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Accueil du site > Tribune Libre > Kouchner, l’image pieuse écornée

Kouchner, l’image pieuse écornée

Il en va de certains hommes politiques comme des saints et de leur prétendues reliques : parfois, au fond d’une châsse, on s’aperçoit que ce qu’on a pris pour un saint n’est qu’un vil morceau de momie égyptienne. Sans avoir encore atteint l’âge canonique de Ramsés II (mort à 91 ans), notre « french doctor » n’est plus tout jeune (67 ans !), et peut donc voir dans sa toute récente nomination une consécration ultime. La récompense de sa ténacité à vouloir à tout prix arriver au plus haut de la marche.

Il n’y a pas si longtemps encore, il est vrai, à savoir un peu avant le début de la campagne présidentielle et porté par des sondages élogieux qui le mettaient presque sur le même rang que l’abbé Pierre ou Nicolas Hulot, notre homme avait même failli se lancer dans l’arène pour briguer le poste suprême. Sur le site de ses supporters enthousiastes, la première photo que l’on voit, c’est celle du Kouchner porteur de sacs de riz. Manque de chance, ce sac a une histoire, qui n’est pas vraiment à l’honneur de notre médecin médiatique.

La scène se passe en Somalie, en décembre 1992, où il participe devant les caméras à la distribution des sacs de riz aux populations. Conscient de ce que sont les prises de vues et leur côté aléatoire, notre homme décide de transporter trois fois de suite le même, sans le vider, ni le déposer définitivement dans le camion de transport, transformant ainsi un évènement charitable en un évènement médiatique. L’intention, quand bien même louable au départ,, de convaincre en images pour obtenir l’assentiment de populations bien éloignées, à l’époque, en Europe, des difficultés insurmontables de l’Afrique, reste des années après sa marque de fabrique. A l’époque, l’homme est aussi beau gosse, et sait jouer de son pouvoir charismatique auprès des médias qu’il apprend vite à apprivoiser.

Un document de l’INA de décembre 92 nous donne son explication sur le port du sac de riz. Avec un résumé succint de son action de la bouche même de Bernard Kouchner : "Pourquoi on s’en fout ? Parce qu’il n’y a pas d’images !", résume-t-il. L’action humanitaire, déjà, avec lui, est prise dans un engrenage malsain. Ou on alimente les affamés, ou on alimente les médias pour nourrir ensuite les affamés. Ce qui se résume aussi à ce terrible constat : tant que les gens n’auront pas pris conscience de vivre sur une planète et non un pays, il faudra continuer à faire la quête. Non plus dans les églises qui se dépeuplent, mais dans les programmes télé qui se remplissent. A sa façon, Kouchner est une victime, une victime des médias. Mais une victime qui va vite devenir consentante, percevant tout l’attrait à se montrer lui, à l’image... à la place du sac de riz. Il est amusant de constater qu’aujourd’hui, pour mieux comprendre le Kouchner de 2007 il faut fouiner dans les archives de la télé. L’homme a beau avoir écrit des livres, dont un avec... l’abbé Pierre, ce qu’on en retient avant tout... ce sont des images.

De belles images, ou de belles paroles aussi. Interviewé en novembre 1999 au sujet de l’attribution du prix Nobel à l’association qu’il avait fondée, Médecins du Monde, dix ans après l’attribution du premier pour Médecins sans Frontières, il défend sa thèse sur le droit d’ingérence en direct du Kosovo. En enchaînant les platitudes, comme s’il regrettait déjà que le prix Nobel ne lui ait pas été attribué, à lui, Bernard Kouchner. On s’attendait à le voir enthousiaste, on le trouve plutôt morose. La fatigue de la mission que lui a confiée l’ONU n’explique pas tout. Ce soir-là, un Kouchner aigri nous montre ce qu’il est vraiment : quelqu’un qui ne souhaite plus porter les sacs de riz, mais tirer une fois de plus la couverture à lui. Noyée dans cet océan de platitudes, Béatrice Schoenberg, aujourd’hui femme de ministre, ne trouvera rien de mieux à dire en conclusion qu’un affligeant "merci Bernard Kouchner d’avoir si bien parlé". A propos lénifiant, commentaire sans saveur.

