Journal d’un BAC+5 SDF #23
Mardi 21 mai 2024
Cette nuit, alors que le tonnerre grondait tout proche, j’ai rassemblé mes affaires à la hâte, juste après avoir uploadé mon dernier journal sur AgoraVox. Sur ma gauche brillait la Lune et je sentais venir l’averse imminente. J’ai pressé le pas. K-way et sac sur le dos, ordinateur et divers objets sur sa boîte de rangement portés par ma main gauche à laquelle j’ai aussi accroché ma lampe de poche mécanique, il ne me reste qu’une main pour ouvrir la tente. Alors que je me contorsionnais pour atteindre la tirette d’ouverture sans faire tomber mes affaires, j’ai reçu les premières gouttes sur la tête. Juste à temps, j’enfourne mon ordinateur, le sac à dos et je plonge à mon tour à l’abri, mes godasses encore aux pieds. A peine enfermé derrière les deux bâches que le déluge commença.
Les « ploc ploc » résonnaient différemment des autres fois, bien plus « lourds ». Une fois couché dans le sac de couchage je ressentais l’impression que quelqu’un marchait juste à coté de la tente, prêt à arracher les bâches ou retourner violemment la tente. Mais à priori ce n’était que de la pluie. J’essaye donc de fermer les yeux en espérant ne pas souffrir du même mal que l’autre jour.
Fatigué, mal partout, je m’extirpe de la tente bien tardivement. Direction salle Wifi où je branche et allume mon ordinateur avant d’aller faire un brin de toilette le temps qu’il démarre.
Aucun mail autre que mes « abonnements » à des offres d’emplois.
Deux jeunes femmes m’ont dévisagé à travers la fenêtre du la salle Wifi avant de partir leur mines satisfaites… M’enfin ! ? Quelques minutes plus tard c’est un jeune homme qui colle sa tête sur la vitre de la porte pendant plusieurs secondes, me regarde un peu et puis s’en va…
Je viens de recevoir mon tout premier don, c’est émouvant. En plus par une très jolie fleur, accompagné d’un gentille « Bonne chance ». Merci infiniment, ça fait chaud au cœur. Définitivement plus positif qu’une incitation au suicide.
Ceci dit je n’ai aucune idée de comment récupérer ce don, il va falloir que je retrouve mon mot de passe du site de toute façon…
Haiku de Patchwork Mental #4
Heureux réconfort,
Plus d'appel au suicide.
Merci "Chrysanthèm’" !
(NB : Je n’ai pas trouvé de mot d’une syllabe voulant dire « merci », d’où le petit nom plein d’affection se terminant par « thèm’ » à votre pseudo, afin de rester dans les 5/7/5 syllabes. Et encore j’ai un doute quand à la comptabilité même sans le « e »… Dur dur de s’essayer à la poésie.)
La machine à boissons est de nouveau tombée en panne. Un réparateur est intervenu dans les dix minutes. Attention les filles, il vient d’inspirer profondément et fait tomber la veste…
Son devoir finalement accompli, il repart avec un gobelet plein. Lui, ne m’a rien proposé.
Demain il devrait faire relativement beau, mais plusieurs jours de pluie vont suivre… super…
Je me tâte… vais-je faire les courses demain ou bien les risquer jeudi matin en espérant pouvoir y aller avant que ne tombent les gouttes ? Je re-regarde les prévisions et ça semble mal engagé pour jeudi, il y a des risques important dès l’ouverture du magasin… pfff…
Va falloir essayer d’y aller donc demain, et ne pas oublier de payer le camping…
Il va être bientôt minuit, je ne vais pas tarder à rejoindre mon sac de couchage. Bonne nuit tout le monde.
4 réactions à cet article
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Dorinel et moi # 004
Je suis sous mon abri de jardin, au fond de ma vigne, et Dorinel est à cinq mètres de moi. Il surveille mon champ à travers la grille du jardin. Il y a déjà été plus tôt ce matin et m’a ramené un gros mulot, la tête séparée du corps, et l’a laissé sur le pas de ma porte.
C’est Foki qui en a profité. Venu plus tôt que de coutume : Il l’a mangé, ne laissant que la tête, puis il est rentré et a demandé un peu de lait pour faire passer.
Au lieu d’aller dans la vigne avec seulement mon café en main, j’ai pris aussi mon téléphone et mon ordi pour vous envoyer éventuellement une photo de Dorinel « au naturel » comme les maquereaux en boîte de mon enfance, en France.
.Sur la photo, le vieil homme, c’est moi, et le chat, c’est Dorinel.
Dorinel n’est plus un jeune chat. Il doit avoir près de dix ans, et ca se voit. Il peut encore sauter le grillage comme le fait Foki avec désinvolture, mais il s’économise. Sinon, c’est un beau chat tacheté noir et blanc, curieux et (excessivement) familier.
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Ce n’est pas non plus un chat exceptionnel, mais c’est (je le crois) mon ami. Il aime son confort, comme tous les chats, mais je vois bien qu’il préfère être sur mes genoux que sur ceux de n’importe qui, et je sens qu’il a en moi une immense confiance. Un chat est toujours aux aguets, mais près de moi il ne sursaute même plus quand un voisin passe avec sa bicyclette dans la ruelle. Et puis je vois que tous les matins il m’attend. Si la porte est ouverte il vient me réveiller, pour que j’aille avec lui prendre mon café dans la paix du matin.-
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@xana
Comme il est mignon Xana avec son petit chat.
Je me demande comment j’ai pu parfois avoir avec lui des échanges un peu rugueux.
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Bonjour Patchwork Mental
J’ai lu quelques uns de vos journaux. Pas tous car pas assez d’histoires renouvelées.
Une chose m’interpelle, enfin une parmi d’autres : il pleut beaucoup dans vos journaux.
Je suis impatiente de connaitre la fin de cette histoire de journaux. En général je lis un peu le début et surtout la fin, histoire de savoir si les personnages du début se retrouvent aussi à la fin. Retrouvez-vous un travail à votre convenance ?
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