Les juristes vous le diront : l’union européenne n’a pas de « statut juridique clairement défini »...alors ou est la frontière entre une simple association de pays qui se regroupent pour peser davantage sur la scène économique et politique internationale, et une entité qui aurait un véritable pouvoir de coercition sur les populations qu’il englobe ? Entre une simple « union » et un super-Etat plus ou moins démocratique qui se mettrait peu à peu en place en remplaçant progressivement les organes politiques nationaux ? Je vous propose de revenir brièvement sur l’histoire de cette « union » depuis une cinquantaine d’années pour suivre l’évolution de son rôle et des pouvoirs qui lui sont octroyés.
Si l’idée d’une alliance entre des pays d’Europe a commencé à être évoquée dès la Renaissance par certains auteurs (Luis Vives, Jean Jacques Rousseau, etc), le premier acte concret en ce sens fut la création de la CECA en 1951. L’objectif était a priori louable : il s’agissait de garantir la paix en Europe en plaçant la production et le commerce du charbon et de l’acier (ressources particulièrement stratégiques en termes militaires) sous une autorité commune.
Le traité de Rome, en 1957, en instituant la CEE, élargit la libre circulation entre les Etats-membres à l’ensemble des ressources, mais aussi aux personnes et aux capitaux. Jusque là, si un pouvoir exécutif est d’ores et déjà mis en place, il ne s’agit toujours que de réguler une union visant simplement à regrouper des puissances commerciales.
Mais le véritable tournant est amorcé en 1992 avec la ratification du traité de Maastricht. Les esprits étant habitués à l’idée d’une politique commune "bénéfique", les compétences de cette entité européenne sont élargies à la sécurité et la politique extérieure (PESC), la justice (JAI), l’éducation, la santé, et bien d’autres domaines, de nouvelles institutions sont bientôt créées : une banque commune, une cour de justice commune...subtilement, l’argument du bénéfice commun transforme ce qui n’était qu’une union commerciale en une ébauche d’Etat, le "conseil européen", disposant d’un pouvoir exécutif et législatif propre dans des domaines de plus en plus divers et en mesure de prendre des décisions qui supplantent celles des Etats-membres...une question, pourtant rarement abordée, se pose alors : si ses membres ne sont pas élus démocratiquement, le pouvoir accordé à ce conseil peut-il être considéré comme légitime dans une civilisation prétendant considérer la démocratie et l’auto-détermination des peuples comme des valeurs fondamentales ?
Le citoyen lambda continuant à accepter passivement la disparition progressive de la démocratie, le terrain était prêt pour un nouveau renforcement du pouvoir politique de Bruxelles : le traité de Lisbonne. Une novlangue se met alors en place : "président du conseil européen" plutôt que "président de l’Europe" (qui parmi vous a voté pour Herman Von Rompuy, notre nouveau chef d’Etat ?), "conseil de l’Union Européenne" plutôt que "gouvernement", "haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité" plutôt que "ministère des affaires étrangères"...pourtant, les faits sont là : cette entité à l’échelle européenne dispose d’un chef d’Etat (élu par le parlement), d’un gouvernement, d’un parlement, de quelques ministères, d’une banque centrale, d’une cour de justice. Elle a acquis un pouvoir exécutif, législatif et judiciaire...n’est-il pas temps d’appeler un chat un chat ? Et de rappeler dans quelles conditions ce traité a été ratifié (l’exemple des pays-bas et de l’irlande à eux seuls en disent long sur l’importance que les "architectes de l’union" accordent à la démocratie...) ? Et lorsqu’un Etat est "absorbé" par un autre contre la volonté de sa population, doit-on encore parler d’adhésion ? Ou d’annexion ?