Au Kosovo aussi, Kouchner avait malencontreusement joué au feu avec les médias. Dans des proportions encore plus alarmantes pourrait-on dire. Nous sommes en 2000, Bernard Kouchner, à la tête alors de Médecins du Monde présente une campagne de publicité pour sensibiliser les Français à la guerre là-bas. Toujours avec l’idée que, sans image choc, on ne remue pas les masses. La photo sélectionnée montre les prisonniers d’un camp serbe en Bosnie, derrière des barbelés. Sur la photo, un directeur artistique mal intentionné a jugé bon de rajouter un mirador emprunté à une autre photo... celle d’un camp nazi, celui d’Auschwitz. Ce qui s’appelle forcer la main. Le texte indique que "là-bas, on exécute en masse". Douze ans plus tard, Kouchner rencontre Izetbegovic, le dirigeant musulman, alors mourant, qui avait crié au crime d’extermination :
- Kouchner : "C’étaient d’horribles lieux, mais on n’y exterminait pas systématiquement. Le saviez-vous ?"
- Izetbegovic : "Oui. L’affirmation était fausse. Il n’y avait pas de camp d’extermination quelle que fût l’horreur des lieux. Je pensais que mes révélations pourraient précipiter les bombardements". L’affichage a peine terminé, en France, débutent les bombardements intensifs sur le Kosovo. L’image fabriquée a marché au-delà des espérances. Et cela, Kouchner aussi le savait. Il devait aussi savoir, ou alors pas la peine de rêver à un poste diplomatique un jour ou l’autre..., que la mainmise sur les Balkans bombardés par les avions de l’Otan était aussi un calcul politique allemand et européen pour préserver un corridor de passage du pétrole via ... le Danube ou le projet d’oléoduc Bourgas-Durrës. Un journaliste à Antenne 2, Jacques Merlino, révélera un peu plus tard dans son livre "Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire" que Kouchner était bel et bien au courant de la manipulation avant l’affichage. La photo avait été tirée d’un reportage télé, où l’on voyait au premier plan un homme très amaigri mais qui affirmait en interview être bien traité, le camp étant dûment médicalisé. Au départ officiel de Kouchner, visiblement l’homme a été depuis longtemps oublié, et notre futur ministre peut rentrer tout auréolé d’une nouvelle gloire, que chantent déjà certains : "Mission Kosovo réussie. En janvier 2001, le french doctor abandonne la mort dans l’âme, la province du Kosovo, divisée, mais complètement réorganisée. Véritable héros national, BK s’est vu offrir une demi-douzaine de Memyras, la coiffe traditionnelle albanaise" peut on lire sur un site de l’armée. Le 24 mars 2000, un documentaire panégyrique "Good Morning Kosovo" signé Hervé Chabalier le producteur et ami de B.K., montrait aussi un Kouchner fatigué ou en train de faire des footings (lui aussi ?) entre les ruines, sans insister sur les affres de la politique du lieu. Certains ont pu crier à la propagande, d’autres à la mise en place à long terme d’un candidat à la présidentielle française : en 2002, déjà, B.K. rongeait donc déjà son frein, tout simplement.

