L’autonomie est déclarée
Vivre en autosuffisance énergétique, c’est un état d’esprit voire une présence d’esprit exigeant une myriade de micro-changements au quotidien, ainsi que le rappelle Björn Duval qui a réduit ses dépenses vitales « à peau de chagrin »... .
L’écologisme en vogue ne vendrait-il plus que d’alarmistes salades climatistes cultivées hors sol, en « salle des marchés », par quelque « Compagnie du Vent » sans Eole dans ses voiles ? Tout ça juste pour propager d’insidieuses idéologies anthropophobes dans des sociétés en état d’ébriété énergétique ?
L’écologie, la vraie, qui nous concerne tous, rappelle en toute simplicité qu’il convient de vivre le plus sobrement possible. Et en parfaite autonomie, comme on s’acquitterait d’un ultime devoir avant « la fin du monde »...Alors, voilà : l'autonomie, comme l'amour ou la guerre, est déclarée...
Justement, si elle était un mode de vie qui prendrait soin d’un bien commun et d’un destin commun bien compris ? Cela commencerait évidemment par l’autonomie de chacun, en une époque de particularismes égotistes exacerbés dans une dissolvante « dissociété » parvenue au stade ultime de sa contre-productivité. Si l’amour de soi et l’amour de l’autre sont parfaitement compatibles, cela fait du bien : au final, cela ferait-il le « bien commun » ?
Un ingénieur dirait que le système énergétique mondial approche d’une situation critique : il ne parvient plus qu’à fournir des quantités d’énergie décroissantes. Puisqu’il doit en investir toujours plus dans le processus économique pour obtenir des suppléments d’énergie finale de plus en plus faibles... La faute au machinisme (et son corollaire énergétique) qui n’a de cesse de remplacer, de façon de plus en plus dévastatrice, le travail humain par sa machinerie énergivore... Si le système énergétique mondial concentre les contradictions essentielles qui hypothèquent toute vélléité de « transition » dite « écologique », la logique la plus élémentaire exigerait une limitation des ponctions sur des ressources de moins en moins accessibles...
Les piliers de la vie en autonomie
Créateur de la chaîne YouTube@VivreSansArgent, Björn Duval propose sa boîte à outils pour réduire ses coûts énergétiques. D’évidence, l’énergie est l’un des piliers de la vie en autonomie : elle est nécessaire pour nous chauffer, nous éclairer, nous déplacer – et « échanger avec les autres » par la machinerie dite « communicante », inclinant au « distanciel » plutôt qu’au « présentiel »...
Pour que la société puisse continuer à fonctionner en cas d’effondrement, autant que chacun y contribue en s’assurant de son autosuffisance comme de sa renonciation à la consommation mimétique et ostentatoire jusqu’alors survendue en standard de vie, compte tenu de la finitude de la biosphère...
Le gisement d’énergie le plus important n’est-il pas celui... des économies d’énergie ? L’énergie est, avec le logement, le plus gros poste de dépense des foyers. Et si notre besoin d’énergie pouvait être assouvi... en toute gratuité, ou presque ? S’il suffissait d’apprendre à produire soi-même l’énergie nécessaire pour le chauffage, la cuisson, l’éclairage, le fonctionnement des appareils et le transport ?
Certes, cela ne va pas sans efforts – fini, le statut de rentier du « travail de la nature »... Björn Duval rappelle qu’il y a une source d’énergie « à l’origine de toutes les civilisations » : le bois qui « permet d’assurer la totalité des besoins énergétiques d’un foyer » - et même de « se déplacer sur des petits trajets avec une voiture à gaz de bois »... Pourquoi, de surcroît, ne pas faire sa lessive, nettoyer les vitres, désinfecter les poules ou désodoriser le réfrigérateur à la cendre ? Rien ne se perd, tout se transforme... Il suffit d'aller au bois, de le fendre et de le stocker... Pour ceux qui ne disposeraient pas d’un accès à une parcelle forestière, le biogaz serait un « combustible que l’on peut produire à domicile à partir de matière organique animale ou végétale ». Mais cela ne va pas sans quelques adaptations du matériel existant ou investissements dans les installations : « le biogaz, c’est le couteau suisse de l’énergie »...
Passer un hiver sans chauffage ? Pour quoi ne pas tenter le chauffage solaire passif qui permet d’augmenter la température du logement « grâce à la chaleur produite par les rayonnements du soleil traversant les vitres » ? Cela suppose de « larges baies vitrées orientées au sud ». Et une épaisseur appropriée de vêtements le cas échéant ainsi qu’une épaisseur de couvertures agrémentée d’une bouillotte au lit – voire d’un bonnet... Pas question de naturisme d'intérieur, les temps sont difficiles...
La limitation des fuites de chaleur passe par une isolation non moins adéquate : « Le meilleur isolant possible, c’est le vide »... Les isolants végétaux comme la laine de chanvre ou de lin sont également recommandés ainsi que les rideaux isolants thermiques. Souvenons-nous que nos aïeux vivaient l’hiver dans une seule pièce chauffée.
Le puits canadien ou provençal permet aussi d’atténuer les écarts de température d’une saison à l’autre. Le charbon de bois (du bois carbonisé) s’avère un excellent combustible domestique et sert à produire des filtres purifiant l’eau. L’énergie humaine permet aussi de produire de l’électricité, grâce à une dynamo convertissant l’énergie mécanique – on peut fabriquer son propre générateur électrique à partir d’une bicyclette...
Si, pour l’heure, les gouvernements décrètent la voiture électrique « moyen de transport individuel de demain », son coût énergétique est abyssal, de sa fabrication à son utilisation – en sus des autres nuisances générées par ce « choix écologique » ou mirage "vert" imposé aux populations dont le budget énergétique pour la locomotion s’élève déjà à 1645 euros par an...
Mais « il existe un moyen de faire rouler une voiture électrique sans batteries », en utilisant une pile à combustible alimentée avec de l’hydrogène produit par électrolyse – une technique pour l’instant tout aussi dispendieuse que l’électromobile décrétée pour tous...
Alors, rouler ou cuisiner voire simplement se nourrir ? Conduire ou s’éclairer ? S’assumer en marchandise à forme vaguement humaine ou en électron libre ? Une fois bien comprise la fonction du "progrès" technologique et ce qui constitue la nature du progrès humain, il n'y aurait plus qu'à s’en remettre à la « force de travail » humaine, affranchie des « lois d’accumulation du capital », pour rebâtir un monde habitable pour tous à travers l’autosuffisance de chacun. Voilà qui "change la vie", du moins pour ceux qui font le saut quantique de choisir la liberté à la "commodité" presse-bouton ou connective, l'utilité réelle dans l'ordre de l'éthique aux mirages de 'l'innovation" permantente dégueulée à jet continu et à tombeau ouvert par la loi de production d'un "profit" sans souci d'un bien commun. Une science consciente de la simplicité contre l'expansion sans conscience des "nouvelles technologies" pourrait bien s'avérer à l'usage un antidote à la régression sans limites des libertés. Dont la première serait juste de jouir loyalement et simplement de son être sans nuire à autrui au large des autoroutes de la servitude volontaire..
Björn Duval, 0 euro de facture d’énergie – les premiers pas vers l’autosuffisance énergétique, Albin Michel, 192 pages, 17,90 euros
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