Je commence par un rappel de ce que j’ai écrit hier sur le fil sous l’article « l’apostasie européenne ». Le mot Europe désigne d’abord un espace géographique, le sous-continent européen (ou le continent pour les tenants de la géographie traditionnelle). Les limites attribuées à ce sous-continent sont habituellement la mer Egée, l’Atlantique, l’Arctique et l’Oural. Le nom d’Europe désigne aussi une civilisation à laquelle on a attribué le nom de l’espace géographique qu’elle occupe. Enfin, ces dernières décennies, un projet politique est apparu prônant l’unification de cet espace ou de cette civilisation (l’ambiguïté du projet explique les empoignades sur la « vocation » de la Turquie à rejoindre l’Union Européenne) en une seule entité politique. Ce projet politique s’appuie sur des croyances et des représentations qui le sous-tendent et le justifient. En particulier, les partisans de l’unification européenne sont convaincus que tant que « l’Europe » sera divisée en nations souveraines, celles-ci se déchireront dans d’horribles guerres et que seul leur regroupement peut amener la paix, la liberté, le bonheur et la prospérité aux Européens. Cette croyance n’interdit pas une deuxième croyance qui veut que les nations européennes seront écrasées par la mondialisation de l’économie si elles ne s’unissent pas. Les partisans de l’unification européenne s’inscrivent dans le cadre de la philosophie libérale, ce qui oblige à préciser que le mot libéralisme est souvent employé hors de propos sur Agoravox et ailleurs. Le libéralisme est un courant de pensée souhaitant assurer le bonheur des individus en les rendant les plus libres possibles, en garantissant leurs « droits fondamentaux » et en limitant le pouvoir de l’état. Le libéralisme comme tout courant de pensée important a attiré à lui des penseurs qui s’accordent sur les principes fondamentaux mais divergent souvent sur les détails, ce qui le rend divers et nuancé. C’est ainsi qu’il y a des libéraux préoccupés de justice sociale (John Rawls par exemple) ou attirés par le socialisme (Emile Durkheim). Toutefois depuis la fin des années 1990, le mot libéralisme est souvent employé pour désigner le néo-libéralisme, école de pensée apparue durant la seconde mondiale qui affirme que pour empêcher l’apparition de régimes totalitaires il faut donner le moins de pouvoir possible aux états et le plus possible aux individus et leurs regroupements, notamment dans le cadre du marché libre. Les partisans de l’unification européenne se placent dans le cadre du libéralisme pour organiser leur action et parfois dans le cadre du néo-libéralisme. Ce qui explique pourquoi ils ne voient aucune contradiction entre leurs discours sur le démocratie (mot qui se confond dans le monde contemporain avec la démocratie libérale) et leur action politique. C’est là qu’un premier problème se pose dans la mesure où les peuples ne voient que rarement l’intérêt de perdre leur indépendance.
La réaction de Frank2012 est un bon exemple : si les peuples des états membres de l’Union Européenne ne votent pas toujours comme le voudraient les partisans de l’unification européenne, c’est parce qu’à leurs yeux l’Union Européenne n’a pas que des bienfaits. En pratique, c’est sans importance : on ne leur demande leur avis que pour la forme.
Nous aimerions tous un peu plus de démocratie et moi en particulier plus de citoyenneté européenne. Hélas, nous avons l’Europe à l’image de nos majorités nationales... crispées sur leurs prérogatives, obnubilées par leurs pouvoirs, et soumis au populisme...
Je suis pour la création d’une citoyenneté Européenne... - droit de vote instances locales ( compétence sur le quotidien) - droit de vote européen - droits et devoirs du lieu de résidence déclaré ( respect des lois et de la fiscalité, accès au soin,à l’éducation)
Ce qui me permettrait de ne plus avoir la nationalité Française... et vu le contenu du débat actuelle, montre clairement que je n’en partage pas quelques fondamentaux...
Le déficit démocratique de l’U.E. vient aussi de ce que pour l’élection du Parlement européen les petits Etats sont sur-représentés par un facteur pouvant aller jusqu’à 10. Il faut dix fois moins d’électeurs pour élire un député UE luxembougeois ou maltais qu’un député UE français ou allemand.
En France, le scrutin est universel, égal et secret. En UE, il n’y a pas d’égalité.
Oui encore une petite intervention vidéo de mme Le Pourhiet qui vaut son pesant directives en barrosos. Merci du poste !
Hélàs les gens de Debout La République sont incapables de discuter avec Bruno Gollnisch, ni de lui serrer la main. Ce qui constitue une tare intellectuelle et un boulet politique.