L’année suivante, en 2003, un nouveau scandale éclate. Avec le dalaï-lama, Bernard Kouchner avait eu quelques années auparavant des mots très durs sur la dictature birmane et son génocide du peuple Karen. Un rapport commun fustigeait le régime, contre lequel la Prix Nobel de la paix Augn San Susi Kyi, en résidence surveillée, avait souhaité un boycott pur et simple. L’accusation principale des opposants au régime était celle du travail forcé, allant du port d’obus de 60 mm pour les militaires... au travail sur les chantiers de la firme Total, qui bénéficiait de l’indulgence de ces mêmes militaires. En avril 2000, déjà, la Commission des droits de l’homme des Nations unies avait adopté sans vote sa 10e résolution, qui prolongeait d’une année supplémentaire le mandat du rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme au Myanmar, en pays Karen. En novembre, la mission de haut niveau de l’OIT remettait son rapport. Elle a constaté que des civils continuaient d’être astreints au travail forcé, en particulier près des camps militaires. Les Américains, à l’époque, sont confrontés à un problème similaire avec les campagnes sur le travail des enfants pour Nike et autres fabricants US. Chez Total, on songe alors à créer un contre-feu. Il est temps d’y songer : en août 2002, la firme fait l’objet en France d’une plainte pour travail forcé en Birmanie, visant son patron, Thierry Desmarets. Le choix de la société se porte sur un cabinet, BKC, pour... Bernard Kouchner Conseil. L’homme, selon la firme pétrolière, à toutes les qualités requises : "...Médecin humanitaire spécialiste des problèmes de santé publique et des situations d’urgence, homme politique engagé connaissant personnellement Mme Aung San Suu Kyi, Bernard Kouchner avait toute l’expérience requise pour être un observateur critique et impartial de l’action de Total en Birmanie  ». En quatre jours de visite, notre grande âme constate que tout le monde est bien traité et que même s’il y en a un peu... "n’oublions pas, que pour détestable qu’il soit, le recours au travail forcé est une coutume ancienne, qui fut même légalisée par les Anglais en 1907"... Là, on tombe dans l’abject. Pour ce qui est de la relation diplomatique avec la junte, Kouchner ose une autre phrase pleine de sens pour celui qui devient aujourd’hui notre diplomate en chef : "L’époque n’est plus à l’embargo et au boycott". En résumé, Total a raison de construire son oléoduc, y compris par le travail forcé, car c’est ça ou rien du tout avec la junte au pouvoir. En 1994, notre bon docteur avait écrit à propos de cette même junte qu’il s’agissait d’une "narcodictature", dans la préface d’un livre, "Dossier noir Birmanie" (Ed. Dagorno). Dix ans après, c’est l’opinion inverse. Prix du retournement de veste dans le cabinet du consultant Kouchner : 25 000 euros, pour quatre jours d’escapade birmane (cf. le Canard enchainé qui révèla le pot aux roses, confirmé depuis). C’est nettement moins cher qu’une location de paquebot maltais à la semaine, remarquez.

Nicolas Sarkozy et Bernard Kouchner, ce sont en fait deux opportunismes qui se rejoignent, et qui renforcent donc l’idée d’un gouvernement qui ne s’intéresse, en définitive qu’à lui-même et non pas au sort des Français. Avoir sa photo dans le journal, certes, avoir les Français au premier plan, pas vraiment. Faire du jogging et de la bronzette pour alimenter les gazettes, oui, rester fidèle à des convictions, non. Dans son rapport birman, Kouchner avait déjà franchi la ligne entre intérêts privés et diplomatie : "Le programme socio-économique est la meilleure publicité pour Total. Une sorte de bureau en ville, un show room, dont il conviendrait de discuter la localisation et la protection devrait permettre, à Yangon, dans la capitale, de présenter les activités techniques et sociales du groupe. Ainsi les ONG qui solliciteraient de l’aide pourraient prendre l’habitude de pousser la porte". En quarante ans, notre homme est donc passé du sac de riz au show-room. Logique qu’il croise un jour un autre homme, passé du croche-pied en politique au fauteuil présidentiel. Et là, nous, on ne s’en fout plus : on a les images.


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21 réactions à cet article    


  • tvargentine.com lerma 22 mai 2007 12:00

    Bravo,un très beau et vrai parcours de ce que le parti socialiste avait choisi,celui de la médiatisation à l’excès

    SOS RACISME,Kouchner,les sans papiers...........

    que des plans médias qui ont profiter principalement à leurs auteurs qui se sont bien enrichi avec l’argent reçu sur le dos des autres et dont les rapports de la cour des comptes ont démontrés les « écarts » et les enrichissements personnels de ces « gérants » d’associations bizness


    • La Courgette La Courgette 22 mai 2007 12:19

      Article intéressant, mais je trouve qu’il le serait encore plus s’il n’était pas encombré de tant de partialisme. Evidemment, Kouchner est un opportuniste. On pourrait l’être dans des domaines bien moins reluisants, et personnellement dans le genre j’en croise de bien pires tous les jours. Evidemment, nous savons tous qui est Sarkozy, il y a eu tant d’articles sur lui qu’on ne peut pas dire qu’on n’est pas au courant. Ce sont deux hommes politiques, donc forts en trahisons et en petites phrases en tout genre, qui soignent leur image et accordent une importance démesurée aux médias. Rien de nouveau là-dedans, ou alors c’est la société enntière qui est à blâmer, ce qui réclamerait une analyse un peu plus poussée...

