L’élevage industriel des cochons en Allemagne...
Connaissez-vous les conditions d'élevage des porcs en Allemagne ? En fait, quand on découvre cette industrie, on n'a plus vraiment envie de consommer de cette viande.
Un documentaire diffusé sur ARTE, intitulé Le vrai coût de la viande pas chère, nous montre les coulisses de cet élevage industriel.
Dans ce pays, la viande de porc est devenue une véritable industrie : élevage intensif, exploitation à outrance d'une main d'oeuvre sous payée, pollution des sols et des nappes phréatiques.
90 % des porcs transformés en Allemagne proviennent d'élevages industriels.
L'Allemagne compte 900 élevages intensifs : dans l'un d'entre eux, pas moins de 10 000 porcs !
L'engraissement dure quatre mois : quand les cochons ont atteint le poids de 120 kilos, ils partent pour l'abattoir. La nourriture est stockée dans des silos et pompée automatiquement vers les box où sont entassés les cochons, grâce à un réseau de tuyaux.
Les conditions d'élevage sont indignes : les cochons séjournent sur un sol en caillebotis qui occasionne des blessures et des inflammations articulaires... le sol ajouré permet l'écoulement des déjections qui sont ensuite récoltées en sous-sol et pompées vers d'énormes citernes à lisier, soit 40 mètres cubes de lisier par jour !
Dans des bâtiments, sont entassées 1200 truies reproductrices : elle sont inséminées artificiellement et nourries d'aliments concentrés.
Les truies passent la moitié de leur vie enfermées dans des cages : chaque truie donne naissance à environ 20 porcelets par portée, c'est le rendement qui compte !
Ces animaux ne voient jamais la lumière du jour : le bruit, la chaleur, le manque d'espace induisent des comportements agressifs.
Afin de réduire les coûts, la plupart des tâches sont automatisées : 5 employés seulement s'occupent de 10 000 bêtes. Les abattoirs fonctionnent 24 heures sur 24, sauf le dimanche.
Ainsi, grâce aux élevages industriels, la viande de porc allemande est la moins chère d'Europe et du marché mondial. Et, bien sûr, les boucheries traditionnelles souffrent de cette concurrence.
La plupart des salariés employés dans les abattoirs sont des travailleurs à bas prix venus d'Europe de l'Est : ils sont plus de 90 000. Ces salariés sont exploités en vue d'une production intensive.
On leur fait souvent miroiter des emplois qualifiés, mais une fois sur place, ils sont affectés à des tâches subalternes et peu ragoûtantes.
A l'usine, les découpes s'effectuent à la chaîne et les cadences sont infernales.
De plus, les sous-traitants qui utilisent cette main d'oeuvre louent à ces travailleurs des appartements en piteux état pour des loyers exorbitants. Les salariés sont entassés dans ces logements et doivent payer 250 à 350 euros par lit !
On peut parler d'une nouvelle forme d'esclavage moderne : les ouvriers ne sont même pas rémunérés en fonction du nombre d'heures qu'ils ont effectués.
Depuis l'arrivée d'Angela Merkel au pouvoir, des subventions ont été accordées aux éleveurs et le ministre de l'agriculture a modifié la législation en matière de fertilisant.
Les épandages excessifs de lisier ne sont plus sanctionnés et les conséquences sur l'environnement sont désastreuses, le lisier contient des nitrates qui polluent l'eau, les terres et les nappes phréatiques.
On connaît les effets néfastes des nitrates sur la santé, l'Allemagne enfreint des directives européennes. Bruxelles a même engagé une procédure en manquement contre l'Allemagne pour infraction à la directive sur les nitrates.
Le gouvernement allemand s'expose, ainsi, à des amendes de plusieurs centaines de milliers d'euros par jour, pourtant, ces amendes ne sont pas payées par les pollueurs mais par les contribuables allemands.
Les éleveurs français, eux, soumis à une réglementation plus stricte, souffrent de cette concurrence du porc allemand : 20 élevages disparaissent tous les mois en France et des abattoirs sont contraints à la fermeture.
Le marché européen du porc est donc complètement déséquilibré : l'Allemagne a les coûts de production les plus bas.
De grands groupes industriels font des profits considérables au détriment de la santé, de l'environnement, du travail même des petits producteurs.
L'élevage industriel fait, aussi, appel à des produits médicamenteux : il faut éviter les épidémies et combattre les maladies. Les éleveurs utilisent à outrance des antibiotiques, ce qui entraîne une prolifération de germes résistants aux antibiotiques.
On apprend que l'Allemagne utilise le plus d'antibiotiques par animal : en moyenne 150 mg d'antibiotiques par kilo de viande. Les élevages de masse rendent ainsi certains antibiotiques inefficaces.
Les bactéries multirésistantes pourraient causer le décès de 10 millions de personnes par an, selon certaines études.
On le voit : ces élevages intensifs sont une véritable plaie pour l'environnement, pour la santé et pour le bien-être animal.
L'Allemagne, dont on vante souvent l'économie florissante, obtient ces résultats en faisant fi des travailleurs, en polluant les sols : un tableau fort peu reluisant pour ce pays...
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/2017/09/l-elevage-industriel-des-cochons-en-allemagne.html
Source : un documentaire sur ARTE
https://www.arte.tv/fr/videos/064368-000-A/le-vrai-cout-de-la-viande-pas-chere/  ;
Documents joints à cet article
30 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON