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Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne veulent pas connaître

"Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne veulent pas connaître. 

D’un temps qui – sous-couvert d’un relativisme généralisé où chaque parole se vaut – refuse tout dialogue, tout débat, toute contradiction. Si tout est égal en droit et sur un plan moral alors plus une seule valeur n’est supérieure aux autres. Ici, chaque aberration mérite d’être dite et considérée puisque chaque individu à part entière a le droit de déblatérer ses mots à voix haute et clamer fort ce que bon lui semble, peu importe le sens et la justesse desdits propos. Pire encore, chaque aberration constitue une vérité, puisque c'est "sa" vérité. Mais, ceux qui ont oublié que le relativisme porte en lui-même « Tout » et son « Contraire » se trouvent aujourd’hui bien dépossédés à défendre les valeurs nécessaires à tout contrat social. Ils cafouillent, se retranchent dans leur ultime certitude étouffante ; seule conclusion : ils sont prêts à défendre ce qu’il y a de plus vil, si tel est le choix des autres, tant qu’on leur fout la paix. Et souvent, ils le font avec autant de bienveillance que d’empathie. A l’école, on leur a appris que l’Histoire était un constant progrès, que l’Homme devenait meilleur avec les siècles : après le Moyen-Age, il y a eu la Renaissance puis les Lumières. Enfin, l'Epoque Contemporaine, "contemporain" justement comme antonyme d’arriéré ou de rétrograde. Or, ils ont confondu le progrès scientifique et le progrès moral. Et parce qu’ils connaissent (sur le plan scientifique) davantage qu’hier, ils croient s’améliorer et tendre à forme de perfection ultime. Mais, l’Histoire est moins une marche en avant qu’un éternel recommencement. Et dans un flux permanent d’informations, noyés au milieu d’un consumérisme individualiste inaltérable, ils ont délaissé l’idée même d’un « Nous » commun. 

Partir du concept où tout serait équivalent, c’est vivre en dehors d’une société, en dehors d’une Histoire, d’une culture, d’un Droit et donc, d’un pacte social. Et là où précisément ils pensaient être les tenants et aboutissants d’une Ouverture d’esprit ayant atteint son paroxysme avec le temps, ils en reviennent en réalité à l’état lycanthrope où « L’Homme est un loup pour l’Homme ». Car, si chacun vit selon ses propres règles, sa propre réalité, sa propre pensée, il vit avec ceux qui lui ressemblent dans différentes communautés, en diaspora. Il n’y a plus une frontière mais des frontières, plus de Droit mais des Droits, plus de Justice mais des Justices. Et cet homme-là évidemment a omis que la Justice pouvait être injuste. De fait, il n’y a plus de société, plus de sentiment commun d’appartenance à un groupe : il n’y a que repli sur soi, peur de l’autre et volonté d’expansion de son mode de vie pour justement assurer sa survie et celle de ses condisciples. 

La Nation pourtant n’est pas un gros-mot, ni le hochet que les élites aiment agiter pour apeurer la foule d’un immense danger xénophobe qui menacerait notre belle société (qu’elles refusent de voir déjà fracturée socialement et culturellement). La Nation est deux choses : l’une est dans le passé et dans la possession de souvenirs communs, l’autre est dans le présent, le consentement et le désir de vivre ensemble, « La Nation est un plébiscite de tous les jours ». Elle est précisément ce qui crée un lien d’appartenance, de cohésion : c’est la garantie de la Fraternité. C’est aussi une richesse : culturelle, artistique, historique. C’est également un espace commun, un espace public : où l’on se croise, étudie, se soigne et rit. Or, s’il n’y a que des communautés, il n’y a plus de rencontre possible, plus d’espace commun, plus de pacte."


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9 réactions à cet article    


  • blablablietblabla blablablietblabla 19 janvier 2019 18:43

    « Or, s’il n’y a que des communautés, il n’y a plus de rencontre possible, plus d’espace commun, plus de pacte. »

    Bonsoir, ben en théorie le communautarisme na aucune raison d’être en France, mais on la laisser se développer pour des raisons politique , « clientélisme » . C’est l’intolérance qui crée le communautarisme , la communauté lgbt, la communauté islamique,communauté juive etc.. Je trouve que l’état républicain (jacobin) est dépassé ,il ne reconnait ni la diversités sexuel ni la diversité ethnique pour lui ça n’existe pas et croyez moi je suis bien placé pour en parler puisque j’ai changé de « genre » . J’avoue que ça été un peu compliqué par rapport aux pays scandinave, ceci dit être trans’ femme ou homme c’est toujours tabou dans la société .Je pense sérieusement qu’on va vers plus de communautarismes à cause de l’intolérance des anciens pas des jeunes , y a qu’a voir ici même , racisme, antisémitisme, homophobie , transphobie , sexisme,islamophobie . J’aime pas trop faire des pavés , mais je vous conseille une lecture fort intéressante sur les contradictions de l’état jacobin sur le féminisme, les inégalités homme/femme . https://journals.openedition.org/lhomme/29322

    Cordialement.