      Sinon je lis dans votre profil « résistant depuis le 6 mai ». C’est une insulte à Sarkozy, je m’en fous un peu, je trouve ça un peu fort mais je ne suis pas sarkozyste. Par contre, je trouve que c’est une insulte énorme envers les vrais résistants de la Seconde, qui eux risquaient leur vie pour leur pays et pour leurs convictions, voire pour en sauver d’autres. Un ex-rédacteur en chef qui vit en démocratie, quoiqu’il en dise, et qui écrit ce qu’il veut, ce n’est pas vraiment pareil. Comme si tout ceux qui ne font rien pouvaient se réclamer de la résistance passive et se prendre pour Gandhi...


      • moebius 22 mai 2007 12:50

        Article fielleux


        • Schwarzenegger 22 mai 2007 13:59

          Oui, et alors ?


          • Internaute Internaute 22 mai 2007 14:14

            Au bout du compte on se demande si Kouchner a fait plus de bien que de mal. Son action au Kosovo a forcé au déplacement des dizaines de milliers de serbes. On a beau jeu aujourd’hui de dire que le Kosovo mérite l’indépendance car la population d’origine albanaise est majoritaire. Quand c’étaient les serbes qui étaient majoritaires, on leur a refusé le contrôle de cette province qui pourtant leur appartient de plein droit. Je trouve d’ailleurs curieux que Kouchner soit nommé Ministre des Affaires Etrangères juste au moment où le sort du Kosovo arrive sur la table de l’ONU.

            Finalement, je remarque dans cet article un oubli de plus en plus fréquent. On laisse croire au lecteur que Kouchner est le fondateur de Médecin Sans Frontières. C’est vrai qu’il en a fait partie, mais au sein d’une équipe dont il n’était pas l’élément principal. Voir dans le lien qui suit la section « MSF development ». S’il faut réduire MSF à un seul homme il s’agit de Malhuret, pas de Kouchner.

            http://en.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9decins_sans_Fronti%C3%A8res#Creation


            • Bulgroz 22 mai 2007 14:42

              Jusque dans les années 20 les Serbes étaient encore majoritaires au Kosovo, berceau de la culture et de la religion des Serbes.

              Mais avec la deuxième guerre mondiale les partisans serbes et leurs familles furent tués ou chassés du Kosovo par les nazis et leurs collaborateurs musulmans, albanais et bosniaques, engagés dans les divisions SS Skanderberg et Handchars.

              Après la guerre, le régime communiste interdira le retour des réfugiés serbes dans la région afin de limiter l’influence de la Serbie au sein de la fédération Yougoslave.

              Puis, durant la seconde moitié du XXème siècle la démographie galopante des musulmans albanais du Kosovo associée à une forte immigration des albanais d’Albanie fuyant la misère de leur pays fera que, dans les années 1990, la province est habitée à 90% de musulmans albanais.

              On estime aujourd’hui qu’un Albanais du Kosovo sur trois est originaire d’Albanie ou descendant d’immigrés albanais récents. Le Kosovo s’est ainsi progressivement islamisé.

              Résultat : « Le Kosovo est proche de l’indépendance ». Cette petite phrase émane d’un diplomate de la Minuk (la Mission des Nations unies au Kosovo) au journal « Le Monde » dès le 03 mars 2006.

              Ce même scénario s’appliquera en France quand les musulmans revendiqueront leurs territoires.

              En l’état actuel, le Kosovo n’a aucune viabilité économique, aucune richesse exploitée par les kosovars en dehors des trafics illicites, gageons que les pays islamistes sauront aider leur petit frère Européen. Combien de nouvelles mosquées sont en construction ?

              Le grignotage européen a bel et bien été engagé.


