens ».


    • rosemar rosemar 2 février 2013 11:25

      MERCI la râleuse 


      pour cette réaction pleine d’enthousiasme : j’espère donner à tout le monde l’envie d’écouter ou de réécouter Jean Ferrat : toutes ses chansons sont magiques...poésie, engagement, sensibilité tout y est...

      Belle journée...

    • noodles 2 février 2013 14:26

      Il y a, au Parc Borelly à Marseille, un pin exemplaire 

      Désormais, couché à l’horizontale par le mistral, il a 
      insolemment, effrontément résisté.
      Nanifié, sa touffe posée là au beau milieu telle une 
      sculpture doit avoir imposé le respect puisqu’on l’a 
      maintenu.
      Symbole, allégorie, ce que vous voudrez faire de 
      ma petite description.
      n

      PS : Les positions de Jean Ferrat ont été souvent 
      difficiles à tenir dans les temps qui ont couru 
      Pour moi, ce qui a primé c’est sa sincérité...

      • rosemar rosemar 2 février 2013 15:17

        Bonjour noodles 


        et vive les pins qui résistent ! Si Jean Ferrat s’est parfois trompé ( et tout le monde se trompe un jour ) il a effectivement toujours été sincère, il a défendu les humbles, les gens simples et malgré la célébrité, il a su lui même rester simple : ses chansons sont d’une grande pureté et limpidité....

        Belle journée à tous....

      • noodles 2 février 2013 15:57
        Merci !
        Bon WE à vous rosemar 
        oh quel mistral !
        n

      • rosemar rosemar 2 février 2013 17:10

        Le vent du midi ! noodles...


        Il est terrible et froid : c’est bien celui dont parle Jean Ferrat dans sa chanson....

        Bon WE

      • Shawford 2 février 2013 17:13

        MCM, t’as vraiment envie de prendre un pin dans le fondement ? smiley


      • rosemar rosemar 2 février 2013 15:41

        Bel exemple de limpidité dans cette chanson par exemple :





        • noodles 2 février 2013 19:48

          UN THEME BIEN VOISIN DE « J’AI FROID » DE J. FERRAT

          2e best seller après « Indignez-vous » L’auteur est cévenol, né à Nîmes. "Les chiens aboient sur le plateau couvert de neige du Chambon-sur Lignon. C’est dans cette campagne austère de Haute-Loire, à l’ombre du Mézenc, qu’est né le livre français le plus lu de l’année 1million 500000 exemplaires 25 traductions

           selon Ipsos-Livres Hebdo) :" Matin brun, de Franck Pavloff,

          une nouvelle de douze pages, vendue 1 euro. Le succès de « Matin brun » semblait improbable. Comment un texte publié en 1998, par un éditeur de poésie, Cheyne, qui fait son métier en artisan, est-il devenu un best-seller ? Le texte est simple, efficace. Pas de commentaires (« C’est aussi un texte sur l’échec du discours politique », explique Franck Pavloff), juste une façon de montrer où peut conduire la peur et l’absence de révolte. Deux hommes ordinaires assistent, en refusant de s’inquiéter, à la mise en place d’un Etat brun. Insensiblement, tout prend cette couleur  : chat, chien, journaux. Franck Pavloff l’a écrit au moment des élections régionales de 1998, quand des élus de droite se sont alliés avec ceux du Front national. La nouvelle est d’abord publiée dans un recueil, chez Actes Sud, pour le Salon du livre antifasciste de Gardanne. 

          Matin brun aurait pu passer inaperçu. Auteur de romans noirs et de livres pour la jeunesse, Franck Pavloff va souvent dans les écoles. Il va régulièrement au Collège cévenol du Chambon-sur-Lignon, où il a fait ses études. Jean-François Manier, (éditeur de Cheyne, vient en voisin. Lui aussi se demande comment faire face à l’extrême droite. Pavloff lui donne son

          texte. Jean-François Manier hésite sur la forme et la commercialisation. Il songe à une coédition, à le faire offrir gratuitement par les libraires. Un livre

          à 10 francs ? Il le lance finalement à 1 euro, en 1998, alors que la monnaie européenne n’est pas en circulation. Le succès. 

          Dans nos communes, Gard, PACA il n’est pas rare de constater un vote brun de 25, 35 % relisez les « Feuillets d’Hypnos » de René Char (1) qui montre combien ça a coûté de chasser les fascistes de notre pays. 

          PS : Le Capitaine Alexandre (René Char) avait dans les rangs de son groupe à Céreste un héros estaquéen : Emile Cavagni 


          • rosemar rosemar 2 février 2013 20:50

            Merci noodles 


            pour cette nouvelle intéressante que je ne connaissais pas : elle est accessible sur internet, un Etat brun contre lequel personne ne se révolte....
            La révolte est nécessaire et salutaire dans bien des circonstances : révoltons nous ; ce qui se passe en Europe avec tous les plans d’austérité mérite bien des révoltes !

            Bon WE à tous...

          • Agoranymous443 2 février 2013 20:51

            Rosemar, t’es allée chez Ariannnnnnnneeeeeeeeeeeeeuh aujourd’hui ?


            • noodles 3 février 2013 10:54
              lu dans aria-noeud  :
                   
              Sarko et Fillon sont dans un avion du G.L.A.M.
              Fillon dit à Sarko : « Tu sais Nico, si je lance un billet de 200 € en l’air, quand il retombe, cela fait un heureux ou une heureuse. »  
              Et Sarko de lui répondre : « Mon pauvre François, tu n’as toujours rien compris… et c’est pour ça que tu ne seras jamais Président. MOI, tu vois, je lance 20 billets de 10 € et je fais vingt heureux ou heureuses. » 
              A ce moment-là, le pilote se penche vers son copilote et lui dit : « Et si moi, je lance dans les airs les deux connards qui sont derrière, je fais DES MILLIONS heureux. »
              Lu dans ariane
              noodles

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