(qui parmi vous a voté pour Herman Von Rompuy, notre nouveau chef d’Etat ?)
j’irais plus loin : qui parmi vous connaissais Herman Von Rompuy ?
La « bonne » nouvelle c’est que justement un inconnu a été choisi pour qu’il ne fasse rien, l’UE c’est désormais l’Europe des nations ce qui signifie en gros, Allemagne, France, Royaume uni, dont les chefs d’état sont élus, et chacun va (crise oblige) tirer la couverture de son coté en bousillant le projet politique européen et en s’enfonçant mutuellement.
J’aimerais une union européenne démocratique. Je la soutiendrais sans réserve contre les états. Malheureusement, les institutions européennes actuelles ne sont pas démocratiques et doivent donc être combattues pour ce qu’elles sont : des ennemies de la démocratie.
Petite remarque à ce sujet sur une des phrases de l’auteur : il parle « d’un chef d’Etat (élu par le parlement) » alors qu’il est en fait choisi par les chefs d’états et que le parlement n’a plus ensuite que l’option de dire oui ou non... Autrement dit, encore une magouille de politiciens véreux.
Bonjour a tous ,je viens de finir un article du journal l’Alsace qui résume très bien la situation La France va devoir mettre un sac sur la tête du coq national puisque les cocoricos de l’ hiper agité Sarközy vont faire pchit pchit ,le commissaire Européen Michel Barnier va avoir un Britannique envoyer par la City pour surveiller tout ses faits et gestes !!!!! Les Anglais pays le plus Euro-septique va continuer par la City a être le centre névralgique de cette Europe qui prouve une fois de plus qu’elle n’ai que commercial et n’a rien a faire des peuples et s’est simplement pour cela que les Français n’avait plus le droit de voter !!!! Alors ne vous étonné pas si cette Europe la set tellement destructeur de nos emplois les profits continue mais ailleurs !!
Sous l’acte de 1999 de la Cour de Justice Européenne (affaire 274/99), il est illégal de critiquer l’UE et l’UE s’est donnée pour mission de proscrire tous les partis politiques nationaux qui ne se conforment pas à l’agenda du super-Etat fédéral Européen.
drôle de démocratie en effet que cet Europe dans laquelle tous les membres des diffrérents services européens bénéficient de l’immunité judicaire... ! (avantage peu connu de la plupart des gens)
une Europe à deux vitesse en quelque sorte dans laquelle le citoyen lamda est écarté de l’élection de son « président » (lequel est allé chercher la bénédiction auprès des bilderbergers) et n’est considéré que comme un vulgaire consommateur.
Ben wouai...coup d’épée dans l’eau j’ai bien peur. A la base, pour ma part , je n’ai pas voté non plus pour une Europe à plus de 8, voir 15.... On se fait n*k*r depuis 20 ans avec l’aide des politiques, pour qui nous votons depuis 20 ans en France. Cela fait longtemps, que la démocratie n’existe plus en Europe...nous sommes sur le modèle des USA, voulu par les USA. Une pseudo démocratie, on nous votons pour les mêmes (PS ou UMP en France) à la botte du pouvoir économique et financier. Les extrêmes sont dénoncés , mis au banc de la société et pourtant , c’est bien eux qui pourrait faire vraiment bouger notre monde, qu’ils soient de droite ou de gauche.
La constitution Giscard est passée. Evidemment qu’il est constitué le super-état. D’ailleurs.... son président élu a déclaré dès la prise de fonction que le pouvoir était dors et déjà mondial, depuis un an presque et donc que tout ceci ne sert à rien que d’être un appareil de relais d’autorité pour l’empire, l’Hyper-Babylone ou Washingtonia-la-petite c’est pareil. Voilà la construction U.E. On y attend la constitution Kissinger avec grande fébrilité à présent.
(Le « processus entamé à Copenhague », genre. Le machin qui laisse sur place un ’organe’ à siéger plus longtemps que prévu, puis en permanence vous allez voir je tiens les paris.)
La mise en place Super-Etat totalitaire fomenté depuis 1954, par le groupe Bilderberg, puis par la Commission Trilatérale de David Rockefeller touche à son but...