            • Gilles Gilles 23 mai 2007 11:56

              Euh Bulgroz n’y allait vous pas un peu vite en associant Kosovars musulmans à islamistes (qui dans vos propos signifit intégriste ou terroriste) et en faisant un parrallèle ridicule avec la France ?

              Quelque soit les problèmes de cette région, il ne me semble aucunement (ou faiblement du moins) que les musulmans se battent sous l’étendart de la religion ou du Jihad , mais revendiquent simplement l’indépendance

              Mais bien entendu, si des gens commencent à les traiter comme tel en les assimilant à des « ennemis » anti-européens-chrétiens, pour sûr ils commenceront à demander l’aide des religieux intégristes qui ne demandent qu’à ouvrir un nouveau front jihadiste.

              Et n’oublions pas que les revendications des kosovars musulmans pour l’indépendance sont issues, un de l’éclatement de la Yougoslavie et deux de la répression Serbe de Milosevic qui leur déniait les droits élémentaires. Qu’ils soient issus de l’immigration albanaise ancienne ne change rien puisque ils étaient citoyens de la province


            • Nicolas Nicolas 22 mai 2007 14:17

              D’ailleur c’était un camps de malade de la tuberculose, comme le prouve leur maigreur, enfermés pour éviter de contaminer tous le monde. Vous avez déja vu vous, un camps de concentration avec une centaine de journaliste devant en train de prendre des photos ?? Sacré Kouchner, va !


              • frédéric lyon 22 mai 2007 15:26

                Notre ami Momo est de sortie.

                Kouchner serait-il juif ?


                • joseW 22 mai 2007 16:24

                  Un bon article : cela étant dit, si le néoconservateur Bernard Kouchner a trahi son camp socialiste en pactisant avec la droite dure, il espère tout de même mettre en oeuvre son idéologie néoconservatrice « de gauche » :

                  Rappelons que Bernard Kouchner comme Nicolas Sarkozy est particulièrement atlantiste, et souhaitait même la guerre d’Irak refusée à l’époque par Jacques Chirac. C’est dire...

                  Alors pourquoi pas la prochaine intervention de la France dans le bourbier irakien, et ensuite en Iran, au Liban, en Syrie, au Darfour, en Afghanistan, en Palestine, en Somalie, en Erythrée (Ethiopie), etc... etc... ?

                  Il faut se méfier des oppositions médiatiques qui sont rarement le reflet de la réalité et sont souvent des images factices construites par des médias complaisants : il y a certainement pas mal de points communs entre Nicolas Sarkozy et Bernard Kouchner, et tous 2 partagent peu ou prou la vision néoconservatrice d’un Nouvel Ordre Mondial telle que définie par Bush et ses amis.

                  Sur ce point-là au moins, Bernard Kouchner reste fidèle à ses engagements. Malheureusement.


                  • frédéric lyon 22 mai 2007 17:54

                    Nous assistons à un effondrement des pays issus de la décolonisation, en Afrique et au Moyen-Orient, qui est dû à l’échec historique de l’idéologie funeste de la décolonisation, dont on voit les conséquences ravageuses s’étendrent tous les jours davantage.

                    Les populations de nos ex-colonies de France ou d’Angleterre se lancent dans une fuite éperdue, souvent au risque de leur vie, afin d’échapper aux conséquences de la faillite économique, mais aussi intellectuelle et morale, qui frappe leurs pays d’origine, pour venir se réfugier chez nous.

                    Or, le but que nous recherchions en leur accordant l’indépendance n’était certainement pas qu’ils viennent ensuite s’installer en Europe, sans autorisation préalable, afin de ne pas crever de faim.

                    Comme toujours la misère et la faim accroissent la violence de sociétés, déjà violente par nature, et on peut parler de faillite intellectuelle et morale, lorsqu’on voit avec quel entrain ces gens, ravalés au rang des bêtes sauvages, s’entretuent.

                    Et de quelle façon : attentats à la bombe sur des marchés à l’heure d’affluence, attentats à la bombe sur les lieux de cultes, attentats à la bombe contre les processions funéraires, massacres religieux ou ethniques, dont la liste s’allonge chaque jour davantage.

                    Et les trêves et les traités de paix que l’on signe ne sont que des torchons de papier signés par deux menteurs !

