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Accueil du site > Tribune Libre > L’école : La perte de sens

L’école : La perte de sens 

En ce début 2024, le bilan est édifiant : 4 ministres de l'éducation en 20 mois, et un niveau scolaire qui dégringole. Véronique BOUZON , professeur des écoles à l'Education Nationale, explique dans son livre "un monde sans prof", que les "écoles fabriquent aujourd'hui des jeunes qui ne respectent plus rien".
Comment en est-on arrivé là ? 


 

DES CAUSES MULTIPLES
Le métier d'enseignant ne fait plus rêver ; manque de moyens, des classes surchargées, des élèves irrespectueux, un roulement de ministres et de réformes... Dans ces conditions, il est donc devenu très difficile d'embaucher. La pénurie de professeurs commence à se faire entendre dans les médias.
Plusieurs témoignages dénoncent des recrutements légers, via des speed datings, des annonces postées sur Le boncoin, où l'expérience en tant que professeur semble accessoire (Cf l'émission Zone Interdite : Education Nationale au bord du naufrage).  
Ainsi, de jeunes professeurs se retrouvent sans formation ni accompagnement une fois arrivés dans l'établissement. 

Le rapport entre parents et professeurs s'est également détérioré, ce qui contribue à aggraver la situation. Cette situation s’est parfaitement illustrée lorsque des parents du collège Jacques Cartier ont récemment porté des accusations calomnieuses après que leurs enfants aient vu une œuvre de nu en classe, se disant choqués. 

Je pose ainsi la question suivante dans mon livre "L’enfant et ses désirs insatiables" : "Pourquoi des élèves sont aujourd’hui choqués en 6e par des tableaux de nus au point de contester l’enseignement qui leur est donné et de diffamer une enseignante, alors qu’ils ne l’étaient pas hier ?".

Enfin, l'ère du numérique dans laquelle les enfants grandissent, vient mettre en lumière une difficulté majeure que connaissent les adultes (enseignants et parents), à savoir le respect du cadre et l’acceptation de l’interdit (l’intolérance à la frustration). Véronique BOUZON cite les conséquences visibles de cette digitalisation : "le problème des écrans, c'est que le zapping permanent pose des problèmes de concentration à long terme [...] l'élève est fatigué et dort sur la table". Elle dénonce également, la qualité d'une "information au rabais" donnée par les influenceurs sur les réseaux sociaux, venant contester les valeurs inculquées par les adultes.
L'éducation semble donc avoir perdu de son sens auprès des enfants.

QUELLES SOLUTIONS ?
Un retour à l'ancienne 
De plus en plus de voix s’élèvent pour un retour à des méthodes d'apprentissage traditionnels. Notamment l’utilisation des supports physiques pour l’écriture, comme pour la lecture, qui permettent d’être plus concentré et de mieux mémoriser. L'ex-ministre de l'éducation nationale Pap Ndiaye a même vu la vierge lorsqu'il a restauré la dictée quotidienne.

Des écrans sous contrôle 

Nous le savons, les jeunes ont souvent un rapport toxique aux écrans, pouvant passer des heures interminables à faire défiler les vidéos snaking, ce qui limite au final leur créativité et leur intérêt pour la lecture ainsi que l'analyse critique (grande passivité devant ces écrans). Les parents et enseignants, souvent en difficulté sur le plan de l'autorité, ont malheureusement bien du mal à limiter l'utilisation de ces écrans, pour intéresser ce jeunesse à la vie réelle. Mme Véronique Bouzon relève que les bons élèves sont "souvent ceux qui sont nourris à l’extérieur de l'école" par des activités extra-scolaires. 

Le retour de l'autorité

Le retour de l’uniforme est l'un des symboles mis en avant pour cette rentrée 2024. D’abord abandonné en 1968, il est de retour cette année dans 100 établissements scolaires (en test à la demande du Président E. Macron), et devrait être généralisé selon l'exécutif en 2026. Notons au passage, la schizophrénie présidentielle qui a nommé cette année Mme Nicole Belloubet, qui parlait il y a peu de temps, de “fabrioles” à propos de l’uniforme.

En conclusion je citerai à nouveau extrait de mon dernier livre : "En fin d’année 2023 M. Gabriel Attal avait bien le vent en poupe, attestant par là que les Français attendait de la fermeté et rien d'autre. Plus d’abaya et compagnie pour nous retourner le cerveau, plus de revendications individuelles venant remettre en question l’ordre. Le harcelé reste à l’école, est protégé, et le harceleur est pointé du doigt et viré . On arrête simplement de marcher sur la tête en retrouvant l’une des vertus cardinales pour toute civilisation : le courage et je rajouterais, l’autorité." que je vous recommande ICI : https://www.amazon.fr/Lenfant-ses-d%C3%A9sirs-insatiables-PRINCIPE/dp/B0CT8CXBT5/ref=sr_1_1?crid=1AU5K65IRM5PB&keywords=critique+%C3%A9ducation+positive&qid=1707826594&sprefix=critique+%C3%A9ducat%2Caps%2C261&sr=8-1
  


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3 réactions à cet article    


  • Buzzcocks 14 février 08:59

    La fameuse perte de sens... pourtant depuis les premiers écrits philosophiques, l’homme se demande pourquoi il est sur terre, ce qu’il fait là, et si la vie n’est pas absurde... jusque Camus « L’absurde ».

    Les Monthy Pythons, le dadaisime, c’est absurde.

    Et donc fatalement, pour Robert, et le c’était mieux avant, on a une perte de sens, un problème actuel. Et donc en mettant un uniforme, tout sera réglé. C’est magique les solutions d’extrême droite. Il faut que les gens rentrent dans le moule, tous habillés pareil, car sinon, c’est l’anarchie, et ça n’a pas de sens.... et ça fait peur. Un chef, des moutons habillés en uniforme, voilà la société de Robert. Elle fait sens.

    Vive le sens de la marche... un fuhrer qui dicte comment faire. A mort, le désordre, l’anarchie, la folie.


    • ETTORE ETTORE 14 février 15:28

      Avec tous ces ministres, qui passent d’un « coin » à un autre, avec autant de COMplaisance, et de carriérisme effréné....Cela en fait des courants d’air, dans cette institution.

      Allons gageons, que cette dame apporteras au mammouth l’Haineux, le même dégraissage, qu’elle à su inculquer au régime carcéral, lors de son mission isme « garde des Sots », c’est à dire, libérer des milliers de prisonniers, en un mois, histoire d’alléger les risques de contamination covid dans les maisons d’arrêt !

      Et de faire profiter le monde des fous extérieur de toutes ces chances crapuleuses.

      Gageons, qu’elle s’aura user de la même pulsion libertaire, pour ces maisons d’enseignements, gangrénés par des chances en devenir.

      En fait, que ce soit ici, ou à Mayotte, tout ce que sait faire ce gouv-planant, c’est d’embrigader les gens dans une carlingue close, et d’ouvrir la soute, en plein vol !


      • Doume65 14 février 19:23

        «  manque de moyens, des classes surchargées, des élèves irrespectueux, un roulement de ministres et de réformes »

        ... et des parents d’élèves ignobles,

        ... et la hiérarchie qui non seulement te laisse tomber, mais qui en plus t’enfonce.

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