    • Areole Areole 19 janvier 2019 23:29

      @blablablietblabla
      « Je trouve que l’état républicain (jacobin) est dépassé ,il ne reconnait ni la diversités sexuel ni la diversité ethnique pour lui ça n’existe pas » 
      Pourquoi l’Etat devrait-il s’occuper de vos histoires de fesses ? Que vous changiez de sexe, que vous soyez zoophile, hétérosexuel ou pétomane ne concerne que vous. Vous voudriez que cela figure sur votre carte d’identité et donne droit à subventions ?
      Pour une « reconnaissance de votre diversité » il serait plus judicieux de vous rapprocher des milieux artistiques qui actuellement investissent tous azimuts sur le transsexualisme. Vous y trouverez la reconnaissance que vous cherchez et pourrez y récolter (indirectement) une part des subventions que l’Etat distribue si généreusement à ses courtisans.


    • blablablietblabla blablablietblabla 20 janvier 2019 10:07

      @Areole
      l’homosexualité est une orientation sexuel, le transsexualisme est un « genre » . On choisi pas son genre on nait avec banane. Au lieu d’ouvrir ta grosse gueule tu devrais jeter un œil sur les diversités sexuelles , quand des jeunes de 14 ans ont ce trouble con comme tu es tu va leur dire que c’est des "p.d) . Des crétins j’en vois ici mais alors des frais comme toi .


    • Coriosolite 20 janvier 2019 15:05

      bonjour,

      Bon article, j’ajoute quelques remarques.

      Ce que vous appelez relativisme est peut-être une définition trop vague de l’individualisme forcené promu par les ultralibéraux.

      J’observe que l’individualisme radical, observée maintenant en Europe après les USA, nie la nature sociale et politique de l’homme (cf. Aristote).

      Et tend à créer un nouvel ordre social fondé sur les seuls choix individuels dont la combinaison des désirs serait plus efficace au niveau économique -le seul qui importe pour les ultralibéraux que la décision et l’action politique et collective de l’ordre démocratique classique.

      Les traditions, les préférences collectives nationales, les réglementations, les identités, et même l’idée de société, deviennent dans cette optique, des obstacles au « tout économique » et donc « tout pognon » des extrémistes du « marché libre ».

      Au final la tolérance, pseudo valeur centrale de ce discours, au-delà de son apparence séduisante, n’est plus que le refus de faire des choix moraux.

      Et aboutit à moins de démocratie, moins de liberté et plus d’égoïsme et de conflits entre individus atomisés, pour le plus grand bénéfice de l’élite auto-désignée.


      • Odin Odin 20 janvier 2019 16:12

        Bonjour et merci pour cet article intéressant et agréable à lire.

        La Nation :

        « Elle est précisément ce qui crée un lien d’appartenance, de cohésion : c’est la garantie de la Fraternité. C’est aussi une richesse : culturelle, artistique, historique »

        C’est justement ce que la ploutocratie s’efforce de détruire, avec succès jusqu’à présent, afin de nous diriger progressivement, avec ou sans notre accord, vers un nouvel ordre mondial où l’être humain ne sera plus, pour eux, qu’une simple puce RFID devant générer du profit pour pouvoir survivre.« Divide et impera » (divise et règne) Machiavel.


        •  C BARRATIER C BARRATIER 20 janvier 2019 20:59

          Les valeurs morales ? Morales pour qui ? Il n’y aurait qu’une sorte de morale ? Les morales sont des idéologies, le nazisme en était une, et ce qui fut dangereux et mortel c’est qu’elle ne fut plus individuelle, mais se propagea en dehors de l’Allemagne.Les totalitarismes en général prétendent imposer une morale collective.

          Nous avons un concept qui s’universalise, celui de la laïcité, et tous les totalitaires la combattent

          Voir en table des news ;

          Laïcité travestie en laïcisme par ses détracteurs   http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=192

          • Coriosolite 21 janvier 2019 13:14

            @C BARRATIER
            Bonjour,
            Ce n’est pas parce que les totalitarismes repeignent abusivement leurs idéologies mortifères d’un vernis moral que les valeurs morales n’existent pas.

            Et sans tomber dans la facilité de nous ressasser ad nauseam les crimes passés des nazis ou des communistes, revenons à notre présent et pensons à nos pseudo élites économiques et politiques qui font de l’enrichissement obsessionnel une valeur morale pour masquer leur volonté de prédation sans limite.
            Nous ne sommes pas obligés de tomber dans ce piège du relativisme et nous pouvons considérer que la morale est le ciment indispensable de toute société.

            Il me semble que les valeurs du bon, du bien, du beau, du juste ont une tonalité universelle.
            Que l’on pense que ces valeurs aient une origine cosmologique d’ordre divin ou bien qu’elle soient un instinct humain ne change rien à l’affaire et c’est un autre débat.
            Et que ces valeurs se déclinent ensuite en valeurs morales, humaines, esthétiques etc., qui peuvent connaitre des variations selon les époques ou les lieux, ne change rien fondamentalement.
            Peut on imaginer une société humaine durable et vivable qui serait fondée sur le mensonge, le crime, l’injustice ?


          •  C BARRATIER C BARRATIER 21 janvier 2019 21:00

            @Coriosolite
            je suis d’accord
            Il me semble que l’humanité évolue dans le sens des droits de l’homme, de la liberté de conscience, de l’égalité y compris et surtout hommes femmes. La laïcité suppose aussi la fraternité.
            A contrario, des régimes évoluent à cotre sens, comme la Turquie ou les USA...


          • Jean 21 janvier 2019 12:04

            on a même carrément dégagé les commentaires de l’auteur... ça craint

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julie211

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