                    Et comme toujours ce sont les plus faibles qui trinquent, les femmes par exemple, que l’on opprime, que l’on bat et que l’on tue comme du bétail.

                    Face à cette faillite, l’Occident, associé aux pays civilisés d’Asie, devra intervenir. Ce droit d’ingérence est bien sûr une limitation, sinon une remise en cause, de l’indépendance politique de ces pays. Il s’agira d’une mise sous tutelle et d’une surveillance étroite.

                    D’ailleurs quel potentat oriental peut aujourd’hui massacrer son propre peuple sans être aussitôt mis sous les feux des projecteurs : Saddam Hussein a sans doute été le dernier de son espèce et les tueurs de Karthoum ne bénéficieront plus longtemps de l’impunité.

                    Ensuite, il faudra s’attaquer aux racines du mal : réformer les structures sociales, éradiquer les croyances traditionnelles qui sont un frein au développement.

                    Un vaste programme que le Monde va devoir entreprendre, car sinon ces peuples seront en grave danger.

                    La nomination de BK, l’inventeur du Droit d’Ingérence, est un signe qui ne trompe pas.


                    • Gazi BORAT 23 mai 2007 11:09

                      @ Mr Lyon

                      Votre analyse est sans nul doute perturbée par une tendance qui pourrait s’apparenter à un vif sentiment xénophobe et une mémoire défaillante.

                      La décolonisation semble un fait historique que vous avez mal digéré mais qui était inéluctable et reste irréversible.. Mais cette décolonisation que vous accusez de tous les maux, a-t-elle été complête ?

                      Ce que l’on appelle, par exemple la Françafrique, ne serait-ce pas un remplacement de l’exploitation coloniale d’autrefois par une exploitation économique sous couvert d’une pseudo-indépendance et grâce à la manipulation d’élites corrompues ?

                      Quant au mépris que vous manifestez pour le Tiers monde et ses capacités que vous lui déniez à s’en sortir sans patronage occidental, je vous rétorquerais que la Chine, en voie de colonisation dans la première moitié du XX° siècle et l’Inde, dont l’économie nationale a été totalement démantelée au XIX° siècle, sont en voie, tout tranquillement, de devenir les deux premières puissances mondiales.

                      Quant à la violence endémique que vous affirmez être un monopole de « sous-développés », vous semblez oublier que l’Europe, en deux guerres mondiales et autres séries de régimes dictatoriaux, a largement prouvé ses capacités en ce domaine.

                      De grâce, réfléchissez un peu avant libérer vos pulsions..

                      gAZi bORat


                    • Gilles Gilles 23 mai 2007 12:10

                      @ Lyon

                      Vous dîtes :

                      « Ensuite, il faudra s’attaquer aux racines du mal : réformer les structures sociales, éradiquer les croyances traditionnelles qui sont un frein au développement. »

                      C’est en effet un programme néocolonialiste brutal encore plus déstructurant pour ces sociétés. Franchement, quand on détruit ou remplace l’identité d’une société, cela tourne toujours au pire. L’exemple de l’URSS et de la Chine montre, entre autre, que faire fi des réalités locales pour imposer une idéologie étrangère tourne au désastre et que finalement on ne peu se détacher entièrement des valeurs ancestrales !

                      Ce commentaire sous entend aussi que se sont les modes de vie ancestraux et la culture de ces peuples qui les conduit au désastre ! Quel idiotie qui oculte les effets dus à l’histoire depuis des siècles (esclavagisme, colonialisme politique, colonialisme économique, guerres, soutient actif des européens aux potentats locaux et exterminateurs ...) plus la domination exercée par les instances internationales actuelles comme le FMI ou la BM qui sous couvert de « développement » du Tiers monde à encore plus destructuré ces sociétés ! Qui soutient les dictateurs iniques ? La France (Chirac un ami proche de certains d’entre eux parmi les plus grands criminels africain), les USA, la Chine....

                      La décolonisation n’est pas fini ! La solution est justement l’abandon des vélléïtés des réformes ultra-libérales pro-occidentale pour trouver un mode de développement en accord avec la réalité de chacun de ces pays....ce qui n’est pas prés d’arriver car comment accepter qu’un pays choisisse un mode de vie ou par exemple le droit de propriété n’existe pas (et nombre de société pensent ainsi) ? Jamais nos grands capitalistes occidentaux ne l’accepteraient !


                    • le pen la vie la vraie 22 mai 2007 19:34

                      L’auteur, visiblement anti-américain, cite jacques merlino, propagandiste serbe.

                      Il devrait en fait remercier kouchner, le collabo de mitran (monsieur « il ne faut pas ajouter la guerre à la guerre ») et de sa politique de casques bleus pour compter les morts.

                      S’apitoyer de son séjour au kosovo, seul dans un pays de paumés, sans confort, sans hygiène, avec ses copains de la jet set qui devaient bien se marrer en buvant des coups à sa santé !

                      Et se réjouir aussi qu’il retrouve aujourd’hui son copain juppé, celui droit dans ses bottes qui disait sans rire « la France est le pays qui a le plus fait en ex-Yousgolavie »

                      C’est mal rendre grâce à un monsieur qui a tant fait pour la France...


                      • morice morice 22 mai 2007 20:50

                        Mr Lyon, au cas ou vous en douteriez, à ne rien comprendre à ce qu’on écrit : cette semaine, je me réjouis d’une chose. Ce n’est pas des nominations gouvernementales. C’est de la condamnation de Faurisson.


                      • Gazi BORAT 23 mai 2007 10:02

                        « A propos de la Yougoslavie »

                        Je me souviens de l’année 1995, lorsque Léotard était Ministre de la Défense et donc, responsable des troupes françaises en mission en Bosnie.

                        L’action de ces troupes, qui a pu sembler incohérente (« compter les mort » nous disent certains commentateurs), s’intégrait dans une logique qui n’était pas celle annoncée.

                        Revenons à cette année 1995, j’étais alors en Turquie..

                        Une campagne avait cours à cette époque appelant au soutien à la Bosnie : affiche montrant des mosquées bombardées, articles dans les journaux à la gloire des « islâm rambolari » (volontaires), débats sur une intervention de l’armée turque...

                        Mitterrand se rendit en Turquie deux fois cette année-là. Au premier voyage, il se fit remarquer par un discours sur les Droits de l’Homme, diversement apprécié.

                        Le deuxième voyage se fit extrèmement discret : pas de discours tonitruant mais, peu de temps après, la Turquie entrait dans l’Union Douanière et disparaissaient comme par enchantements les affiches et le débat sur l’intervention..

                        Un an après, Mr Léotard, interrogé sur le bilan de l’action du corps expéditionnaire en Bosnie par Mme Strauss-Kahn, déclara : « Les troupes françaises ont accompli leur mission, qui était d’éviter la contagion du conflit et l’implication de puissances périphériques.. »

                        Selon moi, l’objectif principal était d’éviter la confrontation entre les troupes turques et serbes.. et pour la diplomatie turque, l’entrée dans l’union douanière..

                        Les deux ont été atteints..

                        gAZi bORat


                      • Sébastien Sébastien 23 mai 2007 10:18

                        Je ne comprends pas l’objectif de votre article. Essayez-vous de vous venger de Kouchner ou exprimez-vous l’aigreur du mauvais perdant ? D’un des socialistes les plus populaires, il est maintenant l’homme a abattre. Pas tres logique tout ca.

                        Pour revenir a la phrase : « Pourquoi on s’en fout ? Parce qu’il n’y a pas d’images ! », je dirais que Kouchner a malheureusement raison. Qu’est-ce qui a donne des dons records lors du tsunami qui a fait 300 000 morts si ce est les nombreuses images dont nous avons ete abreuves pendant plusieurs semaines ?

                        Je ne cherche pas a defendre Kouchner mais je ne cherche pas non plus a l’accabler comme vous le faites.


                        • frédéric lyon 24 mai 2007 08:45

                          Le développement économique fulgurant que l’on constate aujourd’hui en Asie posera le problème de l’échec sanglant de la décolonisation au Maghreb, en Afrique et au Moyen-Orient, avec une urgence qui se renforcera chaque jour davantage.

                          Pourquoi l’Asie se développe-t-elle, alors que le Maghreb, le Moyen-Orient et l’Afrique sombrent dans la misère et la violence, malgré les rentes pétrolières dont beaucoup de ces pays jouissent largement (des centaines de milliards de dollars !!) et qui leur tombent sur la tête sans aucun effort ?

                          Cette question devient de plus en plus lancinante et la communauté internationale ne manquera pas de la mettre prochainement en tête de tous les agendas de toutes les organisations internationales.

                          Inutile de se cacher la tête dans le sable !

                          Car enfin, quelles sont les conséquences de cet échec lamentable de la décolonisation ?

                          Des guerres, des catastrophes sanitaires, des famines.

                          Avec, pour couronner le tout, une émigration intempestive et incontrôlée de populations miséreuses, analphabètes, infantilisées par des croyances et des moeurs moyennageuses, au point qu’elles sont pratiquement inassimilables dans un pays développé.

                          Le constat est pourtant clair : C’est une civilisation mondialisée qui est en train d’apparaitre aujourd’hui. Une civilisation et des modes de vie, qui présentent quelques variations de détail d’une région à l’autre, variations qui proviennent de la persistance de traits qui proviennent des traditions locales, mais qui tendent pourtant à s’uniformiser.

                          Un Européen se sent chez lui à Hong Kong, Tokyo ou Shanghaï (je le sais, j’en ai fait l’expérience), tout comme un Japonais peut se sentir chez lui à Londres ou à New-York.

                          Celà ne veut pas dire qu’il ne remarquera pas qu’il se trouve dans un pays « étranger », mais celà veut dire qu’il peut trouver tous ses repaires et qu’il peut vivre sans faire de concessions majeures sur son mode de vie traditionnel à la maison.

                          L’Afrique, le Moyen-Orient et le Maghreb devront s’aligner sur les autres et celà impliquera forcément qu’ils mettent une sourdine sur tous les traits qui les distinguent trop nettement des autres habitants de la planète.

                          Et s’ils ont quelques coutumes ou croyances qui les éloignent trop du courant principal, ils devront les mettre dans leurs poches et faire des concessions.

                          Ils ont tout intérêt à le faire avant d’y être prié.

                          En attendant, les pays « en voie de développement » qui ne se développent pas auront des comptes à rendre et des explications à donner, car il me parait exclu qu’on laisser perdurer éternellement une situation qui commencent à déranger le Monde entier.

                          Croire le contraire, c’est être bien naïf.

                          Encore une fois : La nomination de Bernard Kouchner, l’inventeur du droit d’ingérence a un sens très clair. Elle signifie que dans toutes les enceintes internationales, les responsables du Monde entier ont probablement commencé à parler des décisions qu’il va falloir prendre, tôt ou tard.


                          • tiptop 24 mai 2007 17:35

                            « Nous assistons à un effondrement des pays issus de la décolonisation, en Afrique et au Moyen-Orient, qui est dû à l’échec historique de l’idéologie funeste de la décolonisation, dont on voit les conséquences ravageuses s’étendrent tous les jours davantage. »

                            Devant tant de bêtises autosatisfaites, on s’étrangle...


                            • Christoff_M Christoff_M 26 mai 2007 11:02

                              Kouchner est aux ONG ce que Séguéla est à la pub ; ils ont su prendre la lumière au bon endroit, aparaitre ou il faut sur les plateaux téles, et se monter au bon moment avec les bonnes personnes... c’est exactement le sujet d’une chanson de Dutronc : l’opportuniste !!


                              • forum123 8 février 2009 00:07

                                "Il n’y a pas si longtemps encore, il est vrai, à savoir un peu avant le début de la campagne présidentielle et porté par des sondages élogieux qui le mettaient presque sur le même rang que l’abbé Pierre"

                                Une parenthèse, l’abbé Pierre ( paix à son âme)avait a été calomnié d’antisémite. Je tiens donc à dire que M kouchner en tant qu’ humaniste me donne à vomir et qu’il représente à mes yeux l’antithèse de l’abbé Pierre !

                                Aujourdhui en Françe il est impossible de dénoncer une personnalité de confession juive sans être lyncher et ceci jusqu’au plus haut sommet de l’état !

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